04-francais.pdf 153kb - Collège Notre-Dame de Jamhour
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D'Athol la sentit et la vit si bien auprès <strong>de</strong> lui, qu'il la prit dans ses bras. Et il se rendormit… Le matin, il<br />
remarqua une robe <strong>de</strong> velours noir au détour d'une allée, une voix rieuse qui l'appelait dans le salon, un<br />
coup <strong>de</strong> sonnette le matin, à son réveil, comme autrefois. Tout cela lui était <strong>de</strong>venu familier : on eût dit<br />
que la morte jouait à l'invisible, comme une enfant.<br />
Une année s'était écoulée. […]<br />
Tout à coup, le comte d'Athol tressaillit, comme frappé d'une réminiscence 6 fatale. Il dit : « Ah !<br />
maintenant, je me rappelle !... Qu'ai-je donc ? Mais tu es morte ! » A l'instant même, à cette parole, la<br />
mystique veilleuse s'éteignit, le pâle petit jour du matin, d'un matin banal, grisâtre et pluvieux s’infiltra<br />
dans la chambre par les interstices <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>aux. Les bougies blêmirent et s'éteignirent, laissant fumer<br />
âcrement leurs mèches rouges, le feu disparut sous une couche <strong>de</strong> cendres tiè<strong>de</strong>s, les fleurs se fanèrent et<br />
se <strong>de</strong>sséchèrent en quelques moments, le balancier <strong>de</strong> la pendule reprit graduellement son immobilité. Un<br />
faible soupir d'adieu, distinct, lointain, parvint jusqu'à l'âme du comte. Il se dressa. Il venait <strong>de</strong> s’apercevoir<br />
qu’il était seul.<br />
- « Oh ! murmura-t-il, c'est donc fini ! Perdue !... Toute seule ! Quelle est la route, maintenant, pour<br />
parvenir jusqu'à toi ? Indique-moi le chemin qui peut me conduire vers toi !... »<br />
Soudain, comme une réponse, un objet brillant tomba du lit nuptial, sur la noire fourrure, avec un<br />
bruit métallique. Un rayon <strong>de</strong> l'affreux jour terrestre l'éclaira !... L'abandonné se baissa, le saisit, et un<br />
sourire sublime illumina son visage en reconnaissant cet objet : c'était la clef du tombeau.<br />
6 Souvenir imprécis.<br />
Villiers <strong>de</strong> L'Isle-Adam, Véra in Contes Cruels, 1883.<br />
Questions<br />
1- a) Délimitez un retour en arrière entre les lignes 1 à 17. Relevez les <strong>de</strong>ux indices qui vous ont permis <strong>de</strong><br />
l’i<strong>de</strong>ntifier. Quelle est l’utilité <strong>de</strong> son emploi ?<br />
b) Quelle partie du schéma narratif représente-t-il ?<br />
c) Quelle relation liait le comte à sa femme ? Justifiez votre réponse à partir d’expressions tirées <strong>de</strong>s<br />
trois premiers paragraphes.<br />
2- a) Relevez, dans le même passage, les mots qui appartiennent au champ lexical <strong>de</strong> la mort.<br />
b) Quel est le point <strong>de</strong> vue adopté dans les lignes 14 à 22 ? Justifiez votre réponse par <strong>de</strong>ux critères<br />
précis illustrés d’exemples.<br />
c) Quelle atmosphère est-elle ainsi créée ?<br />
3- a) Analysez logiquement les phrases soulignées et entre crochets dans les lignes 23 à 25.<br />
b) Transposez les lignes 26 et 27 au discours indirect. Quelle version vous semble-t-elle la plus adaptée à<br />
cette situation ? Pourquoi ?<br />
c) Comment le serviteur réagit-il face à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> son maître ?<br />
4- a) Dans les lignes 37 à 46, comment se manifeste le fantastique ? Justifiez votre réponse à partir d’un<br />
champ lexical précis et d’expressions renvoyant à la défunte.<br />
b) Sur quelle figure <strong>de</strong> style s’achève ce passage ? Analysez-la.<br />
5- a) « Une année s’était écoulée » (l.47).<br />
Quel est le rythme narratif adopté dans cette expression soulignée ?<br />
b) « Tout à coup … seul ». (l. 48 à 55)<br />
- Quelle étape du schéma narratif est signalée dans ce passage ?<br />
- Quel changement constatez-vous alors dans l’attitu<strong>de</strong> du comte ?<br />
c) « Les bougies blêmirent et s'éteignirent, laissant fumer âcrement leurs mèches rouges, le feu<br />
disparut sous une couche <strong>de</strong> cendres tiè<strong>de</strong>s, les fleurs se fanèrent et se <strong>de</strong>sséchèrent en quelques<br />
moments, le balancier <strong>de</strong> la pendule reprit graduellement son immobilité. » (l.51 à 53)