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Une enfance marquée par le volcanisme, une ... - La Route Verte

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40<br />

<strong>Une</strong> <strong>enfance</strong> marquée <strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>volcanisme</strong>, <strong>une</strong> ado<strong>le</strong>scence tourmentée <strong>par</strong> des forces<br />

tectoniques qui ont formé des montagnes, <strong>une</strong> vie ponctuée de périodes glaciaires.<br />

Vous pensiez connaître <strong>le</strong> Québec? Découvrez <strong>le</strong>s traces qu’ont laissées dans<br />

<strong>le</strong> paysage ces grands événements géologiques, quelques cratères météoritiques inclus.<br />

Par Joël Leblanc<br />

MATHIEU DUPUIS<br />

Il se passe quelque chose à l’Is<strong>le</strong>t-sur-Mer, en ce matin frisquet.<br />

Quelques badauds, <strong>le</strong> maire en personne, des journalistes et<br />

deux géologues sont réunis sur <strong>le</strong> quai de ce petit village du<br />

Bas-Saint-<strong>La</strong>urent.<br />

En fait, il s’est passé quelque chose, il y a 500 millions d’années…<br />

«Ce qui s’est déroulé à cet endroit n’est pas banal, explique Mme<br />

Dominique Richard en indiquant <strong>le</strong> rivage rocheux<br />

de <strong>par</strong>t et d’autre du quai. Ici, c’était <strong>le</strong> fond d’un<br />

océan où plusieurs glissements de terrain sousmarins<br />

sont survenus. Cette formation géologique<br />

montre l’ancien chenal où s’accumulaient <strong>le</strong>s sédiments.<br />

C’est exceptionnel.»<br />

<strong>La</strong> géologue du ministère des Ressources naturel<strong>le</strong>s<br />

et de la Fa<strong>une</strong> du Québec n’est pas la<br />

seu<strong>le</strong> à <strong>le</strong> penser. L’ancien chenal de l’Is<strong>le</strong>t fait<br />

en effet <strong>par</strong>tie d’<strong>une</strong> liste de sites québécois qui<br />

pourraient acquérir <strong>le</strong> titre de site géologique exceptionnel<br />

(SGE). L’activité minière y sera interdite. «En 2005, un amendement<br />

à la Loi sur <strong>le</strong>s mines a introduit cette notion qui vise à faire<br />

connaître et à protéger notre patrimoine géologique. Ce sont des sites<br />

qui présentent des caractéristiques géologiques, géomorphologiques,<br />

paysagères ou biologiques d’intérêt pour l’enseignement, la recherche<br />

scientifique ou la conservation», précise Mme Richard.<br />

Il y a bien sûr des joyaux touristiques, comme <strong>le</strong> rocher Percé, <strong>le</strong>s<br />

falaises de Miguasha, en Gaspésie, ou <strong>le</strong> cratère des Pingualuit, dans<br />

<strong>le</strong> Nord-du-Québec. Mais il y en a d’autres bien moins connus. De gigantesques<br />

traces laissées <strong>par</strong> <strong>le</strong>s glaciers, d’anciennes mines, des<br />

grottes, des sites riches en fossi<strong>le</strong>s ou en minéraux, des manifestations<br />

des forces tectoniques, d’anciennes éruptions volcaniques, etc. Le<br />

Québec est riche de géodiversité! «Ces endroits sont souvent connus<br />

des géologues et même visités <strong>par</strong> <strong>le</strong>s professeurs d’université qui <strong>le</strong>s<br />

montrent à <strong>le</strong>urs étudiants, poursuit Dominique Richard. En recevant<br />

l’appellation SGE, ils seront non seu<strong>le</strong>ment protégés, mais aussi mis<br />

en va<strong>le</strong>ur pour fournir aux visiteurs des informations sur <strong>le</strong>s <strong>par</strong>ticularités<br />

géologiques.»<br />

Cela dit, on est encore loin de ce qui se fait dans certains pays. À ce<br />

jour, dans <strong>le</strong> monde, près de 80 géo<strong>par</strong>cs ont été créés. Ils englobent<br />

plusieurs sites géologiques exceptionnels d’un<br />

même secteur. On <strong>le</strong>s trouve surtout en Chine –<br />

comme <strong>le</strong> géo<strong>par</strong>c de Fangshan, à 40 km de<br />

Pékin –, et dans plusieurs pays d’Europe, <strong>par</strong><br />

exemp<strong>le</strong> la Réserve géologique de Haute-Provence.<br />

L’UNESCO, qui chapeaute l’initiative, y voit l’équiva<strong>le</strong>nt<br />

géologique de son réseau du Patrimoine<br />

mondial.<br />

«L’Amérique du Nord ne compte qu’un seul<br />

géo<strong>par</strong>c, enregistré en octobre 2010. C’est celui<br />

de Stonehammer, dans la région de Saint John,<br />

au Nouveau-Brunswick. Pourtant, <strong>le</strong>s sites potentiels se comptent <strong>par</strong><br />

centaines au pays et aux États-Unis», explique Godfrey Nowlan, de<br />

Calgary, qui préside <strong>le</strong> Comité national canadien pour <strong>le</strong>s géo<strong>par</strong>cs.<br />

Gail Bremner, directrice généra<strong>le</strong> à Stonehammer, se souvient des<br />

démarches qui ont abouti à la création du <strong>par</strong>c : «<strong>La</strong> région est <strong>le</strong><br />

berceau de la géologie au Canada et <strong>le</strong>s gens d’ici sont conscients du<br />

caractère unique du paysage dans <strong>le</strong>quel ils vivent. Ils ont voulu <strong>le</strong><br />

protéger, tout en y voyant un moteur de développement pour <strong>le</strong>s petites<br />

communautés.»<br />

Avant même la première obtention du statut de SGE <strong>par</strong> un site<br />

québécois, Québec Science vous invite à découvrir sa propre sé<strong>le</strong>ction.<br />

Certains sites offrent un paysage époustouflant; d’autres, plus discrets,<br />

revêtent un grand intérêt scientifique. Dans tous <strong>le</strong>s cas, ce sont des<br />

témoins exceptionnels du grand spectac<strong>le</strong> de la Terre.<br />

Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012 | Québec Science 21


1CÔTE-NORD<br />

LES ÎLES AUX TRÉSORS<br />

Au large de la Basse-Côte-Nord, entre Longue-Pointe-de-Mingan et Baie-Johan-Beetz, l’archipel Mingan est formé<br />

d’un chape<strong>le</strong>t d’î<strong>le</strong>s et de monolithes de calcaire riches en fossi<strong>le</strong>s datant de l’Ordovicien (475 millions d’années).<br />

L’archipel lui-même et l’î<strong>le</strong> d’Anticosti, à 35 km au sud, sont en fait ce qu’il reste d’un grand plateau calcaire qui<br />

jouxtait la Côte-Nord et qui s’est peu à peu effrité, érodé pendant des millions d’années <strong>par</strong> la mer et <strong>le</strong>s rivières.<br />

Puis, <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s ont été englouties. Il y a à peine 10 000 ans, à la fin de la dernière glaciation, l’ensemb<strong>le</strong> se trouvait sous<br />

85 m d’eau. <strong>La</strong> mer s’est ensuite retirée et <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s ont émergé à nouveau. Le vent, <strong>le</strong>s vagues, <strong>le</strong> gel et <strong>le</strong> dégel se sont<br />

alors attaqués à <strong>le</strong>urs <strong>par</strong>ois et ont sculpté <strong>le</strong>s majestueux monolithes qui font maintenant la renommée du <strong>par</strong>c.<br />

Aujourd’hui sé<strong>par</strong>ée du continent, Anticosti est sillonnée d’<strong>une</strong> centaine de rivières qui ont façonné des<br />

cascades spectaculaires et creusé des canyons aussi larges que profonds, de même que des cavernes, comme cel<strong>le</strong>s<br />

de la rivière aux Saumons ou de la rivière à la Patate. Le littoral est flanqué de falaises abruptes creusées d’anses<br />

et de baies. Le calcaire de l’î<strong>le</strong> renferme des fossi<strong>le</strong>s préservés dans un état exceptionnel : trilobites, coquillages ou<br />

coraux. PAYSAGE ●●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

22 Québec Science | Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012


●●●● EXCEPTIONNEL ●●● REMARQUABLE<br />

●●VAUT LE DÉTOUR ● SI VOUS PASSEZ PAR LÀ<br />

GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

2 LE MONUMENT<br />

BENOÎT CECILE/MTOQ<br />

Le rocher Percé fait 433 m de long et 88 m de haut.<br />

Colosse de pierre de 5 millions de tonnes allongé dans<br />

la mer, il est <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> de la Gaspésie et procure à<br />

ceux qui arrivent à Percé <strong>par</strong> <strong>le</strong> sud, en provenance<br />

de la baie des Cha<strong>le</strong>urs, chaque fois <strong>le</strong> même émerveil<strong>le</strong>ment.<br />

<strong>La</strong> formation du mastodonte remonte aux<br />

débuts du Dévonien, il y a environ 410 millions d’an -<br />

nées. Sédiments, coquil<strong>le</strong>s de mollusques et carapaces<br />

d’arthro podes se sont déposés au fond de la mer, puis,<br />

comprimés, se sont mués en un calcaire à grain fin<br />

semé de petits fossi<strong>le</strong>s de trilobites et de brachiopodes.<br />

Le rocher est un vrai musée de paléontologie!<br />

Redressées à la vertica<strong>le</strong> <strong>par</strong> d’anciens mouvements<br />

tectoniques, <strong>le</strong>s couches calcaires sont maintenant<br />

soumises à l’érosion <strong>par</strong> la mer, d’où <strong>le</strong> célèbre trou.<br />

L’obélisque, aujourd’hui détaché du reste, consti -<br />

tuait autrefois son extrémité. Le rocher a déjà compté<br />

deux trous. <strong>La</strong> première arche s’est écroulée en 1845,<br />

et on anticipe la même fin pour l’arche restante.<br />

L’accès au pied du rocher est d’ail<strong>le</strong>urs dorénavant<br />

interdit aux visiteurs, en raison des risques de chutes<br />

de pierre. Mais on peut observer la merveil<strong>le</strong> de tous<br />

<strong>le</strong>s coins du village de Percé et en approcher lors des<br />

excursions en bateau qui se rendent à l’î<strong>le</strong> Bona -<br />

venture voisine.<br />

3CÔTE-NORD<br />

LES PLAGES NOIRES<br />

PAYSAGE ●●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

DE NATASHQUAN<br />

En 1870, <strong>le</strong> père Louis Babel, missionnaire suisse,<br />

sillonne la Basse-Côte-Nord pour convertir <strong>le</strong>s Autoch -<br />

tones. Dans son journal, il décrit ainsi <strong>le</strong>s abords de<br />

la rivière Natashquan : «Abondants en fer, abondants<br />

en minéraux, abondants en sab<strong>le</strong> métallique...» En<br />

faisant un petit détour au bout de la route 138, on<br />

atteint la rivière où l’on peut marcher sur <strong>le</strong>s berges<br />

décrites <strong>par</strong> Babel. Les couches de sab<strong>le</strong> noir se<br />

repèrent faci<strong>le</strong>ment à travers <strong>le</strong> granit, <strong>par</strong>ticulièrement<br />

celui qui borde <strong>le</strong> delta de la rivière. Magnétite,<br />

ilménite, grenat et zircon, ces sédiments se ramassent<br />

avec un aimant! Ces poussières venues du nord <strong>par</strong><br />

<strong>le</strong>s rivières témoignent de l’érosion actuel<strong>le</strong> de formations<br />

géologiques riches en fer et en titane.<br />

PAYSAGE ●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

PAUL HURLEAU-CLAUDE PARENT/MTOQ<br />

Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012 | Québec Science 23


4QUÉBEC<br />

LES MARMITES<br />

DE SAINTE-ANNE<br />

Tout près de Sainte-Anne-de-<br />

Beaupré, la rivière Sainte-Anne<br />

creuse <strong>le</strong> granit depuis des<br />

millénaires. Le canyon aux <strong>par</strong>ois<br />

de 55 m et <strong>le</strong>s marmites taillées<br />

dans la pierre à différents endroits<br />

sont des manifestations de<br />

l’érosion de la rivière.<br />

PAYSAGE ●●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ DU KARST DE SAINT-ELZÉAR<br />

5GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

LE PIÈGE DE SAINT-ELZÉAR<br />

Les grottes sont plutôt rares au Québec.<br />

Mais il s’en trouve <strong>une</strong> impressionnante,<br />

à l’intérieur des terres gaspésiennes, à<br />

<strong>une</strong> vingtaine de kilomètres au nord de<br />

Bonaventure. Creusée <strong>par</strong> l’eau de ruissel<strong>le</strong>ment<br />

dans <strong>le</strong> calcaire, la célèbre grotte<br />

de Saint-Elzéar s’est formée il y a 230 000<br />

ans. El<strong>le</strong> est maintenant accessib<strong>le</strong> grâce<br />

à des visites guidées au dé<strong>par</strong>t du musée.<br />

Depuis la dernière glaciation, el<strong>le</strong> agit<br />

comme un piège naturel. On y a retrouvé<br />

<strong>le</strong>s ossements de près de 4 000 animaux,<br />

dont <strong>le</strong> <strong>le</strong>mming à collier, <strong>une</strong> espèce qui<br />

ne subsiste actuel<strong>le</strong>ment que dans <strong>le</strong><br />

Grand Nord.<br />

Le puits d’entrée est accessib<strong>le</strong> <strong>par</strong> <strong>une</strong><br />

longue échel<strong>le</strong> métallique de 13 m. Le visiteur<br />

est maintenu <strong>par</strong> un harnais de sécurité. <strong>La</strong><br />

descente dans cet environnement froid et<br />

humide est fascinante. Stalagmites, stalactites,<br />

draperies de pierre et colonnades ornent <strong>le</strong>s<br />

chambres et <strong>le</strong>s couloirs qui affichent <strong>une</strong><br />

température constante d’environ 4 °C.<br />

PAYSAGE ●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

6OUTAOUAIS<br />

BOUCLIER PERCÉ<br />

Dans <strong>le</strong> Bouclier canadien, un peu au<br />

nord d’Ottawa, se trouvait <strong>une</strong> <strong>le</strong>ntil<strong>le</strong><br />

de marbre. C’est la dissolution de ce marbre<br />

<strong>par</strong> l’eau qui a creusé la caverne<br />

<strong>La</strong>flèche à Val-des-Monts, en Outaouais,<br />

entre 20 000 et 12 000 ans avant aujourd’hui.<br />

Découverte en 1865, el<strong>le</strong> a été<br />

ouverte au public en 1923 et est devenue<br />

la grotte la plus visitée au pays. On comprend<br />

pourquoi : avec ses 402 m, el<strong>le</strong> est<br />

la plus longue grotte connue du Bouclier<br />

canadien. L’hiver, on peut y voir des formations<br />

de glace féériques et de nombreuses<br />

chauve-souris en hibernation.<br />

PAYSAGE ●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

MINISTÈRE DES RESSOURCES NATURELLES ET DE LA FAUNE<br />

CLAUDE BOUCHARD/MTOQ<br />

7QUÉBEC<br />

LA GROTTE DE BOISCHATEL<br />

Avec près de 3 km de ga<strong>le</strong>ries, la grotte de<br />

Boischatel serait la plus grande de l’est du<br />

Canada. On y accède tout près de la chute<br />

Montmorency. <strong>La</strong> grotte laisse passer la<br />

rivière Ferrée qui se jette dans la chute.<br />

Pour spéléologues avertis, accompagnés<br />

d’un guide.<br />

PAYSAGE ●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

8LANAUDIÈRE<br />

LE TROU DE FÉE<br />

Connue sous son appellation de «Trou<br />

de fée », la grotte de Crabtree, à environ<br />

5 km au sud-ouest de Joliette, compte<br />

133 m de ga<strong>le</strong>ries creusées <strong>par</strong> <strong>le</strong>s eaux<br />

de la rivière Ouareau lors de la dernière<br />

glaciation. Maintenant située à 6 m audessus<br />

du niveau de la rivière, el<strong>le</strong> est accessib<strong>le</strong><br />

<strong>par</strong> <strong>le</strong> chemin Archambault vers<br />

<strong>le</strong> nord.<br />

PAYSAGE ●●●<br />

9 SEL ET CIEL<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

Les douces Î<strong>le</strong>s-de-la-Made<strong>le</strong>ine reposent<br />

littéra<strong>le</strong>ment sur un dôme de sel géant.<br />

C’est qu’au Carbonifère, il y a 330 millions<br />

d’années, d’anciens lagons se sont asséchés,<br />

laissant un épais dépôt de sel sur <strong>le</strong>quel<br />

se sont accumulés des sédiments et des<br />

roches volcaniques. Aujourd’hui, ce sel<br />

est toujours sous <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s et est exploité<br />

pour déglacer nos routes. Les sédiments<br />

sab<strong>le</strong>ux s’érodent en falaises, en arches et<br />

en grottes rouges pour notre plus grand<br />

plaisir. Sur place, offrez-vous la visite des<br />

mines Se<strong>le</strong>ine!<br />

PAYSAGE ●●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

Havre-aux-Maisons<br />

24 Québec Science | Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012


JEAN-PIERRE HUARD/MTOQ<br />

10GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

PÊCHE MIRACULEUSE<br />

D’étranges poissons figés dans la pierre<br />

avec des nageoires fines comme des voi<strong>le</strong>s.<br />

De délicates branches de fougère avec<br />

toutes <strong>le</strong>urs feuil<strong>le</strong>s. Les fossi<strong>le</strong>s magnifiquement<br />

conservés abondent dans la roche<br />

de Miguasha!<br />

<strong>La</strong> renommée scientifique du Parc national<br />

de Miguasha, <strong>le</strong> plus petit <strong>par</strong>c du réseau<br />

national du Québec, n’est plus à faire. Les<br />

falaises qui bordent l’estuaire de la rivière<br />

Restigouche, dans la municipalité gaspésienne<br />

de Nouvel<strong>le</strong>, sont truffées de fossi<strong>le</strong>s,<br />

principa<strong>le</strong>ment des poissons qui vivaient<br />

là il y a 380 millions d’années. Et <strong>par</strong>mi<br />

ces poissons, quelques espèces présentent<br />

des caractéristiques inusitées : narines qui<br />

laissent deviner la présence de poumons<br />

ou ossature dans <strong>le</strong>s nageoires, qui annonce<br />

<strong>le</strong>s pattes des animaux terrestres sur <strong>le</strong><br />

point d’ap<strong>par</strong>aître.<br />

Au début du XX e sièc<strong>le</strong>, alors que <strong>le</strong> métier<br />

de paléontologue n’existait pas au Québec,<br />

des chercheurs des grandes universités d’Europe<br />

et des États-Unis venaient déjà y puiser<br />

<strong>le</strong>s fossi<strong>le</strong>s, aidés des résidants de l’endroit.<br />

En 1999, l’UNESCO a inscrit <strong>le</strong> lieu sur la<br />

MRNF<br />

liste de son Patrimoine mondial.<br />

Sur place, la visite guidée du musée d’histoire<br />

naturel<strong>le</strong> permet de voir <strong>le</strong>s plus magnifiques<br />

spécimens que la formation fossilifère<br />

a livrés : des bêtes avec des armures<br />

osseuses qui <strong>le</strong>ur donnent des airs de<br />

tortue, des spécimens préservés en trois<br />

dimensions, d’autres qui montrent <strong>le</strong>s<br />

traces des vaisseaux sanguins dis<strong>par</strong>us.<br />

Le tout est suivi <strong>par</strong> <strong>une</strong> petite escapade<br />

sur la plage au pied de la généreuse falaise.<br />

PAYSAGE<br />

11<br />

●●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●●<br />

CÔTE-NORD<br />

LE TRILOBITE<br />

DU BOUT DU MONDE<br />

Au bout du Québec, dans <strong>le</strong> village de<br />

Lourdes-de-Blanc-Sablon, un mini-sanctuaire<br />

dédié à la Sainte Vierge repose sur<br />

un promontoire rocheux. C’est <strong>le</strong> cap Crow,<br />

un petit talus de sédiments abritant<br />

quantité de fossi<strong>le</strong>s de l’Ordovicien (460<br />

millions d’années): trilobites, brachiopodes<br />

et coraux.<br />

PAYSAGE ●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE<br />

12<br />

●●<br />

MONTÉRÉGIE<br />

PHILIPSBURG<br />

SOUS LA MER<br />

En Montérégie, à 4 km au sud de Philipsburg,<br />

d’étonnants calcaires renferment des<br />

trombolites, c’est-à-dire des algues fossilisées<br />

agglomérées en monticu<strong>le</strong>s arrondis<br />

qui se sont formés dans un environnement<br />

marin peu profond, il y a environ 470<br />

millions d’années. Pas faci<strong>le</strong> de <strong>le</strong>s repérer,<br />

il faut emprunter un petit chemin forestier,<br />

quelques mètres avant la frontière étatsunienne.<br />

PAYSAGE ● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

13ABITIBI-TÉMISCAMINGUE<br />

VIEUX MICROBES<br />

Il y a 2,7 milliards d’années, <strong>une</strong> gigantesque<br />

et spectaculaire chaîne de volcans<br />

sous-marins ceinturait l’Abitibi. <strong>La</strong> mer<br />

qui recouvrait la région hébergeait des<br />

bactéries qui vivotaient dans <strong>le</strong> fond marin.<br />

Leur activité métabolique a modifié l’équilibre<br />

minéral de l’eau et du calcaire s’est<br />

déposé au fond. Les empi<strong>le</strong>ments des<br />

Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012 | Québec Science 25


couches de calcaire se sont <strong>par</strong> la suite<br />

fossilisés et ont formé des stromatolithes,<br />

<strong>une</strong> des plus vieil<strong>le</strong>s traces de vie sur Terre!<br />

On a trouvé <strong>le</strong>s stromatolithes dans <strong>une</strong><br />

roche de un quart de tonne dans la région<br />

du village de Joutel, environ 130 km au<br />

nord d’Amos. De tel<strong>le</strong>s roches sont abondantes<br />

à cet endroit.<br />

PAYSAGE<br />

14<br />

● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●●<br />

LAVAL<br />

UNE BARRIÈRE<br />

DE CORAIL EN BANLIEUE<br />

En p<strong>le</strong>in cœur de <strong>La</strong>val, <strong>le</strong> Centre de la nature<br />

est construit dans <strong>une</strong> ancienne carrière<br />

de calcaire. Les <strong>par</strong>ois, avec <strong>le</strong>urs traces<br />

d’exploitation encore visib<strong>le</strong>s, montrent<br />

des strates de 450 millions d’années riches<br />

en fossi<strong>le</strong>s de coraux, de brachiopodes,<br />

de trilobites et d’autres étranges bestio<strong>le</strong>s<br />

archaïques. C’était au temps lointain de<br />

<strong>La</strong>val-sur-mer!<br />

PAYSAGE ●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

MRNF<br />

mers postglaciaires du Québec. Le site est<br />

mis en va<strong>le</strong>ur <strong>par</strong> <strong>le</strong> Jardin des glaciers<br />

depuis 2006.<br />

PAYSAGE<br />

16<br />

●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

LES BEAUTÉS DE<br />

JACQUES CARTIER<br />

<strong>La</strong> région de Port-Daniel est un vrai zoo!<br />

À l’intérieur d’à peine quelques kilomètres<br />

carrés, cohabitent des fossi<strong>le</strong>s d’animaux<br />

ayant vécu à des époques bien distinctes.<br />

On y trouve des ensemb<strong>le</strong>s géologiques<br />

du Carbonifère, de l’Ordovicien, du<br />

Silurien et du Précambrien, que <strong>le</strong>s caprices<br />

des mouvements tectoniques ont rassemblés<br />

en ce point. Près de la côte, au cap<br />

de l’Enfer, ce sont des crinoïdes rugueuses,<br />

qu’on appel<strong>le</strong> aussi lys de mer, et des récifs<br />

à algues, des stromatopores, qui res -<br />

semb<strong>le</strong>nt à des éponges, et des coraux<br />

(L’Anse-McInnis). Au nord de la route<br />

132, ce sont <strong>le</strong>s algues et <strong>le</strong>s coraux. À la<br />

pointe aux Bou<strong>le</strong>aux, des coraux et des<br />

stromatopores qui ont conservé <strong>le</strong>ur position<br />

d’origine dans <strong>le</strong>s sédiments. Près<br />

du quai, <strong>le</strong>s strates de grès renferment de<br />

grands blocs de calcaire récifal qui contiennent<br />

des crinoïdes. Pas étonnant que <strong>le</strong><br />

paysage ait impressionné Jacques Cartier<br />

lors de son premier voyage en 1534.<br />

PAYSAGE ●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

Comp<strong>le</strong>xe récifal de Port-Daniel<br />

15CÔTE-NORD<br />

COQUILLAGES<br />

D’UN AUTRE ÂGE<br />

Lors de la dernière glaciation, <strong>le</strong> poids de<br />

la glace a fait s’enfoncer un peu <strong>le</strong> Québec.<br />

Lorsqu’el<strong>le</strong> a fondu, il y a environ 10 000<br />

ans, la province n’est pas remontée instantanément<br />

et s’est retrouvée <strong>par</strong>tiel<strong>le</strong> -<br />

ment inondée. Sur la Côte-Nord, cette<br />

ancienne étendue d’eau porte <strong>le</strong> nom de<br />

mer de Goldwaith. Dans <strong>le</strong> secteur de l’actuel<strong>le</strong><br />

vil<strong>le</strong> de Baie-Comeau, <strong>le</strong>s conditions<br />

sous-marines ont favorisé l’accumulation<br />

de coquil<strong>le</strong>s de mollusques. <strong>La</strong> formation<br />

qui en résulte, épaisse de 7 m à 10 m, est<br />

composée à 90% de résidus de coquillages,<br />

ce qui en fait <strong>une</strong> des plus grandes concentrations<br />

de ce type au monde! Le dépôt<br />

coquil<strong>le</strong>r de la rivière aux Anglais est <strong>le</strong><br />

plus beau vestige biologique laissé <strong>par</strong> <strong>le</strong>s<br />

MRNF<br />

MATHIEU DUPUIS<br />

26 Québec Science | Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012


GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

17 LE GRAND CIRQUE<br />

DES GLACES<br />

Le <strong>par</strong>c national de la Gaspésie offre <strong>une</strong> multitude de<br />

sentiers de randonnée qui entraînent <strong>le</strong> marcheur<br />

au cœur de paysages époustouflants où <strong>le</strong>s curiosités<br />

scientifiques abondent. Parmi el<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> mont Joseph-<br />

Fortin. Arrivé au sommet, on s’offre <strong>une</strong> vue plongeante<br />

sur <strong>le</strong> lac aux Américains, quelques centaines<br />

de mètres plus bas. Il n’occupe qu’en <strong>par</strong>tie un grand<br />

cirque glaciaire, <strong>une</strong> vallée arrondie creusée <strong>par</strong> <strong>le</strong><br />

lourd glacier qui s’y trouvait, il y a 12 000 ans. En<br />

prime, la montagne d’en face, <strong>le</strong> mont Xalibu, exhibe<br />

<strong>une</strong> tache orange pâ<strong>le</strong> dans la roche grise. Il s’agit<br />

d’<strong>une</strong> intrusion magmatique qui s’est solidifiée dans<br />

la roche sédimentaire. Maintenant, el<strong>le</strong> s’érode comme<br />

<strong>le</strong> reste, laissant échapper des traînées de cailloux<br />

orange. <strong>La</strong> marche vers <strong>le</strong> sommet est ardue.<br />

PAYSAGE ●●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

18GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

CADEAUX GLACIAIRES<br />

Du côté nord de la Gaspésie, la municipalité de<br />

Grosses-Roches doit son nom aux blocs de calcaire<br />

é<strong>par</strong>pillés çà et là sur <strong>le</strong> rivage et dans <strong>le</strong>s champs<br />

environnants. Il s’agit de blocs erratiques, c’est-àdire<br />

de grosses roches apportées là <strong>par</strong> <strong>le</strong> mouvement<br />

d’anciens glaciers.<br />

PAYSAGE<br />

19<br />

● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE<br />

LE MYSTÈRE DE<br />

LA MONTAGNE À FRED<br />

STEPHEN BURMAN<br />

<strong>La</strong>c aux Américains<br />

Dans l’ancienne municipalité de Colombourg – qui<br />

fait maintenant <strong>par</strong>tie de Macamic –, en Abitibi, <strong>une</strong><br />

petite montagne, qui fut jadis <strong>une</strong> î<strong>le</strong>, intrigue. Sur<br />

<strong>le</strong> versant sud-ouest, on retrouve plusieurs «rivières<br />

de roches», dont <strong>une</strong> est immense. <strong>La</strong> montagne qui<br />

s’élève à 350 m au-dessus du niveau de la mer compte<br />

5 km de sentiers faci<strong>le</strong>s. Au sommet, on peut apercevoir<br />

<strong>La</strong> Sarre, Palmarol<strong>le</strong> et <strong>le</strong> lac Abitibi. Des démarches<br />

sont en cours pour mettre <strong>le</strong> lieu en va<strong>le</strong>ur<br />

avec un comp<strong>le</strong>xe récréo-touristique.<br />

PAYSAGE ●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012 | Québec Science 27


21CÔTE-NORD<br />

LES ÉTRANGES<br />

SCULPTURES DES ESCOUMINS<br />

À croire que <strong>le</strong>s glaciers avaient des<br />

griffes… Sur la Côte-Nord, à 40 km à<br />

l’est du Saguenay, <strong>le</strong> long de la route 138,<br />

la berge rocheuse de la municipalité des<br />

Escoumins porte la trace des grands glaciers<br />

d’autrefois. Stries, rainures et sillons, des<br />

formes sinueuses aux contours adoucis<br />

ornent <strong>le</strong> soc<strong>le</strong> rocheux près du monument<br />

de la Croix. Il y a plus de 10 000 ans,<br />

compressés sous des tonnes de glaces, des<br />

cailloux ont été traînés <strong>par</strong> <strong>le</strong> mouvement<br />

des glaciers et ont raclé <strong>le</strong> sol à plusieurs<br />

endroits de la Côte-Nord. Mais c’est ici<br />

que ces bel<strong>le</strong>s sculptures sont <strong>le</strong> plus faci<strong>le</strong>ment<br />

accessib<strong>le</strong>s.<br />

PAYSAGE ● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

20BAS-SAINT-LAURENT<br />

PAROIS ACCROCHEUSES<br />

Haut lieu de l’escalade au Québec, <strong>le</strong>s<br />

<strong>par</strong>ois de Kamouraska sont des quartzites<br />

formées au début de l’Ordovicien (il y a<br />

485 millions d’années), qui s’allongent en<br />

<strong>une</strong> suite de crêtes blanches et de collines<br />

arrondies <strong>par</strong> l’érosion glaciaire. Les grimpeurs<br />

savent bien que <strong>le</strong> quartz des falaises<br />

peut être abrasif pour <strong>le</strong>s mains! Près de<br />

Saint-Pascal, l’autoroute 20 longe ces<br />

buttes singulières.<br />

PAYSAGE ●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

22CHARLEVOIX<br />

QUAND LES GLACIERS<br />

RACLAIENT LA GORGE<br />

Diffici<strong>le</strong>, <strong>le</strong> sentier de l’Acropo<strong>le</strong> des draveurs<br />

dans <strong>le</strong> <strong>par</strong>c des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-<br />

Malbaie conduit <strong>le</strong> promeneur à 1 048 m<br />

d’altitude et offre <strong>une</strong> vue imprenab<strong>le</strong> sur<br />

<strong>le</strong> fond de la vallée de la rivière Malbaie.<br />

Les <strong>par</strong>ois abruptes de la vallée, <strong>le</strong>s auges<br />

glaciaires, <strong>le</strong>s vallées suspendues, <strong>le</strong>s cirques<br />

glaciaires sont typiques d’un paysage fortement<br />

modelé <strong>par</strong> <strong>le</strong> passage des glaciers<br />

au cours des derniers millénaires.<br />

PAYSAGE ●●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

CLAUDE BOUCHARD/MTOQ MRNF<br />

23MONTÉRÉGIE<br />

LES BELLES RONDEURS<br />

DE LA MONTÉRÉGIE<br />

Dans <strong>le</strong> sud du Québec, <strong>une</strong> rangée étrangement<br />

linéaire de collines tranche sur <strong>le</strong><br />

paysage plat des Basses-Terres du Saint-<br />

<strong>La</strong>urent. Les monts Saint-Bruno, Saint-<br />

Hilaire, Saint-Grégoire, Rougemont,<br />

Yamaska, Shefford et Brome, en plus du<br />

mont Mégantic, à l’est (dans <strong>le</strong>s Appalaches)<br />

et du mont Royal à l’ouest (sur l’î<strong>le</strong> de<br />

Montréal), forment <strong>le</strong>s collines montérégiennes.<br />

Ces collines sont constituées d’<strong>une</strong><br />

roche complètement différente de la roche<br />

sédimentaire des terres qui <strong>le</strong>s entourent.<br />

On entend <strong>par</strong>fois que <strong>le</strong>s Montérégiennes<br />

sont d’anciens volcans éteints. Ce<br />

n’est pas <strong>le</strong> cas, mais <strong>le</strong>ur formation est<br />

quand même liée à des remontées de<br />

magma. En fait, el<strong>le</strong>s ont surgi au Crétacé,<br />

il y a entre 100 et 120 millions d’années.<br />

<strong>La</strong> plateforme continenta<strong>le</strong> sur laquel<strong>le</strong><br />

nous vivons dérivait vers l’ouest et est<br />

passée au-dessus d’un point chaud, à un<br />

endroit du manteau terrestre où <strong>le</strong> magma<br />

atteint <strong>une</strong> température plus é<strong>le</strong>vée.<br />

Comme des ballons remplis d’air chaud<br />

28 Québec Science | Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012


Mont Saint-Hilaire<br />

majeure qui traverse <strong>le</strong> Bouclier canadien,<br />

de la région de Portneuf à cel<strong>le</strong> de Baie-Comeau.<br />

En p<strong>le</strong>in cœur de la vil<strong>le</strong> de Saguenay,<br />

<strong>le</strong> site est faci<strong>le</strong>ment repéra b<strong>le</strong>. Cherchez la<br />

petite maison blanche, ses fondations sont<br />

érigées directement sur <strong>le</strong> soc<strong>le</strong> rocheux!<br />

PAYSAGE ● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

qui s’élèvent dans l’air plus froid, de grosses<br />

masses de magma sont alors montées <strong>le</strong>ntement<br />

et sont venues se loger dans la<br />

roche sédimentaire du continent où el<strong>le</strong>s<br />

ont refroidi et durci. Chaque bul<strong>le</strong> de<br />

magma s’est incrustée en s’alignant sur<br />

ses sœurs, <strong>le</strong> long d’un axe ouest-est.<br />

À ce stade de <strong>le</strong>ur formation, <strong>le</strong>s Montérégiennes<br />

étaient invisib<strong>le</strong>s, mais des<br />

millions d’années plus tard, de grands glaciers<br />

sont passés et ont raboté quelques<br />

centaines de mètres de la roche sédimentaire<br />

des Basses-Terres du Saint-<strong>La</strong>urent,<br />

révélant <strong>le</strong>s bosses de roche dure cachées<br />

sous terre. On peut aujourd’hui voir <strong>le</strong>s<br />

fabu<strong>le</strong>ux minéraux d’origine magmatique<br />

qu’el<strong>le</strong>s renferment, notamment sur <strong>le</strong><br />

mont Saint-Hilaire, lieu de prédi<strong>le</strong>ction<br />

des col<strong>le</strong>ctionneurs.<br />

PAYSAGE ●●●<br />

24NORD-DU-QUÉBEC<br />

DE LA LAVE<br />

EN PLEINE VILLE<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

À cette lointaine époque du Précambrien,<br />

il y a 2 à 3 milliards d’années, alors que<br />

<strong>le</strong> Québec était un haut lieu du <strong>volcanisme</strong>,<br />

TONY TREMBLAY/ISTOCKPHOTO<br />

la lave jaillissait de cratères sous-marins<br />

et se répandait sous forme de coussins,<br />

de tubes ou en remplissant des brèches.<br />

Aujourd’hui, en p<strong>le</strong>ine vil<strong>le</strong> de Chibougamau,<br />

<strong>le</strong> <strong>par</strong>c Leblanc permet d’observer<br />

des formations de lave refroidie qui aff<strong>le</strong>urent<br />

à quelques endroits.<br />

PAYSAGE ● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

25SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN<br />

MAISON DU DÉLUGE<br />

Le déluge du Saguenay, en 1996, a dégagé<br />

un aff<strong>le</strong>urement rocheux remarquab<strong>le</strong>.<br />

Vieil<strong>le</strong> de plus de 1 milliard d’années, la<br />

roche témoigne de phénomènes magmatiques<br />

rarement observés dans des conditions<br />

si remarquab<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong> est entre autres striée<br />

de structures géologiques liées à <strong>une</strong> fail<strong>le</strong><br />

PIERRE LAHOUD<br />

26MONTRÉAL<br />

IL ÉTAIT UNE FOIS L’ÎLE<br />

SAINTE-HÉLÈNE<br />

Il y a 124 millions d’années,<br />

de la roche magmatique<br />

s’est incrustée<br />

dans <strong>une</strong> brèche de la<br />

croûte terrestre. Le<br />

magma a durci et a<br />

donné naissance à l’î<strong>le</strong><br />

Sainte-Hélène, face à<br />

Montréal. On peut observer<br />

la roche directement du stationnement<br />

qui jouxte <strong>le</strong> chemin du Parc<br />

d’attraction de la Ronde. Des bâtiments<br />

ont été cons truits avec cette pierre volcanique,<br />

dont <strong>le</strong> dépôt fortifié de l’î<strong>le</strong> Sainte-<br />

Hélène, érigé <strong>par</strong> <strong>le</strong>s Britanniques en 1824<br />

et la tour De Lévis qui surplombe l’î<strong>le</strong> depuis<br />

1930 et qui servait de réservoir à eau.<br />

PAYSAGE<br />

27<br />

● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

ABITIBI-TÉMISCAMINGUE<br />

LA HACHE DANS<br />

LE BOUCLIER<br />

Anomalie dans <strong>le</strong> sol de l’Abitibi, la fail<strong>le</strong><br />

de Cadillac court d’ouest en est sous la<br />

route 117. Cette fail<strong>le</strong> souterraine de plus<br />

de 300 km est bourrée d’or, de cuivre, de<br />

zinc et de nickel. L’exploitation de ces richesses<br />

a permis la naissance des nombreuses<br />

mines de l’Abitibi, et <strong>par</strong> <strong>le</strong> fait<br />

même des vil<strong>le</strong>s de Val-d’Or, Rouyn-Noranda,<br />

Malartic, etc.<br />

PAYSAGE ● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●●<br />

28GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

CHASSE AUX ROCHES<br />

Un peu au sud du Parc national de la Gaspésie,<br />

la mine d’agathes du mont Lyall est<br />

connue des touristes. À ciel ouvert, on peut<br />

y faire soi-même la cueil<strong>le</strong>tte de grosses<br />

géodes, fruits d’éruptions volcaniques survenues<br />

il y a 350 millions d’années. <strong>Une</strong><br />

fois coupées sur place <strong>par</strong> <strong>le</strong>s sympathiques<br />

employés, <strong>le</strong>s géodes laissent voir de superbes<br />

schémas de minéralisation.<br />

PAYSAGE ●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

MRNF<br />

Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012 | Québec Science 29


29ABITIBI-TÉMISCAMINGUE<br />

LE «MONUMENT VALLEY» DU NORD<br />

Les Australiens ont Ayer’s Rock; <strong>le</strong>s Brésiliens ont <strong>le</strong> Pain de<br />

Sucre de Rio; <strong>le</strong>s États-Uniens ont la Monument Val<strong>le</strong>y. Et <strong>le</strong>s<br />

Québécois ont <strong>le</strong> mont Chaudron! Ces structures montagneuses<br />

sont toutes des inselbergs, des zones qui résistent davantage<br />

aux éléments que <strong>le</strong> sol qui <strong>le</strong>s entoure et qui ap<strong>par</strong>aissent<br />

dans <strong>le</strong> paysage à mesure que celui-ci s’érode. Haut de 527 m<br />

et situé à 100 m de la frontière ontarienne, <strong>le</strong> mont<br />

Chaudron, à <strong>une</strong> cinquantaine de kilomètres à l’ouest de<br />

Rouyn-Noranda, est accessib<strong>le</strong> <strong>par</strong> la route 117. Son<br />

ascension, très péril<strong>le</strong>use, est déconseillée aux sportifs du<br />

dimanche.<br />

PAYSAGE ●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●<br />

30 Québec Science | Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012


MRNF<br />

30MONTÉRÉGIE<br />

UNE BANLIEUE<br />

DE 500 MILLIONS D’ANNÉES<br />

À l’î<strong>le</strong> Perrot, <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>vard Don-<br />

Quichotte traverse la formation<br />

rocheuse de Covey Hill, la plus<br />

vieil<strong>le</strong> de toutes <strong>le</strong>s Basses-Terres<br />

du Saint-<strong>La</strong>urent. <strong>La</strong> <strong>par</strong>oi ainsi<br />

exposée du côté nord du bou<strong>le</strong>vard,<br />

à 200 m de la 22 e Avenue,<br />

montre des strates de grès<br />

accumulées au Cambrien supérieur,<br />

il y a 500 millions d’années.<br />

En plus de son âge vénérab<strong>le</strong>, la<br />

<strong>par</strong>oi aux teintes brun-roux est superbe.<br />

PAYSAGE<br />

31<br />

● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

CÔTE-NORD<br />

LES FORCES<br />

DE LA TERRE<br />

Le long de la route qui mène au quai<br />

des Grandes-Bergeronnes, des structures<br />

d’enrou<strong>le</strong>ment dans la pierre témoignent<br />

de forces tectoniques. Ces structures,<br />

qui ressemb<strong>le</strong>nt à des brioches, ap<strong>par</strong>aissent<br />

dans <strong>le</strong>s roches lorsqu’el<strong>le</strong>s sont<br />

soumises à de grandes déformations.<br />

PAYSAGE ●●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

32QUÉBEC<br />

LE DIAMANT<br />

DES APPALACHES<br />

MATHIEU DUPUIS<br />

<strong>La</strong> Haute-Vil<strong>le</strong> de Québec est <strong>le</strong> seul<br />

morceau des Appalaches au nord du<br />

f<strong>le</strong>uve Saint-<strong>La</strong>urent. Le cap Diamant,<br />

sous la Citadel<strong>le</strong> de Québec et accessib<strong>le</strong><br />

<strong>par</strong> <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>vard Champlain, est un vestige<br />

des grands événements tectoniques<br />

qui ont mené à la formation de ces montagnes.<br />

Les strates quasi vertica<strong>le</strong>s sont,<br />

<strong>par</strong> endroits, torsadées, héritage des<br />

torsions géologiques d’il y a 450 millions<br />

d’années, quand <strong>le</strong>s plaques tectoniques<br />

entraient en collision.<br />

PAYSAGE ●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

PIERRE LAHOUD<br />

Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012 | Québec Science 31


33NORD-DU-QUÉBEC<br />

LES MONTS QUI ONT<br />

VAINCU LA GLACE<br />

Tout près de la baie d’Ungava, sur la ligne<br />

de <strong>par</strong>tage des eaux entre notre province<br />

et <strong>le</strong> <strong>La</strong>brador, <strong>le</strong>s monts Torngat constituent<br />

la plus spectaculaire des chaînes de montagnes<br />

du Québec. Leur cime la plus é<strong>le</strong>vée,<br />

<strong>le</strong> mont D’Ibervil<strong>le</strong>, culmine à 1 646 m.<br />

Ils ont été formés il y a 1,8 milliard d’années<br />

et, étonnam ment, des indices laissent croire<br />

que <strong>le</strong>urs sommets auraient été é<strong>par</strong>gnés<br />

<strong>par</strong> <strong>le</strong>s glaciers lors de la dernière glaciation.<br />

Ils sont protégés depuis 2008 dans <strong>le</strong> Parc<br />

national de Kuururjuaq.<br />

PAYSAGE ●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

34SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN<br />

FAILLE DE BAIE<br />

Avec Char<strong>le</strong>voix et Vancouver, <strong>le</strong> Sague -<br />

nay est <strong>une</strong> des régions <strong>le</strong>s plus actives<br />

sur <strong>le</strong> plan sismique dans la <strong>par</strong>tie sud du<br />

Canada. <strong>La</strong> preuve, on a découvert <strong>une</strong><br />

fail<strong>le</strong> à environ 5 km de <strong>La</strong> Baie. Visib<strong>le</strong><br />

sur au moins 400 m, el<strong>le</strong> atteint même<br />

<strong>une</strong> largeur de 15 m <strong>par</strong> endroits. El<strong>le</strong> serait<br />

ap<strong>par</strong>ue après <strong>le</strong> séisme de 1663, qui<br />

a atteint <strong>une</strong> intensité de 7 ou 8 sur<br />

l’échel<strong>le</strong> de Richter. Pour l’observer, on<br />

suit <strong>le</strong> sentier écologique de Cap-Ouest à<br />

<strong>La</strong> Baie.<br />

PAYSAGE ●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

NELSON BOIVERT/MTOQ<br />

35QUÉBEC<br />

POINT DE RENCONTRE<br />

Nos cours de géographie au secondaire<br />

nous apprennent la grande géologie du<br />

Québec : l’immense Bouclier canadien au<br />

nord, <strong>le</strong>s Appalaches au sud, et <strong>le</strong> ruban<br />

des Basses-Terres du Saint-<strong>La</strong>urent entre<br />

<strong>le</strong>s deux, qui s’amincit à mesure qu’on<br />

s’approche de Québec. Le site des chutes<br />

Montmorency, à 20 minutes à l’est de Québec,<br />

face à l’î<strong>le</strong> d’Orléans, est <strong>le</strong> point de<br />

rencontre de ces trois formations. <strong>La</strong> rivière<br />

Montmorency, qui cou<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> Bouclier<br />

pendant 120 km, termine sa course à sa<br />

bordure. El<strong>le</strong> tombe alors de 80 m en <strong>une</strong><br />

chute spectaculaire, dépassant de 30 m<br />

<strong>le</strong>s célèbres chutes du Niagara, pour cou<strong>le</strong>r<br />

encore quelques mètres dans <strong>le</strong>s Basses-<br />

Terres avant de se jeter dans <strong>le</strong> Saint-<strong>La</strong>urent.<br />

Tout juste de l’autre côté du f<strong>le</strong>uve<br />

commencent <strong>le</strong>s collines des Appalaches.<br />

PAYSAGE ●●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

SÉBASTIEN CLOUTIER/MTOQ<br />

36GASPÉSIE–ÎLES-DE-LA-MADELEINE<br />

TREMPLIN D’ICARE<br />

<strong>La</strong> Haute-Gaspésie est décidément première<br />

de classe en géologie! Ici, à Mont-<br />

Saint-Pierre, capita<strong>le</strong> québécoise du deltaplane,<br />

on peut voir, sur l’escarpement nord de la montagne et près de son sommet, un spectaculaire<br />

pli synclinal couché. Ce repliement de couches sédimentaires en forme de S<br />

résulte du travail des forces tectoniques qui sont à l’origine de la formation des<br />

Appalaches, il y a 445 millions d’années. À observer d’<strong>une</strong> terrasse de restaurant directement<br />

sur la route 132, en admirant <strong>le</strong>s envolées des deltaplanes; la rampe de<br />

dé<strong>par</strong>t se situe juste au-dessus de l’escarpement.<br />

PAYSAGE ●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

32 Québec Science | Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012


JF BERGERON-ENVIRO FOTO/MTOQ<br />

37NORD-DU-QUÉBEC<br />

DE ROCHE ET D’EAU CLAIRE<br />

Deux cratères jumeaux, formés il y a 290 millions<br />

d’années <strong>par</strong> la même météorite qui se serait scindée<br />

en deux avant l’impact. Situés à 100 km de Punngaviapik<br />

et de la baie d’Hudson, <strong>le</strong>s deux bassins<br />

du lac à l’Eau Claire sont plutôt diffici<strong>le</strong>s d’accès,<br />

mais font <strong>par</strong>tie d’un projet de <strong>par</strong>c national qui<br />

comprendra aussi <strong>le</strong> lac Guillaume-Delis<strong>le</strong>.<br />

PAYSAGE ●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

Les environs du lac Guillaume-Delis<strong>le</strong><br />

38CÔTE-NORD<br />

LE CIEL SUR LA TÊTE<br />

Un caillou de 2 km de diamètre a percuté<br />

la Terre, il y a quelque 345 millions d’années.<br />

On soupçonne cet événement d’être<br />

en <strong>par</strong>tie responsab<strong>le</strong> de la grande ex -<br />

tinction du Dévonien qui a décimé 90%<br />

des espèces vivantes. Les indices de cette<br />

collision gigantesque sont encore visib<strong>le</strong>s<br />

à certains endroits de Char<strong>le</strong>voix. Ironiquement,<br />

<strong>le</strong> cratère de 56 km de diamètre,<br />

qu’on nomme aujourd’hui l’astroblème de<br />

Char<strong>le</strong>voix, a été repéré grâce à<br />

de petits indices géologiques au<br />

sol, avant d’être aperçu de l’espace.<br />

C’est en 1965 qu’on a<br />

trouvé des «cônes d’impact»<br />

près de la municipalité de Saint-<br />

Hilarion. Ces structures géologiques<br />

ne peuvent se former que<br />

lorsque des pressions titanesques<br />

surviennent en un court laps de<br />

temps. Les contours du cratère ont maintenant<br />

été repérés, même si l’érosion et la<br />

végétation <strong>le</strong>s ont passab<strong>le</strong>ment effacés.<br />

Sans compter que près de la moitié de la<br />

structure se trouve sous <strong>le</strong>s eaux du f<strong>le</strong>uve.<br />

Baie-Saint-Paul et <strong>La</strong> Malbaie sont érigées<br />

aux deux endroits où <strong>le</strong>s marges du cratère<br />

entrent dans l’eau. Le Musée de la terre<br />

devrait ouvrir ses portes dans la région,<br />

en 2014.<br />

PAYSAGE ●●● INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

39CÔTE-NORD<br />

TROU BÉANT<br />

Avec ses 100 km de diamètre, <strong>le</strong> cratère de<br />

Manicouagan est <strong>le</strong> quatrième plus grand<br />

au monde. Le puissant impact météoritique<br />

a eu lieu il y a 214 millions<br />

d’années et serait peut-être<br />

responsab<strong>le</strong> de l’extinction<br />

massive des espèces à la fin<br />

du Trias. <strong>La</strong> construction<br />

du barrage Daniel-Johnson,<br />

terminée en 1968, a inondé<br />

<strong>le</strong> site et en facilite <strong>le</strong> repérage<br />

depuis l’espace. Le cratère<br />

en anneau est accessib<strong>le</strong><br />

<strong>par</strong> la route 389 au dé<strong>par</strong>t de Baie-Comeau,<br />

en passant <strong>par</strong> <strong>le</strong>s installations hydroé<strong>le</strong>ctriques<br />

de Manic-5.<br />

PAYSAGE ●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●<br />

HEIKO WITTENBORN/MTOQ<br />

40NORD-DU-QUÉBEC<br />

LE PLUS BEAU,<br />

LE PLUS LOIN<br />

Le cratère des Pingualuit, formé <strong>par</strong> l’impact<br />

d’<strong>une</strong> météorite il y a 1,4 million d’années,<br />

a donné naissance à un lac si <strong>par</strong>faitement<br />

rond dans <strong>le</strong> Grand Nord québécois qu’on<br />

a créé un <strong>par</strong>c national pour <strong>le</strong> protéger.<br />

Spectaculaire, mais accessib<strong>le</strong> seu<strong>le</strong>ment<br />

<strong>par</strong> avion.<br />

PAYSAGE ●●●●<br />

INTÉRÊT SCIENTIFIQUE ●●●<br />

Juin ~ Juil<strong>le</strong>t 2012 | Québec Science 33

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