BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
communication non verbale. Nous conservons le fait que dans son activité, le sujet connaissant, le Professionnel Expérimenté a construit et reconstruit des connaissances, donnant lieu à des gestes professionnels, dans lesquels tout le corps est engagé. Nous reprendrons aussi l’idée d’automatisation du geste, ainsi que le rôle du corps dans la communication. Nous poursuivons notre construction théorique de la connaissance avec l’apport de la psychologie cognitive. 7.4.3.3 La connaissance sous l’angle de la psychologie cognitive Notre approche précédente avait pour but d’aborder le savoir-faire comme une manifestation d’une connaissance construite dans une grande diversité de situations, et conférant à l’homme une aptitude à agir sur le réel, à penser, à raisonner, à résoudre des problèmes, à imaginer, à se mémoriser, une aptitude à articuler en situation des formes diverses de savoir. La connaissance a été abordée sous l’angle des sciences cognitives, mettant en lumière l’extrême complexité des mécanismes électrochimiques dont les neurosciences tentent de rendre compte, mécanismes à l’œuvre dans toute l’activité cognitive et motrice de l’homme. Un autre angle de vue peut être adopté, complémentaire pour tenter de définir le Professionnel Expérimenté, porteur d’une connaissance. La psychologie cognitive cherche à modéliser les processus cognitifs, soit les modes de pensée, et ainsi tente d’approcher ce qu’est la connaissance, comment elle se manifeste et se construit. Ainsi, pour Donnadieu, Genthon et Vial (1998, p.20) connaître, c’est « naître avec », étymologiquement s’entend. La connaissance est proposée comme un terme chargé au sens commun de plusieurs sens, elle précède l’apprentissage et elle en est aussi le résultat. La Connaissance ne peut pas être un stockage de savoirs transmis, l’apprentissage ce sont les savoirs qui sont incarnés, dès que la personne peut agir sur et avec ce savoir par son projet, c’est l’appropriation, le changement, la transformation du savoir et de la personne, c’est une récursivité dans l’interaction entre le sujet et le savoir. C’est l’abstraction, la perception, la mémorisation, l’élaboration, la transformation, la restitution, l’utilisation, l’explication, la compréhension, l’interprétation des savoirs. « La connaissance est l’expérience d’un savoir approprié, c’est-à-dire transformé par le sujet, ce qui le constitue 116
comme personne car ce qui est appris s’inscrit dans la durée et laisse trace même dans l’oubli du savoir. L’apprentissage peut alors se définir comme un processus par lequel un sujet transforme des savoirs en connaissance. » (Donnadieu, Genthon et Vial, 1998, p.20) Nous soulignerons ici l’idée de transformation et d’appropriation particulièrement pertinente pour évoquer le savoir-faire du Professionnel Expérimenté, liée à son expérience professionnelle, et donc appropriée, personnalisée. 7.4.3.3.1 L’hypothèse constructiviste de Piaget Notre approche épistémologique nous avait conduit à positionner notre problématique dans une épistémologie constructiviste dont Bachelard et Piaget apparaissent comme fondateurs Le Moigne (1995, p.66-88). Les travaux de Piaget sont incontournables. Dans ce courant les connaissances ne sont ni transmises, ni initiées par des sensations, elles sont construites par l’individu, par l’intermédiaire des actions qu’il accomplit sur les objets. Ces actions intériorisées constituent des schèmes, organisés en structures opératoires. Piaget (1975) propose un modèle structuraliste, une organisation structurale de schèmes de pensée et d’action construits et développés pendant l’enfance et l’adolescence suivant un long processus de maturation endogène. Par ailleurs une structure hiérarchisée de concepts, de catégories de niveau d’abstraction croissante, est activée par inférence. Ces concepts sont organisés en structure d’informations stables et mémorisées. Bastien (1997) nous en donne une vision plus explicite : “ les catégories sont constituées par un ensemble d’informations stables et bien structurées, en l’occurrence un ensemble de propriétés qui sont conjointement suffisantes et individuellement nécessaires pour déterminer l’appartenance ou non d’un élément à cette catégorie ” (Bastien, 1997, p.22) Piaget (1975) privilégie le rôle du sujet suivant 4 facteurs : l’hérédité (jusqu’à la maturation), le milieu physique (expérience), le milieu social (acquis culturels et échanges interpersonnels), l’équilibration. 117
- Page 65 and 66: De la même manière, pour produire
- Page 67 and 68: propose une présentation synthéti
- Page 69 and 70: Pour suivre les recommandations de
- Page 71 and 72: Il s’agira sans doute d’étudie
- Page 73 and 74: Successeur, dans une relation de tr
- Page 75 and 76: l’agencement. L’organisation d
- Page 77 and 78: évolue avec de nombreuses interact
- Page 79 and 80: « Dans le jeu complexe des rapport
- Page 81 and 82: En suivant l’auteur nous dirons q
- Page 83 and 84: elation, faite d’inter-actions, d
- Page 85 and 86: objet de la relation, et en même t
- Page 87 and 88: d’appartenance, l’identité pro
- Page 89 and 90: connaissance elle-même. Dans la se
- Page 91 and 92: philosophiques et épistémologique
- Page 93 and 94: de connaissance par la pratique, el
- Page 95 and 96: l’expérience concrète, sensible
- Page 97 and 98: fil de ces expériences il a articu
- Page 99 and 100: Or, nous l’avons dit plus haut, l
- Page 101 and 102: devient de la connaissance complèt
- Page 103 and 104: savoir-faire indissociables de l’
- Page 105 and 106: 7.4.2 Le savoir-faire, manifestatio
- Page 107 and 108: des représentations par computatio
- Page 109 and 110: Le cerveau est organisé en centres
- Page 111 and 112: L’approche connexionniste présen
- Page 113 and 114: d’abord le mouvement passif, que
- Page 115: Ces conceptions sont pour nous part
- Page 119 and 120: le processus de maturation, ni l’
- Page 121 and 122: 7.4.3.3.2 Les apports de Vygotski e
- Page 123 and 124: pour nous pertinentes puisque nous
- Page 125 and 126: L’acquisition de connaissances su
- Page 127 and 128: problèmes d’explosion combinatoi
- Page 129 and 130: 7.4.3.3.5 Une dimension sociale des
- Page 131 and 132: plupart des personnes constituant l
- Page 133 and 134: Comme toute typologie, celle-ci est
- Page 135 and 136: mythique » qui procède par « l
- Page 137 and 138: Or les débats contradictoires entr
- Page 139 and 140: problèmes et donc sa performance.
- Page 141 and 142: « Or, un processus en s’automati
- Page 143 and 144: Ce développement est pour nous imp
- Page 145 and 146: Ce savoir-faire est aussi lié à d
- Page 147 and 148: le contexte. Ceci nous semble perti
- Page 149 and 150: Abernot (1993) et Barbier (1998), e
- Page 151 and 152: permettant de mettre en évidence l
- Page 153 and 154: démontrer l’existence d’une mo
- Page 155 and 156: prises avec la gravité vocationnel
- Page 157 and 158: l’organisme vers un but, une pous
- Page 159 and 160: (Legendre, 1996, p.200). En fait l
- Page 161 and 162: l’avenir. Il propose de prendre e
- Page 163 and 164: Pour notre problématique, le Profe
- Page 165 and 166: Nous arrêtons ici l’exploration
comme personne car ce qui est appris s’inscrit dans la<br />
<strong>du</strong>rée et laisse trace même dans l’oubli <strong>du</strong> <strong>savoir</strong>.<br />
L’apprentissage peut alors se définir comme un processus<br />
par lequel un sujet transforme des <strong>savoir</strong>s en<br />
connaissance. » (Donnadieu, Genthon et Vial, 1998, p.20)<br />
Nous soulignerons ici l’idée de transformation et d’appropriation particulièrement<br />
pertinente pour évoquer le <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> <strong>du</strong> Professionnel Expérimenté, liée à son<br />
expérience professionnelle, et donc appropriée, personnalisée.<br />
7.4.3.3.1 L’hypothèse constructiviste de Piaget<br />
Notre approche épistémologique nous avait con<strong>du</strong>it à positionner notre problématique<br />
dans une épistémologie constructiviste dont Bachelard et Piaget apparaissent comme<br />
fondateurs Le Moigne (1995, p.66-88). Les travaux de Piaget sont incontournables.<br />
Dans ce courant les connaissances ne sont ni transmises, ni initiées par des sensations,<br />
elles sont construites par l’indivi<strong>du</strong>, par l’intermédiaire des actions qu’il accomplit sur<br />
les objets. Ces actions intériorisées constituent des schèmes, organisés en structures<br />
opératoires. Piaget (1975) propose un modèle structuraliste, une organisation structurale<br />
de schèmes de pensée et d’action construits et développés pendant l’enfance et<br />
l’adolescence suivant un long processus de maturation endogène. Par ailleurs une<br />
structure hiérarchisée de concepts, de catégories de niveau d’abstraction croissante, est<br />
activée par inférence. Ces concepts sont organisés en structure d’informations stables et<br />
mémorisées. Bastien (1997) nous en donne une vision plus explicite :<br />
“ les catégories sont constituées par un ensemble<br />
d’informations stables et bien structurées, en l’occurrence<br />
un ensemble de propriétés qui sont conjointement<br />
suffisantes et indivi<strong>du</strong>ellement nécessaires pour<br />
déterminer l’appartenance ou non d’un élément à cette<br />
catégorie ” (Bastien, 1997, p.22)<br />
Piaget (1975) privilégie le rôle <strong>du</strong> sujet suivant 4 facteurs : l’hérédité (jusqu’à la<br />
maturation), le milieu physique (expérience), le milieu social (acquis culturels et<br />
échanges interpersonnels), l’équilibration.<br />
117