BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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éférence au modèle de Elisabeth Kubler-Ross. Le travail de deuil est présenté comme un processus de déstructuration-restructuration, une succession de sept phases d’états émotionnels, alternant l’espoir et le désespoir (Pillot, 1989, p.45 et 46). -La première phase est celle du choc, de l’immobilisation, de la prostration, -La deuxième phase est celle de la négation, le sujet ne peut pas y croire, cette phase est aussi appelée le déni, -La troisième phase est celle de la révolte contre le monde entier, contre ceux que la personne tient pour responsables, -La quatrième phase est celle de la dépression, l’apathie, le repli, -La cinquième phase est celle du marchandage, un nouvel espoir négocié entre rationalité et irrationalité, la personne passe des pactes, -La sixième phase est celle de la paix, de l’acceptation, -La septième phase est celle de du decathexis, du délire, stade ultime, la conscience est ailleurs, vers un nouveau projet. Comme toute typologie, ce modèle est aussi à transposer avec prudence. Les auteurs attirent notre attention sur le fait que ce travail est un processus, en ce sens le modèle de Kubler-Ross ne peut fournir que des points de repère, le travail de deuil est quant à lui plus incertain, plus variable dans la succession des phases, dans la durée et l’intensité de chacune d’elles. On voit bien d’ailleurs chez Linhart (2003) que toutes les personnes ayant vécu la même rupture, la même perte d’emploi, la même perte d’identité professionnelle n’ont pas toutes les mêmes manières de vivre l’événement. Les unes rebondissent sur de nouveaux emplois, de nouveaux projets, les autres restent marquées longtemps après, certaines ne parviennent pas à dépasser cette perte. Pour les auteurs cités plus haut, le travail de deuil est lié à l’attachement de la personne. L’attachement est un besoin instinctif, une pulsion vers la proximité qui existe chez tous les mammifères. Ce lien, ce flot d’énergie se constitue à trois niveaux, sur le plan physique, sur le plan psychologique ou émotionnel, sur le plan spirituel. Lorsque cet attachement a lieu, l’énergie augmente, l’enthousiasme se crée, la joie apparaît. Dans la séparation, on “ laisse ” partir, alors que dans le détachement, on “ coupe ” l’attachement. Faire le deuil, consiste en un processus physique, par l’expression des émotions comme la colère ou la tristesse. Il s’agit aussi d’un processus social, puisqu’il se fait en relation avec les autres, ceux avec qui on partage les émotions. 162
Pour notre problématique, le Professionnel Expérimenté est, nous l’avons dit dans le cas d’une mutation ou d’un départ à la retraite ou en préretraite. Nous ne pouvons rien dire de l’attachement du Professionnel expérimenté à son entreprise, au groupe social d’appartenance, il n’est pas certain que l’expérience, même longue est synonyme d’attachement. Cependant nous ne pouvons ignorer qu’avec cette expérience s’est construite une identité professionnelle. La rupture, le départ annoncé peut être vécu comme une perte de soi, d’une partie de soi, et là nous pouvons penser qu’il y ait un attachement. Nous pouvons considérer avec Linhart (2003) que la rupture annoncée, souhaitée ou subie, peut provoquer ce travail de deuil. Nous pouvons supposer aussi que ce travail de deuil, suivant son avancement, suivant son intensité peut modifier la perception des situations actuelle et future comme satisfaisante ou non, l’image de soi, le désir de transmettre. En un mot le travail de deuil consécutif du départ annoncé, envisagé peut influer sur les facteurs intrinsèques de la motivation. 7.5.1.5 La transmission comme un « don » La figure du Père symbolique et la filiation tendent à nous orienter vers ce que l’anthropologie et en l’occurrence Levi-Strauss (1974, p.56-62) met en évidence dans les sociétés dites primitives. En effet, l’auteur repère qu’au-delà des liens de parenté naturels, organiques, il se constitue dans les sociétés les liens de parenté essentiellement symboliques. L’auteur poursuit l’idée que cette structure permet seule d’appliquer la « règle du don ». Or, Mauss (1999, p.142-273) dans un texte célèbre « Essai sur le don, forme et raison de l’échange dans les sociétés archaïques » largement commenté depuis, propose de considérer le don comme un phénomène plus complexe que la représentation commune. Le don ne signifie pas unilatéralité, il implique un « contredon », un retour, un don implique une dette. Ainsi, si la transmission de savoir-faire peut être assimilée à un don de l’Expert, cela suppose un échange. Le retour, l’autre partie de l’échange est une reconnaissance. Le don, d’après Mauss est à considérer comme un échange d’ « obligations » mutuelles, constitutives de la vie en société, qui laissent derrière elles des liens privilégiés entre les partenaires. Nous transposons la proposition de Mauss (1999, p.258) dans notre cas, le bénéficiaire du don est double, d’une part le Successeur, mais d’autre part aussi l’entreprise et au-delà les « Anciens » auprès de qui le professionnel Expérimenté a une « dette ». L’attente de « contre-don » 163
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Comme toute typologie, ce modèle est aussi à transposer avec prudence. Les auteurs<br />
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Kubler-Ross ne peut fournir que des points de repère, le travail de deuil est quant à lui<br />
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ayant vécu la même rupture, la même perte d’emploi, la même perte d’identité<br />
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Pour les auteurs cités plus haut, le travail de deuil est lié à l’attachement de la personne.<br />
L’attachement est un besoin instinctif, une pulsion vers la proximité qui existe chez tous<br />
les mammifères. Ce lien, ce flot d’énergie se constitue à trois niveaux, sur le plan<br />
physique, sur le plan psychologique ou émotionnel, sur le plan spirituel. Lorsque cet<br />
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l’attachement. Faire le deuil, consiste en un processus physique, par l’expression des<br />
émotions comme la colère ou la tristesse. Il s’agit aussi d’un processus social, puisqu’il<br />
se fait en relation avec les autres, ceux avec qui on partage les émotions.<br />
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