BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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leurs différences. Ces épisodes favorisent le système d’apprentissage expressionproduction et des opérations productives-formatrices. Ici, l’activité du Successeur apprenant est première, le Professionnel Expérimenté est une ressource, un médiateur. Il nous semble retrouver là les activités didactiques que Galatanu (1998, p.113) appelle les « échanges de savoirs ». Mais ces activités supposent que le Successeur ait appris suffisamment pour pouvoir faire, montrer, expliquer à son tour, argumenter. Il nous semble là trouver un parallèle à faire avec les dyades faiblement dissymétriques, ou symétriques que proposait Winnykamen. Suivant cet auteur c’est dans ce type de relation que se manifestent des conflits socio-cognitifs. Par ailleurs, nous notons que cette modalité est réciproque. Enfin nous notons aussi que les identités différenciées sont respectées. Nous retrouvons là encore un paradoxe posé par Lerbet-Séréni, dans ce qu’elle évoque comme paradoxe de la fusion – séparation. Ce développement est pour nous très utile. Contrairement à la première grille proposée, il nous semble que le recours aux épisodes est plus aisé pour analyser la relation et repérer son évolution. Il nous semble aussi que des parallèles sont possibles avec les autres auteurs aux quels nous avons fait référence. 9.3.2.4 Les fonctions du langage Une autre grille de lecture peut être abordée pour rendre compte de la complexité de la relation que nous tentons d’étudier, et de son évolution. Nous avons déjà dit que la relation Expert-Successeur était une relation de communication, finalisée par l’apprentissage du Successeur de quelque chose du savoir-faire de l’Expert. Suivant Postic (1988) nous avons adopté l’idée que tout acte de communication dans la relation pédagogique avait une fonction didactique et relationnelle. Par ailleurs, Postic, Lerbet- Séréni, Altet nous ont aussi convaincu que la communication, complexe et enchevêtrant divers moyens, peut être analysée sous l’angle de la communication verbale. Il est donc possible d’analyser ces interactions par le biais d’une analyse fonctionnelle, en nous inspirant des fonctions de la communication que propose Jacobson (1963). Cette approche fonctionnelle est d’ailleurs cohérente avec la position de Postic (1988). 228

Pour Jacobson le destinateur envoie un message au destinataire, le message (verbal ou susceptible d’être verbalisé) requiert un contexte (le référent) saisissable par le destinataire, il requiert un code (en partie au moins commun, à l’encodeur et au décodeur), il requiert un contact (établir et maintenir la communication), chacun de ces facteurs donne naissance à une fonction linguistique différente, aspects fondamentaux, un message remplirait difficilement une seule fonction, la différence tient à la hiérarchie entre celles-ci, fonction prédominante que le linguiste doit prendre en compte, même si la fonction référentielle, dénotative, cognitive ou conative est la tâche dominante : Facteurs Fonctions Contexte Référentielle Destinateur Message Destinataire Emotive Poétique Conative Contact Phatique Code Métalinguistique Jacobson (1963) définit en effet six fonctions présentes à des degrés divers dans tout acte de communication : -La fonction phatique, sert à entrer en contact (« Allo »), elle vise à établir et entretenir un contact avec les interlocuteurs, une injonction, suscitant l’attention, l’intérêt, l’attractivité, la reconnaissance. -La fonction expressive, est celle par laquelle je me place du point de vue de l’émetteur en parlant (l’exclamatif, par exemple : « Quelle joie ! »). Elle vise à exprimer aux interlocuteurs, l’identité, la personnalité, les valeurs, ceci pour garantir, identifier et authentifier. -La fonction référentielle, me place du point de vue du contexte (« le XXème siècle va commencer ! »), elle signifie la capacité à informer, à délivrer de l’information sur le sujet dont la communication est l’objet, description explication destinée à faire comprendre. -La fonction impressive ou conative qui vise à impliquer l’interlocuteur, à agir sur lui, à projeter l’interlocuteur pour le valoriser. Elle me place du point de vue du destinataire (l’impératif, par exemple « Tais-toi ! ») -La fonction poétique, ou esthétique qui dépasse largement le seul cadre de la poésie, consiste en une projection de l’axe des « substitutions » sur l’axe des « concaténations » qui concerne le message linguistique (I like Ike). Un effet 229

Pour Jacobson le destinateur envoie un message au destinataire, le message (verbal ou<br />

susceptible d’être verbalisé) requiert un contexte (le référent) saisissable par le<br />

destinataire, il requiert un code (en partie au moins commun, à l’encodeur et au<br />

décodeur), il requiert un contact (établir et maintenir la communication), chacun de ces<br />

facteurs donne naissance à une fonction linguistique différente, aspects fondamentaux,<br />

un message remplirait difficilement une seule fonction, la différence tient à la hiérarchie<br />

entre celles-ci, fonction prédominante que le linguiste doit prendre en compte, même si<br />

la fonction référentielle, dénotative, cognitive ou conative est la tâche dominante :<br />

Facteurs<br />

Fonctions<br />

Contexte<br />

Référentielle<br />

Destinateur Message Destinataire Emotive Poétique Conative<br />

Contact<br />

Phatique<br />

Code<br />

Métalinguistique<br />

Jacobson (1963) définit en effet six fonctions présentes à des degrés divers dans tout<br />

acte de communication :<br />

-La fonction phatique, sert à entrer en contact (« Allo »), elle vise à établir et entretenir<br />

un contact avec les interlocuteurs, une injonction, suscitant l’attention, l’intérêt,<br />

l’attractivité, la reconnaissance.<br />

-La fonction expressive, est celle par laquelle je me place <strong>du</strong> point de vue de l’émetteur<br />

en parlant (l’exclamatif, par exemple : « Quelle joie ! »). Elle vise à exprimer aux<br />

interlocuteurs, l’identité, la personnalité, les valeurs, ceci pour garantir, identifier et<br />

authentifier.<br />

-La fonction référentielle, me place <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> contexte (« le XXème siècle va<br />

commencer ! »), elle signifie la capacité à informer, à délivrer de l’information sur le<br />

sujet dont la communication est l’objet, description explication destinée à <strong>faire</strong><br />

comprendre.<br />

-La fonction impressive ou conative qui vise à impliquer l’interlocuteur, à agir sur lui, à<br />

projeter l’interlocuteur pour le valoriser. Elle me place <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> destinataire<br />

(l’impératif, par exemple « Tais-toi ! »)<br />

-La fonction poétique, ou esthétique qui dépasse largement le seul cadre de la poésie,<br />

consiste en une projection de l’axe des « substitutions » sur l’axe des<br />

« concaténations » qui concerne le message linguistique (I like Ike). Un effet<br />

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