BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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La relation n’est pas qu’un lien mécanique avec un <strong>savoir</strong> hypothétiquement formalisé.<br />
Il s’agit bien d’un processus de communication complexe, dans lequel s’enchevêtrent<br />
les affinités, des reconnaissances réciproques et évolutives, et des formes de <strong>savoir</strong>.<br />
9.2 Le système relation-<strong>savoir</strong><br />
Lorsque nous avons initié notre problématique, nous n’avons pas retenu la<br />
représentation triangulaire proposée par Houssaye et reprise par les didacticiens dans<br />
une approche systémique. Cette représentation aurait pu nous amener à considérer le<br />
Savoir-Faire comme un « objet de <strong>savoir</strong> », ou un <strong>savoir</strong> objectivé. Nous nous sommes<br />
orienté dans une approche privilégiant le <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> comme un processus. Nous avons<br />
dit que la <strong>transmission</strong> nécessite une formalisation. Nous avons dit aussi que<br />
l’entreprise, tiers exclu de la relation est aussi « présente » par des médiations plurielles,<br />
et par exemple des formes de <strong>savoir</strong> formalisées, des règles, des normes…. Pour autant,<br />
nous pensons que ce qui s’échange, ce dont on parle, prend de multiples formes des plus<br />
formalisées aux plus tacites. Pour reprendre les termes de Lerbet-Séréni il y a des<br />
possibilités de communication, et de l’incommunicable. Nous pensons que cette<br />
diversité de formes possibles est d’autant plus vive que le <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> <strong>du</strong> Professionnel<br />
Expérimenté possède de nombreuses dimensions, il est polymorphe comme nous<br />
l’avons dit plus haut.<br />
La relation comme communication est aussi échange de représentations, dans la mesure<br />
où ces représentations intermédiaires entre vécu – activités sensori-motrices – et conçu<br />
– activités opératoires circulent. Non seulement elles interviennent comme une grille de<br />
lecture commune <strong>du</strong> monde, c’est le système de représentations ou représentations<br />
collectives a minima, qui permet l’échange, mais elles permettent aussi à chacun, de<br />
leur donner un sens en soi, de modifier ses représentations propres, d’agir sur elles. La<br />
communication devient alors un jeu d’inférences construites.<br />
C’est ainsi que Lerbet-Séréni (1994) en vient à proposer le tiers inclus de la relation<br />
comme « l’absolu de la dyade », comme « auto-référence pour le système relationnel et<br />
co-référence pour les membres <strong>du</strong> couple » (p.98). Le système relationnel, dans la<br />
circularité permanente, dans l’échange entre les deux, par l’un et l’autre, est auto-<br />
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