BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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Nous reviendrons sans doute sur les développements que propose Altet, sans oublier<br />
que l’auteur observe des enseignants en situation de formation initiale, la situation que<br />
nous étudions est quelque peu différente.<br />
9.3.2.3 Un concept opératoire : les épisodes<br />
En prolongement de ses travaux et pour analyser la relation é<strong>du</strong>cative Altet (1994, p.77-<br />
88) propose aussi un « concept opératoire », les « épisodes », qui sont des « unités<br />
d’interactions entre plusieurs acteurs » (Altet, 1994, p.77). Les épisodes sont constitués<br />
d’un ou de plusieurs échanges sur un sujet, l’unité de sens de la communication permet<br />
de repérer l’ouverture, la phase intermédiaire et la fermeture de l’épisode. L’ouverture<br />
et la fermeture sont particulièrement repérables par des « indicateurs » verbaux,<br />
paralinguistiques, ou gestuels, des « marqueurs » au sens de la linguistique. Ils<br />
permettent de « comprendre l’enchaînement, le déroulement des interactions dans la<br />
progression pédagogique adoptée par l’enseignant » (Altet, 1994, p.78).<br />
L’auteur définit trois types d’épisodes, chaque type d’épisode a une dominante qui<br />
serait à rapprocher d’une des méthodes pédagogiques dont nous avons parlé plus haut :<br />
- Les épisodes in<strong>du</strong>cteurs : ils se caractérisent par un mode discursif, les échanges<br />
sont particulièrement dirigés par l’enseignant, dans une relation de type complémentaire<br />
rigide. Cet épisode met en évidence la position magistrale dominante de l’enseignant<br />
qui mène le jeu par son discours, occupe l’espace et le temps de parole, il adopte une<br />
attitude magistrale privilégiant l’affirmation, l’exposé, l’explication ; ou une attitude<br />
interrogative privilégiant le questionnement (interrogatif-informatif-évaluatif). Dans ce<br />
type d’échanges les élèves sont plutôt passifs même si les échanges sont nombreux, ils<br />
donnent l’illusion d’activité, ils s’adaptent aux messages, au raisonnement, aux attentes<br />
de l’enseignant. Altet qualifie la communication de « type sé<strong>du</strong>ction-persuasion »<br />
(Altet, 1994, p.80). Les <strong>savoir</strong>s sont ici imposés, structurés, argumentés rationnellement<br />
ou affectivement par l’enseignant. Les élèves s’adaptent au mode de communication, se<br />
conforment aux règles de pro<strong>du</strong>ction discursive, c’est un système d’apprentissage<br />
« réception-consommation », qui favorise des opérations cognitives repro<strong>du</strong>ctives et<br />
informatives, la saisie, transformation et mémorisation de l’information (Altet, 1994,<br />
p.82).<br />
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