Lector & Lectrix, apprendre à comprendre les textes narratifs

ils pensent qu’il suffit de décoder tous les mots d’un texte pour le comprendre,
ils confondent lecture-compréhension et recherche d’informations sollicitée par un
questionnaire,
ils ignorent la nécessité d’élaborer des représentations provisoires au fur et à mesure de la
lecture et de les réviser en fonction de l’avancée dans le texte.
ils ne procèdent pas à des mises en relation des informations pour « saisir ensemble » et se
construire une représentation mentale cohérente du texte.
La compréhension « en îlots »
Les lecteurs précaires ne comprennent rarement rien à ce qu’ils lisent, ils « picorent » des informations
éparses dans le texte, juxtaposées, fragmentaires, sans articulation d’ensemble. Ce lecteur saisit donc
toujours quelque chose, produit du sens comme tout un chacun, sans avoir conscience qu’ « il comprend
mal ».
Les pratiques pédagogiques et les fausses pistes
La lecture compréhension est beaucoup évaluée mais peu enseignée. Dans les classes la pratique des
questionnaires de lecture est très répandue, mais peu de tâches de rappel, de résumé, de
reformulation.
L’idée qu’il suffit de faire beaucoup lire pour être meilleur lecteur en pariant sur l’imprégnation
implicite
Du côté de l’enseignant, il importe de prendre conscience des différentes dimensions des difficultés de
compréhension des élèves sans se focaliser uniquement sur le décodage et le lexique. Il est possible parfois
de dispenser certains élèves de lire un texte qu’un autre lira à voix haute. Il est important aussi de ne pas
simplifier les tâches données aux élèves : ne pas privilégier les questions littérales, au détriment des
questions inférentielles pour renforcer le travail sur l’implicite.
L’aide aux élèves, l’étayage de la compréhension au fil de la lecture
rappeler la tâche et préciser le but de la lecture,
mobiliser les connaissances nécessaires sur l’univers de référence,
expliquer le vocabulaire,
segmenter le texte pour faciliter la compréhension au fur et à mesure de son déroulement,
aider à relier les éléments du texte, en insistant sur les reprises anaphoriques et les connecteurs,
solliciter les inférences (traitement de l’implicite), par des questions, des retours en arrière dans le
texte,
synthétiser, reformuler ou faire reformuler les idées essentielles, paragraphe par paragraphe.
Un enseignement explicite de la compréhension
Du côté de l’enseignant, il est essentiel d’expliciter comment il fait pour aider l’élève, ses propres
procédures, ceci afin d’amener l’élève à prendre conscience des procédures à mobiliser pour comprendre
un texte.
Les outils actuels : leur insuffisance
le manuel qui juxtapose orthographe, grammaire, conjugaison, vocabulaire, écriture et lecture,
le manuel limité à l’usage du questionnaire : le résultat, la réponse font l’objet d’une correction mais
rarement la manière dont l’élève a procédé pour l’élaborer, et l’explicitation qu’en fait l’élève.
Le problème est le même avec les fichiers ou logiciels d’entraînement autocorrectifs, utilisés en autonomie,
là où les élèves ont besoin d’un guidage explicite.
Note de lecture : Lector & lectrix, apprendre à comprendre les textes Page 2 /4