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210x270 Myoline N° 1 - Institut de Myologie

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LU POUR VOUS<br />

Norma Beatriz Romero<br />

Unité <strong>de</strong> Morphologie<br />

Neuromusculaire<br />

<strong>Institut</strong> <strong>de</strong> <strong>Myologie</strong>,<br />

Inserm UMRS 974,<br />

CNRS UMR 7215,<br />

Université Paris 6<br />

C.H.U. Pitié-Salpêtrière<br />

Paris, France<br />

nb.romero@<br />

institut-myologie.org<br />

anti-grippale (celles survenant dans les 6 premières étant<br />

considérées comme significatives). Il n’a pas été noté <strong>de</strong><br />

tendance saisonnière aux hospitalisations pour crises myasthéniques.<br />

Parmi elles, 52% concernaient <strong>de</strong>s hommes, la<br />

moyenne d’âge était <strong>de</strong> 74 ans et 17% avaient eu une thymectomie.<br />

Aucun caractère saisonnier à ces poussées n’a été mis<br />

en évi<strong>de</strong>nce. Des étu<strong>de</strong>s comparatives plus approfondies ont<br />

montré que le risque <strong>de</strong> poussées n’était pas plus élevé que<br />

dans une population comparable, non vaccinée, <strong>de</strong> personnes<br />

atteintes <strong>de</strong> myasthénie. Ces résultats permettent <strong>de</strong> souligner<br />

l’intérêt <strong>de</strong> la vaccination chez ces patients.<br />

Zinman L, Thoma J, Kwong JC, Kopp A, Stukel TA, Juurlink DN, Safety of<br />

influenza vaccination in patients with myasthenia gravis : a populationbased<br />

study, Muscle Nerve, 2009, 40(6) : 947-51<br />

Déficit sévère en COX : récupération spontanée expliquée<br />

NORMA BEATRIZ ROMERO COMMENTAIRE<br />

Les encéphalomyopathies mitochondriales à début précoce<br />

sont généralement très sévères, rapi<strong>de</strong>ment progressives avec<br />

une issue fatale vraisemblable. Toutefois, S. Di Mauro décrivit, il<br />

y a presque 30 ans, une maladie musculaire infantile qui laissait<br />

perplexe. En effet après une pério<strong>de</strong> initiale marquée par un<br />

profond déficit enzymatique, elle évoluait vers une guérison<br />

spontanée. Les enfants atteints survivaient les 1 ers mois <strong>de</strong> vie et<br />

atteignaient l’adolescence voire au-<strong>de</strong>là. Cette myopathie mitochondriale<br />

est une exception et a été longtemps reconnue<br />

comme «benign cytochrome c oxidase <strong>de</strong>ficiency myopathy».<br />

Horvath et collaborateurs décrivent les bases moléculaires <strong>de</strong><br />

la forme réversible <strong>de</strong> la myopathie mitochondriale avec déficit<br />

en cytochrome c oxydase (COX), en i<strong>de</strong>ntifiant une mutation<br />

homoplasmique m.14674T>C mt-tRNA (Glu), chez 17 patients<br />

issus <strong>de</strong> 12 familles. Cette mutation a été héritée <strong>de</strong> la mère.<br />

Les auteurs suggèrent que le processus séquentiel du développement<br />

tissu-spécifique <strong>de</strong>vrait jouer un rôle à la fois dans<br />

l’expression âge-dépendante et dans la réversibilité du déficit<br />

enzymatique. Une <strong>de</strong>s hypothèses émise est que l'augmentation<br />

du nombre <strong>de</strong> copies <strong>de</strong> l'ADN mitochondrial et donc la hausse<br />

du nombre <strong>de</strong>s molécules d’ARNt (Glu) pourrait compenser le<br />

défaut enzymatique et ainsi compenser les conséquences fonctionnelles<br />

<strong>de</strong> la mutation homoplasmique ARNt dans le muscle<br />

squelettique. Une autre explication tente <strong>de</strong> relier la reprise<br />

<strong>de</strong> l’activité enzymatique aux effets <strong>de</strong>s gènes modificateurs<br />

spécifiques du muscle, régulés au cours du développement.<br />

Horvath R, Kemp JP, Tuppen HA, Hudson G, Oldfors A, Marie SK, Moslemi<br />

AR, Servi<strong>de</strong>i S et al, Molecular basis of infantile reversible cytochrome c<br />

oxidase <strong>de</strong>ficiency myopathy, Brain, 2009, 132(Pt 11) : 3165-74<br />

<strong>de</strong>meurant, cette étu<strong>de</strong> ne confirme pas d’association<br />

entre la vaccination anti-grippale chez les<br />

sujets atteints <strong>de</strong> myasthénie auto-immune et <strong>de</strong>s<br />

complications telles que le syndrome <strong>de</strong> Guillain-<br />

Barré. Des analyses ont même permis une association<br />

entre la vaccination et une diminution à<br />

court terme du risque d’hospitalisation pour crise<br />

myasthénique. La solidité <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> vient <strong>de</strong><br />

sa durée (plus d’une dizaine d’années), <strong>de</strong> sa réalisation<br />

dans un même hôpital et dans une région<br />

où les campagnes <strong>de</strong> vaccination ont été les plus<br />

importantes au mon<strong>de</strong>. Cependant, les patients<br />

ayant éventuellement présenté, après vaccination,<br />

une décompensation modérée <strong>de</strong> la maladie<br />

myasthénique sans nécessité d’hospitalisation ne<br />

sont pas comptabilisés, d’où un biais. Par ailleurs,<br />

cette étu<strong>de</strong> ne permet pas d’analyser les sousgroupes<br />

<strong>de</strong> patients (thymectomie ou pas, forme<br />

généralisée ou oculaire). Quoiqu’il en soit, les<br />

conclusions permettent <strong>de</strong> proposer la vaccination<br />

anti-grippale aux patients atteints <strong>de</strong> myasthénie.<br />

Jusqu’à la publication <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>s travaux<br />

<strong>de</strong> Horvath et collaborateurs en août 2009, il n’y<br />

avait pas possibilité <strong>de</strong> distinguer les enfants<br />

atteints d’une myopathie mitochondriale avec<br />

déficit en cytochrome c oxydase (COX) ayant un<br />

bon pronostic <strong>de</strong> ceux ayant une maladie rapi<strong>de</strong>ment<br />

fatale. De ce fait, la décision <strong>de</strong> poursuivre<br />

ou non les soins intensifs chez ces nouveaux nés<br />

était extrêmement difficile à prendre. Ces travaux<br />

récemment publiés apportent la preuve par <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s fonctionnelles du pouvoir pathogène d’une<br />

mutation homoplasmique dans un gène mitochondrial<br />

codant un ARN <strong>de</strong> transfert (ARNt). Ils<br />

suggèrent également que <strong>de</strong>s mécanismes liés à<br />

la tissu-spécificité du muscle pourraient expliquer<br />

la guérison spontanée. Cette étu<strong>de</strong> sérieuse<br />

fournit la preuve qu’une analyse moléculaire, a<br />

priori simple à réaliser, permet d’i<strong>de</strong>ntifier les<br />

nourrissons atteints d'une myopathie mitochondriale<br />

avec déficit en COX <strong>de</strong> bon pronostic. Cette<br />

i<strong>de</strong>ntification est extrêmement importante, car<br />

les myopathies mitochondriales sévères chez<br />

l’enfant sont généralement irréversibles. Elles<br />

obligent les cliniciens et les parents à faire face à<br />

<strong>de</strong> situations relatives aux soins <strong>de</strong>s enfants très<br />

difficiles. Ainsi, Il semble judicieux <strong>de</strong> proposer<br />

le criblage <strong>de</strong> cette mutation chez les enfants à<br />

risque <strong>de</strong> myopathie mitochondriale sévère avec<br />

déficit en COX.<br />

38 N°2 AVRIL 2010 Les cahiers <strong>de</strong> myologie

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