Le milieu côtier et les ressources halieutiques - Réseaux de ...
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<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier<br />
<strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong>
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Apport <strong>de</strong>s images Spot XS à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> la matière en suspension en<br />
zones côtières : cas du littoral <strong>de</strong> la province <strong>de</strong> Tanger (Maroc)<br />
Jamal Eddine EL ABDELLAOUI<br />
Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>et</strong> Techniques. B.P 3070 Tanger. Maroc<br />
téléphone : 039 39 39 54/55, télécopieur : 039 39 39 53, courriel : j<strong>de</strong>laoui@fstt.ac.ma<br />
La plume <strong>de</strong> la matière en suspension libérée par <strong>les</strong> cours d’eau est le plus souvent stratifiée<br />
(Tassan 1997). Son comportement <strong>et</strong> sa dispersion, dépen<strong>de</strong>nt, d’une part <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité relative<br />
entre l’eau douce turbi<strong>de</strong> <strong>et</strong> l’eau salée, <strong>et</strong> d’autre part <strong>de</strong>s agents hydrodynamiques, notamment <strong>les</strong><br />
courants <strong>de</strong> marée. Enfin, l’irrégularité du relief sous-marin interagit avec <strong>les</strong> courants <strong>et</strong> contrôle<br />
par-là le transport <strong>et</strong> la sédimentation <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> en suspension. A titre d’exemple une rupture<br />
<strong>de</strong> pente produit la chute <strong>de</strong>s éléments, <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité <strong>et</strong> diamètre données, sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la pesanteur.<br />
La télédétection spatiale constitue un moyen intéressant pour suivre le transport sédimentaire le<br />
long <strong>de</strong>s côtes.<br />
Métho<strong>de</strong> du travail<br />
Deux images Spot XS, prises dans <strong>de</strong>s conditions hydrosédimentaires différentes, sont étudiées.<br />
El<strong>les</strong> sont enregistrées en pério<strong>de</strong> pluvieuse, la charge sédimentaire fine déversée par <strong>les</strong> cours<br />
d’eau est alors importante <strong>et</strong> se disperse sur la plate-forme continentale. Ceci perm<strong>et</strong> d’apprécier la<br />
direction <strong>de</strong>s courants <strong>et</strong> leur interaction avec <strong>les</strong> ouvrages portuaires <strong>et</strong> le fond sous-marin.<br />
La première image est la scène Spot XS du 24/02/1998 prise en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> jusant. La <strong>de</strong>uxième<br />
date du 03/03/1998 est prise au moment du flot.<br />
<strong>Le</strong> canal vert X1 <strong>de</strong> Spot, possè<strong>de</strong> une meilleure résolution spectrale en zones immergées, il est<br />
donc utilisé pour la détection <strong>de</strong> la matière en suspension en zones côtières du littoral <strong>de</strong> Tanger.<br />
Un masque a été créé sur le continent pour améliorer la visibilité <strong>de</strong>s turbidités. Une analyse <strong>de</strong> la<br />
dynamique sédimentaire, enregistrée au moment <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> vue, a été effectuée. <strong>Le</strong>s résultats ont<br />
ensuite été comparés aux conclusions d’un modèle hydrodynamique, élaboré au niveau <strong>de</strong> la baie<br />
<strong>de</strong> Tanger, <strong>et</strong> à la carte bathymétrique <strong>et</strong> sédimentologique <strong>de</strong> la plate forme continentale<br />
atlantique.<br />
Résultats <strong>et</strong> discussions<br />
La dynamique <strong>de</strong> la matière en suspension enregistre <strong>de</strong> manière précise la direction <strong>de</strong>s<br />
courants <strong>de</strong> marée. Celle ci est contrôlée par la topographie <strong>de</strong> la plate forme continentale <strong>et</strong> par la<br />
configuration du détroit <strong>de</strong> Gibraltar. Pendant le flot, le courant longe la côte atlantique en<br />
direction du détroit. <strong>Le</strong>s particu<strong>les</strong> changent <strong>de</strong> trajectoire, après avoir franchi la courbure<br />
Atlantique-Méditerranée, marquant ainsi la direction du flot dans le détroit qui porte vers l’est.<br />
Au cours du jusant la matière en suspension longe la côte méditerranéenne <strong>de</strong> l’est vers l’ouest.<br />
En pénétrant la plate forme atlantique, à proximité <strong>de</strong> la côte, le courant se dirige vers le S-SW<br />
parallèlement à la ligne <strong>de</strong> rivage. Aux environs <strong>de</strong> l’oued Bougadou la direction change vers l’W-<br />
SW.<br />
Sur la côte méditerranéenne, la dynamique sédimentaire enregistrée par l’image du 24-02-1998,<br />
montre l’existence d’une zone tourbillonnaire générée par le port <strong>de</strong> Tanger. Celle-ci a été<br />
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<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
confirmée par un modèle hydrodynamique élaboré par la société « Sogreah », à partir <strong>de</strong> mesures<br />
in situ (SOGREAH 2003). Un écoulement <strong>de</strong>s eaux turbi<strong>de</strong>s, chargées en eaux usées, s’installe en<br />
direction du port. La charge en suspension s’accumule à l’intérieur <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier en y provoquant<br />
un fort envasement.<br />
Sur la plate-forme atlantique <strong>de</strong> Tanger, la forte turbidité <strong>de</strong>s eaux est exploitée pour i<strong>de</strong>ntifier<br />
<strong>les</strong> brusques variations <strong>de</strong> la topographie sous-marine. En eff<strong>et</strong>, au large <strong>de</strong> la ville d’Asilah,<br />
l’analyse a permis la détection d’une rupture <strong>de</strong> pente sous-marine positionnée au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 40m <strong>de</strong><br />
profon<strong>de</strong>ur. En eff<strong>et</strong>, la brusque augmentation <strong>de</strong> la section <strong>de</strong> l’eau, cause une diminution <strong>de</strong> la<br />
vitesse d’entraînement <strong>et</strong> la chute <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la pesanteur. La vitesse <strong>de</strong> chute<br />
dépend, entre autre, du diamètre <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>nsité.<br />
Sur la carte bathymétrique <strong>et</strong> sédimentologique <strong>de</strong> la côte atlantique (El FOUGHALI <strong>et</strong><br />
GRIBOULARD 1985), la zone <strong>de</strong> chute observée sur l’image X1 se superpose parfaitement avec<br />
une vallée sous-marine. Elle se limite en amont par un escarpement rocheux <strong>et</strong> débouche en aval<br />
sur une zone d’accumulation formée par <strong>de</strong>s vases <strong>et</strong> <strong>de</strong>s sab<strong>les</strong> fins. La chute brutale d’une<br />
importante charge sédimentaire produit un courant <strong>de</strong> turbidité bien i<strong>de</strong>ntifié sur l’image.<br />
Conclusion<br />
La télédétection spatiale constitue un moyen pertinent pour suivre le mouvement <strong>de</strong>s sédiments<br />
en suspension en eaux côtières. Elle peut être utilisée pour le calage <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong><br />
hydrodynamiques côtiers. En eff<strong>et</strong> celle ci offre <strong>de</strong>s cas réels <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s courants <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
leurs directions. La matière en suspension est utilisée comme un traceur <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dynamique. Elle<br />
perm<strong>et</strong>, entre autres, d’apprécier la dispersion <strong>de</strong>s sédiments <strong>et</strong> <strong>de</strong> la charge polluante <strong>et</strong> par-là<br />
l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s zones exposées aux risques environnementaux.<br />
La dynamique sédimentaire observée par la télédétection pourrait servir à la cartographie<br />
bathymétrique au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s profon<strong>de</strong>urs supposées i<strong>de</strong>ntifiab<strong>les</strong> par <strong>les</strong> images Spot (20 à 25 m<br />
sous l'eau). Elle offre la possibilité d’étudier certains phénomènes géologiques tels que <strong>les</strong><br />
mécanismes <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s séries turbiditiques.<br />
Références<br />
El FOUGHALI A. <strong>et</strong> GRIBOULARD R. 1985. <strong>Le</strong>s grands traits structuraux <strong>et</strong> lithologiques <strong>de</strong> la<br />
marge atlantique marocaine <strong>de</strong> Tanger à Cap Cantin. Bull. Inst. Géol. Bassin d’Aquitaine, n°<br />
38, pp. 179-211<br />
SOGREAH 2003. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la faisabilité <strong>de</strong>s émissaires en mer <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> Tanger. Rapport R3:<br />
Définition <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>, calage du modèle hydrodynamique tridimensionnel. Société<br />
<strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’électricité du Nord: Amendis, Tanger, Maroc, 87 p.<br />
TASSAN A. 1997. A numerical mo<strong>de</strong>l for the d<strong>et</strong>ection of sediment concentration in stratified<br />
river plumes using Thematic Mapper data. Int. J. Remote sensing, Vol. 18, No 12, pp 2699-<br />
2705.<br />
Remerciement : L’image SPOT XS du 03/03/1998 a été obtenue à tarif réduit dans le cadre <strong>de</strong><br />
« Données SPOT/Programme ISIS, © CNES (2001), distribution Spot Image S.A. ».<br />
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X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Fig.2 Composition colorée Spot XS. Ecoulement <strong>de</strong>s eaux turbi<strong>de</strong>s vers l’intérieur du port. Zone<br />
tourbillonnaire à l’extrémité <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> j<strong>et</strong>ée du port.<br />
Fig.3 Chute <strong>de</strong> la matière en suspension au large <strong>de</strong> la ville d’Asilah<br />
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<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Mobilité du trait <strong>de</strong> côte <strong>et</strong> gestion du risque sur le littoral <strong>de</strong> Côte d’Ivoire<br />
(Grand-Lahou, Abidjan). Contribution <strong>de</strong> la Télédétection <strong>et</strong> du SIG.<br />
Cé<strong>les</strong>tin HAUHOUOT<br />
Institut <strong>de</strong> Géographie Tropicale d’Abidjan. 22 BP 744 Abidjan 22<br />
<strong>Le</strong> littoral ivoirien est aux 2/3 formé <strong>de</strong> sédiments meub<strong>les</strong> régulièrement battus par <strong>de</strong>s hou<strong>les</strong><br />
longues <strong>de</strong> secteurs sud à sud-ouest, formés entre 50° <strong>et</strong> 60° <strong>de</strong> latitu<strong>de</strong> sud. Ces hou<strong>les</strong> génèrent<br />
une érosion plus ou moins rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cordons littoraux selon <strong>les</strong> secteurs. <strong>Le</strong>s sédiments sont alors<br />
mobilisés par une dérive littorale vers l’est dont la capacité est estimée à 800 000 m 3 /an entre<br />
Sassandra <strong>et</strong> Abidjan <strong>et</strong> 400 000 m 3 /an au-<strong>de</strong>là d’Abidjan.<br />
Dans un contexte national marqué par un exo<strong>de</strong> <strong>de</strong> populations en direction <strong>de</strong>s côtes, le littoral<br />
se trouve être au cœur <strong>de</strong> contradictions entre sa dynamique naturelle <strong>et</strong> <strong>les</strong> objectifs <strong>de</strong><br />
développement. Ces contradictions sont sources <strong>de</strong> risque pour la société littorale. Deux exemp<strong>les</strong><br />
donnent la tonalité <strong>de</strong>s risques majeurs encourus :<br />
- en 1975, le recul rapi<strong>de</strong> du mince cordon <strong>de</strong> Grand-Lahou a contraint <strong>les</strong> autorités à déplacer la<br />
ville sur <strong>les</strong> plateaux au nord <strong>de</strong>s lagunes,<br />
- en juill<strong>et</strong> 1984, <strong>de</strong> fortes hou<strong>les</strong> ont partiellement démantelé le cordon <strong>de</strong> Port-Bouët (Abidjan)<br />
entraînant d’importants dégâts dans le bâti.<br />
La question du recul côtier interpelle régulièrement <strong>les</strong> autorités nationa<strong>les</strong> sur la nécessité <strong>de</strong><br />
m<strong>et</strong>tre en place une politique <strong>de</strong> gestion intégrée du littoral comme l’y invitent <strong>les</strong> somm<strong>et</strong>s<br />
planétaires sur l’environnement (Stockholm 1972, Rio 1992 <strong>et</strong> Johannesburg 2002). Une telle<br />
politique doit s’appuyer sur une bonne connaissance du fonctionnement du littoral, ce qui est loin<br />
d’être le cas en Côte d’Ivoire. Il est nécessaire pour prévenir <strong>les</strong> risques <strong>de</strong> bien saisir la<br />
cinématique du trait <strong>de</strong> côte <strong>de</strong>s vil<strong>les</strong> littora<strong>les</strong>. L’essentiel <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cinématique littorale en<br />
Côte d’Ivoire est fondé sur <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> terrain. Bien que bénéficiant d’une bonne précision, <strong>les</strong><br />
contraintes <strong>de</strong> temps <strong>et</strong> d’argent découlant <strong>de</strong> l’analyse à partir <strong>de</strong> relevés <strong>de</strong> terrain justifient<br />
l’utilisation d’autres sources <strong>de</strong> données, comme la photographie aérienne.<br />
La cinématique du trait <strong>de</strong> côte <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’espace rétro-littoral <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtes <strong>les</strong> plus menacées<br />
(Grand-Lahou <strong>et</strong> Abidjan) est appréhendée par la mise en place d’un SIG intégrant <strong>de</strong>s données<br />
multi-dates <strong>et</strong> <strong>de</strong> sources diverses (photographies aériennes, cartes d’occupation du sol…). <strong>Le</strong>ur<br />
confrontation a permis <strong>de</strong> cerner <strong>les</strong> surfaces qui ont changé d’affectation, cel<strong>les</strong> qui sont<br />
<strong>de</strong>meurées stab<strong>les</strong> ou, au contraire, qui ont évolué. Des simulations d’évolution du trait <strong>de</strong> côte ont<br />
été effectuées pour mieux cerner (qualitativement <strong>et</strong> quantitativement) <strong>les</strong> classes d’occupation du<br />
sol <strong>les</strong> plus menacées ce qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> poser le problème sous l’angle du risque urbain.<br />
<strong>Le</strong>s résultats obtenus sont intéressants. A Grand-Lahou, la comparaison <strong>de</strong> la position du trait <strong>de</strong><br />
côte a montré en sept ans (1986-1993), un recul modéré <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong>vant le village <strong>de</strong> Kpanda où<br />
vit la majorité <strong>de</strong> la population du cordon. A l’est du village, l’érosion est plus sensible à<br />
l’embouchure du Bandama. La géométrie <strong>de</strong> la passe a beaucoup changé avec une érosion locale<br />
importante due tant aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s crues qu’au déferlement <strong>de</strong>s vagues. A Abidjan, la simulation <strong>de</strong><br />
la cinématique du trait <strong>de</strong> côte montre une très gran<strong>de</strong> vulnérabilité <strong>de</strong>s quartiers précaires.<br />
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X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
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<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Envasement <strong>de</strong>s barrages <strong>et</strong> son impact sur la dynamique littorale <strong>et</strong> sur l’évolution<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>lta. Maroc oriental : apports <strong>de</strong> la télédétection<br />
Taieb BOUMEAZA<br />
Université Hassan II- Mohammedia, Faculté <strong>de</strong>s <strong>Le</strong>ttres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Sciences Humaines, Département <strong>de</strong><br />
Géographie. B.P. 546, Mohammedia 20850 Maroc.<br />
téléphone +21223324873, télécopieur : +21223325377, courriel : t.boumeaza@univh2m.ac.ma<br />
C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> concerne l’inventaire <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> surface par l’apport <strong>de</strong>s images satellita<strong>les</strong> <strong>et</strong><br />
l’apport <strong>de</strong> la géomorphologie dans l’évaluation <strong>de</strong>s terrains sensib<strong>les</strong> <strong>et</strong> vulnérab<strong>les</strong> à l’érosion.<br />
L’apport <strong>de</strong>s bassins versants, <strong>de</strong>s bassins moyen <strong>et</strong> inférieur, <strong>et</strong> leur contribution directe dans<br />
l’envasement <strong>de</strong>s barrages d’une part <strong>et</strong> l’impact <strong>de</strong> ce freinage sur l’évolution du littoral à l’aval<br />
d’autre part sont analysés.<br />
Notre étu<strong>de</strong> repose sur une cartographie <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s sols <strong>et</strong> <strong>de</strong>s répercussions <strong>de</strong>s<br />
phénomènes <strong>de</strong> freinage <strong>de</strong>s apports soli<strong>de</strong>s à l’amont du barrage sur le littoral <strong>et</strong> le <strong>de</strong>lta <strong>de</strong> la<br />
Moulouya à l’aval.<br />
L’inventaire cartographique est réalisé à partir d’images TM <strong>de</strong> Landsat <strong>de</strong> 1993 <strong>et</strong> <strong>de</strong>s images<br />
ASTER (EDC) <strong>de</strong> 2000, 2001 <strong>et</strong> 2002 , soit cel<strong>les</strong> prises dans le visible <strong>et</strong> dans le proche<br />
infrarouge soit cel<strong>les</strong> prises dans l’infrarouge <strong>et</strong> <strong>de</strong>s photographies aériennes <strong>de</strong> 1981. Deux cartes<br />
<strong>de</strong> formations superficiel<strong>les</strong> ont été élaborées. El<strong>les</strong> couvrent la partie allant <strong>de</strong> Guercif à l’amont<br />
jusqu’au barrage Mohamed V à l’aval, <strong>et</strong> la plaine du Jel au nord <strong>de</strong> Guercif en tant que zone très<br />
sensible <strong>et</strong> vulnérable à l’érosion représentant le bassin inférieur <strong>de</strong> l’oued Msoun avant son<br />
contact avec l’oued Moulouya.<br />
La notion d’aménagement <strong>de</strong> bassin versant a beaucoup évolué <strong>et</strong> l’idée <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s<br />
barrages intègre <strong>de</strong> plus en plus celle du développement rural. Compte tenu <strong>de</strong>s superficies<br />
importantes <strong>de</strong>s bassins <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enue, il a été décidé <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>s zones prioritaires ou <strong>les</strong> étu<strong>de</strong>s<br />
pourraient d’être étendues à l’ensemble du bassin moyen <strong>et</strong> inférieur <strong>de</strong> la Moulouya, surtout avec<br />
la construction du barrage Hassan II sur l’oued Za.<br />
A l’aval, le littoral méditerranéen a subi <strong>de</strong>s transformations qui pourraient se répercuter sur<br />
l'état présent <strong>et</strong> futur <strong>de</strong> ses plages. Depuis la construction <strong>de</strong>s barrages à l'amont, <strong>les</strong> apports sont<br />
<strong>de</strong> plus en plus piégés par ses barrages <strong>et</strong> le <strong>de</strong>lta connaît un n<strong>et</strong> recul. Ce manque d'apports<br />
sédimentaires a influencé l'évolution du <strong>de</strong>lta <strong>et</strong> du littoral.<br />
L'évolution morphologique est liée, en premier lieu, à la dynamique météo-marine <strong>et</strong> à la<br />
dynamique fluviale <strong>de</strong> l'oued Moulouya en tant qu'artère principale drainant un bassin versant <strong>de</strong><br />
presque 53 000 km 2 dont l'apport en éléments fins fût toujours très considérable (avant la mise en<br />
place <strong>de</strong>s barrages Mechra Hamadi en 1956 <strong>et</strong> plus à l'amont celui <strong>de</strong> Mohamed V (ex. Mechrâa<br />
Klila) en 1967, <strong>et</strong> plus récemment le barrage Hassan II sur l’oued Za en 1996).<br />
Pour évaluer l’évolution du littoral, nous avons exploité <strong>les</strong> photographies aériennes allant <strong>de</strong><br />
1958 à 1995, <strong>de</strong>s images satellita<strong>les</strong> <strong>de</strong> 1993, <strong>de</strong> 2000, <strong>et</strong> <strong>de</strong> 2001 en plus <strong>de</strong>s relevés sur le terrain<br />
au cours <strong>de</strong>s années 1998, 1999, 2000, 2001, 2002 <strong>et</strong> 2003. L'analyse <strong>de</strong> l'évolution du littoral<br />
montre <strong>de</strong> grands changements survenus entre 1958 <strong>et</strong> 2003. <strong>Le</strong>s modifications naturel<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus<br />
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X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
sensib<strong>les</strong> sont relevées au niveau <strong>de</strong> l'embouchure. Mais <strong>les</strong> modifications <strong>les</strong> plus spectaculaires<br />
sont apparues après la construction du port <strong>de</strong> Saidia, à mi-chemin entre l’embouchure <strong>et</strong> la<br />
frontière Algéro-Marocaine<br />
<strong>Le</strong>s analyses perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> constater un changement du <strong>de</strong>lta construit entre 1956 <strong>et</strong> 1963, date<br />
<strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s crues. <strong>Le</strong> littoral conçu sur la rive droite dans la partie la plus avancée en mer était<br />
situé (repère poste <strong>de</strong>s forces auxiliaires) à l’embouchure :<br />
- en 1958 à 720 m <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> la route secondaire<br />
- en 1980 à 380 m<br />
- en 1995 à 320 m<br />
- en février 2001, il était à 270 m.<br />
- en février 2003, à 255 m<br />
Ceci dit, la régression du littoral dans c<strong>et</strong>te partie côtière est estimée à 10 m/an en moyenne.<br />
A 600 m à l’est <strong>de</strong> ce premier repère, <strong>les</strong> mesures ont donné <strong>les</strong> résultas suivants :<br />
- en 1963, la plage se situait à 670 <strong>de</strong> l’axe <strong>de</strong> la route,<br />
- en 1980, elle était à 390 m,<br />
- en février 2001, à 293 m.<br />
Près <strong>de</strong> SOCHATOUR nous avons relevé <strong>les</strong> mesures suivantes :<br />
- en juill<strong>et</strong> 1998 la plage se situait à 130 m <strong>de</strong> la route<br />
- en Juill<strong>et</strong> 2000 la plage se situait à 118 m <strong>de</strong> la route ;<br />
- en février 2001 elle n’est qu'à 116 m. Pour ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers relevés, l’impact du port est<br />
présent <strong>et</strong> tout l’apport provenant <strong>de</strong> l’ouest est bloqué par la j<strong>et</strong>ée. Ainsi, nous avons noté<br />
récemment un recul assez marqué <strong>de</strong> la plage à l’est du port <strong>de</strong> Saidia.<br />
19
Références<br />
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
BONN F. (Sous la direction <strong>de</strong>) 1996. Précis <strong>de</strong> télédétection. Vol. 2 : applications thématiques,<br />
Presses <strong>de</strong> l’Université du Québec ; AUPELF. 574 p.<br />
BOUMEAZA T. 1998. Morphologie <strong>et</strong> évolution du <strong>de</strong>lta <strong>et</strong> du littoral <strong>de</strong> la basse Moulouya,<br />
Maroc nord oriental ( Maroc): apport <strong>de</strong>s images aéroportées <strong>et</strong> satelittaires. Rev. Géoobservateur,<br />
CRTS, Rabat, n°8, 1998, pp. 65-77.<br />
BOUMEAZA T. 2002. Evolution <strong>de</strong>s terrasses sur le cours inférieur <strong>de</strong> l’oued Moulouya (Maroc<br />
oriental), Rev. Bouhouth, n° 10, pp.33-57.<br />
BOUMEAZA T.2002. <strong>Le</strong> cours inférieur <strong>de</strong> la Moulouya : morphologie quaternaire, dynamique<br />
fluviale <strong>et</strong> morphologie côtière du littoral entre Kebdana <strong>et</strong> Saidia (Maroc oriental, Maroc).<br />
Thèse <strong>de</strong> doctorat en sciences, Univ. De Liège ; mars 2002 ; 342 p.<br />
BOUMEAZA T. 2003. Impact <strong>de</strong>s barrages du Maroc oriental sur la dynamique fluviale <strong>de</strong> l’oued<br />
Moulouya à l’aval, à l’approche du littoral, (Maroc). Actes du colloques : Bassins versants au<br />
Maroc <strong>et</strong> problématique d’aménagement. série Colloques n° 15 ;Publications <strong>de</strong> la Faculté<br />
<strong>de</strong>s <strong>Le</strong>ttres <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Sciences Humaines, Mohammedia. pp.9-24.<br />
BRAVARD J.P. <strong>et</strong> PETIT F. 2000. <strong>Le</strong>s cours d'eau: dynamique du système fluvial. Ed. Armand<br />
Colin, 2 ème édition, Paris 222 p.<br />
MESSOUADI A. <strong>et</strong> CHIKRI N. 1994. Crues <strong>de</strong> la Moulouya du 11 au 17/11/93. Revue Eau <strong>et</strong><br />
Développement, Rabat, n° 17, juin 1994.<br />
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X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la relation "hydrodynamique/couleur <strong>de</strong> la mer" au large <strong>de</strong>s côtes<br />
tunisiennes vue par télédétection satellitale<br />
Slim GANA <strong>et</strong> Emna KOCHLEF<br />
Institut National Agronomique <strong>de</strong> Tunisie, 43, avenue Char<strong>les</strong> Nicolle, 1082, Tunis-Mahrajène, Tunisie<br />
courriel: gana.slim@inat.agrin<strong>et</strong>.tn<br />
Grâce à une analyse conjointe <strong>de</strong> données recueillies par l'altimètre radar du satellite<br />
Topex/Poséidon, d'une part, <strong>et</strong> le radiomètre SeaWiFs d'autre part, sur la pério<strong>de</strong> s'étalant du 1er<br />
octobre 1999 au 30 septembre 2001 (2 ans), nous explorons <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> la relation<br />
susceptible d'exister entre <strong>les</strong> variations du niveau <strong>de</strong> la mer <strong>et</strong> la concentration en pigments<br />
chlorophylliens <strong>de</strong>s eaux marines (couleur <strong>de</strong> la mer) au large <strong>de</strong>s côtes tunisiennes.<br />
Une analyse objective par krigeage <strong>de</strong>s données altimétriques <strong>de</strong> Topex / Poseidon nous a<br />
permis, dans un premier temps, <strong>de</strong> cartographier la variabilité <strong>de</strong> la hauteur dynamique <strong>de</strong> la<br />
surface libre <strong>de</strong> la mer sur <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux ans d'étu<strong>de</strong> (figure 1).<br />
3 9<br />
3 8<br />
L A T I T U D E ( N o r d )<br />
3 7<br />
3 6<br />
3 5<br />
3 4<br />
8 9 1 0 1 1 1 2 1 3<br />
L O N G I T U D E ( E s t )<br />
Figure 1 : Variabilité <strong>de</strong> la hauteur dynamique<br />
(en mm) aux larges <strong>de</strong>s côtes tunisiennes déduite<br />
<strong>de</strong>s données altimétriques Topex-Poseïdon<br />
(moyenne sur <strong>les</strong> 2 ans <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>)<br />
Figure 2 : Variation <strong>de</strong> la concentration en<br />
Chlorophylle au large <strong>de</strong>s côtes tunisiennes déduite<br />
<strong>de</strong>s données radiométriques du capteur<br />
« SeaWiFs » (image du 26 octobre 1999)<br />
<strong>Le</strong>s résultats font apparaître le caractère acyclique <strong>et</strong> fortement tourbillonnaire <strong>de</strong> la circulation<br />
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<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
<strong>de</strong>s eaux au large <strong>de</strong>s côtes <strong>et</strong> spécialement au niveau <strong>de</strong> la côte nord. En outre, nous avons pu<br />
m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce le caractère instable du courant transportant la veine d'eau d'origine atlantique<br />
(Modified Atlantic Water). Sa signature est n<strong>et</strong>tement visible le long <strong>de</strong>s côtes nord tunisiennes,<br />
tout comme sa séparation en <strong>de</strong>ux branches, la première déviant vers le nord du canal Tunisie–<br />
Sardaigne-Sicile <strong>et</strong> la <strong>de</strong>uxième contournant le Cap Bon pour se diriger ver le bassin Est <strong>de</strong> la<br />
Méditerranée. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>uxième branche est tantôt plaquée sur <strong>les</strong> côtes du Cap Bon tantôt plus<br />
diffuse, comme l’ont déjà mentionné MILLOT <strong>et</strong> al. (1997).<br />
L'analyse <strong>de</strong> la variabilité <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> la surface libre a également révélé l’existence d'une<br />
activité au large du Golfe <strong>de</strong> Gabès qui semble être la signature, en surface, du piégeage sur le<br />
talus continental (isobathe 200m), une masse d'eau intermédiaire d'origine <strong>Le</strong>vantine.<br />
L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s données radiométriques du capteur SeaWiFs a permis, quant à elle, <strong>de</strong> quantifier la<br />
gamme <strong>de</strong> variation <strong>et</strong> la distribution géographique <strong>de</strong> la chlorophylle (O’REILLY <strong>et</strong> al. 1998) au<br />
large <strong>de</strong>s côtes tunisiennes (figure 2). La compréhension préalable <strong>de</strong> la circulation a permis <strong>de</strong><br />
faire le lien entre la dynamique <strong>et</strong> <strong>les</strong> variations spatio-temporel<strong>les</strong> <strong>de</strong> la concentration<br />
chlorophyllienne.<br />
En eff<strong>et</strong>, le courant algérien aurait tendance à faire baisser, par mélange <strong>de</strong>s eaux rési<strong>de</strong>ntes, la<br />
concentration <strong>de</strong>s eaux en chlorophylle s’il reste plaqué au niveau <strong>de</strong>s côtes. En revanche, si ses<br />
méandres s’éloignent <strong>de</strong> la côte, un enrichissement relatif <strong>de</strong>s eaux du large se produit, <strong>et</strong> ce par<br />
advection <strong>de</strong>s eaux rési<strong>de</strong>ntes <strong>de</strong> la côte vers le large.<br />
Par ailleurs, c<strong>et</strong>te analyse a permi <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce l’existence <strong>de</strong> zones clé dans <strong>les</strong>quel<strong>les</strong><br />
<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s plus poussées perm<strong>et</strong>tront sans doute d’y appréhen<strong>de</strong>r avec plus <strong>de</strong> fiabilité la<br />
circulation marine <strong>et</strong> sa relation avec <strong>les</strong> caractéristiques hydrobiologiques <strong>de</strong>s masses d'eau.<br />
Références<br />
MILLOT C., BEN ZOHRA M. and TAUPIER-LETAGE I. 1997. Circulation in the Algerian basin<br />
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22
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Potentiel <strong>de</strong>s données Envisat pour le suivi <strong>de</strong> la dynamique côtière <strong>et</strong> la mise à jour<br />
<strong>de</strong> cartes thématiques : Exemp<strong>les</strong> en Guyane Française<br />
Jacob L. KOUAMÉ, Nicolas CLASSEAU, Jean-Paul RUDANT, Ariane MASCRET <strong>et</strong> Hervé<br />
TREBOSSEN<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Géomatérieux / Institut Francilien <strong>de</strong> Géosciences, Université <strong>de</strong> Marne La Vallée, 5,<br />
Boulevard Descartes, 77454 Marne La Vallée ce<strong>de</strong>x 2, France<br />
courriel : jacobchar<strong>les</strong>k@yahoo.fr<br />
L’objectif <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> menée en Guyane Française est d’évaluer le potentiel <strong>de</strong>s données ASAR<br />
ENVISAT (multi inci<strong>de</strong>nce, multipolarisation) sous 3 aspects :<br />
- pour le suivi <strong>de</strong> la dynamique côtière au large <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Kourou, en complément <strong>de</strong><br />
données ERS antérieures<br />
- pour la mise à jour <strong>de</strong> cartes <strong>de</strong> Végétation au 1/50 000 en traitant l’exemple <strong>de</strong> la région<br />
Kourou Ouest (carte établie en 1995 par le Laboratoire d’Ecologie Terrestre, LET, Toulouse),<br />
- pour effectuer <strong>de</strong>s bilans <strong>de</strong> déforestation à l’Ouest <strong>de</strong> la Guyane.<br />
Résultats obtenus<br />
Dynamique côtière : <strong>les</strong> évolutions du trait <strong>de</strong> côte peuvent être étudiées entre 1992 <strong>et</strong> 2003 en<br />
utilisant conjointement <strong>les</strong> images ERS <strong>et</strong> ENVISAT. Au Nord-Ouest <strong>de</strong> Kourou, une très forte<br />
érosion <strong>de</strong> la mangrove peut être observée entre 1992 <strong>et</strong> 2002 (figure1). Entre ces <strong>de</strong>ux dates, le<br />
banc <strong>de</strong> vase présent au Nord Est <strong>de</strong> l’embouchure du fleuve Kourou, banc qui perm<strong>et</strong>tra<br />
ultérieurement le renouvellement <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> mangrove, s’est déplacé vers le nord-ouest<br />
(TREBOSSEN 2002). La distance parcourue par le bord ouest <strong>et</strong> la vitesse <strong>de</strong> déplacement ont été<br />
évaluées respectivement à 15,88 km <strong>et</strong> 1,59 km/an.<br />
<strong>Le</strong>s images utilisées perm<strong>et</strong>tent également <strong>de</strong>s évaluations quantitatives <strong>de</strong> surfaces occupées<br />
par <strong>les</strong> mangroves jeune <strong>et</strong> adulte <strong>et</strong> <strong>de</strong> zones érodées. Sur la zone concernée, correspondant à une<br />
longueur <strong>de</strong> côte d’environ 30 km, la superficie totale <strong>de</strong> mangrove (jeune <strong>et</strong> adulte) est passée <strong>de</strong><br />
46 km² en 1992 à 26 km² en 1999, puis à 13 km² en 2002.<br />
Carte <strong>de</strong> végétation : L’importance <strong>de</strong> l’évolution naturelle <strong>de</strong> la mangrove justifierait à elle<br />
seule la révision <strong>de</strong> la cartographie <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te zone littorale. Une ébauche <strong>de</strong> mise à jour <strong>de</strong> la carte<br />
<strong>de</strong> Végétation (CADAMURO <strong>et</strong> al. 1995) a consisté en la saisie <strong>de</strong> la nouvelle limite du trait <strong>de</strong><br />
côte <strong>et</strong> <strong>de</strong>s emprises <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> mangrove d’une part, <strong>et</strong> d’autre part en l’intégration <strong>de</strong><br />
nouveaux bâtiments industriels <strong>et</strong> à la correction géométrique <strong>de</strong> limites <strong>de</strong> certaines formations<br />
végéta<strong>les</strong> (par ex forêt <strong>de</strong>nse- forêt marécageuse). Des corrections sémantiques sont également<br />
proposées car, à notre avis, <strong>de</strong>s forêts principalement marécageuses ont été saisies en 1995 en<br />
mangrove adulte (figure 2).<br />
La difficulté d’interprétation propre aux formations mixtes, comme par exemple forêt<br />
marécageuse-mangrove que nous venons d’évoquer, renforce l’intérêt d’une exploitation affinée<br />
<strong>de</strong>s images radar qui perm<strong>et</strong>tent d’atteindre certains paramètres structuraux <strong>de</strong>s formations.<br />
Déforestation : <strong>Le</strong>s données ENVISAT combinées aux données in situ (en particulier GPS)<br />
23
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
relevées courant Mai 2003 perm<strong>et</strong>tent la cartographie <strong>de</strong>s parcel<strong>les</strong> <strong>de</strong> déforestation rencontrées à<br />
l’ouest <strong>de</strong> la Guyane Française lorsque <strong>les</strong> superficies concernées sont supérieures à 1 hectare. <strong>Le</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux causes principa<strong>les</strong> <strong>de</strong> déforestation sont d’une part <strong>les</strong> abattis, près <strong>de</strong> St. Laurent du Maroni<br />
<strong>et</strong> d’autre part <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> d’orpaillages aux environs <strong>de</strong> Maripasoula (RUDANT <strong>et</strong> al. 1996).<br />
Conclusions<br />
Plusieurs points importants peuvent être mis en avant à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.<br />
1- il est possible d’assurer la continuité du système ERS en nous appuyant sur <strong>les</strong> données<br />
ENVISAT, ce qui autorise un suivi dans <strong>de</strong>s conditions voisines d’observation <strong>de</strong>s phénomènes<br />
d’érosion <strong>et</strong> <strong>de</strong> sédimentation affectant le littoral guyanais <strong>de</strong>puis 1992<br />
2- la flexibilité <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> ENVISAT (multi-inci<strong>de</strong>nce, polarisation<br />
parallèle HH <strong>et</strong> VV, <strong>et</strong> alternée VV <strong>et</strong> VH) est un atout pour la reconnaissance <strong>de</strong>s éléments du<br />
paysage.<br />
3- <strong>Le</strong> capteur ASAR <strong>de</strong> ENVISAT, semble présenter une dynamique radiométrique supérieure à<br />
celle du radar d’ERS , ce qui perm<strong>et</strong> d’isoler plus facilement <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> déforestées, <strong>de</strong><br />
radiométrie faible, <strong>de</strong>s zones forestières stab<strong>les</strong> <strong>de</strong> texture <strong>et</strong> radiométrie homogènes.<br />
4- Confirmation <strong>de</strong>s résultats d’étu<strong>de</strong>s antérieures menées grâce à ERS, la combinaison d’images<br />
<strong>de</strong> saison sèche <strong>et</strong> <strong>de</strong> saison <strong>de</strong>s pluies s’avère pertinente pour la discrimination <strong>de</strong>s différentes<br />
formations végéta<strong>les</strong> (BAGHDADI <strong>et</strong> al. 2001).<br />
Remerciements :<br />
Nous tenons à remercier <strong>les</strong> organismes suivants :<br />
- <strong>Le</strong> Laboratoire d’Ecologie Terrestre (LET/ICIV) Toulouse pour avoir fourni la carte <strong>de</strong> Végétation établie<br />
en 1995<br />
- l’ESA pour la fourniture <strong>de</strong>s images radar (ERS, ENVISAT) à travers le programme ID539/ESA.<br />
Références<br />
BAGHDADI N., BOURGUIGNON A., KING C., DESPRATS J. F. , PARENT C. <strong>et</strong><br />
FEYBESSE J. L., 2001. L’imagerie spatiale pour la mise à jour cartographique en Afrique :<br />
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CADAMURO L., SOLACROUP F., FONTES J., FROMARD F. <strong>et</strong> PUIG H. 1995. Carte <strong>de</strong> la<br />
Végétation du Centre Spatial Guyanais. Rapport Technique, Laboratoire d’Ecologie<br />
Terrestre-ICIV<br />
RUDANT J. P., DEROIN J.-P. , BALTZER F., LOINTIER M., MAITRE H., MOUGINE.,<br />
PENICAND C. <strong>et</strong> PROSTM- T. 1996. “Apport <strong>de</strong>s images radar satellitaires ERS1 <strong>et</strong><br />
JERS1 dans le domaine <strong>de</strong> la cartographie générale <strong>et</strong> thématique en contexte tropical<br />
humi<strong>de</strong>,” Bull<strong>et</strong>in SFPT, n°142, pp. 371–376<br />
TREBOSSEN H. 2002. Apport <strong>de</strong>s images Radar à synthèse d’ouverture à la cartographie<br />
marine,” Thèse <strong>de</strong> doctorat en SIG <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Marne La Vallée<br />
24
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
25
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Détection <strong>de</strong>s nappes d’hydrocarbures par morphologie mathématique : application à<br />
l’imagerie RSO au large du littoral camerounais<br />
Thomas Florent Noël KANAA 1, 2 , Grégoire MERCIER 2 , Emmanuel TONYE 1 <strong>et</strong> Vincent <strong>de</strong> Paul<br />
ONANA 3<br />
1. Laboratoire d’Electronique <strong>et</strong> <strong>de</strong> Traitement du Signal (LETS), Ecole Nationale Supérieure<br />
Polytechnique (ENSP) <strong>de</strong> Yaoundé, B.P. 8390, Yaoundé, Cameroun<br />
téléphone : (237) 2 23 12 26, télécopieur : (237) 2 23 18 41<br />
courriel : t_kanaa@yahoo.fr, tonyee@hotmail.com<br />
2. Département Image <strong>et</strong> Traitement <strong>de</strong> l’Information (ITI), Ecole Nationale Supérieure <strong>de</strong>s<br />
Télécommunications (ENST) <strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne, Technopole <strong>de</strong> Brest-Iroise, BP 832 – 29285, Brest, France<br />
téléphone : (33) 2 29 00 10 59, télécopieur : (33) 2 29 00 10 98<br />
courriel : Gregoire.Mercier@enst_br<strong>et</strong>agne.fr<br />
3. Equipe Imagerie Spatiale, Information Géographique <strong>et</strong> Environnementale (ISIGE), Institut<br />
Universitaire <strong>de</strong> Technologie <strong>de</strong> Douala, BP 8698 Douala, Cameroun<br />
téléphone/télécopieur : (237) 340 24 82, courriel : onanav@yahoo.fr<br />
L’intensification <strong>de</strong>s activités pétrolifères en <strong>milieu</strong>x marins, <strong>les</strong> naufrages pétroliers, <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />
déversements <strong>de</strong>s bateaux sont à l’origine <strong>de</strong>s risques sanitaires potentiels d'une pollution <strong>de</strong> l'eau<br />
par <strong>les</strong> hydrocarbures. <strong>Le</strong>s naufrages <strong>de</strong>s pétroliers "Prestige" (le 19 novembre 2002) <strong>et</strong> "Erika"<br />
(le 12 décembre 1999) sont <strong>de</strong>s exemp<strong>les</strong> contemporains éloquents. Au Cameroun par exemple, la<br />
raffinerie à Limbé, la sortie du pipe line Tchad-Cameroun à Kribi <strong>et</strong> <strong>les</strong> exploitations offshore <strong>de</strong><br />
la Guinée Equatoriale au large du Golfe <strong>de</strong> Guinée entraînent un trafic maritime <strong>de</strong> transport<br />
d’hydrocarbures important <strong>et</strong> soutenu avec <strong>de</strong>s risques croissants <strong>de</strong> pollution <strong>de</strong> la côte<br />
Camerounaise.<br />
Dans ces circonstances, <strong>de</strong> grands déséquilibres <strong>de</strong> l’écosystème, à la fois forestier <strong>et</strong> aquatique,<br />
sont annoncés. Dans l’écosystème <strong>de</strong>s mangroves dans <strong>les</strong> régions tropica<strong>les</strong>, l’impact est néfaste<br />
<strong>et</strong> <strong>les</strong> conséquences écologiques, économiques, socia<strong>les</strong> <strong>et</strong> hydrologiques multip<strong>les</strong> (CORMIER-<br />
SALEM 1999). Pour lutter contre ce fléau, la télédétection Radar à Synthèse d’Ouverture (RSO) a<br />
été utilisée dès le lancement du satellite SEASAT en 1978, relayé par ERS-1 en 1991. Plusieurs<br />
approches (ALPER <strong>et</strong> al. 1988, KOBAYASHI <strong>et</strong> al. 1993, WISMANN <strong>et</strong> al. 1993, WAHL <strong>et</strong> al.<br />
1994, LITOVCHENKO <strong>et</strong> al. 1999, GADE <strong>et</strong> al., 2000, BJERDE <strong>et</strong> al. 1993, BARNI <strong>et</strong> al. 1995,<br />
SOLBERG <strong>et</strong> al. 1999, LOMBARDO <strong>et</strong> al. 2000, ESPEDAL 1998, SOLBERG <strong>et</strong> al. 1999,<br />
HOVLAND <strong>et</strong> al., 1994, TRIVERO <strong>et</strong> al. 1998, DEL FRATE <strong>et</strong> al. 2000, De MAIO <strong>et</strong> al. 2001)<br />
ont permis <strong>de</strong> caractériser <strong>les</strong> systèmes <strong>de</strong> Détection <strong>de</strong>s Nappes d’Hydrocarbures (DNH) par trois<br />
phases (BJERDE <strong>et</strong> al. 1993, SOLBERG <strong>et</strong> al. 1999, CALABRESI <strong>et</strong> al. 1999): la détection <strong>de</strong>s<br />
signatures <strong>de</strong> nappes d’hydrocarbures, la caractérisation <strong>de</strong>s signatures détectées <strong>et</strong> du <strong>milieu</strong><br />
environnant, puis la classification <strong>de</strong>s signatures.<br />
<strong>Le</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> détection qui ont été appliquées aux images d’intensité RSO sont basées sur le<br />
seuillage <strong>de</strong> l’intensité (SI) (BJERDE <strong>et</strong> al. 1993, SOLBERG <strong>et</strong> al. 1999), <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s floues<br />
(FCM) (BARNI <strong>et</strong> al. 1995), le seuillage par hystérésis (FRSHD) (KANAA <strong>et</strong> al. 2003), <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
modè<strong>les</strong> Markoviens (CMM) (MERCIER <strong>et</strong> al. 2003). Ces approches présentent toutes <strong>de</strong>s forces<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong>s faib<strong>les</strong>ses dépendantes <strong>de</strong>s contextes. El<strong>les</strong> necessitent une platte forme commune <strong>de</strong><br />
comparaison basée sur <strong>les</strong> mêmes données <strong>et</strong> <strong>de</strong>s critères d’évaluation i<strong>de</strong>ntiques. L’objectif dans<br />
c<strong>et</strong> article est <strong>de</strong> capitaliser au mieux <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> ces approches - tout en maîtrisant leurs<br />
26
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
faib<strong>les</strong>ses - par une nouvelle stratégie <strong>de</strong> détection <strong>de</strong>s signatures à partir <strong>de</strong>s images d’intensité.<br />
L’analyse directe qui <strong>de</strong>vra succé<strong>de</strong>r à ce traitement doit perm<strong>et</strong>tre d’extraire <strong>les</strong> caractéristiques<br />
(physiques <strong>et</strong> géométriques) <strong>les</strong> plus exactes possib<strong>les</strong> <strong>de</strong>s signatures détectées (SOLBERG <strong>et</strong> al.<br />
1999). Ces caractéristiques contribuent fortement à la bonne classification <strong>de</strong>s signatures. Pour en<br />
optimiser le processus, il est nécessaire <strong>de</strong> circonscrire, <strong>de</strong> la manière la plus précise, <strong>les</strong> surfaces<br />
occupées (LOMBARDO <strong>et</strong> al. 2000), <strong>de</strong>s plus fins détails aux signatures <strong>les</strong> plus étendues. De ce<br />
fait, l’approche proposée (figure 1) est basée sur trois paramètres : l’intensité ponctuelle <strong>de</strong> la<br />
radiométrie I(x,y), l’intensité moyenne IM(x,y), <strong>et</strong> le gradient morphologique interne IG(x,y)<br />
(SERRA 1982, SOILLE 1999). <strong>Le</strong> gradient traduit la forme du spectre <strong>de</strong>s vagues à la surface. Il<br />
caractérise <strong>les</strong> différentes textures présentes sur l’image par un coéfficient d’isolation k(x,y).<br />
L’estimation <strong>de</strong> la réflectivité se dégage ensuite par une transformation composée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
opérateurs linéaire <strong>et</strong> non linéaire conduisant à un filtrage adapté à la texture. <strong>Le</strong> comportement<br />
dispersant <strong>de</strong> la nappe à la frontière (zone <strong>de</strong> conflit) dans un contexte turbulent <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> la<br />
mer, y fait apparaître <strong>de</strong>s micro-structures linéaires selon <strong>de</strong>s directions imposées par le vent <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />
vagues en surface. <strong>Le</strong> phénomène ainsi observé est modélisé par l’hystérésis directionnel<br />
(KANAA <strong>et</strong> al. 2003). De l’image filtrée IF(x,y) donc, le seuillage par hystérésis, initialement<br />
utilisé pour la détection <strong>de</strong>s structures linéaires dans <strong>les</strong> images à distribution Gaussienne<br />
(CANNY 1986), est appliqué dans chacune <strong>de</strong>s directions <strong>de</strong> Freeman (FREEMAN 1986), pour en<br />
extraire le maximum d’information disponible. Pour finaliser le procédé, <strong>les</strong> réponses obtenues<br />
sont ensuite fusionnées grâce à un opérateur <strong>de</strong> fusion numérique (BLOC 1996) interpolé par un<br />
opérateur morphologique extensif.<br />
La métho<strong>de</strong> est testée sur trois extraits d’images RSO du satellite ERS-2 : une image<br />
d’amplitu<strong>de</strong> acquise en 2000, au large du littoral Camerounais, sur le Golfe <strong>de</strong> Guinée <strong>de</strong> l’Océan<br />
Atlantique, entre Malabo <strong>et</strong> Kribi ; <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux images d’intensité issues <strong>de</strong> la mer Méditéranée,<br />
acquises en 1999. Une technique d’évaluation basée sur la précision <strong>et</strong> l’erreur <strong>de</strong> commission<br />
(MAÎTRE <strong>et</strong> al. 2001) lui est appliquée en vue <strong>de</strong> la validation quantitative à partir d’une vérité<br />
terrain définie par photointerprétation. <strong>Le</strong>s performances <strong>de</strong> l’algorithme sont alors exprimées en<br />
termes <strong>de</strong> probabilités <strong>de</strong> détection <strong>et</strong> <strong>de</strong> fausses alarmes. Finalement, la métho<strong>de</strong> déployée est<br />
comparée aux approches existantes. <strong>Le</strong>s résultats ainsi obtenus sont très prom<strong>et</strong>teurs <strong>et</strong> dénotent<br />
une amélioration <strong>de</strong> la détection <strong>de</strong>s nappes d’hydrocarbures dans <strong>les</strong> images RSO en <strong>milieu</strong><br />
marin.<br />
Références<br />
ALPER W. and HUHNERFUSS H. 1988. Radar signatures of oil films floating on the sea surface<br />
and the marangoni effect, J. Geophys. Res., 93(C4), 3642–3648<br />
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Paris, IRD, 2 volumes<br />
DEL FRATE F., PETROCCHI A., LICHTENEGGER J. and CALABRESI G.2000. Neural<br />
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scatterom<strong>et</strong>er. In OCEANS ’93. Engineering in Harmony with Ocean. Proceedings, volume<br />
2, pages II348 – II353<br />
ZADEH L. A. 1965. Fuzzy s<strong>et</strong>s, Inform. And Control 8, 338-353<br />
29
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Image <strong>de</strong><br />
RSO<br />
I(x,y)<br />
Mesure du gradient<br />
Mesure radiométrique<br />
IG(x,y)<br />
IM(x,y)<br />
Caractérisation <strong>de</strong> la<br />
texture<br />
k(x,y)<br />
Filtrage adapté<br />
( h) [ I ( x,<br />
)]<br />
IF x, y =<br />
y<br />
ES<br />
[ 1 k ( x,<br />
y )] IM ( x,<br />
)<br />
h I( x,<br />
y)<br />
k(<br />
x,<br />
y)<br />
I(<br />
x,<br />
y)<br />
y<br />
IF(x,y)<br />
Décomposition multidirectionnelle par SHD<br />
1<br />
2<br />
3<br />
p<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
Fusion numérique interpollée<br />
IS(x,y)<br />
Image <strong>de</strong>s<br />
Signatures<br />
Figure 1 : Synoptique <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong><br />
I(x,y) : Images <strong>de</strong>s Intensités ponctuel<strong>les</strong> ; IM(x,y) : Image <strong>de</strong> la Moyenne locale ; IG(x,y) : Image <strong>de</strong>s Gradients ; IF(x,y) : Image Filtrée ; IS(x,y) :<br />
Image <strong>de</strong>s Signatures ; SHD : Seuillage par Hystérésis ; Directionnel ; : Direction i du SHD (i=1 à p. Pour Freemann, p=8) ;<br />
i<br />
ES<br />
: Opérateur<br />
morphologique (érosion) ; ES : Elémént Structurant<br />
30
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Modélisation spatiale <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêche par le simulateur FAST sous SIG par<br />
intégration <strong>de</strong> données multi-sources : cas <strong>de</strong> la flottille sardinière active en<br />
Méditerranée Marocaine<br />
Rachida HOUSSA 1 <strong>et</strong> 2 Najib EL OUAMARI<br />
1 Institut National <strong>de</strong> Recherche Halieutique, 2 rue Tiznit, Casablanca, Maroc<br />
téléphone (212) 22 26 78 11 ; télécopieur : (212) 2 22 26 69 67, courriel : r_houssa2002@yahoo.com<br />
2 Institut National <strong>de</strong> Recherche Halieutique, Centre Régional à Nador, B.P. 493, Nador, Maroc<br />
téléphone/télécopieur : (212) 56 60 38 28, courriel : n.elouamari@inrhnador.gov.ma<br />
La plupart <strong>de</strong>s populations marines sont caractérisées par une distribution spatiale <strong>et</strong> saisonnière<br />
variable liée à leur cycle <strong>de</strong> vie annuel. Il en découle une activité <strong>de</strong> pêche mouvante dans l’espace <strong>et</strong><br />
dans le temps. D’autant que <strong>les</strong> pêcheurs ont tendance d’aller pêcher dans <strong>les</strong> zones où <strong>les</strong> <strong>de</strong>nsités en<br />
poissons sont <strong>les</strong> plus élevées <strong>et</strong> où <strong>les</strong> risques d’endommagement du matériel <strong>de</strong> pêche sont minimes.<br />
La mesure <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêche, dans l’espace <strong>et</strong> dans le temps, est une donné essentielle pour <strong>les</strong><br />
étu<strong>de</strong>s d’évaluation <strong>et</strong> <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s pêcheries. C<strong>et</strong>te mesure, en combinaison avec <strong>les</strong> données <strong>de</strong><br />
captures obtenues essentiellement par le suivi <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong>s flottil<strong>les</strong> <strong>de</strong> pêche commerciale<br />
fournit un indice important sur l’état d’abondance <strong>de</strong>s <strong>ressources</strong> <strong>et</strong> ai<strong>de</strong> à l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s zones<br />
<strong>de</strong> ‘géo-aménagement’.<br />
Cependant, la localisation <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêche reste un problème délicat, car il est généralement<br />
coûteux <strong>de</strong> disposer d’une information fiable <strong>et</strong> précise sur la localisation géographique <strong>de</strong>s<br />
navires en activité, que se soit par l’emploi <strong>de</strong>s observateurs à bord <strong>de</strong>s navires <strong>de</strong> pêche ou bien<br />
par l’utilisation <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> la haute technologie, tels que : le GPS, <strong>les</strong> capteurs <strong>de</strong><br />
télédétection satellitale ou aéroportés.<br />
Pour c<strong>et</strong>te raison, le développement scientifique <strong>de</strong> simulateurs basés dans <strong>de</strong>s SIG constitue<br />
une alternative intéressante à ces programmes <strong>de</strong> terrain relativement lourds (CADDY 2000,<br />
CADDY <strong>et</strong> CAROCCI 2000, CORSI 2000). La simulation <strong>de</strong> la distribution spatiale probabiliste<br />
<strong>de</strong> la variable ‘effort <strong>de</strong> pêche’, utilisant une fonction <strong>de</strong> distribution perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> générer, même à<br />
partir d’une base <strong>de</strong> données relativement pauvre, une carte d’intensité d’effort <strong>de</strong> pêche selon une<br />
maille régulière.<br />
<strong>Le</strong> présent travail est consacré à la présentation <strong>de</strong>s résultats d’utilisation du modèle FAST<br />
«Fishing Activity Simulation Tool » (BENSCH <strong>et</strong> al. 2003) basé dans le logiciel <strong>de</strong> SIG :<br />
ARCVIEW/Spatial Analyst <strong>et</strong> intégrant une base <strong>de</strong> données géoréférencée multi-sources pour la<br />
modélisation <strong>de</strong> la distribution spatiale <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêche employé par <strong>les</strong> sardiniers attachés au<br />
port d’Al Hoceima <strong>de</strong> la Méditerranée Marocaine, durant la saison d’hiver 2001/2002. L’objectif<br />
est <strong>de</strong> délimiter <strong>les</strong> zones d’action <strong>de</strong> ces flottil<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en œuvre <strong>les</strong> zones d’exploitation<br />
effectives ce qui peut ai<strong>de</strong>r à la prise <strong>de</strong> mesures d’aménagement <strong>de</strong>s <strong>ressources</strong> exploitées par ce<br />
type <strong>de</strong> flottille.<br />
<strong>Le</strong>s données d’entrée sont :<br />
- <strong>les</strong> caractéristiques du segment <strong>de</strong> la flottille étudiée ;<br />
- <strong>les</strong> cartes définissant <strong>les</strong> limites spatia<strong>les</strong> <strong>de</strong> la zone d’activité (le trait <strong>de</strong> côte, <strong>les</strong> ports<br />
d’attache, la délimitation <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong>) ;<br />
31
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
- <strong>les</strong> cartes définissant <strong>les</strong> contraintes relatives aux zones d’action <strong>de</strong> différents segments <strong>de</strong> la<br />
flottille (la bathymétrie, la distance par rapport à la côte, la température <strong>de</strong> surface obtenue à<br />
partir <strong>de</strong>s images NOAA/AVHRR, la zone d’abondance <strong>de</strong> l’espèce cible, <strong>et</strong>c.) ;<br />
- l’information relative à l’activité <strong>de</strong> pêche collectée auprès <strong>de</strong>s patrons <strong>de</strong> pêche.<br />
La simulation par le modèle FAST a abouti à une distribution continue <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêche avec<br />
présence <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> concentration (figure1). La représentation <strong>de</strong> la distribution spatiale <strong>de</strong><br />
l’effort <strong>de</strong> pêche exercé par <strong>les</strong> sardiniers montre une similarité avec la réalité <strong>de</strong> terrain.<br />
Références<br />
BENSCH A., CARROCI F. <strong>et</strong> CORSI F. 2003.The use of GIS to analyse the spatial distribution of<br />
fishing effort in coastal fishery. First COPEMED forum on fisheries in the western<br />
Mediterranean; 23-25 july 2003, Madrid, Spain, FAO – 2003<br />
CADDY J.F. 2000. Spatial mo<strong>de</strong>lling in GIS fisheries applications. Collection : “Informes y<br />
Estudios” N°4 du Proj<strong>et</strong> FAO-COPEMED<br />
CADDY J.F. <strong>et</strong> CAROCCI F. 2000. The spatial Allocation of fishing intensity by port-based<br />
inshore fle<strong>et</strong>s: a GIS application. Collection : “Informes y Estudios” N°4 du Proj<strong>et</strong> FAO-<br />
COPEMED<br />
CORSI F. 2000. Spatial distribution of fishing effort: mo<strong>de</strong>llisation through <strong>de</strong>ductive mo<strong>de</strong>lling.<br />
Collection : “Informes y Estudios” N°4 du Proj<strong>et</strong> FAO-COPEMED<br />
32
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Figure 1. Cartes <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong>s sardiniers<br />
33
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Estimation <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> recul <strong>de</strong> la ligne du rivage par télédétection sur le rivage<br />
kribien, Cameroun<br />
Hubert FANGUE NZEUGAH 1 , Emmanuel TONYE 2 , Alain AKONO 2 <strong>et</strong> André OZER 3<br />
1. Département <strong>de</strong> Géographie Université <strong>de</strong> Yaoundé I - Laboratoire d’Electronique <strong>et</strong> <strong>de</strong> Traitement du<br />
Signal (LETS) Ecole Nationale Supérieure Polytechnique, Yaoundé, Cameroun. B.P 2303 S/C TOSSAM<br />
Roger- MESSA<br />
Courriel: drfangue@yahoo.fr téléphone :00 237 759 82 11 ; FAX : 00 237 223 63 73<br />
2. LETS, Département <strong>de</strong> génie électrique, Ecole Nationale Supérieure Polytechnique <strong>de</strong> Yaoundé,<br />
Cameroun.<br />
téléphone : 00 237 222 86 20, télécopieur : 00 237 223 18 41<br />
courriel : tonyee@hotmail.com, aakono@hotmail.com<br />
3. Laboratoire <strong>de</strong> géomorphologie <strong>et</strong> télédétection, Université <strong>de</strong> Liège, Bâtiment B-11, Allée du 06 Août.<br />
Située dans la province du Sud Cameroun <strong>et</strong> chef lieu du département <strong>de</strong> l’Océan, la ville <strong>de</strong><br />
Kribi est comprise entre 2° 33’ <strong>et</strong> 2° 57’ <strong>de</strong> latitu<strong>de</strong> Nord <strong>et</strong> 9°18’ <strong>et</strong> 9° 54’ <strong>de</strong> longitu<strong>de</strong> Est. <strong>Le</strong><br />
littoral kribien s’insère dans la ban<strong>de</strong> côtière camerounaise qui regorge <strong>les</strong> embouchures <strong>de</strong>s cours<br />
d’eau du bassin Atlantique en l’occurrence le Ntem, la Kienke, le Dja <strong>et</strong> lobo, le Campo. C<strong>et</strong>te côte<br />
est constituée d’un paysage varié fait <strong>de</strong> vaste plages <strong>de</strong> sab<strong>les</strong>, <strong>de</strong> caps <strong>et</strong> platiers rocheux. Sa<br />
situation à cheval entre l’Océan Atlantique à l’Ouest <strong>et</strong> la forêt <strong>de</strong>nse équatoriale à l’Est fait d’elle<br />
un charme pour le patrimoine touristique camerounais <strong>et</strong> donc un important pôle <strong>de</strong><br />
développement touristique. A cause <strong>de</strong> son pouvoir attractif, la plage kribienne est considérée<br />
comme la « côte d’azur du Cameroun » car <strong>les</strong> activités touristiques qui s’y sont développées <strong>de</strong><br />
façon exponentielle. Cependant, <strong>les</strong> investisseurs ici ne prennent pas toujours en compte <strong>les</strong><br />
géorisques que sont le recul <strong>de</strong> ligne du rivage relatif à la hausse du niveau marin. <strong>Le</strong> recul <strong>de</strong> la<br />
ligne du rivage affecte <strong>les</strong> installations construites en bordure <strong>de</strong> la plage qui, par endroit, se<br />
trouvent dans la zone intertidale. L’érosion littorale rétrécit la plage, détruit la cocoteraie qui<br />
jouxte la plage <strong>et</strong> démolit <strong>les</strong> constructions localisées sur le front <strong>de</strong> mer. <strong>Le</strong> premier SDAU<br />
(Schéma Directeur d’Aménagement <strong>et</strong> d’Urbanisme) <strong>de</strong> Kribi élaboré en 1966 prenait en compte<br />
<strong>les</strong> réalités <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>et</strong> stipulait dans son règlement d'Urbanisme que la première rangée <strong>de</strong><br />
la cocoteraie <strong>de</strong> la terrasse <strong>de</strong> haut <strong>de</strong> plage <strong>de</strong>vait être implantée avec une marge <strong>de</strong> reculement <strong>de</strong><br />
5 mètres par rapport à la ligne du rivage. Nous voulons voir où en est rendue c<strong>et</strong>te marge <strong>de</strong> 5 m<br />
plus <strong>de</strong> 35 ans plus tard, en déterminant <strong>les</strong> zones <strong>de</strong> rivage qui ont pu s’avancer, <strong>de</strong>meurer sans<br />
changement ou régresser <strong>et</strong>, dans ce <strong>de</strong>rnier cas, nous voulons estimer la vitesse <strong>de</strong> recul à trois<br />
interval<strong>les</strong> <strong>de</strong> temps entre 1966 <strong>et</strong> 2002.<br />
Pour c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> nous avons trois types <strong>de</strong> données :<br />
- <strong>les</strong> photographies aériennes <strong>de</strong> 1966 à l’échelle du 1 : 50 000<br />
- <strong>Le</strong>s images Radar à Synthèse d'Ouverture (RSO) <strong>de</strong> Kribi <strong>de</strong> 1982 <strong>et</strong> 2002 <strong>de</strong> ERS-1. La<br />
scène traitée à 512 X 512 pixels, <strong>de</strong> résolution 12,5 mètres.<br />
- <strong>Le</strong>s observations directe <strong>de</strong> terrain <strong>de</strong>s enquêtes <strong>et</strong> sondage aréolaire à partir d’un<br />
questionnaire placé sur le terrain en 2002. <strong>Le</strong> traitement <strong>et</strong> la confrontation <strong>de</strong>s résultats<br />
<strong>de</strong> ces données nous renseignent sur <strong>les</strong> changements spatio-temporels du trait <strong>de</strong> côte <strong>et</strong> du<br />
rivage. Comme ligne du rivage, nous avons pris la ligne <strong>de</strong> végétation qui correspond par<br />
ailleurs à la limite supérieure <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> déferlement pendant <strong>les</strong> marées hautes. <strong>Le</strong>s<br />
34
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
techniques <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s images ont variées suivant <strong>les</strong> objectifs, <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong>s<br />
données qui sont multisources, multidates <strong>et</strong> multicapteurs. L'aspect multi date nous a permis<br />
<strong>de</strong> faire l'analyse diachronique <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la ligne du rivage, l'aspect multi source <strong>de</strong><br />
faire une confrontation <strong>de</strong>s résultats que nous avons vérifié par la suite à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
observations <strong>et</strong> enquêtes sur le terrain. <strong>Le</strong>s images ont d’abord subi <strong>de</strong>s prétraitements en vue<br />
d'enregistrer <strong>et</strong> <strong>de</strong> corriger leur radiométrie <strong>et</strong> leur géométrie. <strong>Le</strong>s images ont par la suite été<br />
géoréférencées à partir <strong>de</strong>s coordonnées GPS <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> contrôle (édifices, embouchure <strong>de</strong>s<br />
cours d’eau, balises, le phare <strong>et</strong>c) repérées lors <strong>de</strong> nos travaux sur terrain <strong>et</strong> proj<strong>et</strong>ées dans un<br />
système Universal Transverse Mercator (UTM). <strong>Le</strong> filtre passe bas a été passé sur <strong>les</strong> images<br />
radar afin d'atténuer le chatoiement, <strong>de</strong> préparer l’analyse <strong>de</strong> texture <strong>et</strong> le calcul <strong>de</strong>s paramètres<br />
<strong>de</strong> statistiques <strong>de</strong>s histogrammes <strong>de</strong>s images <strong>et</strong> l'analyse <strong>de</strong> leurs paramètres morphologiques.<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'évolution <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> rivage au moyen <strong>de</strong>s analyses inférométriques <strong>et</strong><br />
inférom<strong>et</strong>rie différentielle fut nécessaire <strong>et</strong> <strong>les</strong> images <strong>de</strong> cohérence qui en résultèrent<br />
permirent d'apprécier l'avancée ou la régression <strong>de</strong>s traits <strong>de</strong> côte. Après ces prétraitements, il a<br />
fallu i<strong>de</strong>ntifier <strong>et</strong> interpréter visuellement <strong>les</strong> images prétraitées. <strong>Le</strong>s informations furent<br />
groupées en classe <strong>et</strong> repérées à partir <strong>de</strong> 40 points <strong>de</strong> contrôle choisis en fonction <strong>de</strong> leur<br />
proximité à la ligne du rivage, leur alignement <strong>et</strong> leur espacement <strong>les</strong> uns par rapport aux<br />
autres. L'analyse <strong>de</strong>s images sources à partir <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> texture <strong>et</strong> <strong>de</strong> morphologie a<br />
facilité l'i<strong>de</strong>ntification visuelle <strong>de</strong>s formes, la taille, la gran<strong>de</strong>ur, <strong>et</strong> le niveau <strong>de</strong> gris <strong>de</strong>s entités<br />
rapprochées. <strong>Le</strong>s images ainsi prétraitées sont comparées <strong>et</strong> confrontées <strong>les</strong> unes <strong>les</strong> autres<br />
grâce aux métho<strong>de</strong>s statistiques. Ces images traitées à différentes pério<strong>de</strong>s perm<strong>et</strong>tent<br />
d'apprécier <strong>les</strong> changements ou modifications survenus au rivage sur le plan longitudinal. La<br />
fiabilité <strong>de</strong>s résultats est attestée au moyen <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong> ces résultats-images avec <strong>les</strong><br />
observations <strong>et</strong> enquêtes sur le terrain qui furent très nécessaires dans l’appréciation <strong>de</strong> la<br />
modification <strong>de</strong> la ligne du rivage compte tenu <strong>de</strong> la résolution spatiale <strong>de</strong>s images utilisées.<br />
Nous avons ainsi pu établir que, ce littoral, par le biais d’une sédimentation rapi<strong>de</strong>, surtout aux<br />
embouchures <strong>de</strong>s cours d’eau <strong>et</strong> du dynamisme marin au rivage (actions <strong>de</strong> la dérive littorale <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marées), subit <strong>de</strong>s changements indéniab<strong>les</strong> tant sur le plan longitudinal que<br />
sur le plan transversal ceci à cause <strong>de</strong>s phénomènes d’engraissement <strong>et</strong> d’amaigrissement <strong>de</strong> la<br />
plage. Ce qui se traduit par un changement <strong>de</strong> la morphologie littorale tels le déplacement vers<br />
la terre <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> déferlement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> rivage voire du trait <strong>de</strong> côte. Il y a donc<br />
<strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s installations touristiques du rivage, rétrécissement <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> plaisance <strong>de</strong>s<br />
touristes <strong>et</strong> érosion <strong>de</strong> la cocoteraie du haut <strong>de</strong> plage. Même si l’aménagement <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te terrasse<br />
littorale respectait <strong>les</strong> prescriptions du SDAU <strong>de</strong> Kribi <strong>de</strong> 1966 force est constater que, la<br />
marge <strong>de</strong> 5 mètres est aujourd’hui entièrement érodée dans la zone rocheuse <strong>et</strong> <strong>les</strong> zones<br />
sableuses protégées par <strong>les</strong> cocotiers. Donc au cours <strong>de</strong>s 36 <strong>de</strong>rnières années, la vitesse<br />
d’érosion à ces endroits est estimée à 13,9 cm par an. Tandis que dans <strong>les</strong> zones d’anse où<br />
l’érosion verticale est plus prononcée, on l’estime à 20,3 cm par an d’où la convexité <strong>de</strong> la<br />
forme longitudinale du trait <strong>de</strong> côte vue du continent. Soit un démaigrissement <strong>de</strong> plus 730 cm<br />
au cours <strong>de</strong> la même pério<strong>de</strong>. La moyenne <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> la ligne du rivage sur l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s zones se situant autour <strong>de</strong> 17 cm par an au rivage <strong>de</strong> Kribi. En adoptant une méthodologie<br />
qui considère <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> contrôle i<strong>de</strong>ntifiés <strong>et</strong> géoréférencés sur <strong>les</strong> images traitées <strong>et</strong> un<br />
indicateur temporel (la date <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong> la cocoteraie-1966) l'appréciation <strong>et</strong> l'estimation<br />
<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> recul <strong>de</strong> la ligne <strong>de</strong> rivage furent aisées. C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> avait pour objectif <strong>de</strong><br />
repréciser <strong>les</strong> changements qui sont survenus au rivage kribien, du fait <strong>de</strong> la transgression<br />
35
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
marine, <strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> marée <strong>et</strong> <strong>de</strong> la dérive littorale au cours <strong>de</strong>s quatre <strong>de</strong>rnières décennies.<br />
Il en ressort que, si ces géorisques ne sont pas pris en compte dans la planification <strong>de</strong>s<br />
aménagements futurs, beaucoup d’autres investissements gabégiques seront effectués aux<br />
abords <strong>de</strong> ce littoral camerounais m<strong>et</strong>tant ainsi en mal le tourisme balnéaire prioritairement<br />
pratiqué ici.<br />
36
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Un exemple d’approche multisource <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’occupation du sol pour l’analyse <strong>de</strong><br />
la dynamique spatiale sur la ban<strong>de</strong> littorale du Togo<br />
Dodé Bendu JOHNSON<br />
courriel : do<strong>de</strong>.johnson@laposte.n<strong>et</strong><br />
La Région Maritime, l'une <strong>de</strong>s cinq régions administratives du Togo dans laquelle se situe la<br />
zone côtière, concentre sur 11% <strong>de</strong> la superficie totale près <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong> la population du pays. <strong>Le</strong>s<br />
eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te concentration, qui est également administrative <strong>et</strong> socio-économique, sont plus<br />
visib<strong>les</strong> sur la ban<strong>de</strong> littorale <strong>et</strong> renforcés par Lomé, la capitale qui, par sa présence <strong>et</strong> ses<br />
extensions, comman<strong>de</strong> en gran<strong>de</strong> partie la dynamique spatiale <strong>de</strong> la zone. Ce présent travail<br />
participe à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dynamique spatiale.<br />
La zone littorale du Togo a déjà fait l'obj<strong>et</strong> d'une cartographie d'occupation du sol (Gu-Konu <strong>et</strong><br />
al. 1981, PNUD 1992, Houedakor 1997, ONUDI MEPF 1999). Cependant, l’utilisation <strong>de</strong><br />
l’imagerie numérique <strong>et</strong> son intégration dans un système d’information géographique restent<br />
encore très peu courantes sur la zone malgré <strong>les</strong> travaux importants <strong>de</strong> BRABANT <strong>et</strong> al. (1996) <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> AFIDEGNON (1999). Dans un autre ordre d'idées, l'utilisation <strong>de</strong> la cartographie<br />
topographique comme source d'information géographique en combinaison avec d'autres<br />
documents est assez classique. C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> se fon<strong>de</strong> sur l'utilisation <strong>de</strong> la carte à la fois comme<br />
source <strong>de</strong> géoréférencement <strong>et</strong> comme source d'information thématique <strong>et</strong> a été déjà valorisée<br />
(ANYS <strong>et</strong> al. 1998, ARID <strong>et</strong> al. 1998, DAHDOUH-GUEBAS 2002), même si <strong>les</strong> contraintes liées<br />
à c<strong>et</strong>te combinaison n'ont pas été évoquées.<br />
La réalisation <strong>de</strong> ce travail a nécessité diverses opérations. Dans un premier temps, <strong>les</strong> données<br />
bibliographiques ont été consultées, <strong>les</strong> données cartographiques <strong>et</strong> photographiques collectées <strong>et</strong><br />
<strong>les</strong> campagnes <strong>de</strong> terrain ont été effectuées. L’exploitation préliminaire <strong>de</strong> ces différentes données<br />
a conduit à une classification <strong>de</strong> l'occupation du sol qui, tout en s'inspirant <strong>de</strong>s classifications<br />
internationa<strong>les</strong> existantes, est représentative <strong>de</strong> la zone. C<strong>et</strong>te étape a été suivie <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la<br />
restitution manuelle <strong>de</strong> la carte <strong>et</strong> <strong>de</strong> la photographie qui a consisté essentiellement à<br />
l'i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s différents obj<strong>et</strong>s géographiques ponctuels, linéaires <strong>et</strong> surfaciques <strong>de</strong> la zone.<br />
La restitution numérique a comporté <strong>les</strong> opérations suivantes: scannage <strong>de</strong>s cartes topographiques<br />
au 1:50 000 (1960) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s photographies aériennes (1985), rectification géométrique <strong>et</strong> projection<br />
cartographique <strong>de</strong>s fichiers-image, numérisation <strong>de</strong>s contours <strong>de</strong>s entités thématiques <strong>et</strong> saisie <strong>de</strong>s<br />
attributs <strong>de</strong>scriptifs tels que portés sur la minute <strong>de</strong> restitution manuelle à partir <strong>de</strong> la classification<br />
adoptée, <strong>et</strong> structuration en couches d'information.<br />
Ces différents traitements ont permis <strong>de</strong> dégager une nomenclature <strong>de</strong> l'occupation du sol<br />
adaptée au littoral du Togo. La base <strong>de</strong> données est constituée <strong>de</strong> quatre grands ensemb<strong>les</strong><br />
thématiques organisés en trois ou quatre niveaux selon <strong>les</strong> thèmes. Cela aboutit au Niveau 1 à<br />
quatre gran<strong>de</strong>s classes exhaustives: zones anthropisées non agrico<strong>les</strong>, zones agrico<strong>les</strong>, espaces plus<br />
ou moins nus <strong>et</strong> surfaces en eau. A l’ai<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te nomenclature, 14 couches ont été constituées.<br />
L’analyse d’exemp<strong>les</strong> d'entités spatia<strong>les</strong> <strong>et</strong> thématiques grâce à la superposition <strong>de</strong> couches <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />
géotraitements ont permis l’estimation <strong>de</strong> pertes <strong>de</strong> terres dues aux modifications du trait <strong>de</strong> côte <strong>et</strong><br />
la mise en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> certaines transformations du paysage. En découpant la carte topographique<br />
à l'ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la partie érodée <strong>de</strong> la côte, nous avons pu déceler <strong>les</strong> différents détails "perdus"<br />
constitués <strong>de</strong> plantations <strong>de</strong> cocotiers (6,54%), <strong>de</strong> plage (85,92%) <strong>et</strong> <strong>de</strong> villages (7,54%). <strong>Le</strong> fort<br />
37
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
pourcentage <strong>de</strong> la plage s'explique aisément par la proximité <strong>de</strong> l'océan <strong>et</strong> par la classification <strong>de</strong>s<br />
plages <strong>de</strong>s villages concernés sous la rubrique "plage". On note également la disparition<br />
progressive <strong>de</strong>s cocoteraies à cause <strong>de</strong> l’érosion côtière <strong>et</strong> <strong>de</strong> la croissance <strong>de</strong>s cultures<br />
maraîchères, el<strong>les</strong>-mêmes rapi<strong>de</strong>ment remplacées du fait <strong>de</strong>s extensions urbaines <strong>et</strong> industriel<strong>les</strong> à<br />
l’est <strong>de</strong> Lomé <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la route internationale littorale (fig. 1).<br />
%<br />
100<br />
90<br />
80<br />
70<br />
60<br />
50<br />
40<br />
30<br />
20<br />
10<br />
0<br />
aglm carr agpl cpal cult cupl frré plge rock vlge zind<br />
Détails sur la carte topographique (1960) 3,18 0,00 0,15 73,27 10,27 0,00 0,26 8,88 0,00 3,99 0,00<br />
Détails sur la photographie aérienne (1985) 7,04 1,13 0,00 17,10 43,76 9,59 0,00 2,01 0,12 14,50 4,76<br />
Figure 1: État comparé <strong>de</strong>s détails sur la carte topographique <strong>et</strong> sur la photo aérienne<br />
Un exemple remarquable <strong>de</strong> l'empreinte <strong>de</strong> l'homme sur la zone est celui du village <strong>de</strong> Kpémé.<br />
Sur la carte topographique, la taille <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te localité était presque insignifiante. L'évolution <strong>de</strong>s<br />
surfaces s'est faite au détriment <strong>de</strong> 219,19 ha <strong>de</strong> cocoteraies <strong>et</strong> <strong>de</strong> 29,62 ha <strong>de</strong> "cultures <strong>et</strong><br />
jachères". En réalité, c'est l'installation <strong>de</strong> l'usine <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> phosphate qui en est la cause, car<br />
ayant provoqué la construction d'habitations <strong>et</strong> la génération <strong>de</strong> plusieurs activités connexes<br />
modificatrices du paysage: création <strong>et</strong> <strong>de</strong>nsification d'un réseau <strong>de</strong> voies <strong>de</strong> communication,<br />
construction <strong>de</strong>s bâtiments pour utilisations diverses, aménagement d'espaces <strong>et</strong> <strong>de</strong> champs <strong>de</strong><br />
cultures surtout à la périphérie <strong>de</strong> l'agglomération, <strong>et</strong>c. (fig. 2).<br />
L’intérêt <strong>de</strong> ce travail tient <strong>de</strong> l’innovation apportée par l’intégration pour la première fois au<br />
Togo dans un SIG <strong>de</strong>s photographies aériennes <strong>de</strong> 1985 <strong>de</strong> l’IGN <strong>et</strong> d’une meilleure connaissance<br />
<strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> l’occupation du sol sur le littoral du Togo dans une perspective <strong>de</strong> gestion<br />
intégrée.<br />
38
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Figure 2: État comparé <strong>de</strong>s détails d'occupation du sol à Kpémé sur la carte (a) <strong>et</strong> sur la photo aérienne<br />
(b)<br />
39
Références<br />
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
AFIDEGNON D. 1999. <strong>Le</strong>s mangroves <strong>et</strong> <strong>les</strong> formations associées du sud-est du Togo: Analyse<br />
éco-floristique <strong>et</strong> cartographie par télédétection spatiale. Thèse <strong>de</strong> doctorat. Université <strong>de</strong><br />
Lomé<br />
ANYS H.; AIT BELAID M.; BIJABER N. <strong>et</strong> WAKRIM M. 1999. Cartographie <strong>de</strong> l'évolution du<br />
tissu urbain <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong> l'impact <strong>de</strong> l'urbanisation sur <strong>les</strong> terres agricole. Géo<br />
Observateur, N°10, Rabat, pp. 3-11<br />
ARID H.; IBRAHIMI I. <strong>et</strong> LABRAIMI M. 1998. Evolution du littoral <strong>de</strong> Tétouan: impacts naturel<br />
<strong>et</strong> anthropique. Géo Observateur, N°8, Rabat, pp. 53-63<br />
BRABANT P., DARRACQ S., EGUE K. <strong>et</strong> SIMMONEAUX V. 1996. État <strong>de</strong> dégradation <strong>de</strong>s<br />
terres résultant <strong>de</strong>s activités humaines. Notice explicative <strong>de</strong> la carte au 1:500000 <strong>de</strong>s indices<br />
<strong>de</strong> dégradation. Éditions <strong>de</strong> l’ORSTOM. Paris. 66 p<br />
DAHDOUH-GUEBAS F. 2002. The use of remote sensing and GIS in the sustainable<br />
management of tropical coastal ecosystems. Environment, Development end Sustainability<br />
4. Kluver Aca<strong>de</strong>mic Publishers. N<strong>et</strong>herlands. pp. 93-112<br />
GU-KONU Y. E. <strong>et</strong> al. 1981. Atlas du Togo, 63p. Paris. Édition Jeune Afrique<br />
HOUEDAKOR K. Z. 1997. La dynamique <strong>de</strong> la dégradation <strong>de</strong> l'environnement dans le Sud-Est<br />
Togo : essai <strong>de</strong> cartographie. Mémoire <strong>de</strong> Maîtrise. 100p. Lomé. Département <strong>de</strong><br />
Géographie, Université du Bénin<br />
ONUDI, MEPF 1999. Profil environnemental du littoral du Togo. 80 p. Lomé. Presse <strong>de</strong><br />
l'Université du Bénin<br />
40
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Estimation du vecteur vent à partir <strong>de</strong>s images SAR appliquée à la détection <strong>de</strong>s<br />
nappes d’hydrocarbures<br />
Luca SALVATORI 1 , Samy BOUCHAIB 2 , Fabio DEL FRATE 3 , Juerg LICHTENEGER 1 <strong>et</strong> Youcef<br />
SMARA 2<br />
1. Agence Spatiale Européenne, ESRIN, Via Galileo Galilei, 00044 Frascati, Italy<br />
courriel : lucmau.sal@tin.it, jlichtenegger@bluewin.ch<br />
2. Université <strong>de</strong>s sciences <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Technologie Houari Boumediene. Faculté d’Electronique <strong>et</strong><br />
d’Informatique. Laboratoire <strong>de</strong> Traitement d’Images <strong>et</strong> Rayonnement, B.P 32 El-Alia Bab-Ezzouar 16111<br />
Alger, Algérie<br />
courriel : kausboreal@hotmail.com, y.smara@lycos.com<br />
3. Università Tor Vergata – Dipartimento di Informatica Sistemi e Produzione, Via <strong>de</strong>l Politecnico, 1 –<br />
00133, Rome, Italy<br />
courriel : <strong>de</strong>lfrate@disp.uniroma2.it<br />
La capacité que présente le radar à synthèse d’ouverture à observer la surface <strong>de</strong> la mer <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />
potentialités qu’il offre à l’estimation du vecteur vent <strong>et</strong> à l’interprétation <strong>de</strong>s phénomènes<br />
atmosphériques <strong>et</strong> océaniques en font un moyen incontournable dans le contrôle <strong>et</strong> la surveillance<br />
<strong>de</strong>s nappes d’hydrocarbures.<br />
Ce travail s’inscrit dans la continuité <strong>de</strong> la réalisation d’une application <strong>de</strong> détection <strong>de</strong> nappes<br />
d’hydrocarbure basée sur <strong>les</strong> réseaux <strong>de</strong> neurones (DEL FRATE <strong>et</strong> al. 2000). Il a pour objectif<br />
d’élaborer un outil opérationnel perm<strong>et</strong>tant d’estimer le vecteur vent à partir d’images radars à<br />
synthèse d’ouverture, afin d’injecter en plus <strong>de</strong>s paramètres liés à la physique <strong>et</strong> à la géométrie <strong>de</strong><br />
la nappe, la vitesse du vent comme nouvelle entrée du réseau <strong>de</strong> neurones.<br />
Plusieurs phénomènes naturels peuvent avoir la même signature radar que <strong>les</strong> nappes<br />
d’hydrocarbures. <strong>Le</strong>s paramètres physiques <strong>et</strong> géométriques <strong>de</strong> la nappe seuls ne sont pas toujours<br />
suffisants pour fournir <strong>les</strong> informations nécessaires à son i<strong>de</strong>ntification.<br />
Des données supplémentaires tel<strong>les</strong> que la vitesse du vent calculée à partir d’images radars ont<br />
démontré leur efficacité (ESPEDAL <strong>et</strong> al. 1996).<br />
Effectivement, lorsque la vitesse du vent dépasse 7m/s, la probabilité pour qu’un obj<strong>et</strong> sombre<br />
soit une nappe <strong>de</strong> pollution est très élevée car tous <strong>les</strong> autres types <strong>de</strong> nappes disparaissent dans c<strong>et</strong><br />
intervalle. Lorsque, au contraire, la vitesse du vent est inférieure à c<strong>et</strong>te valeur, la « nappe » peut<br />
être causée aussi par <strong>de</strong>s phénomènes naturels (HAMRE <strong>et</strong> al. 1996).<br />
La métho<strong>de</strong> d’i<strong>de</strong>ntification est présentée dans <strong>les</strong> procédures suivantes :<br />
- Sélection <strong>de</strong> la région d’intérêt (contenant la nappe suspecte)<br />
- Estimation <strong>de</strong> la direction du vent<br />
- Calcul <strong>de</strong> la vitesse du vent<br />
41
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
- Calcul <strong>de</strong>s paramètres physiques <strong>et</strong> géométriques caractérisant la nappe.<br />
- Décision sur la nature <strong>de</strong> la nappe suspecte (nappe d’hydrocarbure/fausse nappe)<br />
C’est l’opérateur, qui par inspection visuelle, effectue <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premières étapes alors que <strong>les</strong><br />
trois <strong>de</strong>rnières sont automatiques.<br />
Fig. 1. Organigramme <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d’i<strong>de</strong>ntification<br />
<strong>Le</strong> calcul <strong>de</strong> la vitesse du vent se fait à partir du modèle CMOD4 qui est un modèle d’estimation<br />
du vecteur vent développé initialement pour <strong>les</strong> scatteromètres ou diffusiomètres radars. Il donne<br />
le coefficient <strong>de</strong> rétrodiffusion en fonction <strong>de</strong> la vitesse du vent, <strong>de</strong> la direction du vent <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />
l’angle d’inci<strong>de</strong>nce du radar. Ce modèle est toutefois applicable aux images SAR (HAMRE <strong>et</strong> al<br />
1996).<br />
L’inversion du CMOD4 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> calculer la vitesse du vent à partir d’une image SAR mais<br />
avec une pré- estimation interactive effectuée sur l’image par l’opérateur. C<strong>et</strong>te inspection<br />
interactive se base principalement sur l’interprétation <strong>de</strong>s phénomènes atmosphériques <strong>et</strong><br />
océaniques.<br />
<strong>Le</strong> vent représente le phénomène atmosphérique ayant la capacité la plus importante <strong>de</strong><br />
modifier suffisamment la surface <strong>de</strong> la mer pour moduler le coefficient <strong>de</strong> rétrodiffusion radar.<br />
<strong>Le</strong> maximum <strong>de</strong> phénomènes provoqués par le vent sont alors collectés afin d’estimer le sens <strong>et</strong><br />
la direction du vent. (ex. La présence d’on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravités atmosphériques qui apparaissent, sous le<br />
vent <strong>de</strong>s zones côtières montagneuses, perpendiculaires à la direction du vent, GARY <strong>et</strong> al. 1985)<br />
42
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Fig. 2. On<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gravité atmosphériques générées par un vent d'ouest qui traverse une zone<br />
montagneuse côtière.<br />
Semblablement à la surface <strong>de</strong> la mer, la forme <strong>de</strong>s nappes d’hydrocarbures est elle aussi<br />
modifiée par le vent qui peut provoquer, sur la nappe, <strong>de</strong>s séparations (CEDRE 1993) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plies<br />
en ang<strong>les</strong> (ESPEDAL <strong>et</strong> al. 2000).<br />
Fig. 3. Séparations <strong>de</strong> nappes d’hydrocarbures provoquées par un vent <strong>de</strong> secteur nord (longueur<br />
nappe gauche 25 km).<br />
43
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
La métho<strong>de</strong> d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s nappes d’hydrocarbures <strong>et</strong> le processus d’estimation du vecteur<br />
vent sont en cours <strong>de</strong> validation <strong>et</strong> donnent <strong>de</strong>s résultats encourageants.<br />
D’autres paramètres liés à l’atmosphère, tels que la direction du vent, peuvent être rajoutés aux<br />
entrées du réseau <strong>de</strong> neurones afin d’améliorer la performance <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification. Pour cela, une<br />
automatisation <strong>de</strong> l’estimation <strong>de</strong> la direction du vent doit être effectuée.<br />
Références<br />
CEDRE (ed.) 1993. Manuel pour l'observation aérienne <strong>de</strong>s pollutions pétrolières, CEDRE, Centre<br />
<strong>de</strong> Documentation, <strong>de</strong> Recherche <strong>et</strong> d’Expérimentations sur <strong>les</strong> Pollutions Acci<strong>de</strong>ntel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s<br />
Eaux, p.36<br />
DEL FRATE F. , PETROCCHI A., LICHTENEGGER J. <strong>et</strong> CALABRESI G 2000. Neural<br />
n<strong>et</strong>works for oil spill d<strong>et</strong>ection using ERS-SAR data. IEEE Transactions of Geoscience and<br />
Remote Sensing, vol. 38, n. 5, 2282-2287<br />
ESPEDAL H.A., and WAHL T. 1999. Satellite SAR oil spill d<strong>et</strong>ection using wind history<br />
information,” Int. J. Remote Sensing, vol. 20, no. 1, 49-65<br />
HAMRE T., ESPEDAL H., SAMUEL P. and SANDVEN S. 1996. Operator’s Manual for Slick<br />
Analysis,” NERSC Special Report, no.37<br />
STOFFELEN A. and D ANDERSON D. 1997. Scatterom<strong>et</strong>er data interpr<strong>et</strong>ation: Estimation and<br />
validation of the transfer function CMOD4,” JGR 102, 5767-5780<br />
GARY A. MASTIN, HARLOW C. A., HUH O. K., and HSU A. 1985. M<strong>et</strong>hods of Obtaining<br />
Offshore Wind Direction and Sea-State Data.From X-Band Aircraft SAR Imagery of Coastal<br />
Waters, IEEE of Oceanic Engineering, vol. OE-10, no. 2<br />
44
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Analyse diachronique par télédétection : évolution <strong>de</strong>s mollières en Baie <strong>de</strong> Somme<br />
(Picardie, France)<br />
Arnaud DE GROOF <strong>et</strong> André OZER<br />
Laboratoire <strong>de</strong> Géomorphologie <strong>et</strong> <strong>de</strong> Télédétection, Université <strong>de</strong> Liège, Allée du 6 août, n° 2 B11, B<br />
4000 Liège, Belgique<br />
téléphone : +32 4.366.54.46, télécopieur : +32 4.366.57.22, courriel : aozer@ulg.ac.be ,<br />
arnaud.<strong>de</strong>groof@swing.be<br />
L’ensablement <strong>de</strong> la Baie <strong>de</strong> Somme est un phénomène naturel <strong>et</strong> ancien (BROQUET <strong>et</strong> BEUN<br />
1980, BEAUCHAMP 1994). Au XVIII e siècle, l’embouchure <strong>de</strong> la Somme était constituée par<br />
l’estuaire <strong>de</strong> la Somme <strong>et</strong> par celui <strong>de</strong> la Maye qui a disparu aujourd’hui. L’ensablement <strong>de</strong> la baie<br />
a débuté avec la transgression flandrienne. <strong>Le</strong>s activités agrico<strong>les</strong> ont également joué un rôle<br />
important dans ce colmatage via <strong>les</strong> poldérisations successives <strong>de</strong>s Bas-Champs dès le Moyen<br />
Age. La canalisation <strong>de</strong> la Somme au XIX e siècle a aussi été déterminante dans l’ensablement <strong>de</strong> la<br />
baie (DESPREZ <strong>et</strong> al 1997, VERGER 1968).<br />
La Baie <strong>de</strong> Somme se situe dans une région soumise à un régime macrotidal très important. <strong>Le</strong><br />
marnage est <strong>de</strong> 9 à 10 mètres. <strong>Le</strong>s entrées d’eau douce sont très faib<strong>les</strong> par rapport à cel<strong>les</strong> d’eau <strong>de</strong><br />
mer. De plus, le courant <strong>de</strong> flot est dominant par rapport au courant <strong>de</strong> jusant.<br />
C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> (DE GROOF 2003) se base sur l’analyse comparative <strong>de</strong> photographies aériennes<br />
qui datent <strong>de</strong> 1947, 1952, 1961, 1971, 1975, 1983, 1991 <strong>et</strong> 1996. <strong>Le</strong>s clichés ont été tout d’abord<br />
numérisés. Ensuite, ils ont été assemblés pour chaque année en une mosaïque à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreux<br />
points <strong>de</strong> contrôle. Pour terminer, ces mosaïques ont été géoréférencées afin <strong>de</strong> pouvoir <strong>les</strong><br />
comparer entre el<strong>les</strong>.<br />
<strong>Le</strong> territoire étudié couvre la mollière située entre le port du Hour<strong>de</strong>l <strong>et</strong> le Cap Hornu d’une part<br />
<strong>et</strong> la zone herbeuse située à l’ouest <strong>de</strong> Saint-Valery, dénommée mollière « orientale », d’autre part.<br />
La mollière située entre la pointe du Hour<strong>de</strong>l <strong>et</strong> le Cap Hornu a connu une rapi<strong>de</strong> évolution<br />
entre 1952 <strong>et</strong> 1996 (figure 2). Deux gran<strong>de</strong>s phases se distinguent (figure 1). Entre 1947 <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />
années 70, sa superficie régresse <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> quarante pour cent <strong>et</strong> entre <strong>les</strong> années 70 <strong>et</strong> <strong>les</strong> années<br />
90, sa surface double pour atteindre plus <strong>de</strong> 400 ha en 1996 (tableau 1).<br />
Tableau 1 : Surface totale du schorre entre la pointe du Hour<strong>de</strong>l <strong>et</strong> le Cap Hornu<br />
Année Surface du schorre (ha) Pourcentage d’augmentation d’année en année<br />
1952 404 -<br />
1961 281 - 30%<br />
1971 244 - 13%<br />
1975 238 - 3%<br />
1983 275 + 13%<br />
1991 445 + 38%<br />
1996 487 + 9%<br />
La mollière orientale a été seulement étudiée sur base <strong>de</strong>s photographies <strong>de</strong> 1952 <strong>et</strong> <strong>de</strong> 1991. La<br />
superposition <strong>de</strong> ces clichés aériens montre une importante colonisation <strong>de</strong> la slikke par la<br />
végétation. La croissance <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te mollière se fait vers l’ouest <strong>et</strong> colmate ainsi toute la partie est <strong>de</strong><br />
la baie.<br />
45
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
<strong>Le</strong> tracé <strong>de</strong>s chenaux <strong>de</strong> la baie est en perpétuelle évolution <strong>de</strong>puis 1952 (figure 3). De plus, il<br />
semble jouer un rôle primordial dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux phases d’évolution <strong>de</strong> la mollière située entre <strong>Le</strong><br />
Hour<strong>de</strong>l <strong>et</strong> le Cap Hornu. En eff<strong>et</strong>, l’analyse <strong>de</strong> leurs cheminements montre que lors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> recul <strong>de</strong> la mollière, un large chenal longeait c<strong>et</strong>te zone <strong>de</strong> végétation herbeuse. Ce chenal<br />
érodait ainsi le schorre. Tandis que lors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> croissance, ce chenal était situé beaucoup<br />
plus au nord suite à la construction d’une nouvelle digue (~1965). C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière, <strong>de</strong>vant perm<strong>et</strong>tre<br />
une meilleure accessibilité au port <strong>de</strong> Saint-Valery, a donc servi <strong>de</strong> piège à sédiments <strong>et</strong> a entraîné<br />
l’extension <strong>de</strong> la mollière.<br />
L’évolution générale <strong>de</strong>s mollières en Baie <strong>de</strong> Somme tend donc à restreindre fortement la<br />
surface <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te baie <strong>et</strong> à diminuer l’accessibilité <strong>de</strong> ses ports.<br />
Références<br />
BEAUCHAMP J. 1994. Rôle <strong>de</strong>s facteurs dynamiques dans le colmatage <strong>de</strong> la Baie <strong>de</strong> Somme.<br />
Anna<strong>les</strong> <strong>de</strong> la Société Géologique du Nord, Tome 3 (2 eme série), p. 65-72<br />
BROQUET P. <strong>et</strong> BEUN N. 1980. La sédimentation holocène dans <strong>les</strong> Bas-Champs <strong>de</strong> Cayeux<br />
(Somme) – Evolution <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> rivage <strong>et</strong> du réseau hydrographique. Anna<strong>les</strong> <strong>de</strong> la<br />
Société Géologique du Nord, Tome C, p. 31-41<br />
DE GROOF A. 2003. Etu<strong>de</strong> diachronique par télédétection <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong><br />
l’ensablement <strong>de</strong> la Baie <strong>de</strong> Somme (Picardie, France). Mémoire présenté en vue <strong>de</strong><br />
l’obtention du Diplôme d’Etu<strong>de</strong>s Approfondies en Océanologie (orientation océanographie).<br />
Université <strong>de</strong> Liège, 96 p.<br />
DESPREZ M., OLIVESI R., DUHAMEL S., LOQUET N. <strong>et</strong> RYBARCZYK 1997. L’ensablement<br />
en baie <strong>de</strong> Somme. Evolution physique, conséquences biologiques <strong>et</strong> perspectives<br />
d’aménagements. In : Ifremer (Eds). <strong>Le</strong>s estuaires français. Evolution naturelle <strong>et</strong> artificielle,<br />
Actes du colloque 22, Paris, p.279-287<br />
VERGER F. 1968. Marais <strong>et</strong> wad<strong>de</strong>n du littoral, Biscaye imp., 544 p<br />
Figure 1. Photographies <strong>de</strong> la mollière proche du Cap Hornu (à gauche en 1947, au centre en 1975 <strong>et</strong><br />
à droite en 1991)<br />
46
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Figure 2. Evolution <strong>de</strong> la mollière située entre la pointe du Hour<strong>de</strong>l <strong>et</strong> le Cap Hornu<br />
(photographie <strong>de</strong> base <strong>de</strong> 1975) (DE GROOF 2003)<br />
Figure 3. Tracé <strong>de</strong>s principaux chenaux <strong>de</strong> la Baie <strong>de</strong> Somme en 1961, 1971 <strong>et</strong> 1991<br />
(photographie <strong>de</strong> base <strong>de</strong> 1952) (DE GROOF 2003)<br />
47
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Contribution <strong>de</strong> l’imagerie satellitale à l’étu<strong>de</strong> morphodynamique du littoral<br />
atlantique <strong>de</strong> Tanger (Maroc)<br />
Jamal Eddine El ABDELLAOUI 1 <strong>et</strong> André OZER 2<br />
1. Faculté <strong>de</strong>s Sciences <strong>et</strong> Techniques. B.P 416 Tanger. Maroc<br />
téléphone : 039 39 39 54, télécopieur : 039 39 39 53, courriel : j<strong>de</strong>laoui@hotmail.com<br />
2. Université <strong>de</strong> Liège. Sart-Tilman, 4000 Liège. Belgique<br />
téléphone : 04 366 54 46, télécopieur : 04 366 57 22, courriel : aozer@ulg.ac.be<br />
La morphologie d’une côte meuble riche en matériaux se caractérise, le plus souvent, par<br />
l’existence <strong>de</strong> barres d’avant plage. La variabilité temporelle d’un système avec barres d’avant<br />
plage est conditionnée par le régime hydrodynamique <strong>et</strong> par <strong>les</strong> conditions météo-marines<br />
(FREDSOE <strong>et</strong> DEIGAARD 1992).<br />
La gestion d’un littoral meuble à régime hydrodynamique énergétique <strong>et</strong> à évolution rapi<strong>de</strong>,<br />
nécessite une mise à jour continue <strong>de</strong>s données morphosédimentaires. Or la prévision <strong>de</strong>s<br />
changements morphologiques à partir <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> morphodynamiques manque <strong>de</strong> fiabilité<br />
(COHEN <strong>et</strong> al. 2002). Tout particulièrement, <strong>les</strong> modifications causées par <strong>de</strong>s événements<br />
exceptionnels tels que <strong>les</strong> tempêtes violentes. Par sa capacité d’exposer une vue synoptique <strong>et</strong><br />
répétitive d’une région, l’imagerie satellitale à haute résolution perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> suivre l’évolution<br />
littorale (GRENIER <strong>et</strong> DUBOIS 1990). Elle perm<strong>et</strong> également l’obtention <strong>de</strong> cartes<br />
topobathymétriques complètes <strong>et</strong> précises <strong>et</strong> la validation <strong>de</strong>s modè<strong>les</strong> morphodynamiques<br />
(LAFOND <strong>et</strong> al. 2000). L’utilité <strong>de</strong> l’imagerie satellitale <strong>de</strong>vient capitale dans le cas <strong>de</strong>s littoraux<br />
où <strong>les</strong> mesures font défaut. Elle perm<strong>et</strong>trait, le cas échéant, l’appréciation <strong>de</strong> l’instabilité d’une côte<br />
sur une échelle <strong>de</strong> temps raisonnable.<br />
Caractéristiques <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong><br />
La côte atlantique meuble <strong>de</strong> la Province <strong>de</strong> Tanger appartient à la classe <strong>de</strong>s côtes basses<br />
bordant <strong>de</strong>s plaines alluvia<strong>les</strong> à caractère estuarien. Elle présente un découpage rectiligne <strong>de</strong> 35<br />
km <strong>de</strong> longueur (fig.1). L’estran a une faible pente.<br />
<strong>Le</strong>s vents dominants proviennent <strong>de</strong>s secteurs ENE à E ou WSW à W. A la station <strong>de</strong> Tangeraérodrome<br />
<strong>les</strong> vents sont forts à violents. Sur la pério<strong>de</strong> 1991-2000, la fréquence <strong>de</strong>s vents <strong>de</strong><br />
vitesses supérieures à 8m/s est <strong>de</strong> 22%.<br />
<strong>Le</strong>s hou<strong>les</strong> proviennent du secteur Ouest à N-W avec <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s variant <strong>de</strong> 7 à 18 s. La houle<br />
décennale a une hauteur significative <strong>de</strong> 7,8 m. La dérive littorale est <strong>de</strong> direction S-SW. La marée<br />
est <strong>de</strong> type mésotidale avec un marnage <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3 m. En général, le flot porte au nord <strong>et</strong> le<br />
jusant au sud. A l’entrée occi<strong>de</strong>ntale du détroit <strong>de</strong> Gibraltar, sur la côte méditerranéenne,<br />
l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la marée est <strong>de</strong> 2 m. <strong>Le</strong> flot porte vers l’est <strong>et</strong> le jusant vers l’ouest.<br />
Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail<br />
Pour étudier la morphologie du littoral atlantique <strong>de</strong> Tanger nous avons sélectionné <strong>de</strong>ux<br />
images SPOT XS. La première scène (S) a été prise le 24/02/1998, le niveau <strong>de</strong> la mer étant <strong>de</strong><br />
1,79m au port <strong>de</strong> Tanger. La <strong>de</strong>uxième scène (S’) a été prise à marée basse, la hauteur <strong>de</strong> l’eau<br />
étant <strong>de</strong> 0,54m au port <strong>de</strong> Tanger. Pour éviter <strong>de</strong>s changements morphologiques notab<strong>les</strong>, nous<br />
avons r<strong>et</strong>enu la scène du 03/03/1998, soit une semaine plus tard.<br />
48
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
D’une manière synthétique, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux images ont subit <strong>les</strong> traitements suivants :<br />
- Correction géométrique <strong>de</strong> l’image S par rapport à l’image S’(c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière étant<br />
géoréférencée) <strong>et</strong> création d’un masque sur le continent <strong>de</strong> la première image (S).<br />
- La frange côtière <strong>de</strong> l’image R1 (Masque/X1) a subi un filtrage directionnel (3x3) sous un<br />
angle ? = 30°.<br />
- Création d’une composition colorée R1, R’1 (Masque/X’1) <strong>et</strong> X’3 (fig.2).<br />
Dans le but d’apprécier la dynamique du système à barres, <strong>de</strong>ux opérations ont été menées par la<br />
suite. La première consiste à faire <strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> terrain à partir <strong>de</strong> l’été 1998. La <strong>de</strong>uxième<br />
opération consiste à la collecte <strong>et</strong> à l’analyse <strong>de</strong>s photographies aériennes (missions <strong>de</strong> 1958, 1963,<br />
1967, 1972, 1981, 1987, 1994 <strong>et</strong> 1997) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s images satellita<strong>les</strong> (Landsat TM <strong>de</strong> 1991, Spot Pan<br />
<strong>de</strong> 1996, ERS-SAR <strong>de</strong> 1994 <strong>et</strong> 1999, <strong>et</strong> Aster 2001) disponib<strong>les</strong>, sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 42 ans.<br />
Résultats <strong>et</strong> discussions<br />
Par l’application d’un filtre directionnel sur la première image, nous avons repéré <strong>de</strong>ux barres<br />
d’avant plage immergées : Br1 <strong>et</strong> Br2. La largeur <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières varie entre 60 m <strong>et</strong> 120 m. El<strong>les</strong><br />
sont séparées par un sillon d’une largeur moyenne <strong>de</strong> 200 m. <strong>Le</strong>s <strong>de</strong>ux barres sont parfaitement<br />
parallè<strong>les</strong> à la côte sur 6 km à partir <strong>de</strong> Cap Achakar (fig.2). Plus au sud, la barre Br1, la plus<br />
externe, change d’obliquité <strong>et</strong> <strong>de</strong>vient fragmentée, marquant ainsi le changement <strong>de</strong>s conditions<br />
hydrosédimentaires.<br />
La <strong>de</strong>uxième image, prise à marée basse, a permis <strong>de</strong> confirmer la nature sableuse <strong>de</strong>s barres <strong>et</strong><br />
<strong>de</strong> cartographier avec précision <strong>les</strong> chenaux <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our. <strong>Le</strong>s observations <strong>de</strong> terrain <strong>de</strong> l’été 1998 ont<br />
montré que la morphologie à barres <strong>et</strong> chenaux <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our a été maintenue. A partir <strong>de</strong> l’année 1999<br />
jusqu’en novembre 2003, aucune morphologie semblable n’a été observée. Sur l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
images consultées, seule la mission <strong>de</strong> 1981, présente un système à barre avec <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
semblab<strong>les</strong> à cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> 1998.<br />
L’irrégularité morphologique, <strong>de</strong> la côte atlantique, entraîne <strong>de</strong>s perturbations <strong>de</strong> l’activité<br />
côtière. La pêche artisanale y est très rarement pratiquée. L’image S’ montre qu’au niveau du port<br />
d’Asilah, <strong>les</strong> barres <strong>de</strong> sable, d’une longueur totale <strong>de</strong> 1,5 km viennent se coller contre la gran<strong>de</strong><br />
j<strong>et</strong>ée barrant ainsi l’entrée du port. Une bonne partie <strong>de</strong> ces sab<strong>les</strong> pénètre ce <strong>de</strong>rnier en y<br />
provoquant son ensablement. La conjugaison <strong>de</strong> caractéristiques hydrodynamiques énergétiques <strong>et</strong><br />
d’une morphologie à barres, donne naissance à <strong>de</strong> violents courants dans <strong>les</strong> chenaux <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our, ce<br />
qui constitue un énorme danger pour <strong>les</strong> baigneurs. Ceci se traduit par une faible fréquentation <strong>de</strong><br />
ce littoral <strong>et</strong> la concentration <strong>de</strong> l’activité touristique sur la côte méditerranéenne avec toutes <strong>les</strong><br />
conséquences environnementa<strong>les</strong> que cela entraîne.<br />
Références<br />
COHEN O., DOLIQUE F., ANTHONY E. J. <strong>et</strong> HEQUETTE A. 2002. L’approche morphodynamique en<br />
géomorphologie littorale. <strong>Le</strong> littoral : regards, pratiques <strong>et</strong> savoirs. Editions Rue d’Ulm /Presses <strong>de</strong><br />
l’Ecole normale supérieure. 230 p.<br />
FREDSOE J. and DEIGAARD R. 1992. Mechanics of coastal sediment transport. Advanced Series on<br />
Ocean Engineering, Vol. 3, Word Scientific, 356 p.<br />
49
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
GRENIER A. <strong>et</strong> DUBOIS J.-M.1990. Evolution littorale récente par télédétection : synthèse<br />
méthodologique. Photo-interprétation, n° 6, 3-16<br />
LAFOND V., FROIDEFOND J. M. <strong>et</strong> CASTAING P. 2000. Métho<strong>de</strong> d’analyse <strong>de</strong> l’évolution<br />
morphodynamique d’une embouchure tidale par imagerie satellite. Exemple du bassin d’Arcachon<br />
(France), C. R. Acad. Sci. Paris, Sciences <strong>de</strong> la Terre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s planètes 331, 373-378<br />
Remerciement : <strong>Le</strong>s images SPOT XS du 03/03/1998 <strong>et</strong> SPOT Pan du 21/07/1996 ont été obtenue à tarif réduit dans le<br />
cadre <strong>de</strong> « Données SPOT/Programme ISIS, © CNES (2001), distribution Spot Image S.A. ».<br />
50
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Fig1. Côte <strong>de</strong> Tanger. Maroc septentrional<br />
Fig2. Composition colorée (RGB) (R1 R’1 X3). Br1 : barre externe qui émerge à marée basse ;<br />
Br2 : barre interne immergée ; ch : chenal <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our<br />
51
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Apport <strong>de</strong> la télédétection à la recherche archéologique : Anciens canaux <strong>et</strong> structures<br />
anciennes du <strong>de</strong>lta du Mékong<br />
Catherine STEVENS 1 , Pierre-Yves MANGUIN 2 , Eric BOURDONNEAU 2 , Thuyen LE XUAN 3 <strong>et</strong><br />
André OZER 1<br />
1. Laboratoire <strong>de</strong> géomorphologie <strong>et</strong> télédétection, Université <strong>de</strong> Liège, Allée du 6 Août, 2 (BAT B11),<br />
4000 Liège, Belgique<br />
téléphone : + 3243665446, télécopieur : + 3243665722<br />
2. Ecole Française d’Extrême-Orient, avenue du Prési<strong>de</strong>nt Wilson, 75116 Paris, France<br />
téléphone : + 33153701860, télécopieur : + 3345230415<br />
3. Vi<strong>et</strong>nam National Center for Natural Science and Technology<br />
Sub-Institute of Geography, 01 Mac Dinh Chift, Dist1, Ho Chi Minh City, Vi<strong>et</strong>nam<br />
C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> porte sur le repérage d’anciens canaux d’irrigation construits, il y a 2000 ans, par<br />
une civilisation dite « pré-angkorienne » dans le <strong>de</strong>lta du Mékong (figure 1 <strong>et</strong> 2). L’archéologue<br />
français, Louis Maller<strong>et</strong>, étudia, dans <strong>les</strong> années 50, ces canaux (figure 3). Actuellement, l’Ecole<br />
Française d’Extrême-Orient à Paris tente <strong>de</strong> compléter <strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier ces différents travaux.<br />
Pour réaliser ces repérages, nous disposions <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux images satellita<strong>les</strong>, une image SPOT<br />
panchromatique datant du 22 décembre 1995 <strong>et</strong> une image SPOT multispectrale datant du 3 juin<br />
1998, ainsi que <strong>de</strong> photographies aériennes <strong>de</strong> 1928 <strong>et</strong> 1953.<br />
Ces images satellita<strong>les</strong> <strong>et</strong> ces photographies aériennes ont tout d’abord été corrigées<br />
géométriquement à l’ai<strong>de</strong> d’une couverture <strong>de</strong> cartes au 1/50000<br />
(1966-1978) (UTM, Everest, datum India 1960).<br />
Ensuite, différents traitements ont été réalisés sur <strong>les</strong> images SPOT :<br />
- une analyse en composantes principa<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’image SPOT multispectrale <strong>et</strong> une classification<br />
supervisée par distance minimum <strong>de</strong> l’image résultante,<br />
- une analyse en composantes principa<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’image appelée P-XS rassemblant <strong>les</strong> canaux P,<br />
XS1, XS2, XS3 <strong>et</strong> une classification supervisée par distance minimum <strong>de</strong> l’image résultante,<br />
- une fusion <strong>de</strong> l’image SPOT panchromatique <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’image SPOT multispectrale par le principe<br />
d’égalisation <strong>de</strong>s statistiques loca<strong>les</strong> <strong>et</strong> une classification supervisée <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te image par<br />
maximum <strong>de</strong> vraisemblance <strong>de</strong> l’image résultante,<br />
- l’utilisation <strong>de</strong> filtres directionnels sur l’image fusionnée.<br />
<strong>Le</strong>s traces visib<strong>les</strong> tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong> anciens canaux, <strong>les</strong> zones humi<strong>de</strong>s, <strong>les</strong> anciens cours d’eau, <strong>les</strong><br />
canaux actuels, la côte… ont été digitalisées sur <strong>les</strong> différentes images résultantes <strong>et</strong> <strong>les</strong> photographies<br />
aériennes (Figure 4 <strong>et</strong> 5). L’ensemble <strong>de</strong> ces données ont été rassemblées en une carte <strong>de</strong> synthèse qui<br />
<strong>de</strong>vrait perm<strong>et</strong>tre aux archéologues <strong>de</strong> confronter ces hypothèses avec <strong>les</strong> analyses réalisées<br />
(carottages) sur le terrain lors <strong>de</strong>s différentes campagnes <strong>de</strong> fouil<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> repérer ces anciens canaux,<br />
aujourd’hui difficilement visib<strong>les</strong> suite au développement récent <strong>de</strong> la riziculture (Figure 6).<br />
52
Références<br />
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
LE XUAN T. 1996. Géologie marine : Zone sud du <strong>de</strong>lta du Mékong, sédimentation actuelle <strong>et</strong><br />
évolution récente, Thèse, Université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux I, 224 p.<br />
MALLERET L. 1959-63. L’archéologie du <strong>de</strong>lta du Mékong, Paris, EFEO, 4 tomes en 7 vol.<br />
STEVENS C. 2002. Apport <strong>de</strong> la télédétection à la recherche archéologique : Anciens canaux <strong>et</strong><br />
structures anciennes du <strong>de</strong>lta du Mékong, Mémoire, Université <strong>de</strong> Liège, 143 p.<br />
Figure 1 : Delta du Mékong d’après H. David (carte fournie par Eric Bourdonneau)<br />
Figure 2 : Zone d’étu<strong>de</strong> (extrait <strong>de</strong> la carte <strong>de</strong> H. David)<br />
53
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Figure 3 : Anciens canaux d’irrigation (Louis Maller<strong>et</strong>, 1959-1963)<br />
54
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
55
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
Etu<strong>de</strong> diachronique, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télédétection, <strong>de</strong> l’évolution du littoral du sud du<br />
<strong>de</strong>lta du Fleuve Rouge (Vi<strong>et</strong> Nam)<br />
Geneviève <strong>de</strong> MARNEFFE 1 , Phan Trong Trinh 2 , Mai Thanh Tan 2 , Dinh Van Thuan 2 , Marc<br />
SALMON 1 <strong>et</strong> André OZER 1<br />
1. Laboratoire <strong>de</strong> Géomorphologie <strong>et</strong> Télédétection, Université <strong>de</strong> Liège<br />
Allée du 6 Août, n° 2 (B11), B-4000 Liège<br />
téléphone : +32.4.366.54.46, télécopieur : +32.4.366.57.22, courriel : aozer@ulg.ac.be<br />
2. Institut <strong>de</strong>s sciences géologiques, Centre National <strong>de</strong>s Sciences Naturel<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Technologies<br />
Nghia Do – Cav Giay, Hanoï,Vi<strong>et</strong>nam<br />
téléphone : +84.4.756.41.60, télécopieur : +84.4.836.28.81, courriel : pttrinh@ncst.ac.vn<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> la recherche partagée du réseau <strong>de</strong> télédétection qui réunit <strong>les</strong> laboratoires <strong>de</strong><br />
télédétection <strong>de</strong> Liège <strong>et</strong> <strong>de</strong> Hanoï <strong>et</strong> dans le cadre <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> coopération entre le Vi<strong>et</strong>nam <strong>et</strong><br />
la Région Wallonne (Belgique), l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'évolution du littoral du sud du <strong>de</strong>lta du Fleuve Rouge a<br />
été réalisée.<br />
C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> comprend <strong>de</strong>ux parties:<br />
la première consiste en une présentation générale du <strong>de</strong>lta du Fleuve Rouge. Elle analyse surtout<br />
<strong>les</strong> différents facteurs qui influencent fortement la dynamique littorale (vents, houle, marées…).<br />
la <strong>de</strong>uxième partie est l'étu<strong>de</strong> diachronique du littoral du sud du <strong>de</strong>lta du Fleuve Rouge. Elle<br />
s'est effectuée en <strong>de</strong>ux phases : d’abord le traitement <strong>et</strong> l'analyse <strong>de</strong> photos aériennes <strong>et</strong> d'images<br />
satellita<strong>les</strong>, ensuite un travail <strong>de</strong> vérité-terrain.<br />
Pour la première phase, nous avons à notre disposition <strong>de</strong>s photos aériennes du <strong>de</strong>lta datant <strong>de</strong><br />
1952 (I.G.N. France), <strong>de</strong>s photos satellita<strong>les</strong> espionnes déclassifiées, 1964 (USA, Corona) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
photos aériennes <strong>de</strong> 1997-98 (Institut <strong>de</strong> géologie <strong>de</strong> Hanoi), ainsi qu’une image prise, en 2001,<br />
par le capteur ETM+ du satellite américain Landsat 7. <strong>Le</strong>s photos aériennes ont été assemblées,<br />
par année <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> vue, en une mosaïque <strong>de</strong> toute la zone étudiée. On a ensuite donné aux 4<br />
images un système <strong>de</strong> référence géographique perm<strong>et</strong>tant ainsi <strong>de</strong> <strong>les</strong> superposer exactement. Sur<br />
chacune, le trait <strong>de</strong> côte est ensuite tracé. Cela perm<strong>et</strong> d’appréhen<strong>de</strong>r l’évolution du littoral sur une<br />
longue pério<strong>de</strong>, <strong>de</strong> repérer <strong>les</strong> zones en érosion ou en accumulation.<br />
La <strong>de</strong>uxième phase consiste en un travail <strong>de</strong> vérité-terrain. Celui-ci est important. En eff<strong>et</strong>,<br />
certains éléments ne sont pas visib<strong>les</strong> sur photos, notamment <strong>les</strong> activités économiques <strong>et</strong><br />
humaines. Or, cel<strong>les</strong>-ci influencent fortement l’évolution d’un littoral (ex : exploitation du sable,<br />
pisciculture, salines, …). <strong>Le</strong>s missions sur le terrain (décembre 2002 <strong>et</strong> février 2003) perm<strong>et</strong>tent<br />
aussi l’élaboration d’une base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> terrain, indispensable pour une bonne analyse <strong>de</strong>s<br />
photos aériennes <strong>et</strong> satellites (ex : mesures GPS, hauteur <strong>de</strong>s marées, …).<br />
Sur <strong>les</strong> photos, nous pouvons observer <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s tendances :<br />
la partie nord <strong>de</strong> la zone, à proximité <strong>de</strong> l’embouchure du fleuve Rouge, est en très n<strong>et</strong>te<br />
accumulation. En eff<strong>et</strong>, <strong>les</strong> sédiments apportés par le fleuve forment une île au large <strong>de</strong><br />
56
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
l’embouchure. C<strong>et</strong>te île, ou cordon littoral, végétalisée, dissipe l’énergie <strong>de</strong>s vagues <strong>et</strong> protège la<br />
côte située <strong>de</strong>rrière elle. La portion du territoire située entre la côte <strong>et</strong> l’île est fortement exploitée<br />
par la population qui y a construit <strong>de</strong>s bassins pour la pisciculture. La flèche littorale, à l’extrémité<br />
sud du secteur d’étu<strong>de</strong>, est également en accumulation. On y distingue très bien <strong>les</strong> différents<br />
cordons successifs.<br />
<strong>Le</strong> reste du secteur, par contre, est en très forte érosion. <strong>Le</strong>s digues <strong>de</strong> ce secteur sont en terre <strong>et</strong><br />
sont détruites sous l’action <strong>de</strong>s vagues. Des villages entiers ont été envahis par la mer <strong>et</strong> ont dû être<br />
transférés vers l’intérieur <strong>de</strong>s terres. A certains endroits, nous avons pu mesurer, sur <strong>les</strong> 50<br />
<strong>de</strong>rnières années, un recul du littoral pouvant atteindre 10 m/an.<br />
Plusieurs facteurs peuvent expliquer c<strong>et</strong>te érosion : <strong>les</strong> sédiments du Fleuve Rouge n’arrivent<br />
plus jusque là, piégés par la mangrove replantée à l’embouchure principale du fleuve; <strong>les</strong> vagues <strong>et</strong><br />
<strong>les</strong> vents arrivent obliquement à la côte, leurs capacités d’érosion étant maximale dans ce cas;<br />
l’homme exploite le sable du littoral. Il a aussi construit <strong>de</strong>s barrages sur <strong>les</strong> cours d’eau, diminuant<br />
l’apport soli<strong>de</strong>.<br />
L’élévation du niveau marin provoque également l’érosion <strong>de</strong>s terres. C<strong>et</strong>te augmentation a<br />
plusieurs origines :<br />
- toute la côte (ou presque) est protégée par <strong>de</strong>s digues. A marée haute, la mer ne peut donc plus<br />
s’étaler en longueur. Elle va compenser c<strong>et</strong>te perte <strong>de</strong> place en élevant son niveau en hauteur.<br />
- dans l’espoir <strong>de</strong> gagner <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> culture ou d’aquaculture, face à l’augmentation <strong>de</strong> la<br />
population, <strong>les</strong> Vi<strong>et</strong>namiens ont construit <strong>de</strong> nombreuses digues, perm<strong>et</strong>tant ainsi l'occupation<br />
<strong>de</strong> territoires auparavant inondés ou fréquemment inondab<strong>les</strong>. C’est notamment le cas à<br />
l’embouchure du fleuve <strong>et</strong> dans l’ancienne baie <strong>de</strong> Bach Long. Ces endiguements réduisent<br />
encore l’étalement <strong>de</strong> la mer.<br />
- <strong>de</strong>s nivellements répétés montrent que le <strong>de</strong>lta subit une subsi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> 1 – 2 mm/an. Sur une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 50 ans, cela correspond à une hausse du niveau marin <strong>de</strong> 5 à 10 cm !<br />
- l’élévation du niveau <strong>de</strong> la mer, enregistrée au niveau mondial est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1,3 mm/an ou<br />
6,5 cm en 50 ans.<br />
Si l’on additionne <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers résultats, cela donne une augmentation du niveau <strong>de</strong> la mer<br />
<strong>de</strong> 11,5 à 16,5 cm sur la pério<strong>de</strong> étudiée (<strong>de</strong> 1952 à 2001).<br />
Sur un siècle, c<strong>et</strong>te élévation <strong>de</strong> 23 à 33 cm est énorme. Elle est comparable, voire supérieure à<br />
celle observée à Venise (27 cm/siècle) ou à Rotterdam (22 cm/siècle) (OZER 1994) !<br />
La conséquence principale <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te hausse est l’érosion <strong>de</strong>s plages. En été, <strong>les</strong> typhons aggravent<br />
encore la situation.<br />
C<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> télédétection fournit donc un outil d’ai<strong>de</strong> à une bonne gestion <strong>de</strong>s littoraux,<br />
notamment pour connaître <strong>les</strong> zones à protéger afin d'éviter la perte <strong>de</strong> très bonnes terres. Elle<br />
perm<strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> calculer la vitesse <strong>de</strong> modification du trait <strong>de</strong> côte <strong>et</strong>, ainsi, <strong>de</strong> prévoir sa future<br />
localisation.<br />
57
Références<br />
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
<strong>de</strong> MARNEFFE G. 2003. Etu<strong>de</strong> diachronique, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> la télédétection, <strong>de</strong> l’évolution du littoral<br />
d’une partie du <strong>de</strong>lta du Fleuve Rouge (Viêt-Nam). Mémoire <strong>de</strong> licence en sciences<br />
géographiques, Faculté <strong>de</strong>s sciences U.Lg., 110p.<br />
ROBIN M. 2002. Télédétection <strong>et</strong> modélisation du trait <strong>de</strong> côte <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa cinématique. <strong>Le</strong> littoral :<br />
regards, pratiques <strong>et</strong> savoirs. Editions Rue d’Ulm, p. 95-115.<br />
TRÉPANIER I. <strong>et</strong> DUBOIS J-M. 2001. Evolution côtière <strong>de</strong> la région <strong>de</strong> Tiên Hài, Viêt-Nam :<br />
exemple <strong>de</strong> problèmes liés à la photo-interprétation multidate dans un pays en<br />
développement. Télédétection, 2 (3), 25 p.<br />
Digue détruite par la mer qui utilise <strong>les</strong> cailloux comme « outil » d’érosion<br />
58
X èmes Journées Scientifiques du Réseau Télédétection <strong>de</strong> l'AUF<br />
Digue du défluent Song Sô en décembre 2002, en février 2003 <strong>et</strong> en décembre 2003.<br />
59
<strong>Le</strong> <strong>milieu</strong> côtier <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>ressources</strong> <strong>halieutiques</strong><br />
60