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La prime de risque du marché des actions - Etudes économiques du ...

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Apériodique - n° 2012/1 - juillet 2012<br />

TECHNIQUES FINANCIERES :<br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> <strong>du</strong> marché <strong>de</strong>s <strong>actions</strong><br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> mesure le surcroît <strong>de</strong> rémunération atten<strong>du</strong> d'un placement en <strong>actions</strong> par rapport<br />

à un placement sans <strong>risque</strong>.<br />

C'est une donnée très précieuse pour la valorisation d'entreprises par les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> flux, mais sa<br />

détermination passe par un processus lourd et laborieux, et son utilisation nécessite une gran<strong>de</strong> rigueur.<br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>, qu’est-ce que c’est ?<br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> <strong>de</strong>s <strong>actions</strong>, c’est l’écart <strong>de</strong> rentabilité<br />

entre le ren<strong>de</strong>ment atten<strong>du</strong> d’un placement en action<br />

(aussi appelé le taux risqué) et le ren<strong>de</strong>ment d’un<br />

placement sans <strong>risque</strong> (taux sans <strong>risque</strong>).<br />

L’investisseur n’acceptera <strong>de</strong> prendre <strong>du</strong> <strong>risque</strong> que s’il en<br />

espère une meilleure rémunération.<br />

Encadré : <strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> au quotidien<br />

Vous avez quelques sous d’économies à placer et vous restez<br />

perplexe face à l’éventail <strong>de</strong> placements proposés par votre<br />

banquier ?<br />

Vous pouvez par exemple acheter <strong>de</strong>s OAT, <strong>de</strong>s obligations <strong>du</strong><br />

Trésor. Vous les gar<strong>de</strong>z 10 ans et vous touchez 2,5% par an.<br />

Vous jugez que c’est trop peu, surtout après impôts ? Peut-être,<br />

mais n’oubliez pas que c’est un placement sûr, avec un<br />

ren<strong>de</strong>ment garanti par l’Etat Français, et donc (presque) sans<br />

aucun <strong>risque</strong>.<br />

Ce taux <strong>de</strong> 2,5% (fin mai 2012), c’est ce qu’on appelle le taux<br />

sans <strong>risque</strong>.<br />

Vous voulez quand même gagner plus ? Alors, vous allez prendre<br />

<strong>de</strong>s <strong>risque</strong>s : vous pouvez acheter <strong>de</strong>s <strong>actions</strong>, par exemple <strong>de</strong>s<br />

<strong>actions</strong> <strong>de</strong>s sociétés <strong>du</strong> CAC40 (sous forme <strong>de</strong> Tracker ou <strong>de</strong><br />

Sicav indicielle).<br />

Les analystes prévoient un ren<strong>de</strong>ment (TRI à long terme) <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 9,7% <strong>de</strong> ce placement.<br />

C’est bien mieux direz-vous, 7 points <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment en plus. Cet<br />

écart, c’est ce qu’on appelle la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>. C’est ce que vous<br />

pouvez espérer gagner en plus si vous acceptez <strong>de</strong> prendre <strong>du</strong><br />

<strong>risque</strong>.<br />

Mais le ren<strong>de</strong>ment espéré est ce qu’anticipent les analystes qui,<br />

comme tous les prévisionnistes, se trompent toujours, dans un<br />

sens… ou dans l’autre.<br />

Autrement dit aujourd’hui, les analystes considèrent un<br />

ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 9,7% probable. Mais le <strong>risque</strong> existe que le<br />

ren<strong>de</strong>ment soit inférieur, voire très inférieur.<br />

A vous <strong>de</strong> dire si vous avez le goût <strong>du</strong> <strong>risque</strong>…<br />

Comme placement sans <strong>risque</strong>, on prend souvent les<br />

obligations émises par les Etats (par exemple, les OAT<br />

en France). Leur ren<strong>de</strong>ment est garanti par l’Etat<br />

considéré comme émetteur sans <strong>risque</strong> (même si<br />

l’expérience récente incite à relativiser cette notion <strong>de</strong><br />

« sans <strong>risque</strong> »).<br />

Le ren<strong>de</strong>ment d’une OAT (à taux fixe), c’est simplement la<br />

valeur <strong>du</strong> coupon annuel rapportée à la valeur nominale <strong>de</strong><br />

l’OAT.<br />

Le ren<strong>de</strong>ment d’un placement action est un peu plus difficile<br />

à calculer, puisqu’il va dépendre non seulement <strong>de</strong>s<br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s reçus, mais aussi <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> revente <strong>de</strong><br />

l’action en fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> d’investissement. Rien <strong>de</strong> bien<br />

sorcier néanmoins, et les tableurs font le calcul en quelques<br />

clics (le ren<strong>de</strong>ment ou TRI, c’est le taux auquel il faut<br />

actualiser les flux financiers – investissement en action,<br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s reçus, et valeur <strong>de</strong> revente – pour que leur<br />

somme soit nulle).<br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>, à quoi ça sert ?<br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>, c’est d’abord une mesure <strong>de</strong> l’aversion<br />

<strong>de</strong>s investisseurs au <strong>risque</strong> : plus la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> <strong>du</strong><br />

marché <strong>de</strong>s <strong>actions</strong> est élevée, plus il faudra payer cher les<br />

investisseurs pour qu’ils acceptent <strong>de</strong> se positionner sur les<br />

<strong>actions</strong> plutôt que sur <strong>de</strong>s actifs moins risqués.<br />

En temps <strong>de</strong> crise, les investisseurs <strong>de</strong>viennent plus frileux<br />

et la <strong>prime</strong> augmente…<br />

Mais la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> sert surtout à valoriser <strong>de</strong>s<br />

entreprises (métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> flux).<br />

On a vu que le TRI, c’est le taux d’actualisation auquel il<br />

faut actualiser les flux financiers – investissement en action,<br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s reçus, et valeur <strong>de</strong> revente – pour que leur<br />

somme soit nulle.<br />

Autrement dit, la somme <strong>de</strong>s flux financiers actualisés au<br />

TRI est nulle, ou encore, la valeur d’entrée (valeur <strong>de</strong><br />

l’action au moment <strong>de</strong> l’investissement) est égale à la<br />

somme <strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s actualisés au TRI et <strong>de</strong> la valeur<br />

<strong>de</strong> revente actualisée au TRI.


Jacques CHAUSSARD<br />

jacques.chaussard@credit-agricole-sa.fr<br />

Ou bien, la valeur d’une entreprise (valeur <strong>de</strong> ses<br />

<strong>actions</strong> 1 ) aujourd’hui, est égale à la somme <strong>de</strong>s<br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s qu’elle va verser dans les 5 ans qui viennent,<br />

actualisés au TRI, et <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> l’entreprise dans<br />

5 ans également actualisée au TRI.<br />

Ou encore, en imaginant une <strong>du</strong>rée d’investissement très<br />

longue, la valeur d’une entreprise est égale à la somme<br />

<strong>de</strong>s divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s qu’elle va verser à ses actionnaires<br />

(jusqu’à l’infini), actualisés au taux risqué (TRI).<br />

Les flux <strong>de</strong> divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s découlent <strong>de</strong>s prévisions d’activité<br />

et <strong>de</strong> rentabilité (business plan).<br />

Le taux risqué est calculé en ajoutant au taux sans <strong>risque</strong><br />

(OAT) la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>.<br />

Sur ce principe (moyennant quelques adaptations), on<br />

peut donc calculer la valeur d’une entreprise à partir <strong>de</strong><br />

son business plan et <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>.<br />

Reste à déterminer cette <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>, et c’est l’objet<br />

<strong>du</strong> paragraphe suivant.<br />

Dans la pratique, on utilise rarement les flux <strong>de</strong> divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s<br />

actualisés au taux risqué, mais plus souvent, <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong><br />

free cash-flow actualisés au coût moyen pondéré <strong>du</strong><br />

capital.<br />

Mais la problématique reste la même, il faut connaître la<br />

<strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>.<br />

Comment déterminer la <strong>prime</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>risque</strong> ?<br />

Pour déterminer la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> d’un marché donné, on<br />

peut calculer le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s placements en action sur<br />

les années les plus récentes et en dé<strong>du</strong>ire le ren<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong>s OAT sur la même pério<strong>de</strong>.<br />

Cette métho<strong>de</strong> a l’avantage <strong>de</strong> la simplicité (toutes les<br />

données sont aisément disponibles), mais l’inconvénient<br />

d’être basée sur le passé, alors que la valorisation d’une<br />

entreprise doit être basée sur <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> flux<br />

financiers.<br />

Pour calculer la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> « prévisionnelle », c’est<br />

en théorie assez simple. On reprend la définition <strong>de</strong> la<br />

<strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> : écart entre le TRI et le taux sans <strong>risque</strong>,<br />

où le TRI est le taux d’actualisation auquel il faut<br />

actualiser les flux financiers pour que leur somme soit<br />

nulle.<br />

Pour chaque société <strong>du</strong> marché considéré (par exemple,<br />

le SBF250), on calcule les flux financiers (pour<br />

l’investisseur) année après année : la capitalisation<br />

boursière (en négatif à l’année 0) puis les divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s<br />

basés sur les prévisions d’analystes les années suivantes.<br />

Rien <strong>de</strong> plus simple à partir <strong>de</strong> là que <strong>de</strong> calculer le TRI,<br />

puis la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>. Avec un petit bémol néanmoins,<br />

c’est qu’on ne sait pas vraiment faire <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong><br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s jusqu’à l’infini (mais les modèles<br />

mathématiques permettent <strong>de</strong> régler ce problème).<br />

On peut bien enten<strong>du</strong> faire <strong>de</strong> même avec <strong>de</strong>s flux <strong>de</strong><br />

cash-flows.<br />

1<br />

Dans cette note, « valeur <strong>de</strong> l’entreprise » signifie valeur <strong>de</strong>s<br />

fonds propres <strong>de</strong> l’entreprise, à ne pas confondre avec la « valeur<br />

d’entreprise » souvent utilisée par les évaluateurs pour<br />

représenter la valeur <strong>de</strong>s actifs <strong>de</strong> l’entreprise (valeur <strong>de</strong>s fonds<br />

propres + <strong>de</strong>tte nette).<br />

A partir <strong>de</strong>s <strong>prime</strong>s <strong>de</strong> <strong>risque</strong>s ainsi calculées sur chaque<br />

entreprise <strong>du</strong> marché, on peut calculer <strong>de</strong>s moyennes, <strong>de</strong>s<br />

médianes, <strong>de</strong>s moyennes pondérées… pour obtenir la<br />

<strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> <strong>du</strong> marché.<br />

Cela suppose <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong> nombreuses prévisions <strong>de</strong> flux<br />

financiers, et <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r un très grand nombre <strong>de</strong><br />

données. C’est pour cela que peu d’organismes calculent la<br />

<strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> pourtant indispensable dans la plupart <strong>de</strong>s<br />

valorisations d’entreprises.<br />

Crédit Agricole SA calcule <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années<br />

<strong>de</strong>s <strong>prime</strong>s <strong>de</strong> <strong>risque</strong> sur la base d’un échantillon <strong>de</strong><br />

quelques centaines <strong>de</strong> sociétés cotées en France.<br />

L’importance <strong>de</strong> l’échantillon permet <strong>de</strong> calculer <strong>de</strong>s <strong>prime</strong>s<br />

par secteur, par taille, par pays…<br />

Pourquoi y a-t-il plusieurs <strong>prime</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>risque</strong> ?<br />

On constate aisément en parcourant les notes d'analystes<br />

que les valeurs <strong>de</strong> <strong>prime</strong>s <strong>de</strong> <strong>risque</strong> retenues pour<br />

l'évaluation d'entreprises varient très fortement d'un<br />

établissement à l'autre. Il y a plusieurs raisons à ces écarts.<br />

D'abord on ne parle pas toujours <strong>de</strong> la même <strong>prime</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>risque</strong> : certains analystes utilisent une <strong>prime</strong> basée sur <strong>de</strong>s<br />

données <strong>de</strong> marché historiques, d'autres utilisent une <strong>prime</strong><br />

"normative" fixée par exemple à 5%.<br />

Pour notre part, nous pensons plus cohérent et pertinent<br />

d'utiliser une <strong>prime</strong> basée sur <strong>de</strong>s prévisions.<br />

Ensuite, la <strong>prime</strong> est calculée sur un échantillon <strong>de</strong> sociétés<br />

cotées sur un marché donné. <strong>La</strong> <strong>prime</strong> dépend bien<br />

évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> l'échantillon choisi (par exemple : sociétés<br />

<strong>du</strong> CAC40, sociétés <strong>du</strong> SBF250...). Et puis se pose la<br />

question <strong>du</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> correspondant à<br />

l'échantillon choisi : moyenne ? médiane ? moyenne<br />

pondérée par la capitalisation ? moyenne pondérée par le<br />

flottant ? <strong>prime</strong> calculée globalement sur les flux cumulés<br />

<strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> l'échantillon ?<br />

Il n'y a pas <strong>de</strong> règle ni <strong>de</strong> définition précise. En tout état <strong>de</strong><br />

cause, il est pru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> choisir un échantillon cohérent avec<br />

la société à valoriser (notamment en matière <strong>de</strong> taille).<br />

Et puis surtout, qui dit <strong>prime</strong> prévisionnelle sous-entend que<br />

la <strong>prime</strong> est basée sur <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> flux et <strong>de</strong><br />

croissance long terme sur chacune <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong><br />

l'échantillon.<br />

Chaque analyste a sa propre perception <strong>de</strong>s perspectives<br />

<strong>de</strong>s entreprises. En outre, les prévisions "à l'infini" sont<br />

prises en compte par le biais <strong>de</strong> formules mathématiques<br />

qui peuvent également différer d'un analyste à l'autre.<br />

Ce large éventail <strong>de</strong> <strong>prime</strong>s <strong>de</strong> <strong>risque</strong> plus ou moins<br />

disponibles doit inciter à une certaine pru<strong>de</strong>nce dans le<br />

choix <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> pour une valorisation d'entreprise.<br />

Il convient notamment <strong>de</strong> s'assurer :<br />

- <strong>de</strong> la cohérence entre la société à valoriser et l'échantillon<br />

servant <strong>de</strong> base au calcul <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> ;<br />

- <strong>de</strong> la cohérence entre les modèles <strong>de</strong> flux prévisionnels<br />

utilisés pour la société à valoriser et ceux utilisés pour<br />

déterminer la <strong>prime</strong>.<br />

L'utilisation d'une <strong>prime</strong> d'origine douteuse, dont on ne<br />

connait pas le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> détermination est donc à proscrire.<br />

C'est la raison pour laquelle nous déterminons nos propres<br />

<strong>prime</strong>s <strong>de</strong> <strong>risque</strong>, adaptées aux contextes particuliers <strong>de</strong>s<br />

valorisations que nous effectuons.<br />

N° 2012/1 – juillet 2012<br />

2


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janv.-12<br />

Jacques CHAUSSARD<br />

jacques.chaussard@credit-agricole-sa.fr<br />

Et que <strong>de</strong>vient la <strong>prime</strong> en cette pério<strong>de</strong><br />

troublée ?<br />

Le graphique ci-après montre l'évolution <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>risque</strong> que nous calculons chaque mois sur la base <strong>de</strong>s<br />

sociétés <strong>du</strong> CAC40.<br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> s'envole à chaque crise boursière.<br />

Après être tombée à un niveau anormalement bas<br />

pendant l'euphorie <strong>de</strong> 2007, elle s'est raffermie<br />

progressivement avant <strong>de</strong> s'envoler fin 2008 avec la crise<br />

<strong>de</strong> l'immobilier et <strong>de</strong>s finances.<br />

Elle a eu un nouvel accès <strong>de</strong> fièvre d'ampleur comparable<br />

avec la crise <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes souveraines à l'été 2011.<br />

Elle reste aujourd'hui à un niveau très élevé (7,2%)<br />

tra<strong>du</strong>isant l'inquiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s investisseurs.<br />

14%<br />

12%<br />

Prime <strong>de</strong> <strong>risque</strong> <strong>du</strong> CAC 40<br />

6000<br />

Encadré : Le niveau <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> nous renseigne-t-il sur<br />

l'évolution future <strong>de</strong>s marchés ?<br />

Sur le moyen terme, on a <strong>de</strong> bonnes raisons <strong>de</strong> penser que la<br />

<strong>prime</strong> va revenir vers une valeur "normale" proche <strong>de</strong> 5%. Une<br />

<strong>prime</strong> anormalement basse comme en 2007 doit se raffermir un<br />

jour, une <strong>prime</strong> anormalement élevée comme aujourd'hui va se<br />

dégonfler un jour (éventuellement lointain).<br />

Si, en cas <strong>de</strong> <strong>prime</strong> basse comme en 2007, on peut<br />

raisonnablement tabler sur une correction <strong>de</strong>s marchés (les<br />

analystes ont plutôt un biais optimiste, la <strong>prime</strong> anormalement<br />

basse constitue donc un signal d'alarme assez fiable), il n'en est<br />

pas <strong>de</strong> même en cas d'accès <strong>de</strong> fièvre <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> : un niveau élevé<br />

tra<strong>du</strong>it un certain manque <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong>s investisseurs dans les<br />

prévisions <strong>de</strong>s analystes. Le dégonflement <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> pourra donc<br />

se faire soit par un retour <strong>de</strong> la confiance <strong>de</strong>s investisseurs (fin <strong>de</strong><br />

la crise) entrainant un rebond <strong>de</strong>s marchés, soit par une<br />

confirmation par les analystes <strong>de</strong>s craintes <strong>de</strong>s investisseurs<br />

(baisse <strong>de</strong>s prévisions <strong>de</strong> résultats, baisse <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong><br />

sans rebond <strong>de</strong>s marchés).<br />

En outre, les évolutions <strong>du</strong> taux sans <strong>risque</strong> se superposent à<br />

celles <strong>de</strong> la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong>.<br />

Attention, la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> n'a donc (hélas) que peu <strong>de</strong> valeur<br />

prédictive sur l'évolution <strong>de</strong>s marchés.<br />

10%<br />

8%<br />

6%<br />

4%<br />

2%<br />

0%<br />

taux sans<br />

<strong>risque</strong><br />

Source : Datastream, Crédit Agricole S.A.<br />

CAC40<br />

taux risqué<br />

<strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong><br />

5000<br />

4000<br />

3000<br />

2000<br />

1000<br />

0<br />

En conclusion<br />

<strong>La</strong> <strong>prime</strong> <strong>de</strong> <strong>risque</strong> est une donnée indispensable pour la<br />

valorisation d'entreprises par les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> flux.<br />

Sa détermination, simple en théorie, se heurte dans la<br />

pratique à un grand nombre d'obstacles qui font que, pour<br />

un marché donné, il n'y a pas une valeur unique <strong>de</strong> la <strong>prime</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>risque</strong>, mais une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> valeurs selon <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

calcul retenu. L'utilisation doit prendre en compte les<br />

caractéristiques <strong>de</strong> chacune.<br />

Il convient d'être particulièrement vigilant en temps <strong>de</strong> crise<br />

à la cohérence entre les prévisions <strong>de</strong> résultats <strong>de</strong><br />

l'entreprise à valoriser (flux futurs, croissance à long terme)<br />

et <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s entreprises cotées ayant servi à déterminer<br />

la <strong>prime</strong> <strong>de</strong> marché (cohérences <strong>de</strong>s hypothèses macroéconomiques,<br />

fraicheur <strong>de</strong>s prévisions...).<br />

Jacques CHAUSSARD<br />

Responsable <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s In<strong>du</strong>strielles<br />

ECO/EIS, Crédit Agricole S.A.<br />

Au sein <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong>s Etu<strong>de</strong>s Economiques <strong>de</strong> Crédit Agricole S.A., les ingénieurs spécialistes en valorisation<br />

sont à votre disposition. Vous pouvez les contacter directement au 01 43 23 65 96 ou bien via votre interlocuteur<br />

habituel au Crédit Agricole.<br />

(Crédit Agricole se réserve le droit, à sa discrétion, <strong>de</strong> ne pas faire suite à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> valorisation, notamment<br />

en cas <strong>de</strong> trop forte spécificité ou <strong>de</strong> <strong>risque</strong> <strong>de</strong> conflit d'intérêts).<br />

N° 2012/1 – juillet 2012<br />

3


Jacques CHAUSSARD<br />

jacques.chaussard@credit-agricole-sa.fr<br />

Directeur <strong>de</strong> la publication : Jean-Paul Betbèze<br />

Rédaction en chef : Jacques Chaussard<br />

Réalisation et secrétariat d’édition : Véronique Champion-Faure<br />

Crédit Agricole S.A. – Direction <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s Économiques<br />

75710 PARIS ce<strong>de</strong>x 15 — Fax : +33 1 43 23 24 68<br />

Copyright Crédit Agricole S.A. — ISSN 1248 - 2188<br />

Contact : publication.eco@credit-agricole-sa.fr<br />

Internet : http://www.credit-agricole.com - Etu<strong>de</strong>s Economiques<br />

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Achevé <strong>de</strong> rédiger le 30 juin 2012<br />

N° 2012/1 – juillet 2012<br />

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