BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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Dans cette approche, l’apprentissage pourrait être expliqué par un modèle « épigénétique », chaque nouvelle étape intègre les précédentes tout en faisant une place plus grande à l’influence du milieu. La mémoire est une fonction indissociable de l’apprentissage, mémorisation automatique ou consciente des effets produit que le comportement se modifie, tant pour un apprentissage par conditionnement que par construction de la réponse. Nous l’avons dit précédemment, Berbaum (1984) nous propose de considérer deux types de mémoire : la mémoire à Court Terme appelée aussi mémoire de travail dans laquelle les informations sont stockées pendant quelques secondes, elles subsistent si elles sont réemployées. Au-delà de quelques secondes les informations peuvent s’articuler avec les informations acquises antérieurement, restructuration des données antérieures, intégration. La mémoire à Long Terme est basée sur un processus d’organisation, qui constitue une contrainte au moment de la saisie : les méthodes mnémotechniques. Par ailleurs, Piaget, nous l’avons déjà dit étudie le « sujet épistémique », ce à quoi Vygotski (1985) et Wallon (1970) opposent une action de l’environnement social avec lequel le sujet interagit, échange. Nous reviendrons sur l’apport de ces psychologues. A l’inverse, les travaux de Piaget montrent aussi le caractère actif de l’apprenant, le sujet est central, le processus d’équilibration est endogène. Il apprend en faisant. Cette idée est reprise et largement commentée par Aumont et Mesnier (1992) qui intitulent leur ouvrage « L’acte d’apprendre ». Ces auteurs, s’appuient sur le constructivisme de Piaget, et sur la notion de « projet » de Boutinet pour développer le fait que l’apprenant, agit suivant deux types de processus, un processus « entreprendre » et un processus « chercher ». Ces deux processus sont complémentaires et se rejoignent dans l’action, néanmoins l’individu privilégie l’un des deux sans exclure l’autre. L’action est le moteur de l’apprentissage : « Si la pratique n’est pas d’elle-même productrice de l’apprendre, la conduite autonome d’un projet constitue un socle « incontournable » pour la construction du savoir, grâce à une relation originale qui s’établit alors entre le sujet apprenant et l’objet. » (Aumont. et Mesnier, 1992, p.171) 172
Si l’on considère l’expérience professionnelle comme une suite de situations diverses vécues, amenant l’individu à vivre des suites d’essais-erreurs, dans lesquelles il pense et raisonne, il assimile et accommode ses schèmes déjà là, dans ce processus l’individu est actif il alterne des recherches de réponses, de gestes, d’actions et il entreprend des actions, ces deux processus s’alimentant mutuellement. La mémoire est centrale, elle sert de lieu de stockage d’informations disponibles au professionnel, elle est caractéristique de l’expérience. L’apprentissage est une adaptation progressive dans ce rapport à l’activité. Ainsi l’individu construit sa propre expérience en faisant, en essayant, en se trompant, en cherchant, en ajustant et en mémorisant, cette mémorisation étant discriminante. Les connaissances se construisent à partir de celles déjà là. Dans le même courant, Malglaive (1990) propose ainsi de considérer que les savoirs pratiques, dans l’action permettent d’accéder par le biais d’une formalisation aux savoirs procéduraux puis aux savoirs théoriques. L’articulation théorie/pratique se fait par et dans l’action. Sa proposition est ainsi d’articuler une pédagogie « à l’envers », partant du vécu, de la pratique pour accéder au savoir formalisé, théorique. Ce processus d’intégration ne peut pas être assimilé à une absorption passive, il suppose la mise en acte, le faire, voire le transfert c’est-à-dire la mise en œuvre dans des situations différentes, déplacement et transformation. Il nous semble que les apports de Aumont. et Mesnier (1992), et de Malglaive (1990) sont à rapprocher des propositions faites Dewey (1947) et par Kolb (1984) s’agissant d’apprentissage expérientiel et évoqué plus haut pour le Professionnel Expérimenté. Nous retrouvons en effet la construction de connaissance dans l’articulation de la pratique et de la théorie, de l’action et de la réflexion. Nous retrouvons là aussi des processus qui s’articulent, se combinent, et l’activité du sujet apprenant est centrale. Suivant ce courant, l’apprentissage du Successeur est lié à son action et sa réflexion sur l’action, ses recherches et ses entreprises qui se rejoignent. 8.2.2 Les apports du modèle fonctionnaliste Pour étudier les connaissances du Professionnel Expérimenté, nous nous sommes orientés vers la modélisation que propose Bastien (1997). Nous avons vu que cet auteur 173
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construction de la réponse. Nous l’avons dit précédemment, Berbaum (1984) nous<br />
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basée sur un processus d’organisation, qui constitue une contrainte au moment de la<br />
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Par ailleurs, Piaget, nous l’avons déjà dit étudie le « sujet épistémique », ce à quoi<br />
Vygotski (1985) et Wallon (1970) opposent une action de l’environnement social avec<br />
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A l’inverse, les travaux de Piaget montrent aussi le caractère actif de l’apprenant, le<br />
sujet est central, le processus d’équilibration est endogène. Il apprend en faisant. Cette<br />
idée est reprise et largement commentée par Aumont et Mesnier (1992) qui intitulent<br />
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Piaget, et sur la notion de « projet » de Boutinet pour développer le fait que l’apprenant,<br />
agit suivant deux types de processus, un processus « entreprendre » et un processus<br />
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moteur de l’apprentissage :<br />
« Si la pratique n’est pas d’elle-même pro<strong>du</strong>ctrice de<br />
l’apprendre, la con<strong>du</strong>ite autonome d’un projet constitue un<br />
socle « incontournable » pour la construction <strong>du</strong> <strong>savoir</strong>,<br />
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sujet apprenant et l’objet. » (Aumont. et Mesnier, 1992,<br />
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