Parce que je suis une fille - Droits des filles

Plusieurs personnes interrogées ont
déclaré qu’elles avaient été encouragées
à mettre en question la domination
masculine par l’exemple de la Présidente
Ellen Johnson Sirieaf et ses collègues
féminines du gouvernement.
“Regardez ce que Ma Ellen est en train
de faire dans ce pays”, dit l’une d’elle. “Elle
a battu tous les hommes aux élections et
elle réussit là où [les anciens présidents]
Tubman, Doe et Taylor ont échoué.”
Elles étaient d’accord pour dire que l’accès
actuellement inéquitable aux opportunités
était progressivement en recul en même
temps que les filles prouvent que, quand on
leur offre les mêmes chances éducatives,
elles sont au moins aussi talentueuses que
les garçons:
“Avec une bonne éducation, n’importe
quelles filles peut suivre l’exemple de
Frances Johnson Morris, [l’ancienne
ministre de la Justice et Chef de la Police
Nationale] ou de Munah Sieh, [la Ministre
des Finances].”
Les jeunes femmes ont décrit une tendance
de plus en plus marquée d’autonomie
économique chez les femmes. Elles ont
souligné le fait que quelques femmes ont
été obligées de subvenir aux besoins de leurs
familles pendant la guerre civile, lorsque,
selon les paroles d’une personne du groupe,
“la plupart des hommes non combattants
se cachait sous leur lit.” Ces femmes ne sont
plus disposées à dépendre économiquement
des hommes.
“Mon sens des affaires est le seul mari dont
j’ai besoin,” dit l’une des femmes du groupe.
“Cela me donne tout ce dont mes enfants et
moi avons besoin. Avec ou sans homme, je
peux faire plus que simplement survivre.”
En général les personnes interrogées
étaient d’accord pour dire que la
prépondérance masculine était
progressivement mise en question et que le
statut des femmes libériennes s’était amélioré
grâce à l’éducation, le développement
économique et les plaidoyers.
Agir
Au sortir de la guerre, l’élection d’une femme
président et l’influence du plaidoyer sur la
société civile ont agi comme des catalyseurs
pour mettre en question les rôles et les
attentes des femmes. Pourtant les filles
du Liberia continuent à être confrontées à
de graves défis. Celles qui ont répondu à
l’enquête ont identifié les domaines suivants
dans lesquelles elles estiment qu’il est
nécessaire d’agir:
• Pauvreté accablante qui oblige les filles à
entreprendre des activités humiliantes, y
compris la prostitution afin de parvenir à
une sécurité économique.
• Accès limité aux services de base, tels
que les soins de santé et d’éducation.
• Grossesse et maternité d’adolescentes.
• Violence sexiste, essentiellement
perpétrée par des parents ou des
amis masculins.
• Exclusion de la prise de décisions
au sujet de questions qui ont une
incidence directe sur les vies des filles
et des femmes.
• Menace du VIH et du sida et
d’autres MST.
• Carence de soins et de conseils en
matière de santé reproductive.
Constats récents
Les données récentes émanant de l’unité
spéciale pour les femmes et les enfants
de la Police Nationale libérienne illustrent
que la violence sexiste demeure un
problème majeur au Liberia. Entre janvier
et septembre 2007, l’unité a été informée
de 544 cas de viols et d’autres formes
de violences sexuelles commises contre
des enfants et des femmes. Le viol et le
détournement de mineur sont les formes
les plus répandues de violence sexiste.
Plus d’un quart des viols déclarés (142)
étaient des viols d’enfants.
L’incidence des viols d’enfants au
Liberia est également illustrée dans les
données récentes fournies par THINK,
une ONG libérienne qui soutient les filles
et les femmes qui ont été forcées de lutter
comme combattantes pendant la guerre
civile (voir des exemples des initiatives
locales définies dans cette section).
De janvier à septembre 2007, THINK a
soutenu 91 femmes victimes de viol dans
ses deux centres d’accueil. 52 d’entre
elles (presque 65 pour cent) étaient des
jeunes filles de douze ans et moins.
THINK (Touching Humanity in
Need of Kindness – Toucher
l’humanité en quête de
gentillesse)
Cette ONG libérienne a été fondée
en 2003 pour soutenir les filles et les
femmes forcées de devenir combattantes
pendant la guerre civile. THINK a deux
centres d’accueil où les anciennes
combattantes sont progressivement
réinsérées dans la société libérienne.
Chaque centre accueille 25 filles et
femmes et leurs jeunes enfants en
leur offrant de la nourriture, une aide
juridique, des services sociaux, un conseil
psychosocial et des soins médicaux.
THINK fournit également des services
de plaidoyers aux filles et aux femmes
qui ont survécu à la violence sexiste en
s’assurant qu’elles reçoivent des conseils
juridiques et des services appropriés.
THINK assure la coordination avec
la police libérienne, Médecins Sans
Frontières (MSF), et d’autres ONG pour
apporter des soins psychosociaux et un
soutien aux filles et aux femmes.
THINK a jusqu’à présent soutenu plus de
200 filles et femmes libériennes.
CHIFRES DE BASE
• Capitale – Monrovia
• Population : 3,3 millions (1,7 million
hommes, 1,7 million femmes)
• Pourcentage de la population totale
du groupe d’âge de 0 à 14 ans :
46,89%
• Pourcentage des plus de 60 ans:
3,6%
• Population urbaine: 47,9%
• Espérance de vie hommes: 43 ans ;
femmes: 45 ans
• Taux de mortalité des enfants de
moins de 5 ans pour 1000 naissances
viables: 222
• Taux de mortalité infantile (137 décès
pour 1000 naissances viables) ratio
de mortalité maternelle (760 décès
pour 100000 naissances viables)
et taux de fécondité totale ( 6,8
naissances sur une vie par femme)
sont les plus élevées du monde.
• Taux de croissance démographique:
2,7%
• Population en-dessous du seuil de
pauvreté: 80%
• Prévalence du VIH : 2 à 5%
(potentiellement plus élevé)
• Accès à une eau propre : milieu
urbain 72%, milieu rural 52%
• Taux d’alphabétisation: hommes:
72%, femmes: 39%
• Nombre de médecins pour 1000
habitants: 0,03/1000
• Personnes déplacées: 5494
• Réfugiés: 140 793 réfugiés libériens
• HIndice de développement humain:
N/A
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