BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
de connaissance par la pratique, elle suppose « une attitude ouverte » de l’indivi<strong>du</strong>, qui<br />
le con<strong>du</strong>it à se poser des questions et à chercher à des réponses autres que stéréotypées.<br />
La problématisation qui consiste à poser, à construire le problème, puis la résolution <strong>du</strong><br />
problème se substitue à ce qui faisait obstacle. C’est aussi ce que Poplimont (2000,<br />
p.166-177) développe comme argumentation pour une alternance intégrative Le<br />
problème intériorisé, intégré fait de la résolution une construction de sens. Il est<br />
intéressant de noter que chez Poplimont comme dans l’article de Jorro (1991), au cours<br />
de l’expérience vécue comme épreuve, comme situation problème, c’est toute la<br />
personne qui est engagée, pro<strong>du</strong>isant un « cheminement expérentiel » qui favorise le<br />
passage de l’expérience sensible à l’expérience intelligible.<br />
Nous prenons en compte les précisions de De Villers et Mialaret, et considérant que<br />
l’expérience professionnelle peut-être peuplée d’épreuves à surmonter, de problèmes à<br />
résoudre, de réflexions sur l’action à mener, nous pensons que l’expérience peut être<br />
source d’apprentissage.<br />
7.3.2 L’apprentissage expérientiel<br />
Pour évoquer l’apprentissage expérientiel, nous explorons un courant de pensée qui a<br />
promu ce qui est convenu d’appeler la « formation expérientielle », ou l’expérience<br />
comme mode d’apprentissage. Dewey (1947) propose une approche progressiste de<br />
l’é<strong>du</strong>cation, celle qui consiste à privilégier l’activité libre, l’apprentissage par<br />
expérience et découverte, le développement d’habiletés pour atteindre un but. Dewey<br />
dénonce tout à la fois les abus d’une é<strong>du</strong>cation purement magistrale, essentiellement<br />
basée sur la passivité de l’apprenant. D’autres après lui et dans la même pensée ont<br />
dénoncé une é<strong>du</strong>cation exclusivement basée sur l’expérience et la découverte,<br />
l’apprenant y est sans direction, sans but. On le voit, le débat entre théorie et pratique se<br />
prolonge jusque dans le choix des « méthodes pédagogiques ».<br />
Pour Dewey, l’apprentissage est dialectique, il intègre l’expérience et la théorie,<br />
l’observation et l’action, deux éléments liés ensemble et intégrés. La théorie fournit une<br />
direction à l’expérience, elle-même donne l’élan vital, l’énergie à la théorie. Nous<br />
retrouvons chez Dewey la volonté de dépasser la dialectique, l’idée d’articulation entre<br />
théorie et pratique, que Bachelard, De Villers et Mialaret nous invitaient à considérer.<br />
93