BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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« La méthode de l’analyse fonctionnelle…consiste à décomposer les fonctions dites “ supérieures ” du système cognitif en sous-fonctions lesquelles correspondent aux structures physiologiques et “ logicielles ” jusqu’à atteindre les schèmes sensori-moteurs et “ semioopérateurs ” qui correspondent aux éléments de base de l’action et de la représentation. » (Bastien, 1997, p.39). Cette analyse fonctionnelle suppose les interactions de trois grands systèmes d’équilibration : un système phylogénétique (évolution de l’espèce), un système sociogénétique (échanges synchroniques et diachroniques, intra et inter génération, croissance génétique au travers de générations), un système psychogénétique (acquisition des individus) ; agissant dans des échelles de temps différentes ; et ce dans une approche néo-darwinienne. L’auteur retient trois aspects : la psychogénèse et la sociogénèse ont un fondement phylogénétique mais exercent une action retour sur la phylogénèse car productrices d’un milieu, l’évolution sociogénétique produit un milieu logiciel qui conditionne la psychogénèse (adaptation obligatoire). L’auteur distingue parmi les connaissances acquises : les connaissances catégoriques et les connaissances spécialisées (épistémiques et heuristiques en IA). Les premières sont communes – c’est un savoir partagé - constituent les cadres conceptuels assimilés aux expériences individuelles indispensables à la co-opéralité ; les secondes résultent d’une sélection sociogénétique, contraignant les psychogénèses individuelles à converger vers un état d’équilibre opératoire partagé, il y a là un échange de connaissances spécialisées possible en regard d’un problème déterminé. L’auteur propose de considérer les Schèmes et métaschèmes. A la différence des modèles connexionnistes, il s’agit d’un modèle autoconstructeur, la suite des acquisitions n’est pas une chronique mais une évolution. Il s’agit de déformations locales, comme des chemins préférentiels pour le développement, il y a convergence plus rapide par des valeurs cibles, par transmission au système cognitif d’informations heuristiques. La codification phylogénétique de ces règles épigénétiques qui définit l’état initial du système psychogénétique. 124

L’acquisition de connaissances suppose trois étapes : construction d’une structure de schèmes (fonction particulière), évaluation de la majoration apportée au système cognitif, conservation de cette acquisition avec accessibilité en mémoire, proportionnelle à sa valeur estimée (Bastien, 1997, p.41). La construction d’un nouveau schème – d’une nouvelle fonction - est liée à la productivité différentielle qu’il apporte au système dans son ensemble, modifiant la surface adaptative, le système est en rénovation constante. L’auteur parle d’une stratégie axée sur la conservation et l’intégration des acquis qui tend à faire passer l’équilibration du système de l’état de tâtonnement exhaustif (aucune connaissance) à un tâtonnement nul, c’est à dire l’exécution d’un schème, c’est le cas de l’expert. Les métaschèmes sont à la fois producteurs et coordinateurs de schèmes, et fonction d’évaluation, support de compétence heuristique. Les schèmes qui ont survécu aux remaniements peuvent être transmis par les échanges sociaux, entre générations, donc prédétermination phylogénétique. Bastien commente l’Organisation sémantotopique et cheminements. L’auteur fait référence aux travaux de Cellerier qui montrent le lien entre la localisation des aires cérébrales (somatotopie), et la hiérarchisation des couches cérébrales (sémantotopie), une “ pré-architecture ” du cerveau divisé horizontalement (aires cognitives spécialisées) et verticalement (machines d’exécution spécialisées) (Bastien, 1997, p.42). Les schèmes sont ainsi organisés par matière, magasinage fonctionnel (liens fonctionnels ou structuraux) en fonction des types de tâches, ceci exclut l’organisation par indexation (mode d’adressage) mais accès direct aux connaissances acquises par composition de proche en proche. La psychogénèse organise les connaissances structurées fonctionnellement, les liens entre schèmes à partir des situations à résoudre, les liens constituent les chemins d’accès (système sémantotopique) comme des indicateurs d’itinéraires, hiérarchisés (accessibilité différentielle aux schèmes/productivité) jalonnent les itinéraires heuristiques. Ici contrairement à l’IA, les opérations se font dans la mémoire (et non extérieures) (Bastien, 1997, p.43). En prolongement, Bastien développe l’idée de Situateur et groupement opératoire des centrations. Il n’y a pas de recherche étendue systématique, ceci conduit à considérer un situateur (“ vous êtes ici ”), point de départ de l’évocation, centration, sémantotopiquement situé, d’où l’importance du contexte qui situe le système cognitif 125

« La méthode de l’analyse fonctionnelle…consiste à<br />

décomposer les fonctions dites “ supérieures ” <strong>du</strong> système<br />

cognitif en sous-fonctions lesquelles correspondent aux<br />

structures physiologiques et “ logicielles ” jusqu’à<br />

atteindre les schèmes sensori-moteurs et “ semioopérateurs<br />

” qui correspondent aux éléments de base de<br />

l’action et de la représentation. » (Bastien, 1997, p.39).<br />

Cette analyse fonctionnelle suppose les interactions de trois grands systèmes<br />

d’équilibration : un système phylogénétique (évolution de l’espèce), un système<br />

sociogénétique (échanges synchroniques et diachroniques, intra et inter génération,<br />

croissance génétique au travers de générations), un système psychogénétique<br />

(acquisition des indivi<strong>du</strong>s) ; agissant dans des échelles de temps différentes ; et ce dans<br />

une approche néo-darwinienne. L’auteur retient trois aspects : la psychogénèse et la<br />

sociogénèse ont un fondement phylogénétique mais exercent une action retour sur la<br />

phylogénèse car pro<strong>du</strong>ctrices d’un milieu, l’évolution sociogénétique pro<strong>du</strong>it un milieu<br />

logiciel qui conditionne la psychogénèse (adaptation obligatoire).<br />

L’auteur distingue parmi les connaissances acquises : les connaissances catégoriques et<br />

les connaissances spécialisées (épistémiques et heuristiques en IA). Les premières sont<br />

communes – c’est un <strong>savoir</strong> partagé - constituent les cadres conceptuels assimilés aux<br />

expériences indivi<strong>du</strong>elles indispensables à la co-opéralité ; les secondes résultent d’une<br />

sélection sociogénétique, contraignant les psychogénèses indivi<strong>du</strong>elles à converger vers<br />

un état d’équilibre opératoire partagé, il y a là un échange de connaissances spécialisées<br />

possible en regard d’un problème déterminé.<br />

L’auteur propose de considérer les Schèmes et métaschèmes. A la différence des<br />

modèles connexionnistes, il s’agit d’un modèle autoconstructeur, la suite des<br />

acquisitions n’est pas une chronique mais une évolution. Il s’agit de déformations<br />

locales, comme des chemins préférentiels pour le développement, il y a convergence<br />

plus rapide par des valeurs cibles, par <strong>transmission</strong> au système cognitif d’informations<br />

heuristiques. La codification phylogénétique de ces règles épigénétiques qui définit<br />

l’état initial <strong>du</strong> système psychogénétique.<br />

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