Parce que je suis une fille - Droits des filles

de normes minimum universelles
en matière d’assistance humanitaire
élaborées à la fin des années 90-, afin
que soit reconnu le besoin d’un soutien
psychosocial des filles et des jeunes
femmes affectées par la guerre et le
conflit, en particulier celles qui sont
devenues mères à la suite d’un viol, ainsi
qu’un soutien nutritionnel spécifique pour
les filles.
• Veiller à ce que les principes définis dans la
Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide
soient utilisés pour assurer les droits des
filles et des jeunes femmes, en particulier
les Principes de Paris de participation
démocratique des citoyens dans les pays
en développement ainsi que l’inclusion des
indicateurs d’égalité de genre dans toutes
les évaluations d’efficacité de l’aide.
Les gouvernements du sud et donateurs
devraient:
• Le cas échéant, permettre – et promouvoir
– la participation des filles dans les
processus formels de paix et dans les
mesures de réconciliation y compris les
commissions Vérité et Réconciliation,
ainsi que la poursuite en justice de ceux
qui violent leurs droits dans le cadre
de la consolidation de la paix et de la
reconstruction post-conflit.
• Impulser et appuyer des programmes
qui créent des compétences et une
capacité chez les filles à participer à la
prise de décision. Créer des espaces de
représentation accrue des filles et des
jeunes femmes au niveau de la prise de
décisions en particulier au moment où des
opportunités se présentent au cours de la
reconstruction post-conflit.
• Placer en tête des priorités le
rétablissement de la règle de droit,
l’application des engagements pris au
niveau international en faveur de la
protection des filles, la formation des
forces de police et l’investissement dans un
système juridique fonctionnel et pertinent.
S’attaquer aux problèmes de stigmatisation
auxquels les filles sont confrontées en
particulier après la fin d’un conflit violent
et mettre fin à l’impunité qui entoure la
violence sexiste.
• Saisir l’opportunité de renouvellement
post-conflit pour revoir les structures
juridiques et introduire une législation
promouvant les droits des filles et des
jeunes femmes. Les systèmes juridiques
renforcent l’inégalité et la discrimination
Une jeune fille
s’adresse à une
manifestation
au Cambodge.
Alf Berg
envers les femmes. Les lois existantes qui
protègent les filles et les jeunes femmes
et assurent la promotion de leurs droits
doivent être renforcés. Les gouvernements
donateurs devraient appuyer les efforts
destinés à changer les structures juridiques
en particulier dans le cadre des efforts de
reconstruction post-conflit.
• Intégrer l’égalité hommes-femmes en
tant que dimension significative dans
l’analyse de la fragilité d’un état et assurer
la banalisation de cette égalité dans les
programmes de bonne gouvernance
et de réduction de la pauvreté des
gouvernements donateurs.
• Envisager des mécanismes de financement
innovants à l’appui de l’éducation dans
les états en conflit, après le conflit et dans
les états fragiles. Un effort renouvelé au
plan mondial est nécessaire pour améliorer
l’accès des filles à une éducation de qualité
et à des environnements scolaires sûrs dans
les périodes d’insécurité et de conflit.
• Être attentifs aux besoins de santé
particuliers des adolescentes et des jeunes
femmes. Les systèmes de santé nationaux
doivent assurer que les instances de soins
dans les zones affectées par le conflit aient
une stratégie de réponse à la violence
sexiste et à ses impacts sur la santé.
• S’assurer que les programmes d’emploi
des jeunes, élaborés dans la période postconflit
et pour une bonne part considérés
comme un moyen d’assurer la paix, se
concentrent sur les filles et les jeunes
femmes en particulier les jeunes mères et
également les jeunes gens.
• Veiller à l’accès des filles à l’éducation, à
une formation professionnelle et à des
moyens de gagner leur vie grâce, par
exemple, à des programmes de micro
financement lors de la transition des
réponses humanitaires au développement
à long terme.
Le secteur privé devrait:
• Élaborer et mettre en œuvre des
programmes pour l’emploi des jeunes,
centré sur les jeunes femmes, en
particulier les jeunes mères et les filles plus
spécialement vulnérables et également
les jeunes gens en tant que stratégie pour
assurer la paix.
Les organisations non gouvernementales
(ONG) devraient:
• Travailler aux côtés des organisations
de jeunes femmes et de jeunesse pour
augmenter leur capacité de plaidoyer, de
participation à la vie publique y compris
dans les initiatives de consolidation de
la paix et d’influence sur les politiques
locales, nationales et internationales.
Conclusion
Nous avons, dans le présent rapport, fait le
tour des principales institutions – des familles
aux agences internationales – censées
protéger les filles et les jeunes femmes.
Nous avons montré comment il arrive
que ces institutions soient compromises
et, par voie de conséquence, échouent à
protéger les filles, à la fois dans un contexte
de fragilité étatique ou de conflit. Nous
avons également souligné que bien que les
donateurs et les agences internationales
concentrent beaucoup de leurs efforts sur
les états fragiles, ils ne prennent pas en
compte les perspectives de genre et tout
particulièrement celles des filles en dépit
du lien avéré qui existe entre la fragilité et
l’inégalité de genre.
Ces recommandations sont faites dans
l’espoir que les organisations et les institutions
à tous les niveaux n’ignoreront plus les
filles dans leur planification. Nous avons la
conviction que ces suggestions peuvent faire
une différence significative pour les filles
et les jeunes femmes dont les vies ont été
happées ou affectées par un conflit.
Il convient d’écouter les jeunes gens et les
filles quand ils nous disent que:
“Nous voulons davantage d’opportunités
dans la prise des décisions qui nous
concernent. Nous demandons que
vous nous autonomisiez ainsi que nos
organisations afin d’être en mesure de
peser dans toutes les décisions qui nous
affectent. Nous ne voulons pas être appelés
quand vous aurez déjà pris les décisions.
Nous voulons travailler la main dans la main
avec vous”. 229
Il est de notre devoir et de notre
responsabilité en tant qu’organisations
travaillant dans des zones en conflit ou en
après-conflit, et simplement en tant qu’êtres
132 L a Situation des filles dans le monde 133