pour lire la suite - Diocèse d'Evreux

Christophe ROURE a été ordonné diacre, à l'église de Val de Reuil, le
dimanche 18 décembre, Yvette Delacour pour Eglise d'Evreux l'a
rencontré :
Christophe Roure:
Bien que maintenant incardiné dans le diocèse d’Evreux, je n’en suis pas originaire car j’ai grandi à
Lyon, dans un quartier populaire. Grâce au travail de notre maman, avec mon frère faux jumeau,
nous avons pu être scolarisés dans une école catholique. Après le collège, j’ai débuté des études
techniques en fabrication mécanique, et l’apprentissage de ce métier, même s’il fût difficile, m’a
passionné. C’est également au lycée que j’ai commencé à retrouver le chemin de l’Église
notamment grâce aux J.M.J. de Paris car la question « Maître où demeures-tu ? » synthétisait bien
mes interrogations sur Dieu.
J’ai poursuivi les études techniques à l’université, tout en m’investissant au retour des J.M.J. dans la
pastorale des personnes handicapées au diocèse de Lyon. Puis j’ai eu la possibilité d’intégrer une
école d’ingénieur en alternance. L’école était située juste en dessous de la basilique Notre-Dame de
Fourvière, et l’entreprise était en Haute-Savoie, dans une vallée spécialisée dans le décolletage.
A la fin de ces études, j’ai obtenu un poste d’ingénieur dans une entreprise d’aéronautique
implantée à Saint Marcel. J’habitais à Vernon, dans un immeuble à quelques minutes à pied de la
collégiale. Je suis resté là cinq années, heureux de résoudre des problèmes techniques, prenant des
responsabilités dans l’entreprise et m’investissant dans la paroisse.
EE : Comment as tu entendu l'appel de Dieu ?
Christophe:
Permettez-moi de ne pas répondre directement à cette question ! Au séminaire, c’est une question
que les Pères ne nous posent pas et le discernement repose plutôt sur les effets que produit l’appel
de Dieu. Constatant ou non ces effets, ils induisent alors que Dieu a pu appeler une personne. C’est
d’ailleurs bien ce qu’exprimait avec justesse la présentation du directeur du séminaire lors de
l’ordination diaconale.
Mais comme je sais que cette question focalise souvent l’intérêt des chrétiens, je peux quand même
vous dire qu’ayant invité une amie handicapée à passer quelques jours de vacances en Normandie,
alors qu’elle s’avançait sur un chemin de vie consacrée, j’ai été marqué par la joie dont elle
débordait et je percevais que cette joie ne venait pas d’elle. J’ai alors compris que le Seigneur
pouvait remplir une vie et que son appel ne concernait pas seulement les meilleurs ! Je me suis alors
demandé sur le Seigneur ne m’appelait pas également. Voilà donc comment la Providence a soufflé
sur les braises d’un appel…
EE : Quel a été ton itinéraire jusqu'à ton ordination diaconale ?
Christophe :
L’évêque d’Evreux m’a demandé d’entrer en formation au séminaire universitaire de l’Institut
Catholique de Paris. Très rapidement j’ai été marqué par le fait que l’on est séminariste du matin au
soir, ce qui est assez différent d’une vie professionnelle.
Au-delà de l’apport intellectuel et pastoral du séminaire, j’évoque surtout ces années par les
conversions qui ont pu être vécues. C’est un peu mon orgueil : j’ai accepté de me laisser façonner
par l’Église, certain qu’elle était guidée par l’Esprit Saint, même si cela n’est pas toujours apparent.
Cela m’a demandé beaucoup d’humilité, notamment lorsque ces conversions touchent l’être même
de la personne, mais avec le recul, je ne regrette pas ce choix qui se poursuit.

EE : Tu es partagé entre ta vie au séminaire et ton insertion en paroisse, que veux tu exprimer sur tes différentes
insertions ?
Christophe:
Pour les deux dernières années de formation, je suis du lundi au jeudi au séminaire où je prépare la
licence canonique en théologie patristique (l’équivalent d’un master), et du vendredi au dimanche,
je rejoins l’équipe pastorale de la paroisse Saint Pierre des deux rives.
Mais ce n’est pas une double vie ! Il y a une profonde unité car c’est bien pour le service du Christ
et de son Église que je prie, étudie ou rencontre des gens ! Diacre mais toujours séminariste, la
priorité est donnée aux études qui requièrent cinq journées de travail par semaine. Cette année, il
nous est demandé en plus du travail quotidien, de remettre deux dissertations d’une trentaine de
pages. La première a été terminée avant l’ordination, et la seconde traitera du libre arbitre chez un
Père de l’Église. Cela devrait permettre de préparer le mémoire qui porterait sur l’article de foi :
« un seul baptême pour la rémission des péchés ».
EE : La vie en paroisse est importante comment y participes-tu?
Christophe:
En cohérence avec ce travail intellectuel, j’ai principalement en charge avec une équipe, la
préparation des baptêmes dans la paroisse. A cela s’ajoute également une présence auprès des
Scouts et Guides de France de la paroisse ou des servants d’autel. Comme d’autres diacres, je
prépare aussi quelques couples au sacrement du mariage. Cela laisse encore un peu de temps pour la
détente, le vélo, des lectures dans le train ou quelque bon film !
EE Merci Christophe, que souhaites tu exprimer pour conclure cet entretien ?
Christophe :
A Saint Pierre des Deux Rives, j’essaye surtout d’être attentif à la manière dont l’Esprit Saint agit
dans cette communauté, car Dieu précède toute action pastorale. Cela rejoint bien la préoccupation
pastorale de la nouvelle équipe de prêtres, et je crois que cela peut expliquer la beauté, la ferveur et
la dignité de l’ordination diaconale à Val-de-Reuil.