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BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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document filmé, pro<strong>du</strong>it par L’Université de Provence 10 . Dans ce document, on suit<br />

Louis Chiorino, 72 ans, Compagnon Menuisier <strong>du</strong> Devoir en retraite, dit Louis le<br />

Dauphiné, qui se met en scène, se raconte et raconte son métier, l’histoire, les<br />

techniques, les outils, les termes de son métier... La mise en scène prévoit aussi le fait<br />

qu’il transmet son <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> à son Apprenti, l’occasion pour lui d’affirmer que cette<br />

<strong>transmission</strong> est une mission pleine et entière <strong>du</strong> Compagnon <strong>du</strong> Devoir. Nous<br />

reviendrons sans doute sur ce document pour ponctuer nos développements ultérieurs,<br />

tant les possibilités de commentaires sont nombreuses. Ainsi, malgré le « goût <strong>du</strong><br />

secret » (Guédez, 1994, p.94), les Compagnons <strong>du</strong> Devoir communiquent, exposent,<br />

expliquent leur mouvement, leurs valeurs, leur culture.<br />

Outre le modèle que représentent les Compagnons <strong>du</strong> devoir, le compagnonnage est<br />

aussi très présent dans d’autres champs professionnels, notamment l’artisanat. Là<br />

encore, le compagnonnage est inscrit dans une tradition. On pourrait dire aussi que la<br />

proximité des métiers, des valeurs, des formes d’entreprise explique l’adoption des<br />

modes d’apprentissages proches de la tradition compagnonnique. Pour autant nous ne<br />

sommes pas certain que le compagnonnage pratiqué par les artisans soit en tout point la<br />

repro<strong>du</strong>ction formelle de celui pratiqué par les Compagnons <strong>du</strong> Devoir. Il n’en demeure<br />

pas moins que l’artisan forme aussi son ou ses apprentis, cette <strong>transmission</strong> s’inscrit<br />

dans une culture, dans une tradition repérable de nos jours encore. Il est à noter que des<br />

contrats de travail largement utilisés dans l’artisanat formalisent le statut de l’apprenti<br />

en situation d’apprentissage chez un « patron ». Ces contrats prévoient une<br />

« alternance » entre une formation formelle, qualifiante et/ou diplômante et un temps de<br />

travail en entreprise, nous pourrions dire en situation de <strong>transmission</strong> 11 .<br />

Par ailleurs, des formes de compagnonnage sont repérables ailleurs, dans d’autres<br />

champs professionnels, dans d’autres types d’entreprises. Prenons un exemple porteur,<br />

la médecine. Dans son parcours formatif le jeune médecin fait son « internat » pendant<br />

lequel il est « suivi » par un « patron », certains diraient un « mandarin ». Cette forme<br />

10 Sapiéga, 1998 : De l’arbre à l’ouvrage, S.F.R.S., Aubagne, Université de Provence.<br />

11 Nous faisons allusion ici d’une part au « contrat d’apprentissage », financé par la Taxe d’apprentissage,<br />

et d’autre part aux « contrat de qualification », « contrat d’orientation », et « contrat d’adaptation »<br />

financés par la part <strong>du</strong> budget de formation appelée « l’alternance », versée par les entreprises aux OPCA.<br />

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