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210x270 Myoline N° 1 - Institut de Myologie

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Gisèle Bonne<br />

Valérie Allamand<br />

<strong>Institut</strong> <strong>de</strong> <strong>Myologie</strong><br />

UMRS 974 -<br />

UPMC / U974 -<br />

Inserm / UMR7215 -<br />

CNRS<br />

Hôpital Pitié-Salpêtrière -<br />

Paris<br />

g.bonne@<br />

institut-myologie.org<br />

v.allamand@<br />

institut-myologie.org<br />

LU POUR VOUS<br />

Séquençage <strong>de</strong> l’exome et i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> gènes<br />

GISÈLE BONNE COMMENTAIRE<br />

Une première application réussie <strong>de</strong> séquençage d'exome<br />

visant à découvrir le gène responsable d’une maladie génétique,<br />

a été réalisée pour le syndrome <strong>de</strong> Miller (MIM 263750). A<br />

partir <strong>de</strong> l’ADN <strong>de</strong>s quatre patients atteints <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong><br />

Miller, issus <strong>de</strong> trois familles indépendantes, l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

régions codantes du génome c'est-à-dire la totalité <strong>de</strong>s exons<br />

(exome) a été capturé. Et ce, à l’ai<strong>de</strong> d’une puce ADN <strong>de</strong><br />

très gran<strong>de</strong> capacité. Puis l'exome a été séquencé avec une<br />

couverture moyenne <strong>de</strong> 40 exemplaires du génome et une<br />

"profon<strong>de</strong>ur" ou précision suffisante pour détecter <strong>de</strong>s variants<br />

dans 97% environ <strong>de</strong> chaque exome ciblé. L’analyse <strong>de</strong>s résultats<br />

obtenus pour les gènes avec <strong>de</strong>ux variants, jusque-là<br />

inconnus chez chacun <strong>de</strong>s quatre patients en utilisant<br />

différents filtres et comparaisons avec les bases <strong>de</strong> données<br />

publiques <strong>de</strong>s SNP (Single Nucleoti<strong>de</strong> Polymorphisms) et huit<br />

exomes HapMap (exomes <strong>de</strong> références), a i<strong>de</strong>ntifié un gène<br />

candidat unique. Il s'agit du gène DHODH qui co<strong>de</strong> une enzyme<br />

clé <strong>de</strong> la voie <strong>de</strong> biosynthèse <strong>de</strong> novo pyrimidique, la dihydroorotate<br />

<strong>de</strong>shydrogénase. Le séquençage a confirmé la présence<br />

<strong>de</strong> mutations DHODH dans trois familles supplémentaires présentant<br />

un syndrome <strong>de</strong> Miller. Le séquençage <strong>de</strong> l’exome d'un<br />

petit nombre <strong>de</strong> personnes affectées indépendantes est une<br />

stratégie puissante et efficace pour i<strong>de</strong>ntifier les gènes responsables<br />

d’affections mendéliennes rares et transformera probablement<br />

l'analyse génétique <strong>de</strong>s maladies monogéniques.<br />

Ng SB, Buckingham KJ, Lee C, Bigham AW, Tabor HK, Dent KM, Huff CD,<br />

Shannon PT, Jabs EW, Nickerson DA, Shendure J, Bamshad MJ, Exome<br />

sequencing i<strong>de</strong>ntifies the cause of a men<strong>de</strong>lian disor<strong>de</strong>r, Nat Genet, 2010,<br />

42(1) : 30-5<br />

Malgré les avancées <strong>de</strong> la biologie moléculaire et<br />

notamment <strong>de</strong>s approches <strong>de</strong> génétique inverse<br />

(ou clonage positionnel), plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>s<br />

bases génétiques <strong>de</strong>s maladies monogéniques<br />

reste inconnue à ce jour, en particulier pour les<br />

maladies rares. Des approches plus globales telles<br />

que le séquençage massif <strong>de</strong>s gènes humains ou<br />

<strong>de</strong> façon plus pertinente <strong>de</strong> leurs régions codantes<br />

sont maintenant disponibles. L’obstacle majeur à<br />

l’i<strong>de</strong>ntification et à la validation <strong>de</strong> mutations pathogènes<br />

dans les maladies rares est la difficulté à<br />

constituer <strong>de</strong>s cohortes homogènes <strong>de</strong> patients, et<br />

ce, à cause <strong>de</strong> leur nombre réduit. Le travail présenté,<br />

en combinant une approche basée sur une<br />

puce ADN et l’utilisation d’outils bioinformatiques<br />

permettant <strong>de</strong> restreindre le nombre <strong>de</strong> variants<br />

potentiellement intéressants, a permis d’i<strong>de</strong>ntifier<br />

le gène responsable du syndrome <strong>de</strong> Miller à partir<br />

<strong>de</strong> 4 patients seulement. Ceci n’aurait pas pu être<br />

envisagé avec <strong>de</strong>s approches « classiques ». Par<br />

ailleurs une publication récente rapportant l’i<strong>de</strong>ntification<br />

d’un autre gène responsable d’une maladie<br />

rare, la diarrhée chlorée congénitale (Choi et al,<br />

PNAS 2009 Nov 10 ; 106(45) : 19096-101), confirme<br />

donc l’efficacité et la puissance <strong>de</strong> cette approche.<br />

Dans ce contexte, il faut souligner l’existence du<br />

réseau européen NMD-Chip dont l’objectif est <strong>de</strong><br />

mettre en place <strong>de</strong>s puces ADN à visée diagnostique<br />

pour les maladies neuromusculaires, projet<br />

financé dans le cadre du 7 e PCRDT (Programmescadre<br />

pour la recherche et le développement technologique)<br />

et coordonné par N. Lévy (Marseille).<br />

Dystrophinopathies : élargissement du spectre <strong>de</strong>s mutations<br />

VALÉRIE ALLAMAND COMMENTAIRE<br />

Les dystrophies musculaires <strong>de</strong> Duchenne (DMD) et Becker<br />

(BMD) ainsi que la cardiomyopathie dilatée liée à l’X (XLDC)<br />

sont dues à <strong>de</strong>s mutations dans le gène DMD, codant la dystrophine.<br />

Une étu<strong>de</strong> menée dans le cadre du consortium multicentrique<br />

américain « United Dystrophinopathy Project » a<br />

permis d’i<strong>de</strong>ntifier 1 111 mutations dans le gène DMD dont 891<br />

associées à un phénotype clinique. Parmi celles-ci, 506 sont<br />

<strong>de</strong>s mutations ponctuelles (n’affectant qu’un seul nucléoti<strong>de</strong>)<br />

et comprennent 294 mutations non-sens conduisant à <strong>de</strong>s<br />

codons stop prématurés. Ces résultats ont permis d’élargir le<br />

nombre <strong>de</strong> mutations responsables <strong>de</strong> dystrophinopathies et<br />

démontrent l’utilité <strong>de</strong> techniques mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> diagnostic.<br />

Cette étu<strong>de</strong> confirme la propension accrue <strong>de</strong>s mutations<br />

Génétique<br />

L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> mutations dans <strong>de</strong>s gènes <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong> taille tels que DMD (79 exons répartis sur<br />

2.2 Mb d’ADN génomique) est un processus complexe<br />

et d’interprétation difficile. Grâce à l’évolution<br />

<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> détection, notamment la<br />

PCR multiplexe (permettant l’amplification <strong>de</strong><br />

plusieurs fragments en une seule réaction) et<br />

plus récemment l’analyse <strong>de</strong> type SCAIP (singlecondition<br />

amplification/internal primer), tous les<br />

types <strong>de</strong> mutations responsables <strong>de</strong> dystrophinopathies<br />

peuvent maintenant être détectés <strong>de</strong><br />

façon routinière. Le travail présenté porte sur<br />

une très gran<strong>de</strong> cohorte <strong>de</strong> 1286 patients et a<br />

permis d'i<strong>de</strong>ntifier 1 111 mutations, en combinant<br />

Les cahiers <strong>de</strong> myologie N°2 AVRIL 2010 39<br />

LU POUR VOUS

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