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BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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Ce déni pourrait sans doute s’expliquer par une prédominance largement partagée d’une<br />

logique rationaliste, soubassement des approches purement « gestionnaires »<br />

dominantes, et notamment de l’approche compétence à qui l’on prête depuis la fin des<br />

années 80 des vertus qu’elle n’a pas forcément démontrées. En l’occurrence, elle peine<br />

à résoudre le déficit d’expérience lorsqu’il se manifeste brutalement. Pour autant, les<br />

diverses réorganisations ou restructurations que l’entreprise vit depuis les années 80, les<br />

mutations, la mobilité, la polyvalence sont de mise. Ainsi en interne l’entreprise déplace<br />

des personnes et leur confie des missions parfois très éloignées de leurs emplois<br />

précédents, l’ajustement étant opéré par des « stages ». N’y a-t-il pas là un paradoxe ?<br />

3.1.3 Une synthèse historique<br />

Tout notre développement précédent avait pour but de repérer les principales étapes<br />

d’évolution des entreprises, et plus précisément au cours <strong>du</strong> siècle dernier. Il nous<br />

semble que cet éclairage est nécessaire pour comprendre le monde de l’entreprise, sa<br />

culture, ses pratiques sociales et managériales, en un mot le contexte dans lequel nous<br />

situons notre recherche. Or ce contexte est largement marqué par cette histoire récente.<br />

On pourrait être tenté de penser que les nouvelles pratiques des DRH et des<br />

Responsables de formation en entreprise sont très éloignées des conceptions<br />

tayloriennes adoptées au début <strong>du</strong> XXème siècle. En fait certains auteurs et en<br />

particulier certains sociologues (Linhart, 2003 ; Stroobants, 1993) montrent qu’il n’en<br />

est rien. Malgré les modèles de penser l’entreprise et leurs préconisations, ces pratiques<br />

montrent leurs caractères formalistes, une logique rationalisante. Il s’agit de gérer,<br />

d’anticiper, de prévoir, de formaliser, d’inventorier, d’ajuster, de valider, … Certains<br />

pourraient même évoquer un « néo-taylorisme », repérable dans une sorte de cohérence<br />

entre les différentes « méthodes » qui sont d’actualité, l’Assurance Qualité, la GPEC...<br />

Dans ce paradigme rationalisant, prégnant depuis Taylor et Fayol, il convient de<br />

s’interroger sur notre objet de recherche, la <strong>transmission</strong> de <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong>. La sociologie<br />

des organisations (Bernoux, 1985 ; Stroobants, 1993) d’une part et l’ethnologie<br />

(Chevallier, 1991) d’autre part nous confirment que malgré la rationalisation dominante,<br />

et ce depuis les formes les plus tayloriennes, le compagnonnage, les processus<br />

d’échange, de <strong>transmission</strong>, de partage existent au sein d’un collectif de travail. Ces<br />

auteurs nous con<strong>du</strong>isent aussi à penser que les <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> existent aussi comme des<br />

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