BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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affirme le « caractère éphémère de la modernité de la science » (Lecourt, 1974, p.203). Si la connaissance est une construction, elle n’est jamais figée, elle « n’élimine pas » les connaissances anciennes, elle se reconstruit, elle est construction, déconstruction et reconstruction dans un enchaînement continu. Cette construction allie empirisme et rationalisation. « Un nouvel esprit scientifique » consiste à savoir poser le problème, ceux-ci ne se posent pas d’eux-mêmes, l’esprit scientifique se caractérise dans le sens du problème. Nous nous éloignons des connaissances vraies, du monde des idées palotonicien. Pour le dire comme Bachelard : « L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser les problèmes. Et quoiqu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est construit. » 47 Nous nous inscrirons dans une épistémologie constructiviste, dont Bachelard est l’un des fondateurs. Le Moigne (1995) commente cette épistémologie constructiviste, supposant deux hypothèses : « une hypothèse relative au statut de la réalité connaissable, qui pour être connue doit pouvoir être cognitivement construite ou reconstruite intentionnellement par un observateur modélisateur ; et une hypothèse relative à la méthode d’élaboration ou de construction de cette connaissance qui ne fera plus appel à une « norme vraie » (par déduction programmable) mais à une « norme de faisabilité » (par intuition reprogrammable) » (Le Moigne, 1995, p.41). 47 Lecourt, 1974, p.159 68

Pour suivre les recommandations de Bachelard et Le Moigne avec, nous l’espérons, le « nouvel esprit scientifique », nous tentons de construire le problème qui nous préoccupe, de répondre à la question que nous nous sommes posée précédemment. Il s’agit maintenant de construire une problématique. 6 Problématisation Problématiser la transmission de savoir-faire consiste à adopter un regard pluriel de cette situation au travers d’une « paire de lunette théorique » que nous avons choisie, une lecture théorique et donc abstraite, mais aussi consciente de la situation. C’est élaborer une heuristique, englobant les modèles articulés. Une forme de méta modèle, dans lequel s’inscrivent en cohérence les modèles théoriques convoqués. Mais ce choix implique aussi de laisser, de renoncer, d’abandonner certains modèles moins pertinents, ou moins cohérents avec la vision que nous souhaitons adopter. Notre problématisation ne peut pas prétendre à l’exhaustivité, et encore moins à la vérité. Pour notre problématique, il s’agira d’adopter une certaine vision du monde, de l’homme et de sa place dans ce monde, et par voie de conséquence une certaine conception de la connaissance, du savoir, du savoir-faire, de leur construction et de leur transmission au centre de notre problématique. Il s’agit donc de s’interroger sur ce qu’est un Savoir-faire, une Connaissance, sa construction et comment elle se transmet. Notre objet de recherche est complexe, pour construire notre problématique nous emprunterons et tenterons d’articuler des modèles théoriques et des concepts à plusieurs disciplines différentes. En cela, notre recherche s’inscrit bien dans ce qui est appelé « les Sciences de l’Education », puisque Reboul nous confirme : « Une première remarque : il y a des sciences de l’éducation, et ce pluriel est irréductible. » (Reboul, 1997, p.7) Toutefois il nous faudra choisir les concepts pertinents et les transposer à la situation qui nous intéresse. Elle se singularise en effet des approches pédagogiques et didactiques dans le sens où d’une part les acteurs sont des adultes, non des enfants ou 69

affirme le « caractère éphémère de la modernité de la science » (Lecourt, 1974, p.203).<br />

Si la connaissance est une construction, elle n’est jamais figée, elle « n’élimine pas » les<br />

connaissances anciennes, elle se reconstruit, elle est construction, déconstruction et<br />

reconstruction dans un enchaînement continu. Cette construction allie empirisme et<br />

rationalisation. « Un nouvel esprit scientifique » consiste à <strong>savoir</strong> poser le problème,<br />

ceux-ci ne se posent pas d’eux-mêmes, l’esprit scientifique se caractérise dans le sens<br />

<strong>du</strong> problème. Nous nous éloignons des connaissances vraies, <strong>du</strong> monde des idées<br />

palotonicien. Pour le dire comme Bachelard :<br />

« L’esprit scientifique nous interdit d’avoir une opinion<br />

sur des questions que nous ne comprenons pas, sur des<br />

questions que nous ne savons pas formuler clairement.<br />

Avant tout, il faut <strong>savoir</strong> poser les problèmes. Et<br />

quoiqu’on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne<br />

se posent pas d’eux-mêmes. C’est précisément ce sens <strong>du</strong><br />

problème qui donne la marque <strong>du</strong> véritable esprit<br />

scientifique. Pour un esprit scientifique, toute<br />

connaissance est une réponse à une question. S’il n’y a pas<br />

eu de question, il ne peut y avoir connaissance<br />

scientifique. Rien ne va de soi. Rien n’est donné. Tout est<br />

construit. » 47<br />

Nous nous inscrirons dans une épistémologie constructiviste, dont Bachelard est l’un<br />

des fondateurs. Le Moigne (1995) commente cette épistémologie constructiviste,<br />

supposant deux hypothèses :<br />

« une hypothèse relative au statut de la réalité<br />

connaissable, qui pour être connue doit pouvoir être<br />

cognitivement construite ou reconstruite<br />

intentionnellement par un observateur modélisateur ; et<br />

une hypothèse relative à la méthode d’élaboration ou de<br />

construction de cette connaissance qui ne fera plus appel à<br />

une « norme vraie » (par dé<strong>du</strong>ction programmable) mais à<br />

une « norme de faisabilité » (par intuition reprogrammable)<br />

» (Le Moigne, 1995, p.41).<br />

47 Lecourt, 1974, p.159<br />

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