BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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C’est ainsi qu’avec un deuxième, un troisième, puis un quatrième projet sur un thème voisin, la poursuite du cursus aux Sciences de l’Education m’apparaît évidente. Le mémoire de DEA se rédige comme une tentative de complément du premier mémoire et en même temps les prémisses de la Thèse. La rencontre d’Yvan Abernot déclenche la décision d’engager la recherche. Du DEA au Doctorat il n’y a qu’un (grand) pas que je me propose de franchir ! Bien entendu le questionnement a évolué. Après m’être intéressé aux « solutions existantes » de capitalisation ou de transmission de savoir-faire, objet de mon DESS, et quelques errements plus tard, j’oriente mon regard vers ce qui se passe dans cette relation andragogique entre un professionnel expérimenté et un professionnel débutant, moins ou pas du tout expérimenté, dans le contexte de la grande entreprise. Il y aurait beaucoup à dire sur les motifs pour lesquels je poursuis ce voyage, « pas si tranquille ». En quoi mon expérience professionnelle et extra-professionnelle résonnentelles dans ce questionnement ? N’y a-t-il pas aussi des résonances plus profondes, plus intimes ? Sans vouloir faire de ce travail une psychanalyse sauvage, il m’apparaît clairement que ce questionnement n’est pas réduit uniquement à un exercice de style répondant à un cahier des charges de l’Institution Universitaire. Le fait est que le thème est le même, il semble bien que ce soit lui qui me pousse depuis 1996. Pour autant, le changement de posture, de questions, d’approche, de modèles fait de ce voyage une nouvelle aventure. L’approche retenue consiste dans un premier temps à décrire le contexte dans lequel s’inscrit cette situation de transmission que je souhaite observer et ce qui la justifie. Compte tenu des contraintes de leur environnement les entreprises sont en évolution accélérée, et en même temps certains modèles semblent perdurer, se confirmer, enracinés dans une conception taylorienne. Parallèlement, de nouvelles idées fleurissent et tentent de proposer des approches innovantes, une mise en lien systématique, une ouverture permanente, une plasticité nécessaire. Dans cette mouvance on redécouvre les gisements de savoirs tacites, oubliés et l’intérêt de favoriser ce que les Compagnons du devoir et les artisans n’ont jamais abandonné à savoir le Compagnonnage. La 8

démographie des grandes entreprises et le rythme des changements mettent en exergue la nécessité de favoriser l’échange, le partage du savoir. D’où la question « que se passe-t-il dans cette situation de transmission de savoir-faire » lorsqu’elle est mise en œuvre ? Dans un deuxième temps, il s’agit de proposer une construction théorique, une problématisation qui permette d’une part de décrire cette situation, faisant appel aux modèles issus de la systémique, de la psychologie cognitive, de la psychomotricité, de la psychopédagogie sans exclure des apports de la sociologie, de l’ethnologie et de la psychanalyse. Cette construction doit me conduire à poser des hypothèses quant à la relation entre les deux protagonistes, objet de ma recherche. Enfin l’approche méthodologique témoigne du dispositif mis en œuvre pour recueillir les données de la situation, la formulation de variables et l’interprétation des résultats. La tentative de description de cette relation fait apparaître les évolutions observables dans le cours de cette relation, tant du point de vue de la communication éducative que des représentations des acteurs. Il s’agit de repérer les évolutions de la relation et les changements de part et d’autre, des manifestations d’apprentissages chez l’un et l’autre des protagonistes de la transmission. Ces observations et ces analyses nous permettent de proposer, à partir des tendances moyennes, un modèle d’évolution de cette relation de transmission, et mettre mon hypothèse à l’épreuve des situations observées. Cette recherche a une vocation résolument descriptive, pour autant qu’un modèle puisse se contenter de cette finalité. Décrire pour comprendre, comprendre pour agir, et agir autrement. La vocation descriptive n’exclut pas de proposer des pistes de réflexion pour des recherches complémentaires et pour l’action. C’est ainsi qu’est proposée la conclusion de ce travail. La linéarité du texte qu’impose la recherche de formalisation et d’intelligibilité ne peut rendre compte des allers-retours, des doutes, en bref du processus de recherche. Tout au plus je peux tenter ici de rendre compte de quelques-uns de ces aspects. Je peux par exemple témoigner des difficultés rencontrées pour obtenir des terrains de recherches et des situations observables. Si les départs massifs de la « génération baby-boom » occasionnant des pertes préjudiciables d’expérience concernent effectivement de 9

démographie des grandes entreprises et le rythme des changements mettent en exergue<br />

la nécessité de favoriser l’échange, le partage <strong>du</strong> <strong>savoir</strong>. D’où la question « que se<br />

passe-t-il dans cette situation de <strong>transmission</strong> de <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> » lorsqu’elle est mise en<br />

œuvre ?<br />

Dans un deuxième temps, il s’agit de proposer une construction théorique, une<br />

problématisation qui permette d’une part de décrire cette situation, faisant appel aux<br />

modèles issus de la systémique, de la psychologie cognitive, de la psychomotricité, de<br />

la psychopédagogie sans exclure des apports de la sociologie, de l’ethnologie et de la<br />

psychanalyse. Cette construction doit me con<strong>du</strong>ire à poser des hypothèses quant à la<br />

relation entre les deux protagonistes, objet de ma recherche.<br />

Enfin l’approche méthodologique témoigne <strong>du</strong> dispositif mis en œuvre pour recueillir<br />

les données de la situation, la formulation de variables et l’interprétation des résultats.<br />

La tentative de description de cette relation fait apparaître les évolutions observables<br />

dans le cours de cette relation, tant <strong>du</strong> point de vue de la communication é<strong>du</strong>cative que<br />

des représentations des acteurs. Il s’agit de repérer les évolutions de la relation et les<br />

changements de part et d’autre, des manifestations d’apprentissages chez l’un et l’autre<br />

des protagonistes de la <strong>transmission</strong>. Ces observations et ces analyses nous permettent<br />

de proposer, à partir des tendances moyennes, un modèle d’évolution de cette relation<br />

de <strong>transmission</strong>, et mettre mon hypothèse à l’épreuve des situations observées.<br />

Cette recherche a une vocation résolument descriptive, pour autant qu’un modèle puisse<br />

se contenter de cette finalité. Décrire pour comprendre, comprendre pour agir, et agir<br />

autrement. La vocation descriptive n’exclut pas de proposer des pistes de réflexion pour<br />

des recherches complémentaires et pour l’action. C’est ainsi qu’est proposée la<br />

conclusion de ce travail.<br />

La linéarité <strong>du</strong> texte qu’impose la recherche de formalisation et d’intelligibilité ne peut<br />

rendre compte des allers-retours, des doutes, en bref <strong>du</strong> processus de recherche. Tout au<br />

plus je peux tenter ici de rendre compte de quelques-uns de ces aspects. Je peux par<br />

exemple témoigner des difficultés rencontrées pour obtenir des terrains de recherches et<br />

des situations observables. Si les départs massifs de la « génération baby-boom »<br />

occasionnant des pertes préjudiciables d’expérience concernent effectivement de<br />

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