BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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Stroobants (1993) attire notre attention sur le fait que les O.S. sont détenteurs de <strong>savoir</strong><strong>faire</strong><br />
tout aussi pénalisant pour l’organisation, dès lors qu’ils disparaissent. Nous nous<br />
intéressons à un professionnel dont l’expérience n’est pas nécessairement reconnue, et<br />
surtout pas au point de le qualifier d’Expert au sens d’Ardoino. Son expérience est à<br />
tra<strong>du</strong>ire en termes de connaissances de l’activité, en capacités à <strong>faire</strong> avec les meilleures<br />
performances, en capacités à résoudre des problèmes, quelques fois en faisant appel à<br />
des situations particulières rencontrées et mémorisées.<br />
7.4.3.3.6.1 Le modèle de l’Expert - Novice<br />
D’autres approches de l’Expert sont possibles et pour notre problématique l’Expert est<br />
enten<strong>du</strong> comme porteur d’une expérience confortable en regard d’une activité. Pour<br />
tenter de répondre, deux approches peuvent être envisagées :<br />
- L’une de type comportementaliste avec la typologie de Bloom, rappelée par Abernot<br />
(1993), par Altet (1994) et par Malglaive (1994) notamment, qui propose une<br />
progression d’objectifs d’apprentissage. Ceux-ci sont repérés par des « capacités à<br />
<strong>faire</strong> ». Il est à noter d’ailleurs que ce modèle a largement contribué au développement<br />
des démarches basées sur la « compétence » (GPEC, logique compétence), et de la<br />
pédagogie par objectifs (PPO) courante dans le champ de la formation professionnelle.<br />
Cette première approche permet de repérer les capacités liées ou résultantes de<br />
l’expérience, des apprentissages divers et variés, en situation, par imitation, par la<br />
formation, par la résolution de problèmes. Comme nous l’avons dit plus haut s’il<br />
s’agissait d’aborder notre problématique sous l’angle de l’évaluation, cet aspect serait à<br />
envisager. De fait l’évaluation de ces capacités conditionne la reconnaissance <strong>du</strong><br />
professionnel, son statut, sa qualification, son salaire, son plan de formation voire son<br />
plan de carrière, et il y aurait beaucoup à dire sur ce point.<br />
- L’autre approche, issue des sciences cognitives et en particulier <strong>du</strong> courant<br />
connexionniste avec le modèle de « l’Expert et <strong>du</strong> Novice » proposé par H. L.<br />
Dreyfus 56 , qui met en avant la dimension cognitive de l’acquisition de connaissances et<br />
des performances consécutives. Pour Tochon (1993) l’intérêt de ce modèle réside dans<br />
la volonté depuis l’origine des sciences cognitives de modéliser le fonctionnement<br />
cognitif de l’<strong>expert</strong>. Il s’agit de repérer, de repro<strong>du</strong>ire et simuler en Intelligence<br />
Artificielle les heuristiques et les inférences significatives de l’<strong>expert</strong> face aux situations<br />
56 Dreyfus H. L., 1992 : La portée philosophique <strong>du</strong> connexionnisme, in Andler D. : Intro<strong>du</strong>ction aux<br />
sciences cognitives, Paris, Gallimard, pp.353-373<br />
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