27.02.2015 Views

BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

« Or, un processus en s’automatisant change de nature<br />

puisque par définition et contrairement au processus qui a<br />

présidé à son acquisition, il n’est plus contrôlé : les<br />

déclencheurs ne sont pas nécessairement les unités qui ont<br />

été pertinentes pendant l’apprentissage et le raisonnement<br />

inférentiel ou analogique ne joue aucun rôle » (Bastien,<br />

1997, p.110)<br />

Précédemment, nous avons approché la connaissance et sa construction sous plusieurs<br />

angles. Nous avons ainsi donné aux connaissances de multiples dimensions, construites<br />

dans de multiples situations et mobilisées dans l’action. Or, nous notons que le caractère<br />

non-conscient que nous proposent Dreyfus et Bastien sous l’angle cognitif est aussi<br />

évoqué par Coste sous l’angle psychomoteur. Le corps se manifeste et participe dans<br />

l’expression de ce <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> à plusieurs niveaux, au travers de gestes et d’attitudes,<br />

depuis une gestualité très opérationnelle, jusqu’à une communication non verbale. Mais<br />

en même temps, Coste nous dit que :<br />

« Plus l’acte fut répété, plus l’attention est faible, plus le<br />

projet moteur est spontané et involontaire : plus le geste<br />

est automatique ». (Coste, 1980, p.46)<br />

Il y a donc une automatisation <strong>du</strong> geste avec l’expérience, sans pour autant qu’il perde<br />

<strong>du</strong> sens pour le sujet, sans que l’idéalité <strong>du</strong> geste disparaisse.<br />

Cette caractéristique est d’ailleurs étudiée chez les sportifs de haut niveau par Zoudji,<br />

Debu, et Thon (2002). Ces travaux font aussi référence au modèle de Dreyfus présenté<br />

plus haut. Ils mettent en évidence des « prises de décision » plus rapides chez l’Expert<br />

que chez le Novice. Ces performances sont attribuées au fait que la mémoire de travail,<br />

grande consommatrice de ressources allouées au traitement des opérations cognitives,<br />

est court-circuitée. A l’instar des joueurs d’échecs pour Dreyfus, les sportifs présentent<br />

des performances <strong>du</strong>es au fait que les informations des situations relatives au domaine<br />

d’<strong>expert</strong>ise sont stockées de façon automatique dans la mémoire implicite, ainsi la prise<br />

de décision, la bonne décision, est accélérée lorsque la situation se repro<strong>du</strong>it.<br />

En clair dans les deux dimensions cognitive et psychomotrice, les connaissances de<br />

l’<strong>expert</strong> sont intériorisées, automatisées, « routinisées » dirait Tochon (1993, p.131), au<br />

point qu’il n’a plus conscience de « comment il fait », l’<strong>expert</strong> « a oublié le chemin de<br />

141

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!