BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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savoir, sa propre interprétation, et qu’il les a réarticulés, enrichis au travers de son expérience. Par ailleurs, ces formes de savoirs lui sont accessibles, il sait les trouver, les interpréter, les utiliser, peut-être même les transformer. Pour le dire autrement, les savoirs formalisés existent au sein de l’entreprise, ils sont identifiables, repérables car objectivés. Ces formalisations sont de différentes natures et renvoient tant à des formalisations scientifiques, à des formalisations procédurales propres à l’entreprise ou secteur d’activité. Pour les didacticiens des disciplines, les savoirs formalisés, disciplinaires sont repérables en tant que « savoirs savants » (Joshua, 1998), quitte à prendre en compte leur transposition (Chevallard, 1991) dans l’étude de ces savoirs. Dans le monde professionnel, les savoirs formalisés sont multiples et se réfèrent à de nombreuses disciplines. Par ailleurs les savoirs ne sont pas tous formalisés, et ceux qui sont formalisés ne sont pas tous des savoirs disciplinaires. C’est en substance ce que disent les tenants de la didactique des savoirs professionnels : « Au contraire, les savoirs professionnels sont des réalités complexes qui ne relèvent pas d’une modélisation analytique. » (Raisky et Caillot, 1996, p.51). Le Professionnel Expérimenté a un rapport à ces formes de savoirs (Charlot, 1997). Ce rapport est typiquement subjectif, complexe puisqu’il est de l’ordre de l’accès à ces savoirs formalisés, de l’intégration, de l’apprentissage, donc de la réinterprétation. Au niveau du Professionnel Expérimenté, le Savoir-Faire est donc une manifestation dans l’action d’une connaissance construite. Ce savoir-faire se manifeste comme une capacité à agir sur l’environnement (épistémé) et une capacité à capter, discriminer, interpréter l’information dans l’environnement. En cela, le savoir-faire est un processus, une interface dynamique entre le système cognitif qu’est le Professionnel Expérimenté et son environnement. Il allie action et réflexion, et apparaît comme un « continuum » (Joshua, 1998), de formes de savoir, une articulation ces savoirs entre-eux et dans l’action et la réflexion (Malglaive, 1990). Nous pourrions dès lors dire que le Savoir- Faire du Professionnel Expérimenté est un complexe de savoir. Puisque le savoir-faire est une interface entre la connaissance et l’information, l’environnement, il nous faut poursuivre notre développement et aborder maintenant la connaissance. 104
7.4.2 Le savoir-faire, manifestation d’une connaissance Aborder la connaissance pose là encore la question épistémologique que nous avons rencontrée plus haut. Nous ne reprenons pas ici notre approche épistémologique relative à la connaissance scientifique, nous confirmons cependant notre inscription dans une épistémologie constructiviste, proposée par Bachelard (1974) et commentée par Le Moigne (1995). Lorsque nous avons abordé l’expérience comme source d’apprentissage, la connaissance du Professionnel Expérimenté est apparue comme une construction, une reconstruction dans son rapport au réel. Dès lors, la connaissance est intimement liée à l’expérience du sujet connaissant. Le Moigne (1995, p.71) prolonge cette approche avec l’hypothèse phénoménologique, posant l’expérience du sujet comme le moyen de construire la connaissance, dans une conception active. Pour l’auteur, connaissance et représentation sont indissociables, la première est entendue comme expérience intentionnelle du sujet, la seconde comme construction tâtonnante, l’une et l’autre s’alimentant mutuellement. La connaissance est donc tout à la fois le processus de construction qui la forme, et le résultat de cette construction. Ce résultat n’est pas à considérer comme un résultat statique, figé, mais un processus permanent de construction et de reconstruction. Nous notons au passage la distinction entre connaissance et représentation sur laquelle il nous faudra revenir plus loin. Gardons l’idée que l’une et l’autre sont des constructions cognitives du sujet. Ainsi c’est en adoptant ce paradigme constructiviste, articulant « réalisme et rationalisme », du rapport récursif et auto-organisateur de la connaissance que nous poursuivons notre élaboration de la connaissance dont le savoir-faire est une manifestation. 7.4.3 La connaissance sous l’angle des sciences cognitives En rupture avec le béhaviorisme, qui ne s’intéresse qu’aux comportements observables de l’individu, les sciences cognitives mettent ce que vit le sujet, ce qu’il ressent, ce qu’il conçoit au centre de l’analyse, bref ce qu’il y a « dans la boite noire ». Les sciences cognitives s’intéressent à la question « comment pense le sujet ? », et proposent une diversité de disciplines regroupées dans différents courants qui s’auto-alimentent par une forme de continuité, une certaine complémentarité, sans exclure les débats. D’une 105
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« Au contraire, les <strong>savoir</strong>s professionnels sont des réalités<br />
complexes qui ne relèvent pas d’une modélisation<br />
analytique. » (Raisky et Caillot, 1996, p.51).<br />
Le Professionnel Expérimenté a un rapport à ces formes de <strong>savoir</strong>s (Charlot, 1997). Ce<br />
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Au niveau <strong>du</strong> Professionnel Expérimenté, le Savoir-Faire est donc une manifestation<br />
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Faire <strong>du</strong> Professionnel Expérimenté est un complexe de <strong>savoir</strong>.<br />
Puisque le <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> est une interface entre la connaissance et l’information,<br />
l’environnement, il nous faut poursuivre notre développement et aborder maintenant la<br />
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