BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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Le narrateur peut aussi avoir la posture <strong>du</strong> conseil, dont la crédibilité repose sur la<br />
richesse <strong>du</strong> vécu, qu’il soit professionnel comme dans notre problématique ou autre.<br />
Nous retrouvons là la reconnaissance de l’expérience <strong>du</strong> Professionnel Expérimenté et<br />
de son <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong>. Cette crédibilité est assimilée à la sagesse par Benjamin :<br />
« Le conseil tissé dans l’étoffe d’une vie vécue devient<br />
sagesse. » (Benjamin 1991, p. 209)<br />
Le mode oral, la narration est sans doute un mode naturellement utilisé, il est<br />
vraisemblablement présent de manière très significative dans la relation Expert-<br />
Successeur. Deux modes apparaissent déjà, celui de la narration, il se raconte et celui<br />
<strong>du</strong> conseil. Dans ces deux modes nous pouvons imaginer des interactions différentes.<br />
Dans la première modalité on suppose le Professionnel Expérimenté se racontant, dans<br />
la seconde modalité on peut imaginer le Successeur sollicitant le conseil <strong>du</strong><br />
Professionnel Expérimenté. Il y a tout lieu de penser que dans la situation qui nous<br />
intéresse, ces deux modalités soient privilégiées. Pour autant, Lerbet-Séréni (1997)<br />
repérerait sans doute dans cette modalité un auto référenciation <strong>du</strong> coté de l’Expert, une<br />
hétéro référenciation <strong>du</strong> coté <strong>du</strong> Successeur. Il ne peut y avoir dans cette modalité<br />
d’inter-référence, d’espace tiers, le <strong>savoir</strong> ne peut que s’échanger d’un acteur à l’autre<br />
(p.106-107). Ce mode de communication suppose l’acceptation de part et d’autre d’un<br />
dévoilement de l’Expert. Nous pensons que ce mode suppose un engagement affectif,<br />
une reconnaissance mutuelle déjà largement construite. Ainsi il nous semble que si la<br />
modalité de <strong>transmission</strong> s’oriente vers la narration ou le conseil tel qu’il est enten<strong>du</strong><br />
par Benjamin, on peut supposer qu’elle puisse s’orienter aussi vers d’autres modalités.<br />
9.3.1.9 L’exposé, de l’explication, <strong>du</strong> questionnement<br />
Postic (1988) montre qu’il existe une multiplicité d’activités de l’enseignant et de<br />
l’apprenant dans la relation pédagogique. Ces activités ont des formes variées, tant<br />
langagières que corporelles. Les « actes pédagogiques » ont une fonction, ils in<strong>du</strong>isent<br />
une activité différente de l’apprenant. L’apprenant est actif ou réactif, sollicité ou pas.<br />
Cependant, Postic (1988, p.180) nous confirme aussi que les actes langagiers sont<br />
révélateurs des modes d’interaction. Galatanu propose de distinguer la « communication<br />
didactique » de la « communication pédagogique », la première concerne :<br />
« les échanges visant explicitement la « <strong>transmission</strong> », la<br />
compréhension et l’appropriation des <strong>savoir</strong>s, c’est à dire<br />
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