210x270 Myoline N° 1 - Institut de Myologie
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associées à une atteinte <strong>de</strong> la corne antérieure ont<br />
été rapportées (Fedrizzi et al). Certaines malformations<br />
cérébrales intègrent un tableau malformatif<br />
plus complexe d’origine génétique <strong>de</strong> type syndromique<br />
ou lié à une anomalie chromosomique i<strong>de</strong>ntifiée.<br />
Les atteintes médullaires seront évoquées si<br />
l’atteinte prédomine aux membres inférieurs. De<br />
rares maladies métaboliques, en particulier certaines<br />
mucolipidoses, peuvent conduire à un tableau<br />
d’arthrogrypose associée à un anasarque avec une<br />
hépato-splénomégalie (Tabartel et al, Moses et al).<br />
Les causes neuromusculaires sont plus rares et<br />
difficiles à explorer (25%). L’existence d’une atteinte<br />
respiratoire (intercostaux, diaphragme) doit faire<br />
rechercher en priorité une pathologie neuromusculaire.<br />
Celle-ci peut concerner le muscle (myopathie<br />
congénitale, Steinert congénital étant la cause la<br />
plus fréquente), le nerf périphérique (neuropathie<br />
congénitale), le motoneurone (amyotrophie spinale)<br />
ou la plaque neuromusculaire (syndromes myasthéniques<br />
congénitaux). L’atteinte faciale est quasi<br />
constante avec, en anténatal, un défaut <strong>de</strong> succion,<br />
déglutition possible et surtout, en postnatal, une<br />
amimie faciale plus ou moins sévère avec <strong>de</strong>s troubles<br />
<strong>de</strong> succion et <strong>de</strong> déglutition, parfois un trismus,<br />
une paralysie oculomotrice et un ptosis. La biopsie<br />
musculaire est contributive, dans environ 50 % <strong>de</strong>s<br />
cas, en révélant <strong>de</strong>s anomalies structurelles<br />
typiques : némaline, central core, multiminicore,<br />
myotubulaire ou neurogène (gène SMN).<br />
Les dystrophies musculaires congénitales représentent<br />
un autre groupe. Elles sont associées, dans<br />
la moitié <strong>de</strong>s cas, à <strong>de</strong>s anomalies cérébrales à type<br />
d’anomalies <strong>de</strong> la substance blanche, <strong>de</strong>s anomalies<br />
<strong>de</strong> gyration ou <strong>de</strong>s malformations <strong>de</strong> la fosse<br />
postérieure. Un défaut <strong>de</strong> la O-glycosylation avec<br />
anomalie <strong>de</strong> l'alpha-dystroglycane à la biopsie est<br />
recherché.<br />
Les syndromes myasthéniques congénitaux sont<br />
<strong>de</strong>s pathologies <strong>de</strong> la jonction neuromusculaire<br />
d’origine génétique. La forme la plus fréquente, à<br />
révélation anténatale ou néonatale, est <strong>de</strong> transmission<br />
autosomique récessive. Elle est caractérisée<br />
par <strong>de</strong> possibles déformations articulaires anténatales,<br />
un ptosis, une ophtalmoplégie, <strong>de</strong>s troubles bulbaires,<br />
<strong>de</strong>s malaises et une hypotonie globale (gène<br />
rapsyn). La myasthénie autoimmune maternelle<br />
peut conduire à une hypomobilité fœtale pouvant<br />
être sévère et qui n’est absolument pas corrélée à la<br />
gravité <strong>de</strong> la myasthénie maternelle. La mère peut<br />
être pauci et même asymptomatique (dosage <strong>de</strong>s<br />
anticorps antirécepteurs à l’acétylcholine). Il existe<br />
<strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> mort fœtale in utero, <strong>de</strong>s arthrogryposes<br />
sévères avec une atteinte faciale constante et <strong>de</strong>s<br />
formes plus mo<strong>de</strong>stes avec hypotonie néonatale,<br />
une détresse respiratoire transitoire et <strong>de</strong>s troubles<br />
<strong>de</strong> déglutition.<br />
Dans notre expérience, sur 40 cas d'hypomobilité<br />
foetale d’origine neuromusculaire probable, une<br />
étiologie a été trouvée dans 50% <strong>de</strong>s cas :<br />
Steinert congénital (3 cas), myopathie congénitale<br />
structurelle (4 dont 2 myopathies à central core et<br />
2 myopathies à némaline), dystrophie musculaire<br />
congénitale (2), syndrome myasthénique congénital<br />
avec mutation (2), amyotrophie spinale avec<br />
mutation SMN1 (3), corne antérieure avec atrophie<br />
olivopontocérébelleuse (4), syndrome <strong>de</strong> Marfan (1).<br />
Dans 2 <strong>de</strong>s 3 cas d'amyotrophie spinale, il existait<br />
un déficit cardiaque septal et la dysmorphie faciale<br />
était constante. La biopsie musculaire montrait un<br />
aspect neurogène et éliminait une myopathie<br />
structurelle souvent évoquée <strong>de</strong>vant la sévérité <strong>de</strong><br />
l'atteinte faciale.<br />
L'amyotrophie spinale est donc une cause rare, mais<br />
qui doit être reconnue, d'hypomobilité foetale avec<br />
arthrogrypose. Dans la série <strong>de</strong> Rudnik-Schöneborn,<br />
sur 65 cas d'amyotrophie spinale type 1 avec<br />
délétion homozygote <strong>de</strong> l'exon 7 du gène SMN1,<br />
4 cas avaient une copie unique du gène SMN2 et<br />
présentaient une forme sévère anténatale avec <strong>de</strong>s<br />
rétractions et une dépendance ventilatoire totale.<br />
Trois <strong>de</strong>s 4 cas étaient atteints d’une malformation<br />
cardiaque avec une CIV ou une anomalie atrioventriculaire<br />
(Rudnik-Schöneborn et al). Dans <strong>de</strong>ux cas,<br />
l'étu<strong>de</strong> cytogénétique réalisée <strong>de</strong>vant la malformation<br />
cardiaque et une dysmorphie faciale était<br />
normale. La survie était <strong>de</strong> 15 jours en moyenne.<br />
La revue <strong>de</strong> la littérature plus générale retrouve<br />
19 cas d'hypomobilité sévère avec arthrogrypose<br />
et malformations cardiaques. Il s'agit toujours <strong>de</strong><br />
défaut septal ventriculaire, atrial ou <strong>de</strong> persistance<br />
d'un canal atrioventriculaire. Ces cas anciens ne<br />
comportent pas d'analyse du nombre <strong>de</strong> copies du<br />
gène SMN2 dans 17 cas. L'impact du gène SMN<br />
dans la cardiogénèse n'est pas connu.<br />
Le diagnostic d'amyotrophie spinale ne doit pas<br />
être méconnu <strong>de</strong>vant un tableau d'arthrogrypose<br />
avec hypotonie paralytique complète et atteinte<br />
faciale, même s'il existe une impression <strong>de</strong> dysmorphie<br />
faciale et/ou un défaut septal cardiaque.<br />
REFERENCES<br />
Bonilla Misoles F et al, J Perinat Med, 2002, 30 : 99-104<br />
Fedrizzi E et al, Pediatr Neurol, 1993, 152 : 343-8<br />
Moses SW et al, Curr Mol Med, 2002, 2 : 177-188.<br />
Rudnik-Schöneborn S et al, J Med Genet, 2008, 45(10) : 635-8<br />
Takano T et al, Pediatr Neurol, 2001, 3 : 247-9<br />
Tabartel Y et al, Arch F Pediatr, 1989, 46 : 737-40.<br />
Les cahiers <strong>de</strong> myologie N°2 AVRIL 2010 17<br />
CAS CLINIQUE