Le musée d'Art moderne de Troyes - Observatoire

DERAIN, DUFY, MATISSE, PICASSO... LA CÉRAMIQUE DES PEINTRES
09 JUILLET - 02 DÉCEMBRE 2012
TROYES - MUSÉE D’ART MODERNE, COLLECTIONS NATIONALES PIERRE ET DENISE LÉVY
Une petite histoire de la céramique
Le mot « céramique » vient du grec ancien kéramos, qui signifie « terre à potier », « argile ». Il a donné son nom à un
quartier d'Athènes, le Céramique. La céramique fut le premier « art du feu » à apparaître, bien avant la métallurgie et
le travail du verre.
Elle désigne l’ensemble des techniques de fabrication d’objets en terre cuite, porcelaine, grès, verre… mais également
l’objet en lui-même.
L’art de la céramique aurait commencé vers le 9 ème millénaire avant Jésus-Christ. Cet art s’est beaucoup développé en
Chine puis s’est étendue en Orient et en Occident.
En Europe comme en Orient, la céramique connut un essor particulièrement important durant la Renaissance grâce
notamment à Anne de Montmorency, grand amateur de céramiques dont les collections sont conservées au château
d’Ecouen. L'imposante demeure contient donc de très nombreuses faïences et céramiques de l'époque Renaissance.
On peut citer notamment le triptyque en faïence Le Déluge, embarquement sur l'arche, ainsi que les pavements en
céramique. Mais on peut aussi admirer au château d'Ecouen des assiettes de faïence réalisées par Nicolà da Urbino en
1525 ainsi que des céramiques de Bernard Palissy. D'origine différente mais de la même époque, le Musée national de la
Renaissance d'Ecouen expose également 522 pièces uniques de céramique ottomane (plats, bouteilles, coupes...). De
très nombreuses autres faïences et céramiques provenant du monde entier sont visibles dans ce musée.
À partir du 16 ème siècle, l'art des potiers italiens se répand. Au 17 ème siècle, l'Europe subit deux influences : l’une
italienne à Nevers, l’autre chinoise à Delft. La faïence française du 18 ème siècle, avec des décors cuits à température de
petit feu, se développe avec des centres de production comme Marseille et Strasbourg.
L'industrialisation croissante à partir de la deuxième moitié du 19 ème siècle modifie le rapport à la céramique. La
généralisation de procédés de fabrication pour la production de masse et les nouveaux moyens de transport, signent
l'arrêt de la pièce unique artisanale au profit des arts appliqués. Les ateliers se transforment en fabriques et la petite
industrie se développe dans des centres comme Limoges et Vallauris.
A partir de la fin du 19 ème siècle et encore plus au 20 ème siècle avec les avants-gardes, les artistes modernes
s’accaparent cette technique en créant des décors sortis tout droit de leur imagination.
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