BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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La première partie de notre travail est consacrée à l’étude du contexte dans lequel s’inscrit notre recherche. A partir du questionnement formulé, la deuxième partie est consacrée à la problématisation, c’est à dire à la construction théorique de la relation de transmission de savoir-faire entre un Professionnel Expérimenté et un Successeur. Cette construction théorique nous a permis d’émettre une hypothèse. Celle-ci consiste à considérer que la relation de transmission de savoir-faire est réciproque. La réciprocité de cette relation doit se traduire par des changements, des apprentissages de part et d’autre, et par une évolution de la relation vers plus de réciprocité dans les échanges. Il s'agit désormais de concentrer notre étude sur un ou plusieurs terrains pour valider ou infirmer l'hypothèse formulée dans notre problématique théorique. Notre approche se veut résolument descriptive. Notre recherche doit désormais s’orienter sur l’approche méthodologique, troisième partie de notre travail qui doit nous permettre de décrire des situations réelles et ce faisant, mettre à l’épreuve du réel notre hypothèse. S'interroger sur la méthode c'est aussi s'interroger sur la recherche, son objet, son but. La recherche peut ainsi avoir pour objectifs de décrire, de classer, de mesurer, d'expliquer, de comprendre le réel. Watzlawick (1975, p. 116) pose à ce propos la question de la signification du réel et par la même propose de considérer la relativité inévitable du réel, il ne peut s'agir d'une objectivité déterminée et extérieure : « Le réel auquel on se réfère est constitué plutôt d'opinion dans le sens d'Epictète, ou, comme nous préférons le dire, du sens et de la valeur accordés au phénomène en question. Nous sommes loin de la supposition simpliste, mais assez répandue, selon laquelle il y a une réalité objective, quelque part "à l'extérieur", et que les personnes dites saines d'esprit en sont plus conscientes que les fous. » (Watzlawick, 1975, p. 117) Nous retrouvons ici la question épistémologique que nous avons abordée au début de notre problématique théorique, que nous avons retrouvée plus tard lorsque nous avons évoqué l’expérience du Professionnel Expérimenté comme porteuse d’apprentissage. 244

11 Réflexions préalables Lorsque nous avons engagé notre problématique théorique, il nous est apparu nécessaire d’inscrire notre problématisation dans une approche épistémologique. La science productrice de connaissance inscrit son action et donc ses méthodes dans un rapport au réel qui est questionné. Nous avons vu plus haut que ce rapport au réel est conceptualisé de manière différente en fonction du courant philosophique dans lequel la recherche s’inscrit. Suivant les auteurs et les courants de pensée, on oscille entre idéalisme et empirisme, opposant la primauté aux Idées et à la théorie ou à l’expérience directe, au rapport direct au réel. De fait il existe au moins autant d’options méthodologiques que d’options épistémologiques. Pour s’en convaincre, une lecture panoramique et synthétique est proposée dans un dossier de la revue Sciences Humaines intitulé « la Querelle des Méthodes » 58 . 11.1 Notre approche épistémologique Pour engager notre problématique théorique, nous avons inscrit notre problématisation dans une épistémologie constructiviste. Nous avons vu qu’avec Bachelard (1987) notamment, le rapport dialectique entre théorie et pratique était dépassé. Pour le « nouvel esprit scientifique » il n’est plus question d’opposer théorie et empirisme, rationalité et réalisme, esprit et réel. Il n’est plus question non plus d’opposer des connaissances actuelles aux connaissances passées, les premières ne chassent plus les secondes. Les connaissances scientifiques se construisent en réarticulant, en reconstruisant, en transformant celles qui ont permis la construction préalable. L’épistémologie constructiviste que propose Bachelard apporte aussi un point de vue sur la méthode de recherche. Suivant Bachelard dans une épistémologie contemporaine il n’est plus question de respecter une méthode universelle, s’appuyant sur une « Raison immuable ». Bachelard propose d’aborder l’objet complexe par des méthodes multiples : 58 Dossier « La Querelle des Méthodes », Sciences Humaines n°35, janvier 1994 245

La première partie de notre travail est consacrée à l’étude <strong>du</strong> contexte dans lequel<br />

s’inscrit notre recherche. A partir <strong>du</strong> questionnement formulé, la deuxième partie est<br />

consacrée à la problématisation, c’est à dire à la construction théorique de la relation de<br />

<strong>transmission</strong> de <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> entre un Professionnel Expérimenté et un Successeur. Cette<br />

construction théorique nous a permis d’émettre une hypothèse. Celle-ci consiste à<br />

considérer que la relation de <strong>transmission</strong> de <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> est réciproque. La réciprocité<br />

de cette relation doit se tra<strong>du</strong>ire par des changements, des apprentissages de part et<br />

d’autre, et par une évolution de la relation vers plus de réciprocité dans les échanges.<br />

Il s'agit désormais de concentrer notre étude sur un ou plusieurs terrains pour valider ou<br />

infirmer l'hypothèse formulée dans notre problématique théorique. Notre approche se<br />

veut résolument descriptive. Notre recherche doit désormais s’orienter sur l’approche<br />

méthodologique, troisième partie de notre travail qui doit nous permettre de décrire des<br />

situations réelles et ce faisant, mettre à l’épreuve <strong>du</strong> réel notre hypothèse.<br />

S'interroger sur la méthode c'est aussi s'interroger sur la recherche, son objet, son but.<br />

La recherche peut ainsi avoir pour objectifs de décrire, de classer, de mesurer,<br />

d'expliquer, de comprendre le réel. Watzlawick (1975, p. 116) pose à ce propos la<br />

question de la signification <strong>du</strong> réel et par la même propose de considérer la relativité<br />

inévitable <strong>du</strong> réel, il ne peut s'agir d'une objectivité déterminée et extérieure :<br />

« Le réel auquel on se réfère est constitué plutôt d'opinion<br />

dans le sens d'Epictète, ou, comme nous préférons le dire,<br />

<strong>du</strong> sens et de la valeur accordés au phénomène en<br />

question. Nous sommes loin de la supposition simpliste,<br />

mais assez répan<strong>du</strong>e, selon laquelle il y a une réalité<br />

objective, quelque part "à l'extérieur", et que les personnes<br />

dites saines d'esprit en sont plus conscientes que les<br />

fous. » (Watzlawick, 1975, p. 117)<br />

Nous retrouvons ici la question épistémologique que nous avons abordée au début de<br />

notre problématique théorique, que nous avons retrouvée plus tard lorsque nous avons<br />

évoqué l’expérience <strong>du</strong> Professionnel Expérimenté comme porteuse d’apprentissage.<br />

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