Parce que je suis une fille - Droits des filles

sont en guerre ou en après-guerre. 58 (voir le
tableau 3 de la Section 2.)
La grossesse et l’accouchement sont
plus dangereux pour les filles et les jeunes
femmes en temps de conflit qu’ils ne le sont
déjà en temps normal. Même en temps
de paix c’est dangereux pour une fille de
devenir mère avant que son corps ne soit
parvenu à pleine maturité. Les complications
de la grossesse et de l’accouchement sont
les causes principales du décès des jeunes
femmes de 15 à 19 ans. 59 Et plus elles sont
jeunes, plus le danger augmente. Les jeunes
femmes de 15 à 20 ans ont deux fois plus de
risques de mourir en couches que celles de
plus de 20 ans. Celles qui ont moins de 15
ans ont cinq fois plus de risques de mourir. 60
Les jeunes filles et les femmes enceintes
ont peu de chances de bénéficier d’un suivi
prénatal ou de la présence d’une sagefemme
qualifiée, deux facteurs essentiels
pour une naissance sûre. Le risque de mourir
des suites d’une grossesse ou d’une naissance
au cours de sa vie est de un sur sept en
Afghanistan et en Sierra Leone comparé à un
sur 30.000 en Suède. 61
SAUVER DES VIES: UNITÉS MOBILES
DE SANTÉ POUR LES FEMMES AU
NÉPAL
Après dix ans de guerre civile au
Népal, ‘Advantist’, une agence de
développement népalaise a installé un
service de santé mobile pour couvrir des
zones où les services de santé n’existent
plus. Au cours des huit premiers mois
de ce projet, l’équipe a soigné 20.000
hommes, femmes et enfants dans des
camps temporaires implantés dans plus
de 40 localités.
Bacha a 22 ans et elle est enceinte
pour la sixième fois. Elle n’a jamais été
formé aux soins pré natal auparavant
et sa grossesse s’est terminée quand
Bacha a donné naissance, seule chez
elle, à un bébé mort-né. En mars 2007,
le dispensaire mobile a passé trois jours
dans sa ville. Partout où elles vont, les
équipes mobiles sont très demandées
parce que, dans cette région, il n’y a ni
médecins ni personnel para médical. Dans
un cas d’urgence, les gens meurent tout
simplement, sans un médicament.
Le conflit qui a duré dix ans a touché
Pourcentage des femmes de 15 à 24 ans dont moins
de 10 pourcent possèdent une “connaissance
correcte et complète sur le VIH/SIDA”, pays choisis
Pourcentage
de femmes
de 15 à 24 ans
les services de santé reproductive
avec des conséquences graves pour la
population népalaise. Cela a conduit un
taux de mortalité maternelle élevé chez
les jeunes femmes et celles qui survivent
à leurs grossesses souffrent fréquemment
de prolapsus utérin ou de chute d’organe.
Ce type d’affection, très répandue au
Népal, peut généralement se traiter sans
difficulté mais rares sont les femmes qui
ont la possibilité de bénéficier de cette
intervention chirurgicale.
Madame Nepali, âgée de 43 ans,
souffre d’un prolapsus de l’utérus depuis
plus de 20 ans. Mariée à 15 ans, elle a
contracté cette pathologie en donnant la
vie pour la 5ème fois à l’âge de 21 ans.
Elle dit, “J’ai mal dans tout mon corps.
Je peux à peine marcher, mais je dois
aller dans la forêt pour chercher du bois,
m’occuper du bétail et répandre le fumier
dans les champs”. Son état est le résultat
États engagés
dans un conflit,
après un conflit
ou fragiles
Albanie 0 Oui
Tadjikistan 1 Oui
Azerbaïdjan 2 Oui
Turkménistan 3 Non
Guinée équatoriale 4 Oui
République Centrafricaine 5 Oui
Tchad 5 Oui
Niger 7 Oui
Arménie 7 Non
Indonésie 7 Oui
Bénin 8 Non
Guinée-Bissau 8 Oui
Ouzbékistan 8 Oui
Mali 9 Oui
Haïti 16 Oui
Sierra Leone 18 Oui
Burundi 23 Oui
Rwanda 22 Oui
Ouganda 30 Oui
Cambodge 35 Oui
d’une grossesse trop précoce, suivie
d’accouchements trop rapprochés, de
l’absence d’une sage femme qualifiée à
ses côtés et d’une reprise trop rapide de
son dur travail après son accouchement.
La chirurgie permettrait de la soigner,
mais était presque complètement
inaccessible avant l’avènement des
unités mobiles.
L’équipe mobile assure également
une formation au personnel de santé
local, ce qui contribue au maintien
d’un système de santé de long terme;
il demeure toujours nécessaire de
répondre à des besoins immédiats,
car autrement les femmes pauvres,
ostracisées ou prises dans les conflits
seraient obligées d’attendre de cinq à
dix ans pour être soignées.
Pour des jeunes femmes qui ont perdu leurs
foyers et leurs familles, qui ont vécu les viols
ou les mariages forcés, qui ont été obligées
de se prostituer, l’existence de services de
santé sexuelle et reproductive peut devenir
littéralement une question de vie ou de mort.
En Sierra Leone, des filles ont essayé de se
faire avorter elles-mêmes à l’aide d’herbes ou
d’autres moyens et un grand nombre d’entre
elles ont perdu la vie pendant leur grossesse
ou leur accouchement à cause de l’absence
de soins ou des circonstances difficiles. 62
b) VIH et SIDA
“La guerre est un puissant allié du VIH car
elle réduit à néant nos communautés et les
stratégies de prévention et ouvre la porte au
VIH-SIDA.”
Agent de santé de Save the Children au
Burundi
La guerre et le SIDA détruisent tous deux
des vies, surtout celles des enfants. Il y a
dans le monde de huit à 10 pour cent des
Le nombre des orphelins régresse dans toutes les régions
sauf en Afrique sub-saharienne où le VIH / SIDA a frappé
le plus durement
120,000,000
100,000,000
80,000,000
60,000,000
40,000,000
20,000,000
0
1990
1995
2000
2003
2010
Afrique
sub-saharienne
1990
1995
2000
Asie
2003
2010
Reuters/ Antony Njuguna, courtesy www.alertnet.org
1990
Famille de
réfugiés
soudanais
tentant de
survivre.
1995
2000
2003
2010
Amérique latine
et Caraïbes
56 L a Situation des filles dans le monde 57