Parce que je suis une fille - Droits des filles
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Participation à un club de<br />
<strong>fille</strong>s au Liberia, partie du<br />
programme de rétablissement<br />
après la guerr.<br />
Voix du front<br />
Liberia<br />
Abbie Trayler-Smith/ Panos Pictures<br />
Conversations avec <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s et<br />
<strong>des</strong> <strong>je</strong><strong>une</strong>s femmes<br />
Une enquête a réuni cinquante <strong>fille</strong>s et<br />
<strong>je</strong><strong>une</strong>s femmes libériennes, en deux endroits,<br />
le comté de Montserrado et le comté de<br />
Margibi, sur la base d’un <strong>que</strong>stionnaire<br />
fermé. Les <strong>que</strong>stions posées concernaient les<br />
normes de genre traditionnelles au Liberia,<br />
leurs points de vue sur les évolutions récentes<br />
intervenues au Liberia depuis la fin de la<br />
guerre civile et sur les défis aux<strong>que</strong>ls les <strong>fille</strong>s<br />
et les <strong>je</strong><strong>une</strong>s femmes étaient confrontées ainsi<br />
<strong>que</strong> sur leurs manières d’envisager leur avenir<br />
au Liberia.<br />
Le comté de Montserrado est situé sur<br />
la côte nord-occidentale du Liberia.<br />
La capitale libérienne, Monrovia, est<br />
située dans ce comté. Le comté de<br />
Margibi se trouve directement au sud de<br />
Montserrado – dont la capitale est <strong>une</strong><br />
petite ville appelée Kakata. En dehors <strong>des</strong><br />
zones urbaines, l’économie se concentre<br />
sur la production de caoutchouc, la<br />
prospection du diamant et <strong>une</strong> agriculture<br />
de subsistance.<br />
Rôles de genre traditionnels au Liberia<br />
Bien <strong>que</strong> le président du Liberia soit <strong>une</strong><br />
femme, et <strong>que</strong> les femmes occupent<br />
actuellement d’autres postes clés dans la<br />
vie publi<strong>que</strong>, les discussions entre les <strong>fille</strong>s<br />
et les <strong>je</strong><strong>une</strong>s femmes confirment <strong>que</strong> les<br />
hommes continuent à dominer, surtout dans<br />
les communautés rurales. Les personnes<br />
interrogées ont déclaré <strong>que</strong> la soumission,<br />
la dépendance et les responsabilités<br />
ménagères étaient les normes de genre<br />
traditionnelles pour les femmes dans leurs<br />
communautés. Les problèmes principaux<br />
qu’elles ont mis en avant étaient les abus<br />
sexuels au sein de la famille et <strong>une</strong> absence<br />
d’accès à <strong>des</strong> opportunités.<br />
• Soumission<br />
Le groupe qui a discuté de ce problème<br />
était essentiellement composé de <strong>je</strong><strong>une</strong>s<br />
adolescentes mariées. En général, elles ont<br />
déclaré vivre en obéissant au doigt et à l’œil<br />
à leur mari. Une <strong>je</strong><strong>une</strong> femme dit:<br />
“Nous faisons ce <strong>que</strong> nos maris nous<br />
disent de faire. Si nous désobéissons, ils<br />
refuseront de nous nourrir et nous battront.<br />
Nos parents nous apprennent à être de<br />
bonnes épouses.”<br />
Les enquêtées ont également souligné<br />
qu’au sein de la famille, on attend d’<strong>une</strong> <strong>fille</strong><br />
de toujours se soumettre aux désirs de son<br />
père. Les pères choisissent les maris de leurs<br />
<strong>fille</strong>s et décident du moment de leur mariage.<br />
Les garçons sont de leur côté libres de choisir<br />
leurs propres épouses et décident de la date<br />
du mariage. Les membres du groupe ont<br />
dit <strong>que</strong> <strong>que</strong>l<strong>que</strong>s uns <strong>des</strong> pères forcent leurs<br />
<strong>fille</strong>s à avoir <strong>des</strong> rapports sexuels avec eux.<br />
“Les pères déflorent leurs <strong>fille</strong>s et<br />
continuent à les violer avec la justification<br />
du dicton suivant ‘Il ne faut pas engraisser le<br />
cochon pour le marché avant d’en goûter la<br />
chair’,” expli<strong>que</strong> <strong>une</strong> <strong>je</strong><strong>une</strong> femme.<br />
La <strong>je</strong><strong>une</strong> femme a également évoqué <strong>des</strong><br />
cas où les pères avaient menacé de tuer leurs<br />
<strong>fille</strong>s qui étaient tombées enceintes après<br />
ces rapports incestueux. “Ils [les pères et<br />
auteurs de ces abus] nous tenaient le nez et<br />
nous demandaient de choisir entre la vie et<br />
la mort.”<br />
76 L a Situation <strong>des</strong> <strong>fille</strong>s dans le monde 77