BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf
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7.4.1 Le Savoir-Faire est un Savoir<br />
Considérer le Savoir-Faire <strong>du</strong> Professionnel Expérimenté comme un Savoir, suppose<br />
que l’on définisse le « Savoir ». Or, contrairement à la langue anglaise, le français<br />
propose deux termes « Savoir » et « Connaissances », qui ont donc des définitions<br />
distinctes. Nous nous trouvons là devant une question épistémologique.<br />
Notons que « Savoir » peut être utilisé comme un nom ou comme un verbe, alors que<br />
« connaissance » et « connaître » se distinguent. Par ailleurs, l’étymologie de « <strong>savoir</strong> »,<br />
le verbe, renvoie au latin « sapere » qui sous-tend l’idée d’être informé, d’être en<br />
capacité de. Il est utilisé quelques fois dans le sens de « pouvoir ». Quand il est utilisé<br />
comme un nom, le <strong>savoir</strong> est associé à l’idée de connaissances acquises. La confusion<br />
peut persister.<br />
Les auteurs peuvent nous éclairer. Ardoino (1978, p.304) tout d’abord nous conforte<br />
dans l’idée de considérer le « <strong>savoir</strong>-<strong>faire</strong> » comme un « <strong>savoir</strong> », il en donne une<br />
définition commune. Cependant cette définition utilise « un ensemble de connaissances<br />
acquises », de techniques et d’expérience en vue d’une certaine maîtrise de la réalité.<br />
Les deux termes sont encore liés l’un a à l’autre, l’un pour l’autre.<br />
Lerbet (1997) nous invite à considérer la proposition de Legroux 52 inscrite dans une<br />
approche systémique. Legroux considère le système cognitif et son rapport à la<br />
connaissance, à l’information, au <strong>savoir</strong>. Pour cet auteur la connaissance est le degré<br />
d’information le plus intégré, approprié, propre au système cognitif, l’information est le<br />
degré le moins intégré, extérieur au système cognitif, le <strong>savoir</strong> se situe à un degré<br />
intermédiaire d’intégration par le système cognitif.<br />
Considérant l’Homme et l’entreprise comme des systèmes complexes cognitifs, nous<br />
adoptons la représentation de la construction cognitive des connaissances comme un<br />
processus d’intégration de l’information. Lerbet (1997, p.97) propose de considérer en<br />
entrée <strong>du</strong> système le processus d’intégration de l’information qui la transforme en<br />
<strong>savoir</strong>-épistémé, interface qui rompt le face à face, volatile, puis lui-même intégré<br />
52 in Lerbet G., 1997, p.76-86<br />
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