Parce que je suis une fille - Droits des filles
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4. Sécurité et protection<br />
Les <strong>fille</strong>s et leurs familles adoptent <strong>des</strong><br />
stratégies différentes de protection au fur<br />
et à mesure <strong>que</strong> la violence augmente.<br />
Certaines <strong>fille</strong>s ne peuvent plus sortir de<br />
chez elles et d’autres rejoignent les forces<br />
armées. Elles recherchent l’égalité avec les<br />
garçons en qualité d’enfants soldats mais<br />
elles rencontrent fré<strong>que</strong>mment <strong>des</strong> abus et<br />
la stigmatisation dans les pério<strong>des</strong> d’aprèsguerre.<br />
La violence contre les <strong>fille</strong>s et les<br />
<strong>je</strong><strong>une</strong>s femmes ne s’arrête pas quand la<br />
guerre elle-même a cessé. De plus <strong>des</strong> abus<br />
commis par les forces internationales de<br />
maintien de la paix s’y ajoutent.<br />
Renforcer la promotion et la protection<br />
<strong>des</strong> droits humains <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s et <strong>des</strong> <strong>je</strong><strong>une</strong>s<br />
femmes dans les lois et dans les politi<strong>que</strong>s<br />
et également accorder <strong>une</strong> attention accrue<br />
aux actions du système judiciaire et <strong>des</strong><br />
services sociaux dans l’application <strong>des</strong> lois.<br />
Toutes les politi<strong>que</strong>s nationales doivent<br />
intégrer <strong>des</strong> normes juridi<strong>que</strong>s internationales<br />
qui respectent, protègent et réalisent le droit<br />
<strong>des</strong> <strong>fille</strong>s à la protection et à la sécurité. En<br />
particulier, aucun enfant de moins de 18 ans,<br />
<strong>fille</strong> ou garçon, ne doit faire partie de forces<br />
combattantes.<br />
Les gouvernements nationaux doivent<br />
ériger en priorité la mise en œuvre <strong>des</strong><br />
normes internationales de même <strong>que</strong> <strong>des</strong><br />
lois et <strong>des</strong> politi<strong>que</strong>s nationales pour assurer<br />
leur conformité aux normes internationales<br />
interdisant de tuer, de mutiler ou de<br />
commettre <strong>des</strong> violences sexuelles contre<br />
les <strong>fille</strong>s. L’enlèvement de <strong>fille</strong>s, les mariages<br />
forcés et les agressions contre les écoles et<br />
les hôpitaux sont également interdits.<br />
Il convient de renforcer la capacité <strong>des</strong><br />
institutions de l’Etat à faire répondre de leurs<br />
actes ceux qui violent les droits <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s.<br />
Ces efforts doivent être soutenus par les<br />
gouvernements donateurs. Les dispositifs<br />
de suivi et de responsabilité doivent être<br />
établis de manière <strong>que</strong> la police, les juges,<br />
les procureurs et les services sociaux soient<br />
Des<br />
adolescentes<br />
en classe<br />
dans <strong>une</strong><br />
école<br />
soutenue<br />
par Plan au<br />
Soudan.<br />
sensibilisés aux violations <strong>des</strong> droits <strong>des</strong><br />
<strong>fille</strong>s. La justice et le soutien aux victimes<br />
de la violence et <strong>des</strong> abus fondés sur le<br />
genre doivent constituer <strong>une</strong> priorité. Le<br />
système judiciaire doit être accessible aux<br />
<strong>fille</strong>s qui choisissent d’y chercher réparation<br />
en matière de violation de leurs droits ou<br />
d’autres abus.<br />
Une formation sur les droits humains<br />
<strong>des</strong> <strong>fille</strong>s et sur l’égalité <strong>des</strong> sexes doit<br />
être dispensée à tous les personnels <strong>des</strong><br />
services de sécurité et également à ceux qui<br />
travaillent dans <strong>des</strong> services compétents tels<br />
<strong>que</strong> la police et le système judiciaire.<br />
5. Sécurité économi<strong>que</strong><br />
L’indépendance économi<strong>que</strong> <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s et<br />
<strong>des</strong> <strong>je</strong><strong>une</strong>s femmes est essentielle pour elles<br />
et les sociétés qu’elles peuvent contribuer<br />
à construire. C’est <strong>une</strong> lutte déjà difficile à<br />
mener dans <strong>des</strong> temps stables. Mais dans<br />
les communautés qui vivent dans l’ombre de<br />
la guerre, les <strong>fille</strong>s sont obligées d’accomplir<br />
<strong>des</strong> travaux mal payés, subalternes et<br />
souvent dangereux, comme un emploi<br />
domesti<strong>que</strong> ou sexuel, pour se nourrir et<br />
nourrir leurs familles.<br />
femmes puissent prendre <strong>une</strong> part effective<br />
dans les processus de consolidation de la paix.<br />
Nos recommandations<br />
La communauté internationale devrait:<br />
• Mettre en œuvre le code de conduite<br />
<strong>des</strong>tiné au personnel <strong>des</strong> Nations Unies en<br />
Un plus grand nombre de programmes<br />
traitant <strong>des</strong> besoins <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s<br />
particulièrement vulnérables est<br />
nécessaire. Pour les <strong>fille</strong>s qui ris<strong>que</strong>nt<br />
ou sont engagées dans l’exploitation<br />
sexuelle commerciale, un soutien doit<br />
être fourni y compris <strong>des</strong> activités<br />
alternatives génératrices de revenus.<br />
Par exemple, au Kampala, en Ouganda,<br />
l’AMREF (Fondation Médicale et de<br />
Recherche Africaine) a créé un pro<strong>je</strong>t<br />
pour les femmes livrées à la prostitution<br />
dans le cadre du<strong>que</strong>l on encourage et on<br />
soutient les <strong>je</strong><strong>une</strong>s femmes à abandonner<br />
la prostitution en faveur de moyens moins<br />
dangereux de gagner leur vie.<br />
Adam Hinton<br />
Assurer aux <strong>fille</strong>s un accès à l’éducation et à<br />
l’acquisition de compétences ainsi qu’à <strong>des</strong><br />
moyens de gagner leur vie avant, pendant et<br />
après un conflit.<br />
Toutes les <strong>fille</strong>s ont le droit d’accéder à<br />
l’éducation, à l’acquisition de compétences<br />
utiles sur le marché et à <strong>des</strong> moyens de<br />
gagner leur vie ainsi qu’à <strong>une</strong> protection<br />
adéquate sans être exposées à <strong>des</strong> ris<strong>que</strong>s<br />
indus ou à la violence. Les programmes<br />
concernant les moyens d’existence<br />
devraient donner aux <strong>fille</strong>s <strong>une</strong> autonomie<br />
économi<strong>que</strong>. De tels programmes doivent<br />
être élaborés sur la base <strong>des</strong> capacités <strong>des</strong><br />
<strong>fille</strong>s (ce qu’elles peuvent faire ou être), leurs<br />
activités (production, consommation et<br />
investissements) et leurs atouts (physi<strong>que</strong>s,<br />
financiers, humains et sociaux) dans le<br />
contexte de la communauté dans la<strong>que</strong>lle<br />
elles vivent. 228 Les programmes d’acquisition<br />
de compétences doivent être fondés sur<br />
l’organisation, la résilience et les capacités<br />
<strong>des</strong> <strong>fille</strong>s. Les parties prenantes doivent<br />
toutes reconnaître <strong>que</strong> l’accès à <strong>des</strong> moyens<br />
d’existence est essentiel pour <strong>que</strong> les <strong>je</strong><strong>une</strong>s<br />
service dans les zones de conflit et d’après<br />
conflit. En particulier, les personnels <strong>des</strong><br />
Nations Unies qui commettent <strong>des</strong> abus à<br />
l’encontre <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s doivent être poursuivis<br />
au titre du droit international et les<br />
victimes doivent être informées du résultat.<br />
Les états membres <strong>des</strong> Nations Unies<br />
devraient mettre en œuvre les dispositifs<br />
de suivi d’<strong>une</strong> manière stricte.<br />
• Mettre en place un dispositif de plainte<br />
dans la Convention <strong>des</strong> Nations Unies sur<br />
les <strong>Droits</strong> de l’Enfants et ratifier aux fins de<br />
son application tout Protocole Optionnel<br />
à la Convention à venir. La Convention<br />
est le seul traité international sur les<br />
droits humains dépourvu d’un dispositif<br />
de plainte. Les <strong>fille</strong>s dont les droits ont<br />
été violés dans un conflit pourraient se<br />
prévaloir d’un tel dispositif lors<strong>que</strong> <strong>des</strong><br />
remè<strong>des</strong> nationaux ou régionaux sont<br />
indisponibles ou irréalisables. Il faut<br />
sensibiliser les <strong>fille</strong>s à leur droit de réclamer<br />
justice et <strong>des</strong> réparations appropriées<br />
doivent être mises à la disposition de<br />
toutes les <strong>fille</strong>s.<br />
• Amender les Directives Sphère - ensemble<br />
130 L a Situation <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s dans le monde 131