BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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spécificités de la situation et des protagonistes. Postic dit, mieux que nous ne saurions le faire la variété des formes de la relation et leur évolution, dans le temps : « Le dialogue constructif revêt des formes diversifiées selon les niveaux de connaissance, selon la nature du message, le genre de traitement de l’information que l’élève peut appliquer. C’est en formation d’adultes qu’il tend davantage vers la symétrie : les interlocuteurs, formateurs et formés, par leurs expériences diversifiées, par leurs manières différentes d’analyser les problèmes, s’éclairent mutuellement : ils organisent les confrontations d’opinions, découvrent la réalité de leurs jugements et ils vont vers la recherche, non d’une vérité qui serait imposée par l’un d’eux, mais d’un sens à donner à leur propre démarche. Leurs rapports s’établissent sur la base d’une complémentarité fonctionnelle. Par l’échange, le dialogue éducatif devient alors le moyen d’une évolution conjointe » (Postic, 1988, p.180) Un autre aspect est alors à étudier, celui de cette évolution, de l’auto-éco-organisation du système relationnel. Lerbet-Séréni (1997) nous confirme toute la difficulté de rendre compte de cet objet due à « son caractère évanescent, insaisissable qui fait que l’on peut trouver des manifestations de la relation, mais non de la relation » (Lerbet-Séréni, 1997, p.63). Nous avons déjà relevé que la communication ne pouvait être ramenée aux seuls actes de langage, aux mots. Lerbet-Séréni (1997), Ardoino (1990) et Coste (1977) nous ont convaincu que les hommes disposaient de nombreux moyens d’échange entre eux, la communication utilise de nombreux vecteurs. Outre l’échange d’informations, les hommes investissent leur communication de significations plurielles, de dimensions symboliques et fonctionnelles (Ardoino, 1990, Anzieu et Kaes, 1973). Aussi comment rendre compte de l’évolution de cette relation, objet insaisissable, évanescent ? Postic (1988, p.134-135) fait référence à ses propres travaux pour rendre intelligible l’évolution de la relation, à partir d’observables multiples dans la relation. En effet, les gestes, les mimiques, les postures corporelles, mais aussi les expressions, 222
les questions ouvertes et fermées, les interventions de l’un, de l’autre, leurs importances relatives, la manière d’occuper l’espace sont autant d’observables que le chercheur peut tenter de prendre en compte pour analyser la relation. A titre d’exemple, la revue « Les sciences de l’éducation » dans son numéro du 4-5 1988, intitulé « Analyse des pratiques et formation des enseignants » présente les textes de sept auteurs qui détaillent leurs analyses. Nous notons par exemple que Ferrao Tavares (1988, p.135-150) s’attache à analyser les comportements non-verbaux des enseignants. Postic (1988a) précise que cette tentative ne peut prétendre à l’exhaustivité dans la mesure où il existe dans cette relation de l’inobservable. C’est aussi ce que formalise Lerbet-Séréni (1997, p. 65). 9.3.2.1 Des marqueurs linguistiques Nous avons vu plus haut que la relation Professionnel Expérimenté – Successeur articule des savoirs et des actes de communication, des processus d’enseignement et d’apprentissage. Postic (1988a) et Altet (1994) nous conduisent à penser que toutes les interactions reflètent des fonctions d’enseignement et des activités d’apprentissage. Lerbet-Séréni (1997), Altet (1994) et Postic (1988) nous conduisent à penser que la relation éducative peut être analysée à partir d’actes langagiers. Pour ces auteurs, c’est dans ce registre qu’il faut chercher des indicateurs de cette relation, et pour nous de son évolution. Ceci n’exclut pas les autres vecteurs, les autres actes de communication dont nous avons déjà évoqué la grande diversité, ni les actes non observables mais présents dans la relation. Pour rendre compte des formes que peut revêtir la relation duelle, Lerbet-Séréni (1994, 1997) comme nous l’avons dit s’intéresse aux interactions verbales. A partir de son développement théorique, elle identifie trois « marqueurs linguistiques » qu’elle rapproche des « Inter-actions », des « co-actions », des « trans-actions ». Ces marqueurs linguistiques sont le « Je » et le « Tu » pour les interactions, le « Nous » pour les coactions, le « Il » pour les trans-actions. Cette grille de lecture lui permet de repérer les évolutions de la relation et les trois formes d’auto-éco-organisation du système relationnel « Eros » dominé par la fusion-dépendance, « Philia » dominé par la séparation-autonomie, « Agapé » autonome qui dépasse le paradoxe séparation-fusion. Or, l’auteur reconnaît elle-même les limites de cette grille. En particulier, elle pointe l’ambiguïté des significations attribuées au « Nous », cachant potentiellement des « Je » 223
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relatives, la manière d’occuper l’espace sont autant d’observables que le chercheur peut<br />
tenter de prendre en compte pour analyser la relation. A titre d’exemple, la revue « Les<br />
sciences de l’é<strong>du</strong>cation » dans son numéro <strong>du</strong> 4-5 1988, intitulé « Analyse des pratiques<br />
et formation des enseignants » présente les textes de sept auteurs qui détaillent leurs<br />
analyses. Nous notons par exemple que Ferrao Tavares (1988, p.135-150) s’attache à<br />
analyser les comportements non-verbaux des enseignants. Postic (1988a) précise que<br />
cette tentative ne peut prétendre à l’exhaustivité dans la mesure où il existe dans cette<br />
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Nous avons vu plus haut que la relation Professionnel Expérimenté – Successeur<br />
articule des <strong>savoir</strong>s et des actes de communication, des processus d’enseignement et<br />
d’apprentissage. Postic (1988a) et Altet (1994) nous con<strong>du</strong>isent à penser que toutes les<br />
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Lerbet-Séréni (1997), Altet (1994) et Postic (1988) nous con<strong>du</strong>isent à penser que la<br />
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dans ce registre qu’il faut chercher des indicateurs de cette relation, et pour nous de son<br />
évolution. Ceci n’exclut pas les autres vecteurs, les autres actes de communication dont<br />
nous avons déjà évoqué la grande diversité, ni les actes non observables mais présents<br />
dans la relation.<br />
Pour rendre compte des formes que peut revêtir la relation <strong>du</strong>elle, Lerbet-Séréni (1994,<br />
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développement théorique, elle identifie trois « marqueurs linguistiques » qu’elle<br />
rapproche des « Inter-actions », des « co-actions », des « trans-actions ». Ces marqueurs<br />
linguistiques sont le « Je » et le « Tu » pour les interactions, le « Nous » pour les coactions,<br />
le « Il » pour les trans-actions. Cette grille de lecture lui permet de repérer les<br />
évolutions de la relation et les trois formes d’auto-éco-organisation <strong>du</strong> système<br />
relationnel « Eros » dominé par la fusion-dépendance, « Philia » dominé par la<br />
séparation-autonomie, « Agapé » autonome qui dépasse le paradoxe séparation-fusion.<br />
Or, l’auteur reconnaît elle-même les limites de cette grille. En particulier, elle pointe<br />
l’ambiguïté des significations attribuées au « Nous », cachant potentiellement des « Je »<br />
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