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BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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considère, soit l’expérience première et le cortège des<br />

<strong>savoir</strong>s et comportements qui s’y condensent, soit ce qui<br />

s’en solidifie en forme d’idéologie pratique jusqu’à <strong>faire</strong><br />

obstacle à toute interrogation nouvelle, soit encore<br />

l’expérience comme rupture à la fois existentielle et<br />

épistémologique, soit enfin la formation expérientielle<br />

comme effet d’une problématique de l’expérience<br />

première et comme pro<strong>du</strong>ction de nouveaux modes de se<br />

signifier à autrui dans le monde »<br />

Pour De Villers, l’expérience n’est pas synonyme d’apprentissage, elle peut même être<br />

un obstacle à tout apprentissage et con<strong>du</strong>ire à une idéologie pratique. Il nous semble<br />

trouver un développement identique chez Mialaret (1998). En effet l’auteur commente<br />

l’expérience des enseignants et propose de considérer trois types d’expérience :<br />

« l’expérience sclérosante », « l’expérience enrichissante » et « l’expérience<br />

scientifique » (Mialaret, 1998, p.168). Le premier type est lié à une activité anarchique,<br />

sans retour sur elle-même, sans réflexion sur l’action, sur les réussites ou les échecs,<br />

l’activité n’est qu’une repro<strong>du</strong>ction inlassablement de ce qui est fait et n’entraîne aucun<br />

changement psychologique chez l’indivi<strong>du</strong>. Le second type au contraire est lié à une<br />

activité réfléchissante, l’indivi<strong>du</strong> se pose des questions, cherche à profiter de son<br />

expérience passée et présente, mais aussi de celle des autres, cette démarche est <strong>du</strong> type<br />

« phénoménologique » (Mialaret, 1998, p.168), et en ce sens elle est enrichissante. Le<br />

troisième type d’expérience, qualifiée de « scientifique » est lié à une activité dans la<br />

quelle les modes d’adaptation, de réflexion, de modification sont faits selon des<br />

modalités plus objectives.<br />

Si l’on suit le développement de Mialaret, l’expérience sclérosante ne con<strong>du</strong>it qu’à un<br />

<strong>savoir</strong> localisé, empirique, l’expérience enrichissante et l’expérience scientifique<br />

con<strong>du</strong>isent à un <strong>savoir</strong> praxéologique qui s’alimente des <strong>savoir</strong>s théoriques. Ces<br />

pratiques réfléchissantes mettent en lien théorie et pratique, elles les articulent, l’une et<br />

l’autre se fécondent mutuellement. Ainsi, chaque situation est vécue comme un<br />

problème à résoudre, l’indivi<strong>du</strong> a l’esprit constamment en éveil et cherche « de<br />

nouveaux schèmes d’action pour aboutir à la solution » (Mialaret, 1998, p.180).<br />

L’auteur pose la résolution de problème comme centrale <strong>du</strong> processus de construction<br />

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