BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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Parmi les dyades dissymétriques, Winnykamen (1990) évoque les dyades Expert- Novice qui pour nous sont d’un intérêt majeur, puisqu’elles correspondent à un des cas que peut présenter la relation que nous étudions. Dans cette partie, l’auteur prolonge son développement de l’apprentissage socio-cognitif et propose de considérer l’apprentissage par imitation-modélisation interactive, « Nous proposons la notion d’imitation-modélisation interactive, là où le sujet, modifiant ses conduites en fonction de celles du modèle, provoque chez ce dernier une inflexion des siennes, à partir d’une prise en considération des transformations comportementales qu’il a induites chez l’observateur…Cette analyse s’applique particulièrement à la dyade fortement asymétrique quant aux savoirs et aux pouvoirs que l’enfant constitue avec l’adulte. Ce dernier représente les modèles culturels à acquérir (ou à rejeter). C’est le cas de tous les moments où la dyade adulte-enfant fonctionne avec pour objectif une transmission de connaissances, que cet objectif soit ou non clairement explicité. » (Winnykamen, 1990, p.333-334). Nous suivons Winnykamen et ses propositions. Les dyades sont fortement dissymétriques en regard des compétences spécifiques. La relation prend une forme de guidage-tutelle au sens de Bruner, qui suppose l’activité des deux partenaires, le modèle - dans notre cas le Professionnel Expérimenté - apporte les modifications à son activité en fonction de l’observation de la production de l’imitant - dans notre cas le Successeur - l’objectif relationnel commun à savoir le maintien de l’interaction, les objectifs cognitifs différents qui se rejoignent dans la réduction des différences dans la maîtrise de la tâche. Pour l’auteur, deux formes de situation d’apprentissage par observation sont possibles : le cas où le modèle ne modifie pas sa production, il n’y a pas de contact social, la relation n’est pas interactive, et le cas avec intention de modéliser, modification de la production par l’Expert en fonction du Novice puis modification de la production du Novice. « Cette forme interactive du fonctionnement paraît caractéristique des situations dissymétriques expert-novice (ici sujet modèle-sujet imitant), lorsque l’intention de transmission de la part du modèle accompagne l’intention 182

d’acquisition de la part du sujet imitant » (Winnykamen, 1990, p.144-145) L’auteur confirme que dans cette forme d’imitation modélisation interactive, le sujet apprenant n’est pas passif, au contraire il est même il est particulièrement actif. Son activité peut servir plusieurs buts, cognitifs ou relationnels. L’imitation n’est pas conçue comme du mimétisme. La compatibilité avec l’approche psychologique précédente de l’apprentissage est ici réaffirmée : « L’imitation est envisagée comme la mise en œuvre, par le sujet imitant, des procédures de mise en relation entre les moyens et les buts qu’il a observées chez le sujet modèle. Cela suppose une activité cognitive de sélection et de traitement des informations utiles, activité nécessairement liée au niveau actuel du sujet imitant. Cela suppose aussi l’intentionnalité du choix de ce moyen pour atteindre un but. On peut reconnaître deux catégories dans les buts visés : l’accroissement des savoirs et savoir-faire dans les différents champs de conduite (il s’agit alors d’un objectif cognitif) ; l’accroissement du lien relationnel (c’est alors un objectif de communication). » (Winnykamen, 1990, p.334) Toutefois l’auteur nous rappelle que l’apprentissage sous-tend l’acquisition de connaissances qui suppose de part et d’autre un effort. L’activité de l’apprenant est ici confirmée, se pose alors la question de sa motivation que nous devrons aborder plus tard. Mais au-delà, c’est l’effort du modèle, pour nous le Professionnel Expérimenté qui est aussi noté, et nous avons précédemment exploré la question de sa motivation. « Au plan de l’acquisition de connaissances, il en va autrement. La régulation interindividuelle se fait nécessairement dans le sens d’une plus-value cognitive, plus-value déterminée par les efforts de l’imitant, mais aussi par ceux du modèle. Cette fois les efforts ne relèvent pas de la recherche d’un moyen terme, mais bien plutôt, de la part du modèle, de la recherche de la clarification, de la simplification, du maintien de l’attention sur l’objectif, qui 183

d’acquisition de la part <strong>du</strong> sujet imitant » (Winnykamen,<br />

1990, p.144-145)<br />

L’auteur confirme que dans cette forme d’imitation modélisation interactive, le sujet<br />

apprenant n’est pas passif, au contraire il est même il est particulièrement actif. Son<br />

activité peut servir plusieurs buts, cognitifs ou relationnels. L’imitation n’est pas conçue<br />

comme <strong>du</strong> mimétisme. La compatibilité avec l’approche psychologique précédente de<br />

l’apprentissage est ici réaffirmée :<br />

« L’imitation est envisagée comme la mise en œuvre, par<br />

le sujet imitant, des procé<strong>du</strong>res de mise en relation entre<br />

les moyens et les buts qu’il a observées chez le sujet<br />

modèle. Cela suppose une activité cognitive de sélection et<br />

de traitement des informations utiles, activité<br />

nécessairement liée au niveau actuel <strong>du</strong> sujet imitant. Cela<br />

suppose aussi l’intentionnalité <strong>du</strong> choix de ce moyen pour<br />

atteindre un but. On peut reconnaître deux catégories dans<br />

les buts visés : l’accroissement des <strong>savoir</strong>s et <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong><br />

dans les différents champs de con<strong>du</strong>ite (il s’agit alors d’un<br />

objectif cognitif) ; l’accroissement <strong>du</strong> lien relationnel<br />

(c’est alors un objectif de communication). »<br />

(Winnykamen, 1990, p.334)<br />

Toutefois l’auteur nous rappelle que l’apprentissage sous-tend l’acquisition de<br />

connaissances qui suppose de part et d’autre un effort. L’activité de l’apprenant est ici<br />

confirmée, se pose alors la question de sa motivation que nous devrons aborder plus<br />

tard. Mais au-delà, c’est l’effort <strong>du</strong> modèle, pour nous le Professionnel Expérimenté qui<br />

est aussi noté, et nous avons précédemment exploré la question de sa motivation.<br />

« Au plan de l’acquisition de connaissances, il en va<br />

autrement. La régulation interindivi<strong>du</strong>elle se fait<br />

nécessairement dans le sens d’une plus-value cognitive,<br />

plus-value déterminée par les efforts de l’imitant, mais<br />

aussi par ceux <strong>du</strong> modèle. Cette fois les efforts ne relèvent<br />

pas de la recherche d’un moyen terme, mais bien plutôt, de<br />

la part <strong>du</strong> modèle, de la recherche de la clarification, de la<br />

simplification, <strong>du</strong> maintien de l’attention sur l’objectif, qui<br />

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