attractivité territoriale, infrastructures logistiques et ... - afitl - CNRS
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S. Masson, R. P<strong>et</strong>iot - Attractivité <strong>territoriale</strong>, <strong>infrastructures</strong> <strong>logistiques</strong> <strong>et</strong>...<br />
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continentale aux plates-formes <strong>logistiques</strong> de distribution (HESSE, RODRIGUE,<br />
2004). Les logiques d’implantations <strong>logistiques</strong> ne peuvent être comprises<br />
sans les inscrire dans le mouvement de réorganisation spatiale de l’appareil<br />
de production (2.3.1.). Par ailleurs, la localisation des <strong>infrastructures</strong> <strong>logistiques</strong><br />
obéit à des logiques spécifiques qu’il convient d’éclairer par des<br />
éléments théoriques (2.3.2.). Enfin, le phénomène de concentration spatiale<br />
des implantations <strong>logistiques</strong> trouve ses origines dans les forces d’agglomération<br />
mises en avant par les travaux de la NEG (KRUGMAN, 1991a ;<br />
KRUGMAN, 1991b) (2.3.3.).<br />
2.3.1. Réorganisation du système productif <strong>et</strong> inscription spatiale de la<br />
logistique<br />
La logistique étant une fonction d’interface entre fournisseur <strong>et</strong> client, son<br />
organisation <strong>et</strong> son mode d’implantation <strong>territoriale</strong> sont intimement liés aux<br />
modes de production <strong>et</strong> de consommation. Le système productif a considérablement<br />
évolué depuis les années 1970. A la période d’après-guerre des<br />
« trente glorieuses » marquée par la diffusion du modèle fordien <strong>et</strong> caractérisée<br />
par une économie de stocks (production de masse, relativement peu<br />
diversifiée, à taux de renouvellement lent), a succédé la crise des années<br />
1970 <strong>et</strong> le passage à une économie de flux (personnalisation des produits,<br />
renouvellement de gammes) (JOIGNAUX, VERNY, 2004). À partir des années<br />
1990, la mondialisation s’accélère avec non seulement les échanges internationaux<br />
mais surtout l’internationalisation du processus productif accompagné<br />
par la révolution numérique (diffusion des nouvelles technologies de<br />
l’information <strong>et</strong> de la communication). On assiste donc à un double phénomène<br />
de concentration de l’industrie (constitution de grands groupes, réduction<br />
du nombre de sites de production, accroissement de la production par<br />
unité) <strong>et</strong> de dé-intégration verticale de la production m<strong>et</strong>tant en œuvre des<br />
choix stratégiques en termes de spécialisation fonctionnelle (les firmes se<br />
recentrent sur les activités cœur de métier <strong>et</strong> stratégiques). L’évolution des<br />
stratégies industrielles conduit ainsi à la spécialisation des unités de<br />
production, à la délocalisation des unités de transformation, au recours intensif<br />
à la différenciation r<strong>et</strong>ardée <strong>et</strong> à l’organisation en juste-à-temps (DORNIER,<br />
FENDER, 2007).<br />
C<strong>et</strong>te profonde transformation a de fortes conséquences sur les circuits<br />
<strong>logistiques</strong> <strong>et</strong> leur organisation spatiale. La délocalisation de la production <strong>et</strong><br />
la spécialisation des unités de fabrication induisent une séparation géographique<br />
des zones de production <strong>et</strong> des zones de consommation. Elles<br />
entraînent une circulation de flux plus complexe entre l’unité de production<br />
<strong>et</strong> le centre de consommation ainsi qu’un besoin accru de pilotage <strong>et</strong> de<br />
coordination de ces flux <strong>et</strong> la nécessité de recomposer les gammes. La<br />
différenciation r<strong>et</strong>ardée a pour conséquence une décomposition du processus<br />
de production en plusieurs sous-processes spécialisés <strong>et</strong> délocalisés