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Vincent MAUGER Raphaël ZARKA Roman MORICEAU - Observatoire

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L’exposition Corrélation propose de<br />

réunir des œuvres de trois artistes à qui<br />

le musée a passé une commande. Tous<br />

les trois ont en commun d’être de la<br />

même génération (nés en 1976 et 1977)<br />

et d’avoir un lien avec l’école des<br />

beaux-arts d’Angers (<strong>Vincent</strong> Mauger<br />

et <strong>Roman</strong> Moriceau y furent étudiants et<br />

Raphaël Zarka enseignant).<br />

Si chacun d’entre eux a une œuvre bien<br />

affirmée et différente des autres, des<br />

correspondances apparaissent qui<br />

permettent de les confronter.<br />

Raphaël Zarka est avant tout sculpteur, mais<br />

aussi photographe et vidéaste. Son travail,<br />

à la fois conceptuel et sensible, se construit<br />

autour de l’appropriation d’objets usuels décontextualisés.<br />

L’intérêt pour la géométrie,<br />

l’observation et l’inventaire d’un corpus savant<br />

de formes et d’images le conduisent dans sa<br />

pratique à des sculptures très élaborées et<br />

sophistiquées.<br />

Le travail de <strong>Roman</strong> Moriceau prend sa source<br />

dans l’observation et le détournement des<br />

codes, images, objets et symboles du monde<br />

consumériste, qu’il transfigure. À la croisée<br />

du design et du dessin, il s’attache à créer<br />

des objets et des œuvres dont le processus de<br />

fabrication détermine la finalité.<br />

<strong>Vincent</strong> Mauger s’intéresse à la connaissance<br />

et aux capacités physiques des matériaux, à<br />

leur relation à l’espace et à l’architecture.<br />

Il se confronte lui-même à la matière et aux<br />

volumes, use de techniques numériques de<br />

modélisation et recourt à des matériaux élémentaires<br />

: bois, briques, parpaings, polystyrène,<br />

PVC… Il crée dans l’espace des formes<br />

qui peuvent devenir expansives jusqu’à modifier<br />

leur rapport au lieu.<br />

—<br />

Si l’espace de l’exposition se présente en trois<br />

espaces distincts pour des univers séparés,<br />

le passage de l’un à l’autre révèle finalement,<br />

dans cet éclectisme apparent, certains liens<br />

réciproques et logiques de dispositifs communs,<br />

des relations implicites à un contexte.<br />

Raphaël Zarka<br />

Dix ans après, 2011<br />

«Les Formes du repos»<br />

Deux brises lames en béton en état de délabrement,<br />

de dégradation avancée sont abandonnés<br />

sur un terrain vague. Cette photographie appartient<br />

à une série commencée en 2001 par<br />

Raphaël Zarka autour de formes géométriques<br />

perdues dans la nature : fragment de pipeline,<br />

tronçon de monorail inachevé… Si certains objets<br />

sont identifiables, d’autres sont plus énigmatiques.<br />

Au-delà du caractère documentaire<br />

de la photographie, l’artiste nous interroge sur<br />

ces ruines du futur, sorte de « résidu d’une ère<br />

industrielle ». Leur isolement dans le paysage,<br />

leur fonction oubliée, le cadrage serré décontextualisent<br />

ces objets. Ils deviennent, sous<br />

l’œil de l’artiste, ce qu’il nomme des « sculptures<br />

involontaires 1 ». Il aime revenir sur ses<br />

pas pour suivre l’évolution de ces formes qu’il<br />

avait déjà photographiées dix ans auparavant.<br />

Migration des formes<br />

Ces brises lames sont en forme de rhombicuboctaèdre<br />

2 , une figure géométrique qui fascine l’artiste.<br />

Il a réalisé à ce sujet Le catalogue raisonné<br />

des rhombicuboctaèdres : 1495-2009, où il fait<br />

l’inventaire de cette forme. Ce solide, étudié<br />

dans l’Antiquité par Archimède 3 , est redécouvert<br />

à la Renaissance et dessiné par Léonard de<br />

Vinci. Depuis, cette forme complexe se décline<br />

dans différents domaines : objets du quotidien,<br />

mobilier urbain ou architecture. Raphaël Zarka<br />

étudie, collectionne sa représentation à travers<br />

l’histoire et s’en inspire pour sa création.<br />

Il « traque l’intemporel, faisant au passage la<br />

démonstration que, si l’art n’invente rien, il est<br />

de nature à nous apprendre à regarder » 4 .<br />

1<br />

Expression empruntée à l’artiste Brassaï.<br />

2<br />

Rhombicuboctaèdre : volume composé de huit faces<br />

triangulaires et dix-huit faces carrées.<br />

3<br />

Archimède : physicien et mathématicien grec du 3 e s. av. J-C.,<br />

considéré comme un des principaux scientifiques de l’Antiquité.<br />

4<br />

Françoise-Claire Prodhon, «Raphaël Zarka, chasseur de<br />

natures mortes», in AD Magazine, 25 mai 2011.<br />

Dix ans après, 2011, tirage lightjet, encadrement bois, verre, 70 x 100 cm, courtesy de l’artiste et galerie Michel Rein, Paris<br />

Commissariat de l’exposition :<br />

Christine Besson, conservateur en chef, musée des Beaux-Arts d’Angers<br />

Christian Dautel, directeur de l’EPCC de l’école supérieure des beaux-arts Tours – Angers - Le Mans

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