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Lector & Lectrix, apprendre à comprendre les textes narratifs

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Titre :<br />

Note de lecture<br />

<strong>Lector</strong> & lectrix, <strong>apprendre</strong> à <strong>comprendre</strong> <strong>les</strong> <strong>textes</strong><br />

<strong>narratifs</strong>, CM1-CM2-6e-SEGPA<br />

Éditeur : Retz, 2009<br />

Auteurs :<br />

Sylvie Cèbe et Roland Goigoux<br />

Ce livre-outil a été conçu par des chercheurs, ayant été eux-mêmes très longtemps instituteurs, pour aider<br />

<strong>les</strong> enseignants à favoriser <strong>les</strong> apprentissages de leurs élèves, notamment ceux <strong>les</strong> plus en difficultés dans le<br />

domaine de la compréhension des écrits. Il se veut autant outil de formation continue que manuel contenant<br />

des activités à mener avec <strong>les</strong> élèves. Le manuel propose des activités ciblées sur la compréhension de <strong>textes</strong><br />

<strong>narratifs</strong>, il est accompagné d’un coffret proposant <strong>les</strong> mêmes <strong>textes</strong> en format poster (A3), ceci afin de<br />

permettre l’alternance des situations de travail : avec un groupe d’élèves, avec la classe.<br />

Avant d’aborder <strong>les</strong> activités à mettre en œuvre, <strong>les</strong> trente premières pages sont consacrées au cadre<br />

théorique de la compréhension ainsi qu’aux principes didactiques et pédagogiques de la démarche qui vise à<br />

former des lecteurs efficaces et autonomes.<br />

Les compétences de la compréhension<br />

El<strong>les</strong> se regroupent en cinq ensemb<strong>les</strong> :<br />

<strong>les</strong> compétences de décodage,<br />

<strong>les</strong> compétences linguistiques : la syntaxe et le lexique,<br />

<strong>les</strong> compétences textuel<strong>les</strong> : le genre, l’énonciation, la cohésion (anaphores, connecteurs…),<br />

<strong>les</strong> compétences référentiel<strong>les</strong> : connaissances sur le monde, connaissance encyclopédiques,<br />

connaissances sur l’univers des <strong>textes</strong>,<br />

<strong>les</strong> compétences stratégiques (régulation, contrôle et évaluation, par l’élève, de son activité en<br />

lecture).<br />

Le lecteur doit mobiliser toutes ces compétences, pour opérer deux types de traitement :<br />

<strong>les</strong> traitements locaux : <strong>les</strong> mots, groupes de mots, phrases,<br />

<strong>les</strong> traitements plus globaux : le texte dans son ensemble, ce qui suppose le tri des informations<br />

principa<strong>les</strong> et leur organisation progressive en mémoire à long terme.<br />

Si le lecteur ne comprend pas ce qu’il lit, il peut engager des activités stratégiques : revenir en arrière, relire<br />

une partie, sélectionner <strong>les</strong> informations importantes, reformuler un passage, construire des synthèses<br />

intermédiaires, accorder plus d’attention à certaines parties plus diffici<strong>les</strong>… Il engage alors une habileté<br />

métacognitive.<br />

Les malentendus sur la nature de l’activité de lecture<br />

La source première des difficultés de compréhension des lecteurs précaires tient à une représentation<br />

erronée de l’activité intellectuelle requise dans la lecture-compréhension, représentation qui <strong>les</strong> amène à<br />

mettre en œuvre des procédures inadéquates :<br />

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ils pensent qu’il suffit de décoder tous <strong>les</strong> mots d’un texte pour le <strong>comprendre</strong>,<br />

ils confondent lecture-compréhension et recherche d’informations sollicitée par un<br />

questionnaire,<br />

ils ignorent la nécessité d’élaborer des représentations provisoires au fur et à mesure de la<br />

lecture et de <strong>les</strong> réviser en fonction de l’avancée dans le texte.<br />

ils ne procèdent pas à des mises en relation des informations pour « saisir ensemble » et se<br />

construire une représentation mentale cohérente du texte.<br />

La compréhension « en îlots »<br />

Les lecteurs précaires ne comprennent rarement rien à ce qu’ils lisent, ils « picorent » des informations<br />

éparses dans le texte, juxtaposées, fragmentaires, sans articulation d’ensemble. Ce lecteur saisit donc<br />

toujours quelque chose, produit du sens comme tout un chacun, sans avoir conscience qu’ « il comprend<br />

mal ».<br />

Les pratiques pédagogiques et <strong>les</strong> fausses pistes<br />

La lecture compréhension est beaucoup évaluée mais peu enseignée. Dans <strong>les</strong> classes la pratique des<br />

questionnaires de lecture est très répandue, mais peu de tâches de rappel, de résumé, de<br />

reformulation.<br />

L’idée qu’il suffit de faire beaucoup lire pour être meilleur lecteur en pariant sur l’imprégnation<br />

implicite<br />

Du côté de l’enseignant, il importe de prendre conscience des différentes dimensions des difficultés de<br />

compréhension des élèves sans se focaliser uniquement sur le décodage et le lexique. Il est possible parfois<br />

de dispenser certains élèves de lire un texte qu’un autre lira à voix haute. Il est important aussi de ne pas<br />

simplifier <strong>les</strong> tâches données aux élèves : ne pas privilégier <strong>les</strong> questions littéra<strong>les</strong>, au détriment des<br />

questions inférentiel<strong>les</strong> pour renforcer le travail sur l’implicite.<br />

L’aide aux élèves, l’étayage de la compréhension au fil de la lecture<br />

rappeler la tâche et préciser le but de la lecture,<br />

mobiliser <strong>les</strong> connaissances nécessaires sur l’univers de référence,<br />

expliquer le vocabulaire,<br />

segmenter le texte pour faciliter la compréhension au fur et à mesure de son déroulement,<br />

aider à relier <strong>les</strong> éléments du texte, en insistant sur <strong>les</strong> reprises anaphoriques et <strong>les</strong> connecteurs,<br />

solliciter <strong>les</strong> inférences (traitement de l’implicite), par des questions, des retours en arrière dans le<br />

texte,<br />

synthétiser, reformuler ou faire reformuler <strong>les</strong> idées essentiel<strong>les</strong>, paragraphe par paragraphe.<br />

Un enseignement explicite de la compréhension<br />

Du côté de l’enseignant, il est essentiel d’expliciter comment il fait pour aider l’élève, ses propres<br />

procédures, ceci afin d’amener l’élève à prendre conscience des procédures à mobiliser pour <strong>comprendre</strong><br />

un texte.<br />

Les outils actuels : leur insuffisance<br />

le manuel qui juxtapose orthographe, grammaire, conjugaison, vocabulaire, écriture et lecture,<br />

le manuel limité à l’usage du questionnaire : le résultat, la réponse font l’objet d’une correction mais<br />

rarement la manière dont l’élève a procédé pour l’élaborer, et l’explicitation qu’en fait l’élève.<br />

Le problème est le même avec <strong>les</strong> fichiers ou logiciels d’entraînement autocorrectifs, utilisés en autonomie,<br />

là où <strong>les</strong> élèves ont besoin d’un guidage explicite.<br />

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Les manuels offrant des pistes plus intéressantes<br />

Ceux qui proposent des lectures guidées de romans complets, en organisant des débats<br />

interprétatifs, tous <strong>les</strong> lecteurs ne sont toutefois pas en capacité de <strong>comprendre</strong> immédiatement <strong>les</strong><br />

<strong>textes</strong> et ces lecteurs-là ne participent pas au débat.<br />

Les entraînements systématiques sur <strong>les</strong> compétences, mais sorte de Bled de la compréhension, ils<br />

morcellent l’apprentissage sans placer <strong>les</strong> élèves dans une authentique situation de lecture, toujours<br />

complexe.<br />

Les dispositifs « ateliers de lecture » exercent <strong>les</strong> élèves sur <strong>les</strong> compétences textuel<strong>les</strong> : anaphores,<br />

connecteurs, ponctuation, dialogues, inférences. Ils procèdent par blocs de compétences, mais<br />

n’échappent pas au morcellement. Ils pourraient plutôt constituer des prolongements efficaces aux<br />

activités proposés par <strong>Lector</strong> & <strong>Lectrix</strong>, sorte de gammes pour s’exercer.<br />

Le respect des programmes 2008 et des objectifs du socle commun<br />

(voir p. 14 : citation des programmes / lire) et la continuité des programmes antérieurs (2002)<br />

On peut relever notamment : Développer <strong>les</strong> capacités de compréhension / lire avec aisance, lire seul et<br />

<strong>comprendre</strong> / utiliser ses connaissances pour réfléchir sur un texte / <strong>comprendre</strong> <strong>les</strong> mots nouveaux /<br />

reformuler l’essentiel / repérage des principaux éléments du texte…observation des traits distinctifs qui<br />

donnent au texte sa cohérence.<br />

L’accès au sens et l’acquisition des automatismes ne sont pas antinomiques : <strong>les</strong> combiner.<br />

Amener l’élève à traiter <strong>les</strong> marques linguistiques du texte, et élaborer la compréhension à partir du sens des<br />

mots, des phrases, et en mobilisant des connaissances préalab<strong>les</strong> (sur le thème du texte, sur la langue).<br />

Travailler à ce que ce travail devienne en partie automatique.<br />

Les principes didactiques<br />

Du côté de l’élève : le travail du lecteur<br />

réguler sa lecture, être un lecteur actif,<br />

se construire une représentation mentale du texte,<br />

s’interroger sur <strong>les</strong> personnages,<br />

s’interroger sur <strong>les</strong> pensées des personnages,<br />

Du côté de l’enseignant<br />

faire rappeler et reformuler pour <strong>apprendre</strong> à mémoriser,<br />

réduire <strong>les</strong> sources de complexité (linguistiques, textuel<strong>les</strong>, culturel<strong>les</strong>) pour se consacrer aux<br />

opérations intellectuel<strong>les</strong> ciblées dans l’enseignement visé,<br />

<strong>apprendre</strong> à ajuster <strong>les</strong> stratégies aux buts fixés,<br />

faire du lexique un objectif permanent,<br />

planifier l’enseignement de la compréhension.<br />

L’enseignement « explicite » de la compréhension<br />

La progression de <strong>Lector</strong> & <strong>Lectrix</strong> est organisée en 7 séquences réparties en 22 séances dont l’ordre a été<br />

rigoureusement pensé et testé. Il s’agit d’un enseignement fondé sur un principe pédagogique essentiel :<br />

favoriser la clarté cognitive, permettre aux élèves de savoir clairement ce qu’ils sont en train de faire et ce<br />

qu’on cherche à leur faire <strong>apprendre</strong>.<br />

Les sept séquences :<br />

<strong>apprendre</strong> à construire une représentation mentale,<br />

lire c’est traduire,<br />

accroître sa flexibilité,<br />

répondre à des questions : choisir ses stratégies,<br />

répondre à des questions : justifier ses réponses,<br />

lire entre <strong>les</strong> lignes : cause et conséquence,<br />

lire entre <strong>les</strong> lignes : narrateur, personnages et dialogues.<br />

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Les principes pédagogiques :<br />

le professeur annonce et justifie l’objectif de la séance,<br />

chaque séance débute par le rappel de ce qui a été fait, appris,<br />

au fil de la séance, il explique le but de toutes <strong>les</strong> tâches,<br />

il amène l’élève à s’interroger sur <strong>les</strong> procédures à utiliser,<br />

au terme de l’activité, il amène l’élève à mettre en relation la procédure utilisée avec le<br />

résultat obtenu,<br />

chaque séance s’achève par une synthèse : ce qui vient d’être appris, avec éventuellement la<br />

réalisation d’une fiche mémoire,<br />

à la fin de chaque séquence, le professeur propose des tâches qui mobilisent <strong>les</strong> procédures<br />

enseignées.<br />

Les étapes dans l’organisation du travail sont <strong>les</strong> suivantes :<br />

un écrit individuel,<br />

des échanges collectifs « 1(élève), puis 2 puis tous » : <strong>les</strong> <strong>textes</strong> affiches / la réalisation d’affiches<br />

par <strong>les</strong> élèves,<br />

le travail conduit sur <strong>les</strong> réponses d’élèves fictifs afin de ne pas déstabiliser <strong>les</strong> élèves en<br />

difficulté,<br />

la répétition, l’entraînement aux mêmes procédures, avec des variations (principe de la<br />

répétition sans répétition) afin de favoriser chez l’élève un sentiment de maîtrise qui suscite<br />

son intérêt.<br />

des moments de théorisation collective pour développer des habiletés méta-cognitives, partie<br />

intégrante de la compréhension.<br />

Par Sylvie Maltraversi,<br />

MIDAP, IA Seine-Saint-Denis<br />

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