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BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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compétence, et ce quel que soit l’auteur qui la définit, fait apparaître différentes formes<br />

de <strong>savoir</strong> mobilisées dans l’action. Du coup des typologies de <strong>savoir</strong> sont nombreuses et<br />

il est hors de propos d’en <strong>faire</strong> ici l’inventaire.<br />

L’ouvrage dirigé par Barbier (1998) nous propose des commentaires à partir de la<br />

distinction entre « <strong>savoir</strong>s théoriques » et « <strong>savoir</strong>s d’action ». Cette distinction est à<br />

rapprocher de celle proposée par les didacticiens comme Chevallard (1991) ou Joshua<br />

(1998) qui considèrent des « <strong>savoir</strong>s savants » et des « <strong>savoir</strong>s techniques ». Mialaret<br />

(1998) donne aux « <strong>savoir</strong>s théoriques » la prétention d’être un <strong>savoir</strong> général, et au<br />

« <strong>savoir</strong> empirique » le statut de <strong>savoir</strong> localisé, particulier. Nous pourrions dès lors<br />

retomber dans un débat opposant théorie et pratique. Mais Mialaret (1998, p.175) nous<br />

dit que ces <strong>savoir</strong>s « ne doivent pas être opposés, hiérarchisés ».<br />

Dans une autre approche, Latour (1998) discute cette distinction entre <strong>savoir</strong>s<br />

théoriques et <strong>savoir</strong>s pratiques. Pour lui les <strong>savoir</strong>s théoriques sont aussi des pro<strong>du</strong>ctions<br />

qui nécessitent un <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong>, des tours de main. Pour illustrer son propos, il relate le<br />

fait que des mathématiciens sont obligés de rencontrer Einstein pour apprendre à<br />

résoudre ses équations :<br />

« Ils se con<strong>du</strong>isent exactement, de ce point de vue, comme<br />

des compagnons apprenant leur <strong>expert</strong>ise <strong>du</strong> corps habile<br />

d’un maître. Même pour pro<strong>du</strong>ire une théorie il faut un<br />

corps entraîné, des lieux adaptés, des groupes de<br />

discussion et des habitudes rivées au corps par un long<br />

training » (Latour, 1998, p.136)<br />

L’auteur met ainsi l’accent sur le formalisme, par lequel la théorie devient une<br />

inscription, et la confusion qui fait prendre cette inscription pour un <strong>savoir</strong> théorique. Il<br />

rappelle que le Chercheur ne pense pas comme il formule sa théorie. Le travail <strong>du</strong><br />

chercheur peut être analysé et décrit comme celui de l’ouvrier ; comme lui il a sa<br />

« cuisine », son « fatras » que l’on oublie de décrire quand on formalise un « <strong>savoir</strong><br />

théorique ». Ainsi, pour Latour (1998, p.134), « Savoir, c’est toujours <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> et<br />

<strong>faire</strong> <strong>savoir</strong> ». On pourrait trouver chez Charlot (1997) une position voisine.<br />

On le voit, les positions sont là encore divergentes. D’un coté le <strong>savoir</strong> est une<br />

pro<strong>du</strong>ction plus ou moins formalisée, identifiable, de l’autre il n’y a de <strong>savoir</strong> que des<br />

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