THESE UNIQUE El Hassane Kéhien-Piho TOU - Nutridev

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25.02.2015 Views

Introduction générale INTRODUCTION GENERALE Selon de récentes recommandations internationales (WHO, 1998; WHO, 2002; WHO/UNICEF, 2002; Daelmans et al, 2003), l’allaitement maternel doit être exclusif pendant les 6 premiers mois de vie et se poursuivre jusqu’à l’âge de deux ans ou plus. Après 6 mois, l’apport en énergie et en nutriments du lait maternel devenant insuffisant pour couvrir les besoins nutritionnels des jeunes enfants en pleine croissance, leur alimentation doit être diversifiée par l’introduction d’aliments de complément. Cependant, après l’âge de 6 mois, la croissance d’un grand nombre de nourrissons des pays en développement (PED) dévie du modèle de croissance de référence à cause des infections répétées et des pratiques alimentaires inappropriées (UNICEF, 1998; WHO, 1998). La malnutrition se manifeste donc principalement pendant la période d’alimentation complémentaire, entre 6 et 24 mois, au moment où l’enfant passe progressivement d’une alimentation basée uniquement sur le lait maternel à une alimentation diversifiée semi-liquide, puis solide. La malnutrition maternelle, l’allaitement et l’alimentation complémentaire inadéquats représentent des risques énormes pour la santé et le développement des enfants. Seulement 38 % des nourrissons des PED bénéficient d’un allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois, l’alimentation complémentaire commence fréquemment trop tôt ou trop tard et les aliments sont souvent inadéquats sur les plans nutritionnel et hygiénique (UNICEF, 2005). La malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans constitue un problème majeur de santé publique dans les PED. L’Afrique subsaharienne occupe la seconde place, après l’Asie du sud, avec 38,9 et 37 % d’enfants de moins de cinq ans souffrant respectivement de retard de croissance, d’émaciation et d’insuffisance pondérale. Mais le plus inquiétant est que depuis près d’une décennie (1995 à 2003) on ne constate guère d’amélioration et les prévalences de retard de croissance, d’émaciation et d’insuffisance pondérale s’élèvent encore respectivement à, 31, 8 et 35% des enfants de moins de cinq ans des PED (UNICEF, 2005). Les conséquences de la malnutrition sont énormes parmi lesquelles la morbidité et la mortalité excessives, en particulier chez les jeunes enfants et très souvent dues aux insuffisances dans le régime en micronutriments comme la vitamine A, l’iode, le fer et le zinc et à des apports insuffisants en macronutriments (glucides, protéines, lipides). En effet, elle est responsable, directement ou indirectement, de 60 % des 10,9 millions de décès annuels d’enfants de moins de cinq ans. Plus de deux tiers de ces décès, souvent associés à des pratiques d’alimentation inappropriées, surviennent dans la première année de vie (WHO/UNICEF, 2002). Par ailleurs, 2

Introduction générale la malnutrition se répercute sur le développement psychomoteur, les capacités d’apprentissage et de travail des enfants. Au Burkina Faso, on constate que les pratiques alimentaires ont subi très peu de modifications, mais l’état nutritionnel des enfants de moins de 5 ans s’est détérioré au cours de ces dix dernières années, et cela malgré les stratégies mises en oeuvre pour améliorer les situations nutritionnelles. En effet, selon les trois enquêtes démographiques et de santé réalisées au Burkina depuis 1992, 1998 et 2003, on note une aggravation de la malnutrition situation chez ces enfants qui se traduit par de fortes prévalences de malnutrition, d’émaciation et d’insuffisance pondérale qui sont passés, respectivement en 1992, 1998 et 2003, de 29 à 37 puis 39 % pour le retard de croissance, de 13 à 13 puis 19 % pour l’émaciation et de 30 à 34 puis 38 % pour l’insuffisance pondérale. En 2003, ces proportions sont de 10 à 20 fois plus élevées que celles attendues dans une population en bonne santé et bien nourrie (INSD et Macro International Inc, 1993; 1998; 2004). On entend par pratiques alimentaires, non seulement la qualité et la quantité des aliments proposés aux jeunes enfants, mais aussi les étapes de leur introduction. Elles se caractérisent au Burkina Faso par un très faible taux d’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois (

Introduction générale<br />

INTRODUCTION GENERALE<br />

Selon de récentes recommandations internationales (WHO, 1998; WHO, 2002;<br />

WHO/UNICEF, 2002; Daelmans et al, 2003), l’allaitement maternel doit être exclusif pendant<br />

les 6 premiers mois de vie et se poursuivre jusqu’à l’âge de deux ans ou plus. Après 6 mois,<br />

l’apport en énergie et en nutriments du lait maternel devenant insuffisant pour couvrir les<br />

besoins nutritionnels des jeunes enfants en pleine croissance, leur alimentation doit être<br />

diversifiée par l’introduction d’aliments de complément. Cependant, après l’âge de 6 mois, la<br />

croissance d’un grand nombre de nourrissons des pays en développement (PED) dévie du<br />

modèle de croissance de référence à cause des infections répétées et des pratiques alimentaires<br />

inappropriées (UNICEF, 1998; WHO, 1998). La malnutrition se manifeste donc<br />

principalement pendant la période d’alimentation complémentaire, entre 6 et 24 mois, au<br />

moment où l’enfant passe progressivement d’une alimentation basée uniquement sur le lait<br />

maternel à une alimentation diversifiée semi-liquide, puis solide.<br />

La malnutrition maternelle, l’allaitement et l’alimentation complémentaire inadéquats<br />

représentent des risques énormes pour la santé et le développement des enfants. Seulement<br />

38 % des nourrissons des PED bénéficient d’un allaitement maternel exclusif pendant les 6<br />

premiers mois, l’alimentation complémentaire commence fréquemment trop tôt ou trop tard et<br />

les aliments sont souvent inadéquats sur les plans nutritionnel et hygiénique (UNICEF, 2005).<br />

La malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans constitue un problème majeur de santé<br />

publique dans les PED. L’Afrique subsaharienne occupe la seconde place, après l’Asie du<br />

sud, avec 38,9 et 37 % d’enfants de moins de cinq ans souffrant respectivement de retard de<br />

croissance, d’émaciation et d’insuffisance pondérale. Mais le plus inquiétant est que depuis<br />

près d’une décennie (1995 à 2003) on ne constate guère d’amélioration et les prévalences de<br />

retard de croissance, d’émaciation et d’insuffisance pondérale s’élèvent encore<br />

respectivement à, 31, 8 et 35% des enfants de moins de cinq ans des PED (UNICEF, 2005).<br />

Les conséquences de la malnutrition sont énormes parmi lesquelles la morbidité et la mortalité<br />

excessives, en particulier chez les jeunes enfants et très souvent dues aux insuffisances dans le<br />

régime en micronutriments comme la vitamine A, l’iode, le fer et le zinc et à des apports<br />

insuffisants en macronutriments (glucides, protéines, lipides). En effet, elle est responsable,<br />

directement ou indirectement, de 60 % des 10,9 millions de décès annuels d’enfants de moins<br />

de cinq ans. Plus de deux tiers de ces décès, souvent associés à des pratiques d’alimentation<br />

inappropriées, surviennent dans la première année de vie (WHO/UNICEF, 2002). Par ailleurs,<br />

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