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BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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7.4.2 Le <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong>, manifestation d’une connaissance<br />

Aborder la connaissance pose là encore la question épistémologique que nous avons<br />

rencontrée plus haut. Nous ne reprenons pas ici notre approche épistémologique relative<br />

à la connaissance scientifique, nous confirmons cependant notre inscription dans une<br />

épistémologie constructiviste, proposée par Bachelard (1974) et commentée par Le<br />

Moigne (1995). Lorsque nous avons abordé l’expérience comme source<br />

d’apprentissage, la connaissance <strong>du</strong> Professionnel Expérimenté est apparue comme une<br />

construction, une reconstruction dans son rapport au réel. Dès lors, la connaissance est<br />

intimement liée à l’expérience <strong>du</strong> sujet connaissant.<br />

Le Moigne (1995, p.71) prolonge cette approche avec l’hypothèse phénoménologique,<br />

posant l’expérience <strong>du</strong> sujet comme le moyen de construire la connaissance, dans une<br />

conception active. Pour l’auteur, connaissance et représentation sont indissociables, la<br />

première est enten<strong>du</strong>e comme expérience intentionnelle <strong>du</strong> sujet, la seconde comme<br />

construction tâtonnante, l’une et l’autre s’alimentant mutuellement. La connaissance est<br />

donc tout à la fois le processus de construction qui la forme, et le résultat de cette<br />

construction. Ce résultat n’est pas à considérer comme un résultat statique, figé, mais un<br />

processus permanent de construction et de reconstruction. Nous notons au passage la<br />

distinction entre connaissance et représentation sur laquelle il nous faudra revenir plus<br />

loin. Gardons l’idée que l’une et l’autre sont des constructions cognitives <strong>du</strong> sujet.<br />

Ainsi c’est en adoptant ce paradigme constructiviste, articulant « réalisme et<br />

rationalisme », <strong>du</strong> rapport récursif et auto-organisateur de la connaissance que nous<br />

poursuivons notre élaboration de la connaissance dont le <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> est une<br />

manifestation.<br />

7.4.3 La connaissance sous l’angle des sciences cognitives<br />

En rupture avec le béhaviorisme, qui ne s’intéresse qu’aux comportements observables<br />

de l’indivi<strong>du</strong>, les sciences cognitives mettent ce que vit le sujet, ce qu’il ressent, ce qu’il<br />

conçoit au centre de l’analyse, bref ce qu’il y a « dans la boite noire ». Les sciences<br />

cognitives s’intéressent à la question « comment pense le sujet ? », et proposent une<br />

diversité de disciplines regroupées dans différents courants qui s’auto-alimentent par<br />

une forme de continuité, une certaine complémentarité, sans exclure les débats. D’une<br />

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