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Sll f~ Je IIif'..C_h.ro.n.i.q.u.e.d.i.n.og.é.e.p.a.r.N_a.d.a.K.e.r.p .allf'n~ CIr-----------------------------:2 Congrès, r,;!~nions et annlver:h2Üres .eHenr ent l'attention 0 mois-ci. Les ê.cnanges auxqueJ~ ont donné lhn: ées activités suggèxent réfcxions "'.,t soulèvent de. nombreuses questions que nous sO'JrneUeni nos reponers itinérams. Autriche Le Congrès de Vienne par Jean-François Joly L e Congrès de Vienne, eh oui j'y étais. Pas le Congrès de Vienne où l'on refit l'Europe après la tempête napoléonienne, mais le Xe Congrès mondial de la Fédération Internationale des Traducteurs (FIT). Les impressions que j'en ramène ne sont pas encore décantées et j'attends avec impatience les actes pour avoir une idée plus complète de ce que nous nous sommes dit, traducteurs, interprètes et terminologues du monde entier, lors de cette rencontre triennale. Voici tout de même, dans le désordre, quelques impressions et commentaires bien partiels tirés des ateliers auxquels j'ai pu assister. Traducteur, quel est . ton pays? J'ai été frappé au congrès, surtout lors du congrès statutaire, par le caractère transnational de notre profession, caractère qui nous échappe parfois dans notre environnement de bilinguisme institutionnel. Nous savons que, par définition, le traducteur est celui qui conduit d'une culture à l'autre et qui permet aux individus et aux peuples de communiquer. Mais lorsque l'on est assis à une table autour de laquelle quelque 50 pays sont représentés et que tout ce monde se comprend sans trop de peine, on se prend à penser que les traducteurs ont vraiment le don de diplomatie et font d'excellents ambassadeurs des cultures et des mentalités. Cette transnationalité peut aboutir à des situations qui font sourire. Ainsi, les membres de la délégation canadienne se sont aperçu que presque tous étaient nés hors du Canada et qu'aucun n'était originaire de la province qui l'avait désigné. Malaise! Étions-nous représentatifs? Mais ne voilà-t-il pas que le premier délégué que nous rencontrons représente la Suisse et nous dit être originaire de Toronto. Le Belge était originaire de France, le Britannique était né à Prague, l'Américain à Vienne, le Mexicain était de langue allemande et tutti quanti. La traduction par ordinateur : mission quasi impossible Selon Mario Wandruszka (Autriche), les langues humaines sont faites d'abondances et d'insuffisances, la polysémie et l'ambiguïté y sont omniprésentes; elles expriment une pensée humaine analogique plutôt que logique et, en fin de compte, c'est le contexte qui nous éclaire à chaque pas. Dans ces conditions, la traduction par ordinateur s'avère extrêmement difficile dès l'étape du décodage du texte de départ. Au stade de la rédaction du texte d'arrivée, les différences des systèmes idiomatiques et métaphoriques des langues (et le fait, par exemple, que l'ordinateur ne peut faire le choix entre un équivalent précis et un équivalent moins précis mais plus commode) posent égaIement des obstacles qui semblent difficilement surmontables. Les langues techniques, qui sont imbriquées dans les langues naturelles, n'y échappent pas. J.-F. J. Le mystère de la compréhension s'épaissit Et au niveau des idées, que peut-on remarquer? Beaucoup d'humilité (réelle ou feinte) et de prudence. Dans les ateliers auxquels j'ai assisté, plusieurs conférenciers ont insisté, par exemple, sur le caractère global et proprement humain de l'acte de compréhension, suivant en cela la voie tracée par Mario Wandruszka dans l'allocution d'ouverture. Il semble que plus on étudie la faculté que nous avons de comprendre la parole ou l'écrit, plus on prend conscience du caractère lacunaire et allusif de la langue et plus l'intelligence.humaine paraît différente de l'intelligence artificielle. Pas étonnant alors que l'on ait assisté à l'expression d'un grand scepticisme quant à l'avenir de la traduction automatique et que l'on ait vu les fournisseurs de systèmes faire preuve d'une prudence et d'une retenue inhabituelles dans la présentation de leurs réalisations. Qu'allons-nous mettre dans la boîte à outils du traducteur? Sur la question de la théorie de la traduction, on est aussi très prudent. Certes on s'entend sur le fait qu'il est indispensable de s'appuyer sur des notions théoriques pour diverses raisons: l'analyse théorique, note Vilen Komissarov (URSS), fournit au professeur et à l'étudiant en traduction le langage commun qui permet au premier d'expliquer au deuxième les raisons de ses déficiences. Roda Roberts (Canada) insiste sur le fait que l'étude de la théorie de la traduction donne au traducteur la satisfaction de mieux comprendre ce qu'il fait et d'accéder ainsi à un niveau de professionnalisme supérieur. Mais il n'existe pas de théorie générale de la traduction, tout au plus des théories partielles et parfois contradictoires. Alors, que faire? Selon R. Van Den Broeck (Belgique), les théories à base linguistique dont nous disposons sont peu utiles en pratique parce que la traduc- L'écrit et le parlé Ghelly V. Chernov (URSS) définit l'interprétation comme étant" la faculté purement humaine d'extraire le sens d'un message ". Pour lui, l'interprète de conférence dispose de quatre atouts pour faire son travail: ses capacités linguistiques, ses connaissances générales, sa connaissance du contexte de la communication et sa connaissance de l'orateur et du public. Pour le traducteur, les deux premiers éléments seraient suffisants, note Chernov. Voilà qui a de quoi surprendre, en tout cas pour ce qui est du genre de travail qui constitue l'ordinaire de la majorité des traducteurs de chez nous. Le traducteur administratif et technique qui assure une fonction de communication pour le bénéfice immédiat de ses contemporains ne devra1t-il pas disposer d'amples connaissances sur la fonction du texte et la nature du public visé? D'autant plus que, comme le note Eugene Nida (USA), l'écrit manque de bien desr, éléments (le ton, l'expression corpo- ''­ relie) qui facilitent la compréhension de la parole. J.-F. J. 16 • CIRCUIT - DÉCEMBRE 1984

1 tion est surtout une activité sociale. Peutêtre faudrait-il faire des études sur les normes observées en pratique par des traducteurs établis et orienter en conséquence les programmes de formation. Et puisque l'on naît traducteur autant qu'on le devient, il faudrait placer le plaisir de traduire haut sur la liste des conditions d'entrée dans ces programmes. Quant à Jean-René Ladmiral (France), il qualifie de bricolage les échafaudages théoriques existants qui ne sont pas étayés par des expériences de vérification et, constant dans sa métaphore, il propose au praticien (qui voudra bien acheter son récent livre) une « boîte à outils » : un ensemble de théorèmes, pas nécessairement cohérents, permettant au traducteur de conceptualiser les difficultés auxquelles il se heurte pour pouvoir les résoudre plus facilement. Plaidoyer pour la terminologie Selon Robert Dubuc (Canada), la traduction dans l'entreprise multilingue ne peut plus s'exercer efficacement sans le soutien logistique de la terminologie: • du fait de la technicité et du volume considérable de textes à traduire, • à cause de la valeur plus que documentaire de ces textes, qui ont la même utilisation que les originaux, • pour réduire la marge d'intraduisibilité, • pour assurer un rendement quantitatif et qualitatif satisfaisant. En ce qui concerne la rédaction, le soutien du terminologue est tout aussi utile si la documentation originale est en langue étrangère et si le rédacteur connaît mal la terminologie des spécialités. Or, la communication efficace, basée sur la simplicité et la clarté des énoncés et sur la rigueur de la terminologie, n'est-elle pas une donnée essentielle d'une saine gestion? J.-F. J. Toutes les professions recherchent leur point d'équilibre entre le jugement professionnel purement individuel et la constitution d'une théorie, ou plus proprement d'une doctrine, susceptible d'encadrer utilement le jugement du praticien. À défaut d'illuminations soudaines, les chercheurs semblent nous orienter vers la constitution d'une doctrine utilitaire fondée sur l'expérience et le consensus des membres de la profession. Sauronsnous ou voudrons-nous relever le défi de participer à cette entreprise? Réponse dans trois ans ( ? ) au prochain congrès de la FIT. ~ "Translators and Their Position in Society " Prole.eional Statue ~ 1 T he on-going concern of the Société des traducteurs du Québec for professional recognition is obviously shared by most of the world's translators and their organizations. Justifiably so, as it appears from the 1984 FIT Survey of the Present State of the Legal and Soèial Status of the Translator, one of the conference documents, whose conclusions reads as follows: "The result of the survey makes it obvious that in countries in which legal rules and regulations exist concerning professional practice of tli, the overall status and image of both the free-lance and the staff translator/interpreter has decidedly improved in comparison to countries where such legal instruments do not exist. "The endeavours of the professional associations to improve the situation of t/i should therefore concentrate on having rules and regulations enacted to this end. "A comparison with the reports on the legal and social status of the translator presented at the 1977-8th FIT World Congress in Montreal/Canada and at the 1981-9th FIT World Congress in Warsaw/ Poland shows that little or no essential change in the status of tli has been achieved worldwide. For this reason the Committee recommends that the national professional associations of translators and interpreters intensify their efforts considerably to obtain legislative action, by concentrating primarily on the legal regulation of admission to professional practice and improvement of the translators'/interpreters' social and material status. " Sound familiar? The recommendation, drafted earlier at committee meetings, was presented in almost identical terms at the closing session of the conference. The issue has c1early not been resolved and is unlikely to be in the immediatc future, even though progress is noted in some quarters. Comparison of our own Working Conditions Survey with the FIT document and brochures put out by other national associations suggests that in many respects the Québec or Canadian translator's position is rather enviable, despite the lack of legal recognition. Literary and Non-Literary Translation Of considerable interest to many delegates was a session dealing with the relationship between Iiterary and nonliterary translation. Although the two activities are often contrasted, it was contended that they are in fact more closely allied than is uSCJally recognized, forming, as one speaker put it, the two poles of a continuous spectrum. The dualist view, that literary and technical translation are entirely disparate activities, would doom many translators who practise both to a kind of schizophrenia. Strategies may differ, and erfOrs committed in legal or scientific/technical translation have a greater import, but the translation process of decoding and encoding remains substantially the same. It was pointed out for instance that there can be different approaches to the translation of poetry, depending on the destination of the work. If designed for the general reading public of poetry lovers, the aim is to recreate the elusive soul of the poetry and the poetic sense will be stressed; if intended for historical or scholarly purposes, the philological aspect will be adopted in varying degrees. Not a particularly practical distinction for the work-a-day world but a fascinating discussion nonetheless. Literary translators attending the conference called for more time at future gatherings for discussion of their problems and for greater encouragement and promotion of training programs for literary translators. The scientific and technical translators announced the establishment of the FIT Sci-Tech Translators Consultation Network (SCITRANSNET). One resolution was very much in keeping with the conference theme, "Translators and Their Position in Society": that FIT look into the training of interpreters for the handicapped and the training of handicapped persons in interpreting. Once again, a field that would merit study . by our associations. Mary Plaice STQ representative on the CTIC delegation CIRCUIT - DÉCEMBRE 1984. 17

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suggèxent réfcxions "'.,t soulèvent de. nombreuses<br />

questions que nous sO'JrneUeni nos reponers itinérams.<br />

Autriche<br />

Le Congrès de Vienne<br />

par Jean-François Joly<br />

L<br />

e Congrès de Vienne, eh oui j'y<br />

étais. Pas le Congrès de Vienne<br />

où l'on refit l'Europe après la tempête<br />

napoléonienne, mais le Xe Congrès mondial<br />

de la Fédération Internationale des<br />

Traducteurs (FIT). Les impressions que<br />

j'en ramène ne sont pas encore décantées<br />

et j'attends avec impatience les<br />

actes pour avoir une idée plus complète<br />

de ce que nous nous sommes dit, traducteurs,<br />

interprètes et terminologues du<br />

monde entier, lors de cette rencontre<br />

triennale. Voici tout de même, dans le<br />

désordre, quelques impressions et commentaires<br />

bien partiels tirés des ateliers<br />

auxquels j'ai pu assister.<br />

Traducteur, quel est<br />

. ton pays?<br />

J'ai été frappé au congrès, surtout lors<br />

du congrès statutaire, par le caractère<br />

transnational de notre profession, caractère<br />

qui nous échappe parfois dans notre<br />

environnement de bilinguisme institutionnel.<br />

Nous savons que, par définition, le<br />

traducteur est celui qui conduit d'une<br />

culture à l'autre et qui permet aux individus<br />

et aux peuples de communiquer.<br />

Mais lorsque l'on est assis à une table<br />

autour de laquelle quelque 50 pays sont<br />

représentés et que tout ce monde se<br />

comprend sans trop de peine, on se<br />

prend à penser que les traducteurs ont<br />

vraiment le don de diplomatie et font d'excellents<br />

ambassadeurs des cultures et<br />

des mentalités.<br />

Cette transnationalité peut aboutir à des<br />

situations qui font sourire. Ainsi, les membres<br />

de la délégation canadienne se sont<br />

aperçu que presque tous étaient nés hors<br />

du Canada et qu'aucun n'était originaire<br />

de la province qui l'avait désigné.<br />

Malaise! Étions-nous représentatifs?<br />

Mais ne voilà-t-il pas que le premier<br />

délégué que nous rencontrons représente<br />

la Suisse et nous dit être originaire<br />

de Toronto. Le Belge était originaire<br />

de France, le Britannique était né à Prague,<br />

l'Américain à Vienne, le Mexicain<br />

était de langue allemande et tutti quanti.<br />

La traduction par<br />

ordinateur : mission<br />

quasi impossible<br />

Selon Mario Wandruszka (Autriche),<br />

les langues humaines sont faites<br />

d'abondances et d'insuffisances, la<br />

polysémie et l'ambiguïté y sont<br />

omniprésentes; elles expriment une<br />

pensée humaine analogique plutôt<br />

que logique et, en fin de compte, c'est<br />

le contexte qui nous éclaire à chaque<br />

pas. Dans ces conditions, la traduction<br />

par ordinateur s'avère extrêmement<br />

difficile dès l'étape du décodage<br />

du texte de départ. Au stade de la<br />

rédaction du texte d'arrivée, les différences<br />

des systèmes idiomatiques<br />

et métaphoriques des langues (et le<br />

fait, par exemple, que l'ordinateur ne<br />

peut faire le choix entre un équivalent<br />

précis et un équivalent moins précis<br />

mais plus commode) posent égaIement<br />

des obstacles qui semblent<br />

difficilement surmontables. Les langues<br />

techniques, qui sont imbriquées<br />

dans les langues naturelles, n'y<br />

échappent pas.<br />

J.-F. J.<br />

Le mystère de la<br />

compréhension s'épaissit<br />

Et au niveau des idées, que peut-on<br />

remarquer? Beaucoup d'humilité (réelle<br />

ou feinte) et de prudence. Dans les ateliers<br />

auxquels j'ai assisté, plusieurs<br />

conférenciers ont insisté, par exemple,<br />

sur le caractère global et proprement<br />

humain de l'acte de compréhension, suivant<br />

en cela la voie tracée par Mario Wandruszka<br />

dans l'allocution d'ouverture. Il<br />

semble que plus on étudie la faculté que<br />

nous avons de comprendre la parole ou<br />

l'écrit, plus on prend conscience du<br />

caractère lacunaire et allusif de la langue<br />

et plus l'intelligence.humaine paraît<br />

différente de l'intelligence artificielle. Pas<br />

étonnant alors que l'on ait assisté à l'expression<br />

d'un grand scepticisme quant<br />

à l'avenir de la traduction automatique<br />

et que l'on ait vu les fournisseurs de systèmes<br />

faire preuve d'une prudence et<br />

d'une retenue inhabituelles dans la<br />

présentation de leurs réalisations.<br />

Qu'allons-nous mettre dans<br />

la boîte à outils du<br />

traducteur?<br />

Sur la question de la théorie de la traduction,<br />

on est aussi très prudent. Certes on<br />

s'entend sur le fait qu'il est indispensable<br />

de s'appuyer sur des notions théoriques<br />

pour diverses raisons: l'analyse<br />

théorique, note Vilen Komissarov<br />

(URSS), fournit au professeur et à l'étudiant<br />

en traduction le langage commun<br />

qui permet au premier d'expliquer au<br />

deuxième les raisons de ses déficiences.<br />

Roda Roberts (Canada) insiste sur le fait<br />

que l'étude de la théorie de la traduction<br />

donne au traducteur la satisfaction de<br />

mieux comprendre ce qu'il fait et d'accéder<br />

ainsi à un niveau de professionnalisme<br />

supérieur.<br />

Mais il n'existe pas de théorie générale<br />

de la traduction, tout au plus des théories<br />

partielles et parfois contradictoires.<br />

Alors, que faire? Selon R. Van Den<br />

Broeck (Belgique), les théories à base linguistique<br />

dont nous disposons sont peu<br />

utiles en pratique parce que la traduc-<br />

L'écrit et le parlé<br />

Ghelly V. Chernov (URSS) définit l'interprétation<br />

comme étant" la faculté<br />

purement humaine d'extraire le sens<br />

d'un message ". Pour lui, l'interprète<br />

de conférence dispose de quatre<br />

atouts pour faire son travail: ses capacités<br />

linguistiques, ses connaissances<br />

générales, sa connaissance du<br />

contexte de la communication et sa<br />

connaissance de l'orateur et du public.<br />

Pour le traducteur, les deux premiers<br />

éléments seraient suffisants, note<br />

Chernov. Voilà qui a de quoi surprendre,<br />

en tout cas pour ce qui est du<br />

genre de travail qui constitue l'ordinaire<br />

de la majorité des traducteurs<br />

de chez nous. Le traducteur administratif<br />

et technique qui assure une fonction<br />

de communication pour le bénéfice<br />

immédiat de ses contemporains<br />

ne devra1t-il pas disposer d'amples<br />

connaissances sur la fonction du texte<br />

et la nature du public visé? D'autant<br />

plus que, comme le note Eugene Nida<br />

(USA), l'écrit manque de bien desr,<br />

éléments (le ton, l'expression corpo- ''­<br />

relie) qui facilitent la compréhension<br />

de la parole.<br />

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