BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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« surgissement de la dynamique relationnelle », l’interaction paradoxale dans laquelle se forment les ipséités. L’autonomie du système est l’émergence d’une dynamique par clôture opérationnelle des sujets advenants comme ipseités si la relation est paradoxale, authentique, réciproque, et qu’elle ne trivialise pas les sujets. Ces deux approches sont pour nous très porteuses. En effet, ces conceptions donnent une lecture d’une dynamique auto-eco-oragnisatrice de la relation entre le Professionnel Expérimenté et le Successeur. La formalisation amour-Eros (fusion, dépendance), amour-Philia (séparation, autonomie), amour-Agapé (auto-poïetique), doit être transposée avec prudence. Cependant, nous pensons retrouver ici ce que nous avions déjà repéré précédemment, dans l’évocation des relations Maîtres-Disciples que décrit Steiner (2003). En effet, Steiner décrit de nombreuses relations célèbres Maître- Disciples, qui évoluent et font une large place à l’affect, la relation passant de l’homoérotisme à la trahison voire la répudiation. Il nous paraît certes difficile d’assimiler la relation Professionnel Expérimenté – Successeur à une relation amoureuse. Néanmoins nous conservons la proposition de Lerbet-Séréni selon laquelle le système relationnel s’auto-eco-organise avec une dynamique qui lui est propre, la relation peut prendre plusieurs formes, et la dynamique auto-eco-organisationnelle peut faire évoluer la relation d’une forme à l’autre, dans le temps. Cette relation faite d’inter-trans-co-actions dans lesquelles un monde de connaissances, un sens nouveau peut émerger, si un travail réciproque, une relation paradoxale est acceptée par les interlocuteurs, laissant alors l’espace de réalisation des sujets, des ipseités. Lerbet-Séréni précise que la temporalité est un opérateur du système, spécifique, lié et liant, contribuant à l’auto-organisation du système. Pour autant, l’auteur considère le temps de la relation comme « tourbillonnaire », « intratourbillonnaire », dans la mesure où la relation dans le temps sera auto-poïétique à partir de son passé et assumera son avenir par le projet qui déterminera son orientation (Lerbet-Séréni, 1994, p.83). 6.3.4 Le tiers inclus / le tiers exclu A partir des développements précédents, Lerbet-Séréni (1994, 1997) en vient à poser la question du tiers dans la relation interpersonnelle, problématique ternaire dans la conjonction des contraires, dans l’aspect paradoxal de la relation. Dans le « et », cette 82
elation, faite d’inter-actions, de co-actions, de trans-actions, laisse la place à un troisième terme. Deux points de vue sont proposés, l’un proposant l’auto-organisation autour d’un point fixe endogène, l’autre proposant un tiers inclus comme un espace déjà là et recréé, intérieur et extérieur contribuant à la construction des ipséités, tiers inclus ou tiers exclu. Les figures ternaires ou schémas triangulaires ne manquent pas, et Lerbet-Séréni nous en propose plusieurs, montrant le troisième terme comme médiateur de la communication. Rappelons que plus haut nous avons évoqué un modèle triangulaire proposé par Houssaye (2000) notamment, dans ce modèle, le tiers est exclu. Lerbet-Séréni explore les deux modèles. 6.3.4.1 Le tiers exclu comme principe organisateur de la relation Dans ce modèle, la médiation est externe, une régulation effective par référence au modèle éloigné et transcendantal, modèle qui peut devenir aussi jalousé et haï, obstacle, le sujet veut la destruction de son objet de désir. Ce troisième terme externe, principe régulateur supérieur peut donner lieu aussi à la transcendance, dans la mesure où la relation à l'autre permet de s’en approcher. C’est dans ce cas la relation au divin, médiatisée par le Christ proposée par Girard, ou le surhomme proposé par Nietzsche, ou encore l’Etat organisateur de la relation Maître-esclave. Cette approche s’oppose, voire est incompatible avec l’autonomie du système relationnel entre le Professionnel Expérimenté et le Successeur. Cette approche nous conduit à penser que la relation de transmission entre le Professionnel Expérimenté et le Successeur ne peut pas se concevoir en soi, comme objet seul et « autonome ». Nos interlocuteurs sont inscrits dans un système-entreprise, représentée par une hiérarchie, une DRH, des pairs, des procédures, règlements, des contraintes, des normes, une culture, des attentes en regard de cette transmission… qui intervient comme médiateur-organisateur externe de la relation elle-même. L’autonomie de cette relation sans médiation externe de l’entreprise, conduirait à penser que cette relation s’auto-organise de telle sorte que l’entreprise n’ait plus aucune possibilité d’intervention, de régulation voire de contrôle. Dans notre contexte, ceci nous semble délicat. La « présence » de l’entreprise peut se concevoir aisément d’une part dans les interventions directes des autres (au sens général), mais aussi dans les interventions indirectes mais toutes aussi agissantes dans des règles, des obligations et interdictions, 83
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autour d’un point fixe endogène, l’autre proposant un tiers inclus comme un espace déjà<br />
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ou tiers exclu. Les figures ternaires ou schémas triangulaires ne manquent pas, et<br />
Lerbet-Séréni nous en propose plusieurs, montrant le troisième terme comme médiateur<br />
de la communication. Rappelons que plus haut nous avons évoqué un modèle<br />
triangulaire proposé par Houssaye (2000) notamment, dans ce modèle, le tiers est exclu.<br />
Lerbet-Séréni explore les deux modèles.<br />
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Dans ce modèle, la médiation est externe, une régulation effective par référence au<br />
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le sujet veut la destruction de son objet de désir. Ce troisième terme externe, principe<br />
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médiatisée par le Christ proposée par Girard, ou le surhomme proposé par Nietzsche, ou<br />
encore l’Etat organisateur de la relation Maître-esclave. Cette approche s’oppose, voire<br />
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Cette approche nous con<strong>du</strong>it à penser que la relation de <strong>transmission</strong> entre le<br />
Professionnel Expérimenté et le Successeur ne peut pas se concevoir en soi, comme<br />
objet seul et « autonome ». Nos interlocuteurs sont inscrits dans un système-entreprise,<br />
représentée par une hiérarchie, une DRH, des pairs, des procé<strong>du</strong>res, règlements, des<br />
contraintes, des normes, une culture, des attentes en regard de cette <strong>transmission</strong>… qui<br />
intervient comme médiateur-organisateur externe de la relation elle-même. L’autonomie<br />
de cette relation sans médiation externe de l’entreprise, con<strong>du</strong>irait à penser que cette<br />
relation s’auto-organise de telle sorte que l’entreprise n’ait plus aucune possibilité<br />
d’intervention, de régulation voire de contrôle. Dans notre contexte, ceci nous semble<br />
délicat. La « présence » de l’entreprise peut se concevoir aisément d’une part dans les<br />
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