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4 > A C T U<br />
Réformes politiques<br />
Itinéraire d'un processus<br />
controversé<br />
C'est sur fond de révolutions arabes, que l'Algérie poursuit le processus de “réformes politiques”<br />
et de “consolidation des institutions”.<br />
Sortie à moindres frais des émeutes<br />
dites “de l'huile et du sucre” de début<br />
janvier dernier, qui d'ailleurs, n'ont<br />
pas livré tous leurs secrets, l'Algérie<br />
est désormais confrontée à une autre problématique<br />
: celle de la crédibilité des projets de<br />
textes et des institutions auxquelles ils ont<br />
été soumis.<br />
Pis encore, l'Algérien lambda s'interroge,<br />
au moment où les avant-projets de lois sur<br />
les partis politiques et la loi électorale sont<br />
soumis au Parlement, sur le sort réservé aux<br />
conclusions des consultations politiques<br />
menées par la commission Bensalah avec les<br />
partis politiques, le mouvement associatif et<br />
les personnalités nationales. Des rencontresmarathon<br />
censées être matière à débat, et<br />
dont on ne saura rien. N'est-ce pas, en effet,<br />
partant de ces conclusions que les projets en<br />
question devaient être établis et les réformes<br />
politiques menées ? Pourquoi avoir<br />
annoncé les moutures des projets de lois en<br />
question au moment même où les consultations<br />
se poursuivaient ? Enfin, pourquoi le<br />
président de ladite commission de consultations<br />
politiques s'est éclipsé avec la fin de sa<br />
mission, sans rendre publique la moindre<br />
conclusion ? Autant de questions et d'autres<br />
qui continuent de hanter les esprits; ce qui<br />
ne fera que discréditer encore davantage les<br />
textes de lois soumis au Parlement. Sur un<br />
autre registre, comment ose-t-on soumettre<br />
des projets d'une telle sensibilité à des institutions<br />
législatives mal élue et dont les<br />
membres ne cessent d'exiger la dissolution?<br />
Ce qui est d'autant préoccupant, ce sont les<br />
accusations lancées ici et là, concernant les<br />
entreprises de certains forces politiques de<br />
dénaturer les réformes annoncées par le chef<br />
de l'Etat. Et là au moins trois dossiers sont<br />
mis en avant. Il s'agit du taux de représentation<br />
des femmes aux assemblées élues, du<br />
retour à la vie politique des éléments de l'ex-<br />
FIS et enfin la sempiternelle problématique<br />
du nomadisme politiques. Or, avec l'adoption<br />
du projet de loi électorale et celui sur les<br />
partis politiques, on se rend compte qu’aussi<br />
bien l'interdiction du nomadisme politique<br />
que le taux de représentation féminine sont<br />
remis en cause. Par qui ? bien entendu par le<br />
parti majoritaire, qui a pesé de tout son<br />
poids pour faire valoir ses thèses. Membre<br />
du tiers présidentiel, Zohra Drif-Bitat s'est<br />
insurgée contre la remise en cause du quota<br />
de représentation féminine dans les assemblées<br />
élues. Elle est allée jusqu'à saisir le chef<br />
de l'Etat lui demandant d'ordonner une<br />
seconde lecture du projet de loi organique<br />
inhérent à la représentativité de la femme<br />
dans les assemblées élues. Mme Drif-Bitat a<br />
appelé le président de la République à user<br />
des prérogatives que lui confère la<br />
Constitution pour corriger ce texte adopté<br />
par l'Assemblée populaire nationale (APN)<br />
et qu'elle estime “inéquitable et contraire<br />
aux engagements du Président”. La sénatrice<br />
du tiers présidentiel a argué que “le président<br />
de la République s'était engagé le 15<br />
D. News<br />
avril 2011 à opérer des réformes profondes<br />
et radicales en vue d'approfondir et d'ancrer<br />
définitivement la démocratie en Algérie”<br />
avant de déplorer le fait que “le texte de loi<br />
envoyé au Sénat est un texte déstructuré et<br />
amputé de l'esprit des réformes politiques”.<br />
Le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz lui<br />
emboitera le pas, en affirmant lors d'une<br />
séance au Conseil de la Nation, que “la faible<br />
présence des femmes au sein de<br />
l'Exécutif n'est pas de la responsabilité de<br />
l'État”. Le ministre de la Justice ajoute que “si<br />
la femme n'est pas présente au niveau des<br />
partis politiques, comment voulez-vous<br />
qu'elle soit représentée au Parlement puis au<br />
sein du gouvernement ?” Autre point et non<br />
des moindres qui attise la polémique, c'est<br />
l'éventuel retour à la vie politique de repentis<br />
et de membres de l'ex-Fis dissous. Et là,<br />
après un niet catégorique opposé par le<br />
ministre de l'Intérieur, ce dernier semble<br />
s'être ravisé, en affirmant qu'“il y a également<br />
des repentis qui ont des choses à se<br />
reprocher. Ils ne peuvent pas créer de partis,<br />
mais s'ils veulent adhérer à un parti, la question<br />
sera examinée au cas par cas”. Une<br />
avancée majeure, qui laisse supposer que des<br />
repentis, ainsi que d'anciens militants de<br />
l'ex-Fis peuvent se structurer dans d'autres<br />
formations politiques. Dans le même ordre<br />
d'idées, le MSP a fait le forcing autour de cet<br />
article 4 en demandant “d'en finir avec la<br />
politique de l'exclusion” et en appelant le<br />
président de la République à “protéger les<br />
réformes politiques”. Ainsi, et à quelques<br />
encablures des élections législatives et à<br />
deux années de l'élection présidentielle, les<br />
calculs politiciens commencent au sein des<br />
états-majors, qui comptent à tout prix tirer<br />
leur épingle du jeu, quitte à s'allier avec le<br />
diable.<br />
A. Louni<br />
Des sénateurs rejettent<br />
la mouture de l'APN<br />
Contrairement aux coutumes<br />
instaurées depuis la création<br />
de l'Alliance présidentielle,<br />
des sénateurs votent contre les<br />
amendements introduits par les<br />
députés aux projets de lois qui s'inscrivent<br />
dans le cadre des réformes<br />
politiques annoncées par le président<br />
de la République, le mois<br />
d'avril dernier. Tout a commencé<br />
par le vote du projet de loi relatif au<br />
code électoral, où deux députés du<br />
tiers présidentiel ont voté contre<br />
ledit projet de loi. Pour motif : les<br />
députés ont selon ces sénateurs,<br />
porté atteinte à ce projet-loi, par<br />
leurs modifications qui ont vidé ce<br />
projet de loi de son sens, notamment<br />
sur le chapitre lié à la démission<br />
des ministres de leurs postes<br />
avant les élections. Ces sénateurs<br />
estiment que la réduction à 15 jours<br />
de cette durée est insuffisante pour<br />
assurer la transparence et la crédibilité<br />
du scrutin. Un autre député s'est<br />
abstenu pour les mêmes raisons.<br />
Notons que lors des débats, les<br />
sénateurs ont tiré à boulets rouges<br />
sur les modifications introduites<br />
par les locataires de la chambre<br />
basse du Parlement au projet de loi.<br />
La même ambiance a régné lors de<br />
la présentation du projet de loi sur<br />
la représentation de la femme dans<br />
les assemblées élues jeudi dernier.<br />
Les sénateurs ont contesté les modifications<br />
apportées par les députés.<br />
Une sénatrice du tiers présidentiel<br />
en l'occurrence Zohra Drif-Bitat est<br />
allée jusqu'à demander une<br />
deuxième lecture de ce projet de loi.<br />
Sa demande a été adressée au président<br />
de la République. Elle a protesté<br />
sévèrement contre l'attitude<br />
des députés à l'égard de ce projet de<br />
loi. Cette position a été partagée par<br />
d'autres sénateurs qui protestent<br />
contre la réduction du quota<br />
réservé à la femme dans les listes<br />
électorales par les partis politiques.<br />
En effet, quatre sénateurs dont<br />
Zohra Drif-Bitat ont voté contre<br />
l'adoption de ce projet de loi en<br />
l'état. Nous avons appris dans les<br />
couloirs du palais Zighout-Youcef<br />
que des instructions ont été données<br />
aux sénateurs pour valider ces<br />
deux projets de lois, pour accélérer<br />
le processus qui doit être finalisé<br />
avant la fin de l'année. Du coup,<br />
tout rejet de la part des sénateurs<br />
déstabilisera le projet de réformes et<br />
causera un problème de timing<br />
pour opérer une deuxième lecture,<br />
notamment que nous sommes à<br />
l'approche des élections législatives<br />
qui seront annoncées avant la fin du<br />
deuxième mois de l'année prochaine.<br />
Les pouvoirs publics veulent<br />
en finir avec ces projets de loi pour<br />
se consa-crer à la préparation des<br />
élections. Le cas contraire sera<br />
fatal pour la crédibilité des réformes,<br />
déjà fragilisées par le boycott<br />
décidé par des hommes politiques<br />
comme Hocine Aït Ahmed,<br />
Mouloud Hamrouche, Mokdad Sifi,<br />
Mustapha Bouchachi, Ahmed<br />
Benbitour et autres… Il ya lieu de<br />
retenir que cette divergence de<br />
vision entre les députés et les sénateurs<br />
illustre voire annonce le début<br />
de la fin de l'Alliance présidentielle.<br />
Younès Saâdi<br />
Législatives<br />
Ouyahia mobilise ses<br />
troupes à Relizane<br />
Le secrétaire général du<br />
Rassemblement national<br />
démocratique, M. Ahmed<br />
Ouyahia multiplie ces dérniers<br />
jours les meetings de proximité.<br />
Il a invité hier à Relizane,<br />
les élus et les cadres de sa formation<br />
politique à se mobiliser<br />
pour les prochaines échéances<br />
électorales afin "d'atteindre les<br />
objectifs escomptés dans les<br />
prochaines assemblées élues".<br />
Selon le porte-parole du<br />
RND, M.Miloud Chorfi, le SG<br />
du RND a, par ailleurs, longuement<br />
abordé, lors de cette<br />
rencontre à huis-clos, les réformes<br />
politiques initiées par le<br />
président de la République,<br />
M. Abdelaziz Bouteflika, rappelant<br />
que son parti "a fermement<br />
soutenu" ces réformes et<br />
que ses députés "ont adopté"<br />
les différents projets de loi y<br />
afférents. M. Chorfi a précisé,<br />
dans une déclaration à l'APS,<br />
que les objectifs escomptés par<br />
ce soutien sont la "consolidation<br />
du processus démocratique,<br />
la plus grande transparence<br />
et crédibilité des consultations<br />
électorales par la mise<br />
en place de mécanismes d’encadrement<br />
et de contrôle et<br />
l’ouverture des médias aux<br />
partis pour qu’ils puissent s’exprimer<br />
en toute transparence".<br />
Le porte-parole du RND a,<br />
par ailleurs, fait observer que<br />
les interventions des militants<br />
ont porté sur de nombreux<br />
sujets touchant notamment<br />
l’actualité nationale et la vie du<br />
parti, le développement local et<br />
national. Ils ont également<br />
insisté sur la nécessité de redynamiser<br />
la base militante et<br />
d’encourager l’adhésion des<br />
jeunes et des femmes. Dans ce<br />
contexte, la même source a<br />
indiqué que M. Ouyahia a rappelé<br />
que la place des femmes et<br />
des jeunes est garantie au sein<br />
du RND du fait des convictions<br />
de ce dernier et de ses<br />
programmes.<br />
ALGERIE NEWS Dimanche 27 novembre 2011