BOUTTE transmission du savoir faire d expert a novice - these.pdf

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nombreuses grandes entreprises, celles-ci semblent tout à la fois être conscientes de cette situation et manifester certaines réticences ou pudeurs à recevoir un observateur extérieur. C’est du moins l’impression que m’ont laissée les multiples contacts que j’ai tentés de provoquer lors de ma recherche de terrains d’observation. Je ne parlerai pas des entreprises qui voyant là l’occasion de « s’offrir » un consultant-étudiant m’ont proposé de profiter d’observations hypothétiques pour œuvrer à la mise en place d’un projet concret et gratuit ! Le mérite est d’autant plus grand pour celles, pas si nombreuses, qui ont accepté de « jouer le jeu ». Puisque j’en suis à évoquer les souvenirs du voyage, que je qualifiais précédemment de « pas si tranquille », la métaphore du navigateur solitaire est d’autant plus facile, il existe cependant des « sémaphores » sécurisants et donnant du sens. Comment rendre compte des différentes péripéties, des coups de vents, des déferlantes, des calmes plats. Outre la difficulté de concrétiser la faisabilité des observations sur plusieurs terrains différents, les alternances espoirs-déceptions au fil des courriers, puis des entretiens, il faudrait pouvoir relater les petits soucis divers et variés qui ont émaillé ce voyage. Les petites tracasseries administratives liées aux autorisations d’accès, aux badges et autres « autorisations de prise de vue » pendant le plan « vigie pirate », les rendez-vous manqués pour cause d’inondation (décembre 2003), pour cause de tempête de neige (janvier 2004), de formation ou de réunions, de mutations « imprévues » des participants annulant de fait les observations en cours, les ratés de la technique notamment lors des retranscriptions des enregistrements audio et vidéo, les longues soirées d’hiver dans une vielle maison d’Ardèche mal (ou pas) chauffée. Il serait sans doute nécessaire de relater aussi les multiples tentatives d’analyse de contenu échouées ou partiellement réussies, les réajustements successifs qui provoquent chaque fois qu’ils s’avèrent indispensables des remises en cause profondes, des doutes, des espoirs naissants, des découragements. Il aurait été judicieux à ce propos de comptabiliser les ramettes de papier consommées au fur et à mesure, indice révélateur me semble-t-il de ce processus. Il faudrait aussi pouvoir rendre compte des états d’âme fluctuant au rythme de ces petits événements. Il serait aussi intéressant de parler des régulations intermédiaires avec mon directeur de recherche Yvan Abernot, de la relation évoluant au fil de la recherche. De 10

la même manière il aurait été intéressant de noter les diverses réactions des responsables des entreprises concernées et de celles des protagonistes, désireux en cours d’analyse de « retours » sur ces observations. Mais ce travail n’a pas pour objet principal de formuler un « carnet de voyage », même si tous ces événements font partie intégrante de la recherche, du processus dans lequel elle s’inscrit, et par voie de conséquence des apprentissages qu’elle a permis. D’autres occasions ultérieures me permettront sans doute d’en rendre compte, lorsque l’aventure aura plus de contenu encore, plus de souvenirs de voyage, plus d’anecdotes à raconter. Ce travail a pour objet de formaliser, retranscrire, expliciter et exposer mon récit de voyage, au regard des autres, de prendre le risque de la critique de ceux qui ont l’expérience de ces périples, de ces « vieux routards » de la recherche. Alors comme chez les Compagnons du Devoir, le rite de passage validera l’intérêt du voyage, des souvenirs rapportés, du travail accompli. Je serai alors « passé » sur l’autre berge, où vraisemblablement un autre chemin se profile déjà, une autre route, de nouvelles aventures. Il sera alors temps d’essayer de répondre aux questions restées en suspens et aux hypothèses à vérifier, d’aborder celles qui sont apparues au travers de ce travail. Il s’agira peut-être aussi de collaborer avec d’autres, engagés dans une aventure de ce type, dans la mesure de mes nouveaux moyens. Ce sera pour moi l’occasion de « rendre » à ma manière tout ce que ce périple et ceux qui l’ont jalonné m’auront « donné ». C‘est au moins le souhait que j’exprime. 11

nombreuses grandes entreprises, celles-ci semblent tout à la fois être conscientes de<br />

cette situation et manifester certaines réticences ou pudeurs à recevoir un observateur<br />

extérieur. C’est <strong>du</strong> moins l’impression que m’ont laissée les multiples contacts que j’ai<br />

tentés de provoquer lors de ma recherche de terrains d’observation. Je ne parlerai pas<br />

des entreprises qui voyant là l’occasion de « s’offrir » un consultant-étudiant m’ont<br />

proposé de profiter d’observations hypothétiques pour œuvrer à la mise en place d’un<br />

projet concret et gratuit ! Le mérite est d’autant plus grand pour celles, pas si<br />

nombreuses, qui ont accepté de « jouer le jeu ».<br />

Puisque j’en suis à évoquer les souvenirs <strong>du</strong> voyage, que je qualifiais précédemment de<br />

« pas si tranquille », la métaphore <strong>du</strong> navigateur solitaire est d’autant plus facile, il<br />

existe cependant des « sémaphores » sécurisants et donnant <strong>du</strong> sens. Comment rendre<br />

compte des différentes péripéties, des coups de vents, des déferlantes, des calmes plats.<br />

Outre la difficulté de concrétiser la faisabilité des observations sur plusieurs terrains<br />

différents, les alternances espoirs-déceptions au fil des courriers, puis des entretiens, il<br />

faudrait pouvoir relater les petits soucis divers et variés qui ont émaillé ce voyage. Les<br />

petites tracasseries administratives liées aux autorisations d’accès, aux badges et autres<br />

« autorisations de prise de vue » pendant le plan « vigie pirate », les rendez-vous<br />

manqués pour cause d’inondation (décembre 2003), pour cause de tempête de neige<br />

(janvier 2004), de formation ou de réunions, de mutations « imprévues » des<br />

participants annulant de fait les observations en cours, les ratés de la technique<br />

notamment lors des retranscriptions des enregistrements audio et vidéo, les longues<br />

soirées d’hiver dans une vielle maison d’Ardèche mal (ou pas) chauffée.<br />

Il serait sans doute nécessaire de relater aussi les multiples tentatives d’analyse de<br />

contenu échouées ou partiellement réussies, les réajustements successifs qui provoquent<br />

chaque fois qu’ils s’avèrent indispensables des remises en cause profondes, des doutes,<br />

des espoirs naissants, des découragements. Il aurait été judicieux à ce propos de<br />

comptabiliser les ramettes de papier consommées au fur et à mesure, indice révélateur<br />

me semble-t-il de ce processus.<br />

Il faudrait aussi pouvoir rendre compte des états d’âme fluctuant au rythme de ces petits<br />

événements. Il serait aussi intéressant de parler des régulations intermédiaires avec mon<br />

directeur de recherche Yvan Abernot, de la relation évoluant au fil de la recherche. De<br />

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