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BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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commentées notamment par les sociologues (Dubar, 2000 ; Dubet, 1994 ; Linhart,<br />

2003). Les journalistes eux-mêmes ont relaté sous toutes les formes possibles les<br />

différentes conséquences indivi<strong>du</strong>elles et collectives. Nous n’allons pas toutes les<br />

énumérer ici. En revanche, il nous semble utile de mentionner la « perte de <strong>savoir</strong><strong>faire</strong><br />

» qu’occasionne chaque départ, et par voie de conséquence la perte<br />

qu’occasionneront inéluctablement les départs massifs 40 .<br />

Il nous semble là encore voir se manifester de manière <strong>du</strong>rable le déni de l’expérience,<br />

le jeunisme dont nous parlions précédemment. Derrière cette difficulté à prendre en<br />

compte ces éléments, nous voyons un prolongement cohérent de la difficulté à<br />

reconnaître l’existence et la plus-value de l’expérience, déjà manifeste pour la V.A.P.<br />

(la VAE désormais) et le tutorat. Encore faut-il être prudent, notre généralisation<br />

pourrait s’avérer alors audacieuse. Si l’on en croit certains articles relatant des<br />

expériences significatives 41 . Ces expériences suivent les préconisations de Darvogne et<br />

Noyé (2000), « organiser le travail pour qu’il soit formateur » et tout particulièrement<br />

celles contenues dans le chapitre 15. En effet suivant les préconisations des auteurs, il<br />

s’agit de « conserver le <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> d’une personne qui s’en va pour ne pas<br />

s’appauvrir » (p.177). Ces entreprises mettent en œuvre des actions de « capitalisation<br />

d’expérience » et de « transfert de compétence » (p.180, 181). Il nous semble que ces<br />

actions s’apparentent, pour partie au moins à des formes de compagnonnage.<br />

Cependant, eu égard à l’ampleur <strong>du</strong> phénomène, prévisible, les entreprises ne semblent<br />

pas toutes conscientes, loin s’en faut, <strong>du</strong> risque et de la nécessité de promouvoir des<br />

dynamiques en ce sens. Nous voyons là encore une forme de déni de l’expérience, de sa<br />

contribution à une performance indivi<strong>du</strong>elle et collective, et <strong>du</strong> risque encouru lors d’un<br />

départ indivi<strong>du</strong>el ou collectif, lors d’une mutation, lors d’une embauche.<br />

Nous pouvons revenir sur le paradoxe que nous voyions précédemment se profiler. Les<br />

décisionnaires porteurs de ces certitudes, convaincus que rien n’a été oublié dans le<br />

40 Libération <strong>du</strong> 4 mars 1996 : Les entreprises françaises ont per<strong>du</strong> la mémoire.<br />

41 Entreprises et Carrières n°349, <strong>du</strong> 09 au 15 juillet 1996 : Des solutions pour éviter la perte de mémoires<br />

des entreprises ; L’Usine Nouvelle n°2453 <strong>du</strong> 21 avril 1994 : Les Experts de Péchiney partagent leur<br />

<strong>savoir</strong>.<br />

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