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Le musée d'Art moderne de Troyes - Observatoire

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DERAIN, DUFY, MATISSE, PICASSO... LA CÉRAMIQUE DES PEINTRES<br />

09 JUILLET - 02 DÉCEMBRE 2012<br />

TROYES - MUSÉE D’ART MODERNE, COLLECTIONS NATIONALES PIERRE ET DENISE LÉVY<br />

Katia Granoff,<br />

une certaine curiosité pour la céramique<br />

Née le 16 juillet 1895 à Nikolaïev en Ukraine, Katia Granoff a étudié la littérature et les sciences sociales en<br />

Suisse. Comme la révolution bolchevique <strong>de</strong> 1917 avait ruiné sa famille, elle vint s'installer à Paris, en 1924.<br />

Katia Granoff travaille d’abord comme secrétaire au Salon <strong>de</strong>s Tuileries. Elle ouvre ensuite sa première<br />

galerie d’art à Paris, au 166 boulevard Haussmann.<br />

Attachée à la défense <strong>de</strong>s jeunes talents, elle exposa les artistes <strong>de</strong> l'École <strong>de</strong> Paris, parmi lesquels elle<br />

révéla Marc Chagall, Othon Friesz, Léonard Foujita, mais aussi Pierre Bonnard, Georges Bouche, Amédée <strong>de</strong><br />

la Patellière, Pierre Lapra<strong>de</strong>, Edouard Vuillard... Installée quai <strong>de</strong> Conti en 1931, c'est surtout après la guerre<br />

qu'elle rencontra un succès international en favorisant la redécouverte <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong>s Nymphéas <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong><br />

Monet, réputée invendable, grâce à la confiance que lui accorda le fils ca<strong>de</strong>t du peintre.<br />

Douée d'une rare énergie et d'une passion enthousiaste, elle œuvra à la reconnaissance définitive d'artistes<br />

comme Soutine, Utrillo et Dufy, sans jamais négliger pour autant <strong>de</strong> faire valoir la qualité <strong>de</strong> petits maîtres<br />

comme Lapra<strong>de</strong>.<br />

De 1956 à 1961, Katia Granoff ouvrit trois nouvelles galeries : place Beauvau à Paris, sur la Croisette à<br />

Cannes et sur le port d’Honfleur. Grâce à sa réputation, Katia Granoff, tout en conservant ses maîtres <strong>de</strong><br />

prédilection, se tourne vers <strong>de</strong> jeunes talents prometteurs tels que Amédée Ozenfant, un <strong>de</strong>s fondateurs du<br />

purisme, avec <strong>Le</strong> Corbusier, et encouragea <strong>de</strong> nombreux jeunes artistes : Moreno Pincas, Zwy Milshtein,<br />

Corsia, Volti…<br />

La fréquentation <strong>de</strong>s artistes développa chez elle une sensibilité créatrice qu'elle mit au service <strong>de</strong> la plume.<br />

Non seulement son œuvre poétique fut saluée par <strong>de</strong> nombreuses récompenses, comme le prix <strong>de</strong><br />

l'Académie française pour « La Colonne et la rose » en 1966, mais cette Russe émigrée, naturalisée en 1937,<br />

sut aussi contribuer à la défense <strong>de</strong> la poésie <strong>de</strong> son pays (« Anthologie <strong>de</strong> la poésie russe », prix Georges<br />

Dufau, 1961).<br />

Lorsque Katia Granoff se retire <strong>de</strong>s affaires en 1987, son neveu Pierre Larock et ses enfants entreprirent <strong>de</strong><br />

reprendre le flambeau - l'enseigne <strong>de</strong> la galerie <strong>de</strong>venant Larock-Granoff - et présentèrent sur les cimaises<br />

<strong>de</strong>s artistes comme Bellegar<strong>de</strong>, Hantaï, Messagier, Rebeyrolle, Tal-Coat, Duvillier, Arnaud d'Aunay, Isabel<br />

Michel, tout en continuant à exposer les artistes découverts et défendus par Katia Granoff.<br />

Figure singulière à l'accent légendaire et aux allures <strong>de</strong> tsarine, Katia Granoff était connue pour son extrême<br />

générosité : chaque année, elle faisait don au musée d'Honfleur d'une toile <strong>de</strong> sa collection, et les musées du<br />

Louvre et d'Orsay la comptent parmi leurs généreux donateurs. C’est à l’âge <strong>de</strong> quatre-vingt-treize ans que<br />

Katia Granoff décè<strong>de</strong> le 16 avril 1989 à Paris. Chevalier <strong>de</strong> la Légion d'honneur, Officier <strong>de</strong> l’Ordre national<br />

du mérite, elle avait également reçu la Médaille nationale <strong>de</strong>s Arts, Sciences et <strong>Le</strong>ttres.<br />

<strong>Le</strong>s collectionneurs Pierre et Denise Lévy acquirent à la galerie Granoff quelques œuvres <strong>de</strong> Georges<br />

Bouche et Martine-Martine. Outre ses toiles, <strong>de</strong>ux nature mortes d’André Mare et ayant figuré dans la<br />

collection personnelle <strong>de</strong> Katia Granoff sont présentes dans les collections permanentes du musée d’Art<br />

<strong>mo<strong>de</strong>rne</strong>.<br />

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