CI_07_84
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'1<br />
1<br />
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for your total conference communications needs cali: (416) 745-2000<br />
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COlllI11e'lce,'<br />
-0---------------------------<br />
C<br />
ircuit livre à ses lecteurs les résultats,<br />
inédits, d'un sondage Sl:lr<br />
la terminologie comptable effectué<br />
en 1983 par l'Ordre des comptables<br />
agréés du Québec auprès de 500 de ses<br />
membres. Les efforts de la profession,<br />
l'une des plus dynamiques et des plus<br />
actives du Canada dans le domaine de<br />
la terminologie, ont-ils porté fruit? Comment<br />
les CA perçoivent-ils les problèmes<br />
terminologiques? Dans quelles circonstances<br />
utilisent-ils les bulletins de terminologie<br />
publiés par l'Ordre? Quels facteurs<br />
motivent leurs choix terminologiques?<br />
C'est à ces questions que répond<br />
Murielle Arsenault, ex-présidente du<br />
Comité de terminologie de l'Ordre, dans<br />
une intéressante compilation des résultats<br />
obtenus.<br />
•••<br />
L<br />
e doublage: voilà une activité<br />
fascinante qui, pourtant, fait rarement<br />
la manchette. Fascinante par<br />
l'habileté qu'elle exige des adaptateurs<br />
et des comédiens et par ses aspects<br />
culturel et technique autant qu'économique.<br />
Circuit fait ce mois-ci un tour d'horizon<br />
du doublage au cinéma et à la télévision,<br />
des origines jusqu'à aujourd'hui, au<br />
Québec et à l'étranger.<br />
Connaissez-vous la « petite histoire" du<br />
doublage? Yves Desroches en retrace<br />
pour nous les étapes marquantes. Il nous<br />
sensibilise aussi aux exigences, aux<br />
impératifs et... aux prétentions d'une profession<br />
méconnue. Hélène Lauzon, professionnelle<br />
du doublage, nous initie à la<br />
technique du métier et pose un diagnostic<br />
sévère sur la santé de l'industrie du<br />
doublage au Québec. Mariano Garcia<br />
Landa nous renseigne sur l'adaptation<br />
cinématographique en Belgique. Enfin,<br />
Solange Lapierre consacre sa chronique<br />
à l'adaptation française de dialogues<br />
montagnais et souligne la difficulté pour<br />
une langue d'arrivée d'appréhender des<br />
réalités qu'elle ignore.<br />
• • •<br />
Avis aux amateurs: Cruciverbiage (de<br />
son nouveau titre) met au défi les plus<br />
fervents cruciverbistes. Il redouble de<br />
ruse et de tortuosité. Objectif: mesurer<br />
votre seuil de tolérance. Faites-nous<br />
savoir si votre patience est trop rudement<br />
mise à l'épreuve!<br />
• • •<br />
À ne pas manquer: notre prochain<br />
numéro sur LA LANGUE DE LA PRES<br />
SE, un sujet qui fait couler beaucoup<br />
d'encre...<br />
Pour le Comité,<br />
Josée Ouellet Simard<br />
Circuit, nO 7, décembre 19<strong>84</strong><br />
La terminologie comptable<br />
sur le terrain 4<br />
En primeur, les résultats d'un tout récent<br />
sondage mené par l'Ordre des comptables<br />
agréés<br />
Dossier doublage 6<br />
Curiosités<br />
Comment traduire l'intraduisible? Une<br />
technique d'adaptation montagnaisfrançais<br />
toute particulière<br />
Des revues<br />
Ano<br />
24<br />
Un regard tour à tour intrigué, critique,<br />
économique et humoristique sur les<br />
« raffinements de la substitution »<br />
Sur le vif<br />
16<br />
Sur le vif en voyage: de l'Autriche au Cruciverbiage 30<br />
Venezuela, en passant par le Luxembourg,<br />
le Canada et les États-Unis<br />
Des livres<br />
21<br />
Répondez à nos questions, nous répon-<br />
drons aux vôtres. La FITa désormais son<br />
comité des techniques nouvelles<br />
Entre autres, deux excellents ouvrages,<br />
un sondagéclair et une liste de suggestions<br />
pour vos emplettes des Fêtes<br />
ILLUSTRATION DE LA PAGE COUVERTURE: PHILIPPE BEHA<br />
Un menu aussi varié qu'appétissant<br />
Des mots<br />
Attention, tout se complique...<br />
Des techniques<br />
27<br />
Seconde et dernière tranche du lexique<br />
sur les transferts électroniques de fonds<br />
31"<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 1
.-<br />
ECll0$<br />
Alternatives to white-out<br />
Congratulations on a weil put-together<br />
magazine dealing with topics of interest<br />
ta ordinary translators. 1especially<br />
appreciated Betty Howell's article on<br />
databases, and now l'm considering<br />
buying a modem and using it ta connect<br />
with databases. (For other readers<br />
interested in this possibility, 1found a list<br />
of databases in the September issue of<br />
Informatique et Bureautique.) It's a<br />
good idea ta have a regular column<br />
devoted ta technical aids for translators;<br />
in fact, you should probably give more<br />
coverage ta ward processing programs<br />
and dedicated ward processors since<br />
they're such a central part of a translator's<br />
activity. Vou might be able ta<br />
inspire ail those translators out there who<br />
are still getting carbon on their fingers<br />
and white-out ail over their pants.<br />
Also, many thanks for the Nouveautés<br />
and Revues columns. If it weren't for<br />
information like that, l'd still be relying<br />
on Harrap's!<br />
Nous, les langagistes<br />
Lee Heppner<br />
Montreal<br />
Les langagiers. De temps en temps, le<br />
mot pointe son petit museau néologique<br />
dans les colonnes de l'Antenne ou de<br />
Circuit, et personne ne sursaute. Discrètement,<br />
mine de rien, il gagne du terrain,<br />
s'installe, prend des habitudes.<br />
Bientôt, il sera indélogeable.<br />
Qu'est-ce au juste qu'un langagier? Un<br />
ouvrier du mot, un technicien de la<br />
phrase, un professionnel du texte. Quiconque,<br />
en somme, gagne son pain<br />
quotidien en pétrissant la lourde pâte du<br />
langage. Vaste vocable! Voilà enfin<br />
réunis dans la même glorieuse confrérie<br />
tous les traducteurs, interprètes, terminologues<br />
et rédacteurs multiformes de<br />
la planète. Qui oserait rejeter un terme<br />
aussi génialement générique?<br />
Seulement voilà: il y a un problème. Examinons<br />
le mot d'un peu plus près. Il est<br />
de genre masculin. Comment alors désigner<br />
l'ensemble de la profession?<br />
Peut-on décemment parler des langagiers<br />
tout court, quand la majorité est en fait<br />
constituée de langagières? Certes, on<br />
peut toujours tourner la difficulté à coups<br />
de « langagiers(ières) » ou de « langagiers<br />
et langagières ». Mais qui voudrait<br />
encombrer sa prose de pareils mastodontes?<br />
Heureusement, il y a une solution de<br />
rechange: langagistes. Ce terme a l'incommensurable<br />
avantage d'avoir deux<br />
sexes - ou aucun, selon le point de vue.<br />
Femmes et hommes peuvent l'employer<br />
à toutes les sauces sans avoir à plonger,<br />
chaque fois, dans les affres du dilemme<br />
masculino-féministe. Quelle économie<br />
d'énergie nerveuse!<br />
Le mot langagiste a un autre avantage<br />
sur langagier. Son suffixe « iste » a quelque<br />
chose de plus raffiné, de plus prestigieux<br />
aussi, que le très commun « ier ».<br />
L'élégant langagiste circule dans les<br />
salons avec une parfaite aisance parmi<br />
les dentistes, les juristes, les violonistes,<br />
laissant le langagier dans l'arrièreboutique<br />
avec les cuisiniers, les plombiers<br />
et autres épiciers... Peut-on imaginer<br />
la journaliste Denise Bombardier se<br />
faisant, du jour au lendemain, bombarder<br />
journalière? Horreur!<br />
Débarrassons-nous au plus vite de cet<br />
incommode langagier. Langagiste a tout<br />
pour lui, y compris la caution de Jacques<br />
Cellard, chroniqueur de langue au<br />
Monde. De fait, la Société des traducteurs,<br />
pour mieux refléter sa nature et<br />
sa mission, pourrait fort bien se rebaptiser<br />
Société des langagistes. Vous souriez?<br />
Il paraît qu'on a bien ri, à l'époque,<br />
du mot automobile.<br />
Paul Morisset<br />
Châteauguay<br />
Circuit<br />
sur les bancs de l'école<br />
Depuis le premier numéro de juin 1983<br />
jusqu'à ce sixième de septembre, quel<br />
beau parcours pour Circuit!<br />
De la première à la dernière page, ce<br />
magazine a toujours la même tenue impeccable.<br />
Merci aux collègues communicateurs<br />
qui nous proposent quelques<br />
remèdes à nos maux de tête professionnels.<br />
Ces commentaires louangeurs ne veulent<br />
pas dire que je suis systématiquement<br />
d'accord avec toutes les opinions<br />
émises, mais je trouve plaisir à prendre<br />
connaissance de points de vue différents<br />
des miens.<br />
Dans le milieu de l'enseignement où je<br />
travaille, une publication comme la vôtre<br />
serait tout à fait indiquée pour informer<br />
le public étudiant sur les réalités de la<br />
vie professionnelle.<br />
À l'équipe permanente et aux collaborateurs,<br />
félicitations!<br />
Suzanne Guertin<br />
Agente d'information<br />
Collège de Rosemont<br />
, ~<br />
Publié quatre fois "an par la<br />
Société des traducteurs du Québec<br />
~ 1010, rue Sainte-Catherine ouest<br />
____ Bureau 640<br />
~ Montréal (Québec) H3B 1G7<br />
. Tél.: (514) 861-1783<br />
Coordonnateurs<br />
Pierre Marchand et Josée Ouellet Simard<br />
Représentante au Conseil de la STQ<br />
Johanne Dufour<br />
Rédaction<br />
Paul Horguelin (Des revues), Betty Howell (Des<br />
techniques), Nada Kerpan (Sur le vif), Solange<br />
Lapierre (Curiosités) et Michel Roy (Des livres).<br />
Correspondants<br />
Jean Delisle (Outaouais), Robert Larose (Trois<br />
Rivières) et Marie-Claire Lemaire (Québec)<br />
Révision<br />
Sylvie Achard, Louise Sasseville, Robert<br />
Schetagne et Daniel Toledano<br />
Direction artistique<br />
Danielle Le Bel<br />
Graphisme<br />
Magdeleine Rondeau<br />
Illustrations<br />
Philippe Béha<br />
Photographies<br />
Maryse Raymond<br />
Composition typographique<br />
Composition Contact Inc.<br />
Impression<br />
Imprico liée<br />
Publicité<br />
Anne-Marie Malboeuf (Jean Séguin & Associés<br />
(514) 748-6561)<br />
Toute reproduction est interdite sans l'autorisation<br />
de l'éditeur et de "auteur.<br />
L'éditeur n'assume aucune responsabilité en ce<br />
qui concerne les annonces paraissant dans<br />
Circuit.<br />
Dépôt légal 4 e trimestre 19<strong>84</strong><br />
Bibliothèque nationale du Québec<br />
Bibliothèque nationale du Canada<br />
ISSN 0821-1876<br />
Tarif d'abonnement<br />
Membres de la STQ : abonnement gratuit<br />
Non-membres: 20 $ par année (30 $ à l'extérieur<br />
du Canada). Chèque ou mandat à l'ordre de<br />
" Circuit-STQ » (voir adresse ci-dessus).<br />
2 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
Société<br />
des traducteurs<br />
du Québec<br />
professions<br />
Traducteur<br />
Terminologue<br />
Interprète<br />
o 0 membres<br />
Admission sur double examen<br />
but primordial<br />
Favoriser la qualité<br />
et l'efficacité<br />
des communications<br />
ASSO<strong>CI</strong>ATION PROFESSIONNELLE FONDÉE EN 1940<br />
1010, rue Sainte-Catherine ouest<br />
Bureau 640, Montréal (Québec)<br />
H3B-1G7 • (514) 861-1783<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>. 3
La terlDinologie cOIDptable<br />
sur le terrain<br />
L'effort terminologique en vaut-Q la peine? Oui, si l'on s'en remet à un sondage effectué<br />
dans la profession comptable. A noter toutefois un ou deux «mais» de taille.<br />
Q<br />
uand on est terminologue, comment<br />
savoir si le travail qu'on fait<br />
atteint la cible visée? Le Comité<br />
de terminologie de l'Ordre des comptables<br />
agréés du Québec a décidé d'aller<br />
aux sources: il a effectué en 1983, avec<br />
la collaboration de stagiaires du Département<br />
des techniques de recherches<br />
psycho-sociales du cégep de Rosemont,<br />
un sondage auprès des membres francophones<br />
de l'Ordre, en vue de faire le point<br />
sur son action et de réorienter sa démarche,<br />
si nécessaire, en fonction des<br />
besoins réels exprimés par les membres.<br />
Le Comité s'est fixé quatre objectifs:<br />
• sonder les habitudes en matière de<br />
terminologie comptable;<br />
• déterminer les facteurs qui influent<br />
sur l'évolution de la langue comptable<br />
au Québec ;<br />
• connaître l'opinion des membres<br />
sur les travaux du Comité;<br />
• connaître les mécanismes de décision<br />
en matière de terminologie<br />
comptable.<br />
D'ou proviennent<br />
les répondants?<br />
Le Comité a prélevé un échantillon de<br />
4 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong><br />
500 comptables agréés sur une population-cible<br />
de quelque 5 400 membres<br />
francophones. Il a reçu 353 questionnaires<br />
exploitables. Les répondants se<br />
répartissaient dans les secteurs suivants<br />
:<br />
• expertise comptable 53 %<br />
• fonction publique 13 %<br />
• industrie 9 %<br />
• autres 25 %<br />
Ces chiffres sont représentatifs de la<br />
population réelle des comptables agréés<br />
(CA).<br />
Quels sont leurs problèmes<br />
terminologiques?<br />
De la partie du sondage consacrée à la<br />
perception des problèmes terminologiques,<br />
trois grands points ressortent:<br />
1° L'immense majorité des répondants<br />
(97 %) sont conscients de<br />
l'évolution de la terminologie comptable<br />
au Québec. Un nombre presque<br />
aussi élevé (91 %) Y est favorable,<br />
alors que 82 % accordent à cette<br />
évolution une importance moyenne<br />
ou élevée.<br />
2° 53 % se posent souvent des questions<br />
de terminologie et 3 % ne s'en<br />
posent jamais. Lorsqu'un comptable<br />
agréé fait face à un problème terminologique,<br />
il le fait dans un contexte<br />
de rédaction dans 63 % des cas et<br />
dans un contexte de traduction dans<br />
30 % des cas.<br />
3°' Les outils terminologiques les plus<br />
employés sont le Manuel de l'ICCA<br />
- recueil de normes techniques<br />
(une bible) rédigé en anglais avec<br />
version française officielle publiée<br />
simultanément - (93 %), les dictionnaires<br />
généraux (87 %) et les bulletins<br />
du Comité de terminologie<br />
(82 %). Les ouvrages jugés les plus<br />
utiles sont, dans l'ordre, le Manuel<br />
de l'ICCA, le Dictionnaire de la comptabilité<br />
et des disciplines connexes<br />
et les bulletins du Comité.<br />
Lisent-ils les bulletins<br />
du Comité de terminologie<br />
1° Fréquence de lecture<br />
• Lisent les bulletins régulièrement:<br />
37 %<br />
• Les lisent à l'occasion: 46 %
• N'en prennent que rarement connaissance:<br />
11 %<br />
• Ne les lisent jamais: 6 %<br />
2° Opinions sur les recommandations<br />
. du Comité<br />
• Jugées satisfaisantes: 80 %<br />
• Jugées trop nuancées: 14 %<br />
• Jugées trop tranchées: 6 %<br />
3° Opinions sur l'effort d'alignement<br />
sur le français international<br />
• Sont satisfaits : 78 %<br />
• L'effort est jugé excessif: 19 %<br />
• L'effort est jugé trop faible: 3 %<br />
D'après ceux qui jugent excessif l'effort<br />
d'alignement sur le français international,<br />
les gens ne comprennent pas le «jargon»<br />
qu'on leur propose et il ne convient pas<br />
nécessairement d'adopter les termes<br />
utilisés ailleurs (parce que nous risquerions<br />
notamment de perdre notre identité<br />
culturelle).<br />
Vu leur pourcentage d'acceptation de<br />
90 % ou plus, on peut considérer comme<br />
faisant maintenant partie du vocabulaire<br />
comptable les expressions suivantes:<br />
exercice au lieu d'« année fiscale »<br />
(recommandé par le Comité en 1971),<br />
actif à court terme au lieu de « disponibilités<br />
» (1972), état des résultats qui<br />
remplace « état des revenus et dépenses»<br />
(1977), stock qui était auparavant<br />
« inventaire» (1966). Les expressions non<br />
isées sont: dotation à l'amortisse-<br />
.~nt (1979), mission de vérification<br />
(1979), responsabilité (pour « imputabilité<br />
») (1981) et produits à recevoir<br />
(1981). Les pourcentages de nonutilisation<br />
vont de 79 à 89 %.<br />
Comment font-ils<br />
leurs choix<br />
terminologiques?<br />
1° Facteurs empêchant le changement<br />
• La confusion passagère (79 %) ou<br />
(<br />
,<br />
1<br />
~1<br />
1<br />
l<br />
durable (77 %) qu'il peut apporter<br />
• La nouvelle expression sonne mal<br />
(73%)<br />
• L'expression proposée est trop longue<br />
2° Facteurs favorisant le changement<br />
• Utilisation du terme proposé dans<br />
le Manuel de l'ICCA (85 %)<br />
• Recommandation dans les bulletins<br />
du Comité (66 %)<br />
• Adoption dans les états financiers<br />
de grandes entreprises (63 %)<br />
• Recommandation dans le Sylvain<br />
(56 %)<br />
• Suggestion ou décision similaire<br />
d'un confrère (55 %)<br />
À noter que deux raisons ne contribuent<br />
jamais, de l'avis des répondants, à l'acceptation<br />
des changements terminologiques:<br />
• Usage dans les états financiers européens<br />
(90 %)<br />
• Discussion avec un terminologue,<br />
traducteur ou autre spécialiste de la<br />
langue (46 %)<br />
Que conclure?<br />
Les efforts nombreux et sérieux faits par<br />
la profession des comptables agréés ont<br />
porté fruit, en ce sens qu'on a réussi à<br />
sensibiliser les CA à l'évolution de la terminologie<br />
de leur spécialité et à leur faire<br />
largement accepter cette évolution.<br />
Cependant, les résultats de l'enquête<br />
démontrent qu'il reste du travail à faire.<br />
On observe d'abord que, si le Sylvain et<br />
les bulletins du Comité sont à la fois utiles<br />
et utilisés, c'est dans leur ouvrage<br />
de référence de base, le Manuel de<br />
l'ICCA, que les CA s'attendent à retrouver<br />
la terminologie proposée. Les responsables<br />
de la rédaction devront donc être<br />
sensibilisés encore davantage à l'importance<br />
de bien rédiger un ouvrage de cette<br />
nature. Les CA dans l'industrie devraient<br />
noter au passage l'importance de la terminologie<br />
utilisée dans les rapports<br />
annuels: la moitié de leurs confrères s'en<br />
inspirent.<br />
Les réticences exprimées au chapitre de<br />
l'alignement sur le français international<br />
démontrent que, si les CA acceptent bien<br />
d'utiliser un français commun, ils tiennent<br />
également à se distinguer comme francophones<br />
d'Amérique du Nord. Cela<br />
n'est pas mauvais en soi, du moins lorsque<br />
la réalité diffère, mais les CA comprennent<br />
encore mal les conséquences<br />
d'un jargon local dès qu'on déborde du<br />
cadre de sa région, ainsi que les<br />
conséquences de l'infiltration insidieuse<br />
d'une autre langue. Ils ne perçoivent pas<br />
comme importantes les menaces du<br />
ghetto linguistique à l'heure de l'internationalisation<br />
des professions. Il faut mieux<br />
leur faire comprendre que, dans le monde<br />
moderne des communications, l'emploi<br />
de termes régionaux risque de créer de<br />
la confusion, en particulier dans les<br />
domaines de spécialité. ~<br />
Murielle Arsenault, CA<br />
pour le Comité de terminologie française<br />
de l'Ordre des comptables agréés<br />
du Québec<br />
Solution de la page 30<br />
.,....------------------------- ......<br />
--<br />
hOIl!1 - cillcuit 1<br />
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Envoyer à:<br />
Circuit<br />
Société des traducteurs du Québec<br />
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<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 5<br />
l<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1<br />
1
Le doublage, cet inconnu<br />
Le doublage, c'est la méthode d'adaptation que réclame le grand public francophone;<br />
c'est aussi une démarche exigeante sur le plan économique aussi bien que technique.<br />
par Yves Desroches<br />
Que ce soit à la télé ou au cinéma, le doublage,<br />
le sous-titrage et la post-synchro<br />
font partie de notre vie quotidienne. Notre<br />
vie et nos conversations quotidiennes,<br />
car nous ne sommes pas avares de<br />
critiques (souvent justifiées) à leur sujet.<br />
Malgré cela, nous nous interrogeons bien<br />
peu sur le processus d'adaptation. Quels<br />
sont les éléments qui entrent en jeu?<br />
Quelles sont les variables sociales, culturelles,<br />
géographiques, linguistiques,<br />
économiques, techniques et autres à<br />
prendre en considération? Notre Dos·<br />
sier doublage apporte un bon nombre<br />
de réponses aux questions que soulève<br />
l'adaptation.<br />
.....<br />
Aforce de chercher les articles qui<br />
lui sont consacrés dans les revues<br />
de traduction, on pourrait se<br />
demander si le doublage existe en tant<br />
qu'activité traduisante. Parent pauvre,<br />
orphelin ou laissé-pour-compte, il n'apparaît<br />
que très épisodiquement comme<br />
sujet d'article. Comment expliquer cette<br />
situation bizarre?<br />
De prime abord, on pourrait croire que,<br />
du point de vue quantitatif, le doublage<br />
est une activité marginale. Mais il n'en<br />
est rien, vu le grand nombre de longs<br />
métrages et de téléséries doublés dans<br />
le monde francophone. Quand on se<br />
creuse les méninges, on voit poindre une<br />
autre raison: le mépris. À lire les diatribes<br />
dont le doublage a été et est l'objet<br />
depuis ses débuts, on pourrait en effet<br />
presque s'étonner qu'il existe encore.<br />
Toutefois, il faut signaler que certains traducteurs,<br />
et non des moindres, se sont<br />
pliés à la gymnastique du doublage.<br />
Pierre-François Caillé, par exemple, fondateur<br />
de la Fédération internationale des<br />
traducteurs, a doublé Gone With the<br />
Wind.<br />
Nous avons ici affaire à un cercle vicieux.<br />
On ne parle pas du doublage parce qu'on<br />
n'en connaît rien: il n'existe aucune<br />
école de doublage et il faudrait être Sherlock<br />
Holmes pour découvrir un cours sur<br />
ce sujet dans les programmes de traduction.<br />
Dans une société tournée de plus<br />
en plus vers l'audiovisuel, l'université ne<br />
6 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong><br />
s'occupe toujours que des domaines où<br />
règne l'écrit.<br />
Doubler, c'est adapter<br />
Doubler, c'est respecter deux servitudes<br />
principales: le nombre de syllabes et la<br />
correspondance des consonnes labiales.<br />
Il faut qu'il y ait synchronisme entre le<br />
mouvement des lèvres et les mots qu'on<br />
prête aux personnages. Tout en rendant<br />
le sens général des dialogues de départ,<br />
il faut faire comme si, lors de la prise originale,<br />
l'acteur étranger avait prononcé<br />
les mots que le spectateur entend<br />
dans sa langue à lui. Assez facile,<br />
direz-vous?<br />
Essayez d'abord de trouver des mots ou<br />
des groupes de mots qui ont le même<br />
sens et le même nombre de syllabes<br />
dans les langues de départ et d'arrivée.<br />
Ensuite, ne prenez que ceux dont les<br />
labiales (b, p, ml, qui résultent de la fermeture<br />
des lèvres, tombent au même<br />
endroit; le spectateur s'attend, en effet,<br />
à ce que l'acteur, en disant « papa ",<br />
ferme la bouche deux fois, mais en<br />
anglais, on doit garder la bouche ouverte<br />
pour former les deux dentales de<br />
« daddy ". Comme la correspondance est<br />
rare entre le nombre de syllabes et la<br />
place des labiales pour deux mots ou<br />
groupes de mots de même sens dans<br />
deux langues, on a recours à divers<br />
moyens: synonymes, inversions, adaptations<br />
selon le contexte offert par<br />
l'image, disparition de certains termes,<br />
renvois d'informations à d'autres<br />
moments du film, etc.<br />
Nous trouvons ici la différence fondamentale<br />
entre la traduction et le doublage.<br />
Alors qu'en traduction, on ne recule pas<br />
devant le strict parallélisme entre les textes<br />
de départ et d'arrivée, il faut s'en<br />
méfier dans le domaine du doublage, car<br />
le synchronisme s'en trouverait compromis.<br />
C'est pourquoi les personnes qui<br />
rédigent les textes d'arrivée ne se considèrent<br />
pas comme des traducteurs, mais<br />
plutôt comme des adaptateurs ou des<br />
dialoguistes.<br />
Doué d'une imagination fertile et d'un<br />
vaste vocabulaire, l'adaptateur n'a qu'une<br />
bête noire: le personnage filmé en<br />
gros plan. Chaque mouvement des lèvres<br />
est alors amplifié et tout accroc au synchronisme<br />
sera immédiatement remarqué<br />
par le spectateur. Aucune liberté<br />
n'est permise à l'adaptateur. Vivement<br />
qu'arrive un plan d'ensemble où le m<br />
vement des lèvres est moins perceptib .<br />
Encore mieux: une voix hors champ;<br />
l'adaptateur peut faire oeuvre de traduction<br />
car l'image ne lui impose plus de<br />
contraintes.
Les jeux de mots? Tout traducteur<br />
connaît la difficulté de les rendre. Imagi-'<br />
z alors les problèmes qui se posent<br />
ux adaptateurs de l'oeuvre de Woody<br />
Allen. Selon l'un d'eux, les films de cet<br />
artiste frôlent la limite de l'adaptabilité,<br />
tant en raison de leurs nombreux jeux<br />
de mots que de leurs allusions fréquen-<br />
--~J-------------------------------------<br />
tes à un contexte précis, celui de New Si la qualité de la voix constitue un<br />
Traduisible ou pas?<br />
Adaptable ou pas?<br />
Par contre, il existe certaines situations<br />
où même l'adaptation atteint ses limites:<br />
les faits de culture et les jeux de mots<br />
(surtout ceux qui sont liés à l'image). Un<br />
traducteur peut, en général, mettre une<br />
note en bas de page pour expliquer la<br />
nature d'un fait culturel, pour familiariser<br />
le public d'arrivée avec la culture de<br />
départ. Mais la note en bas de page est<br />
impossible en doublage (et en soustitrage).<br />
Qui, après la projection d'un film<br />
japonais, peut se vanter d'avoir compris<br />
les diverses manifestations de la hiérarchie<br />
qui module les relations entre les<br />
personnages? Quel spectateur français<br />
aura saisi les règles du baseball après<br />
avoir vu un film étatsunien où il est question<br />
de ce sport? Il Y a même des films<br />
hollywoodiens dont le sujet peut être<br />
étranger à la culture (au sens large) d'arrivée<br />
: pensons à la série des films d'horreur<br />
Halloween, fête inconnue en France.<br />
York (allusions qui, soit dit en passant,<br />
sont parfois même incompréhensibles à<br />
des anglophones qui n'habitent pas la<br />
métropole des États-Unis).<br />
Non, le travail de l'adaptateur n'est pas<br />
simple. Obligé de respecter des contraintes<br />
techniques auxquelles n'est pas soumis<br />
le traducteur, il doit aussi posséder<br />
un sens aigu du dialogue. Est-ce pour<br />
cela que, contrairement à ce que les traducteurs<br />
pourraient penser, l'adaptateur<br />
n'est pas, en général, issu des milieux<br />
traductionnels ? Il provient souvent des<br />
domaines du cinéma ou du théâtre. Œuvrant<br />
dans l'ombre comme son confrère<br />
traducteur, l'adaptateur est souvent en<br />
butte ~ux critiques, car on ignore tout des<br />
problèmes auxquels il doit faire face.<br />
Ses dialogues terminés, il priera les dieux<br />
pour qu'ils soient rendus par les meilleurs<br />
acteurs de la profession. Influencé par<br />
le jeu (la voix) des acteurs, le spectateur<br />
remarquera rarement le texte doublé.<br />
L'écrit s'incline devant l'oral.<br />
« Ma voix, ma voix... »<br />
Une pastille suffisait à dame Plume pour<br />
retrouver sa voix. Il en faudrait beaucoup<br />
plus à certains acteurs pour trouver les<br />
différentes voix que leur prête le doublage.<br />
Le problème de la voix est peu<br />
abordé dans les rares articles sur le doublage.<br />
Et pourtant, c'est grâce à la voix<br />
que le texte de l'adaptateur prend vie.<br />
Du point de vue acoustique, les voix qui<br />
doublent possèdent, la plupart du temps,<br />
une certaine teinte qui agace une oreille<br />
avertie. Si la prise de son du film original<br />
a été effectuée dans la rue, celle du doublage<br />
sera inévitablement réalisée en studio,<br />
les acteurs collés au micro. C'est la<br />
qualité de cet enregistrement qui provoque<br />
l'absence de relief sonore si déplorable<br />
dans les films ou téléséries doublés.<br />
En outre, personne ne s'est encore réellement<br />
penché sur la qualité de la voix,<br />
sur l'effet que provoquent certaines voix<br />
sur les spectateurs, sur les raisons physiques<br />
pour lesquelles certaines voix passent<br />
la rampe et d'autres pas, etc.<br />
Par ailleurs, un francophone unilingue qui<br />
voudrait voir tous les films de Marion<br />
Brando en aurait plein les oreilles: au<br />
moins cinq acteurs lui ont déjà prêté leur<br />
voix. Pour Dustin Hoffman, c'est six<br />
acteurs qui se sont succédé au micro des<br />
différents doublages. Il faut qu'un acteur<br />
anglophone possède une personnalité<br />
originale ou atteigne une certaine gloire<br />
pour que lui soit attitrée une seule voix<br />
française: John Wayne, Woody Allen ou<br />
Jerry Lewis par exemple.<br />
problème peu traité, que dire alors de l'argot<br />
et de l'accent? Le fait que ces problèmes<br />
soient rarement abordés dans les<br />
revues de cinéma ou de traduction s'explique<br />
par la socio-géographie commune<br />
des maisons de doublage et des revues:<br />
la plupart sont situées à Paris. Consciemment<br />
ou non, l'ethnocentrisme joue.<br />
« Ah ! qu'en termes<br />
galants... »<br />
Si M. Jourdain cherchait à s'exprimer bellement,<br />
le cinéma hollywoodien, depuis<br />
le début des années 60, n'a plus les<br />
mêmes prétentions: termes crus, jurons<br />
et argots sont maintenant monnaie courante.<br />
Avant cette libéralisation de la<br />
parole, les personnages des films étatsuniens<br />
usaient de mots plutôt neutres<br />
qu'un français international pouvait rendre<br />
assez fidèlement. Mais à parole<br />
libérée, doublage libéré. La langue française,<br />
bien sûr, possède des équivalents<br />
à ces termes, mais il ya un hic. Chaque<br />
argot est intimement lié à une société et<br />
à un certain milieu de cette société. Et<br />
comme la majorité des longs métrages<br />
sont doublés à Paris, il ne faut pas s'étonner<br />
que l'argot de la Ville lumière rende<br />
ceux de Brooklyn ou de San Francisco.<br />
Pour un Parisien, l'écoute d'un film<br />
doublé ne pose aucun problème; pour<br />
un francophone qui n'habite pas Paris,<br />
les choses se gâtent. Par exemple, dans<br />
une des scènes initiales du film E. T. de<br />
Steven Spielberg, le jeune héros va<br />
répondre à un livreur qui apporte une<br />
pizza « aux lardons et aux poivrons ».<br />
Inutile de dire qu'au Québec, le nom de<br />
cette étrange pizza a provoqué des éclats<br />
de rire. Le doublage avait ajouté un<br />
élément comique au film original. Autre<br />
exemple: dans la version française de<br />
West Side Story, réalisé par Jerome Robbins<br />
et Robert Wise, on utilise le mot<br />
« surin» ; combien de spectateurs québécois<br />
en connaissent la signification?<br />
Par ailleurs, on se souviendra des vives<br />
critiques formulées contre les premiers<br />
épisodes français de la télésérie Three's<br />
Company. Surpris de ne plus entendre<br />
le français international, certains se sont<br />
indignés qu'il soit remplacé par le parler<br />
québécois. a tempora, 0 mores! Même<br />
si ce doublage comportait de nombreux<br />
défauts, dont la variation des niveaux de<br />
langue, le fond des critiques concernait<br />
le parler québécois (vocabulairè et<br />
accent). On peut, bien sûr, se demander<br />
quelle mouche avait piqué l'adaptateur<br />
pour pondre un texte québécois, pour<br />
s'éloigner de la norme, pour interdire à<br />
cette série une éventuelle sortie en<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 7
« Comme la majorité des longs métrages sont doublés à<br />
Paris, il ne fa':lt pas s'étonner que l'argot de la Ville lumière<br />
rende ceux de Brooklyn ou de San Francisco. »<br />
C'est justement ce texte qui fait problème.<br />
Disons d'abord qu'en raison de la<br />
vitesse de lecture nécessaire, on ne peut<br />
traduire qu'environ 70 % des dialogues.<br />
Cette vitesse varie selon les personne"'_<br />
un professeur et un ouvrier n'ayant<br />
nécessairement les mêmes habitudes e<br />
lecture. Ensuite, il faut bien avouer qu'un<br />
mot imprimé ne produit pas le même effet<br />
qu'un mot prononcé. La vue et l'ouïe sont<br />
deux sens différents et, selon des traités<br />
de psychologie, certaines personnes<br />
possèdent une mémoire auditive et d'autres,<br />
une mémoire visuelle. La perception<br />
d'un film sous-titré variera donc selon<br />
ces personnes. En outre, quel agacement<br />
de lire, comme pour le film En taxi aux<br />
toilettes de l'Allemand de l'Ouest Frank<br />
Ripploh, des fautes d'orthographe qui<br />
viennent gâcher le plaisir de voir une oeuvre<br />
intéressante.<br />
France. On avait rompu avec la tradition<br />
... et pourquoi pas?<br />
({ P't-être ben qu'oui,<br />
p't-être ben qu'non »<br />
La parole, comme chacun le sait, varie<br />
selon les personnes et les régions.<br />
Voyons ce qui se passe quand on veut<br />
doubler un film où la langue originale est<br />
parlée avec divers accents. Parce que<br />
les accents ajoutent de la couleur et du<br />
réalisme au film original, le doublage<br />
devrait les rendre. Si, d'une langue à l'autre,<br />
on peut facilement trouver un équivalent<br />
à un mot ou à une expression, il semble<br />
qu'il n'en soit pas de même pour<br />
l'accent.<br />
Par exemple, prenons un film où discutent<br />
un Australien, un Britannique et un<br />
Étatsunien ; chacun parle avec l'accent<br />
de son pays d'origine. Il paraîtrait vite ridicule,<br />
afin de conserver ces différences,<br />
de les doubler en français par un accent<br />
du Sénégal, de France et du Québec. Il<br />
n'y a pas d'équivalent à l'accent et c'est<br />
donc en francais international que s'exprimeront<br />
ces trois anglophones.<br />
Par contre, il arrive parfois que, par<br />
fidélité au film original, on donne un<br />
accent à un personnage afin de conserver<br />
l'effet comique; par exemple, dans<br />
Bandits, Bandits, film britannique de Terry<br />
8 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong><br />
Gilliam, Napoléon parle avec un accent<br />
vaguement italien alors qu'Agamemnon<br />
s'exprime en français international.<br />
Dans d'autres cas, il peut être nécessaire<br />
de différencier les accents. Ainsi, dans<br />
Nu de femme de Nino Manfredi, où un<br />
Romain va habiter à Venise, on a prêté<br />
un accent méridional au « petit peuple "<br />
vénitien pendant qu'on fait parler le<br />
Romain en francais international. La solution<br />
est-elle justifiée? On pourrait en<br />
débattre longuement.<br />
Nonobstant ces exceptions, il semble que<br />
l'oblitération des accents originaux soit<br />
la règle dans les doublages francophones.<br />
Au lieu d'opter pour des solutions<br />
discutables, on préfère éviter le problème.<br />
Toutefois, quel casse-tête pour<br />
l'adaptateur lorsqu'un personnage en<br />
reconnaît d'autres par leur accent!<br />
Et pourquoi ne<br />
pas sous-titrer ?<br />
Ils sont nombreux les articles qui s'opposent<br />
au doublage et qui réclament le<br />
sous-titrage afin que ne soit pas trahi<br />
un aspect important du film: les dialogues,<br />
rendus par d'excellents comédiens.<br />
Les sous-titres permettent ainsi de goûter<br />
toutes les nuances du jeu d'une Meryl<br />
Streep ou d'une Glenda Jackson; il suffit<br />
de lire le texte qui apparaît au bas de<br />
l'écran et d'écouter leur voix.<br />
Par ailleurs, un bon sous-titrage exige un<br />
synchronisme parfait; par exemple, dans<br />
Le goût de "eau, film du Néerlandais<br />
Orlow Seunke, un sous-titre est apparu<br />
en plein silence, deux ou trois secondes<br />
avant que le dialogue correspondant ne<br />
soit entendu: quelques rires sont venus<br />
soulager la salle qui attendait nerveusement<br />
qu'un acteur ouvre la bouche. Et<br />
qui ne s'est pas déjà arraché les yeux à<br />
essayer de distinguer des sous-titres<br />
blanc sur blanc, quand ils ne disparaissent<br />
pas tout à fait en raison d'un mauvais<br />
cadrage du projectionniste?<br />
même phénomène se produit très s<br />
vent à la télévision; il se trouve amplifie<br />
s'il s'agit d'un film tourné en cinémascope,<br />
car le passage au petit écran<br />
ampute les côtés de l'image.<br />
Média visuel par excellence, le cinéma<br />
peut-il supporter les sous-titres qui vien:<br />
nent rogner une partie de l'image? A<br />
quelle gymnastique auditive (écouter les<br />
dialogues originaux) et doublement<br />
visuelle (voir l'image et lire le texte) le<br />
sous-titrage ne contraint-il pas les spectateurs<br />
? Faut-il s'étonner alors que la<br />
plupart des gens préfèrent les films<br />
doublés et que l'on réserve les films soustitrés<br />
aux cinéphiles des salles d'art et<br />
d'essai?<br />
La solution...<br />
Que l'on double ou que l'on sous-titre, il<br />
y aura perte et trahison. Du point de vue<br />
artistique, on peut décider que, suivant<br />
le type de film, un sous-titrage conviendra<br />
mieux qu'un doublage. Du point de<br />
vue économique cependant, on optera,<br />
même si le sous-titrage se révèle moins<br />
coûteux, pour le doublage: c'est la<br />
méthode d'adaptation que réclame le<br />
grand public francophone. ~<br />
c<br />
• Yves Desroches est étudiant en traduction<br />
à l'Université de Montréal. Il travaille actuellement<br />
à la rédaction d'un mémoire de maîtrise<br />
sur le doublage.
, -t his otre ?'èum me nous l'~xplique<br />
La e"ll: e " -ils exporter le cin~a parlan~~ d'imagination. "<br />
ent les 'producteurs po~rr~~~ns envisagées ne manquent p .<br />
m Yves D~ oches, les s<br />
P<br />
rofits: voilà le mot qui pourrait<br />
expliquer la naissance du doublage.<br />
En effet, la conception de<br />
cette technique cinématographique est<br />
intimement liée à la course aux profits.<br />
Pour comprendre vraiment l'histoire du<br />
doublage, il faut parler du cinéma par<br />
Iant. Nous sommes en 1927 et la société<br />
Warner Brothers lance The Jazz Singer:<br />
même s'il ne renfer~e que quelques<br />
numéros chantés ou parles, les historiens<br />
du septième art font remonter l'avènement<br />
du cinéma parlant à la première de<br />
ce film. Il faut attendre une autre année<br />
pour que sorte le premier film entièrement<br />
parlant, Lights of New York. C'est<br />
pour éviter la faillite que Wa.rner Bro~hers<br />
a recours à cette nouveaute en esperant<br />
qu'elle obtiendra la faveur du public:<br />
Voyant que leur rivale gagne son y~n<br />
avec The Jazz Singer, les autres societes<br />
cinématographiques décident de lui<br />
emboîter le pas. L'industrie du film<br />
connaît alors tout un bouleversement,<br />
toute une révolution (Singing in the Rain,<br />
réalisé dans les années 50, donne une<br />
bonne idée du climat qui régnait 20 ans<br />
auparavant dans les studios). Hollywood<br />
se met donc à parler!<br />
Les sous-titres font hurler<br />
C'est à ce moment que les problèmes<br />
commencent à apparaître. Pour exporter<br />
leurs films muets à l'étranger, les producteurs<br />
hollywoodiens n'ont qu'à faire<br />
traduire les intertitres qui résument l'action<br />
et les dialogues que voient les spectateurs.<br />
Mais comment faire pour exporter<br />
des films parlants vers des pays où<br />
l'on ne comprend pas l'anglais étatsunien<br />
? Hollywood doit donc résoudre ce<br />
problème si elle veut conserver les pr?<br />
fits que lui rapportent ses marches<br />
étrangers.<br />
La première solution trouvée s'inspire de<br />
la traduction des intertitres: il s'agit du<br />
sous-titrage. Mais en France, le public<br />
est « spontanément hostile et aux soustitres<br />
et aux versions originales' ". Les<br />
producteurs français qui présentent leurs<br />
films aux États-Unis essuient le même<br />
rejet: « les sous-titres passant en surimpression<br />
au bas des images, essayés lors<br />
de quelques projections américaines, font<br />
hurler les spectateurs 2 ». Malgré cette<br />
réaction initiale négative, les sous-titres<br />
sont encore employés aujourd'hui, mais<br />
de facon restreinte (du moins dans le<br />
mondè francophone), et sont surtout destinés<br />
aux films présentés dans les<br />
cinémathèques.<br />
Des kilomètres de pellicule<br />
Pour présenter leur marchandise aux<br />
publics étrangers, les distributeur~ e! les<br />
producteurs délaissent u~ procede de<br />
nature visuelle (les sous-titres) pour se<br />
tourner vers une solution de nature auditive<br />
les versions multiples. Pendant une<br />
brè~e période Uusqu'en 1934 environ),<br />
on tournera plusieurs versions du même<br />
film: en suivant un découpage précis du<br />
scénario, on conservera les mêmes<br />
décors où, pour chaque version, évolueront<br />
des acteurs différents qui diront leurs<br />
répliques dans leur propre lang~e.. On<br />
comprendra vite qu un tel procede se<br />
révèle extrêmement coûteux: de nombreuses<br />
vedettes à engager, des kilomètres<br />
de pellicule à acheter pour les différentes<br />
prises d'une même scène, des<br />
studios à louer, etc. Pour réduire les<br />
dépenses énormes qu'entraînent les versions<br />
multiples, il faut trouver une autre<br />
solution qui, tout en étant économique,<br />
pourra satisfaire aux exigences des<br />
spectateurs.<br />
« En effet, ce sont des raisons purement<br />
commerciales qui ont incité les maisons<br />
de distribution à adopter le « dubbing ",<br />
système inventé en 1930, au cours d'une<br />
traversée de l'Atlantique, par feu Jakob<br />
Karol qui voulait présenter au public francais<br />
un grand film américain sans attendre<br />
la version française tournée à Hollywood<br />
3 ". Grâce au doublage, il devient<br />
moins onéreux d'obtenir des versions<br />
francaise, italienne ou espagnole du<br />
même film: un seul studio de son à louer,<br />
une équipe technique restreinte, de~<br />
acteurs inconnus qu'on peut engager a<br />
bon marché, etc. De quoi faire rêver producteurs<br />
et distributeurs!<br />
Puis vint la bande rythmo<br />
Dès le début coexistent divers procédés<br />
de doublage et si la paternité de l'idée<br />
semble revenir à Jakob Karol, l'invention<br />
de la bande rythmo appartient au<br />
technicien français Charles Delacommune.<br />
Dans le monde francophone, ce<br />
procédé finira par l'emporter sur la<br />
méthode dite « à l'image" où les acteurs<br />
qui prêtent leur voix apprennent d'abord<br />
leur texte par coeur et le jouent ensuite<br />
en regardant ce qui se passe sur l'écran.<br />
Depuis la mise au point de la bande<br />
rythmo (voir à ce propos le reportage de<br />
J. Ouellet Simard), il n'y a pas eu beaucoup<br />
d'innovations dans le domaine du<br />
doublage. On peut cependant signaler la<br />
technique du « film bilingue" qui n'a pas<br />
fait long feu. Il s'agit simplement de<br />
présenter le film dans sa version originale<br />
et un commentateur résume, dans<br />
la langue d'arrivée, les dialogues.qui<br />
viennent d'être dits. D'abord employe au<br />
festival de Cannes en 1946, ce procédé<br />
a ensuite été utilisé pour la présentation<br />
de quelques films dont Le silence est. d'or,<br />
de René Clair, qui a été projeté aux Etats<br />
Unis. En raison du chevauchement de<br />
deux bandes sonores, celle du film et<br />
celle de la voix du commentateur, les<br />
spectateurs ont souvent des difficultés à<br />
entendre l'une ou l'autre bande, d'où<br />
l'abandon de cette technique. Disons toutefois<br />
qu'on s'en sert encore à la télévision,<br />
principalement pour des interviews,<br />
mais maintenant on veille à baisser le<br />
volume de la bande originale pour que<br />
soit bien entendue la voix du commentateur.<br />
On voit donc que ce sont surtout des<br />
motifs économiques et non esthétiques<br />
qui ont incité les producteurs et les distributeurs<br />
à recourir au doublage. Cherchant<br />
la méthode la plus avantageuse<br />
pour répondre aux demandes du public,<br />
ils se servent de ce procédé pour trancher<br />
le noeud gordien de la « traduction"<br />
des films destinés à l'exportation.<br />
Comme le chantaient Joel Grey et Liza<br />
Minelli dans le film Cabaret, « Money<br />
makes the world go round ".~<br />
v.o.<br />
1. Francis Courtade, Les malédictions du<br />
cinéma francais. Une histoire du cinéma français<br />
parlant (1928-1978), Paris, Éditions Alain<br />
Moreau, 1978,411 p., p. 61.<br />
2. Raymond Chirat, Le cinéma français des.<br />
années 30, Paris, Hatier, 1983, 128 p., p. 10.<br />
3. Charles Ford, « Le problème du doublage ",<br />
in Cinéma d'aujourd'hui. Congrès international<br />
du cinéma à Bâle, Cahiers de traits,<br />
n° 10, 1945, p. 88.<br />
"""<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 9
2 L'industrie québécoise<br />
du doublag~e ~<br />
Saviez-vous que les États-Unis considèrent le Canada, Québec<br />
compris, comme faisant partie de leur domestic market, sur le plan<br />
des productions télé? Ce n'est là qu'un des nombreux facteurs qui<br />
expliquent l'assujettissement de l'industrie du doublage au Québec.<br />
par Josée Ouellet Simard<br />
C<br />
eux qui s'intéressent de près ou<br />
de loin au cinéma auront sûrement<br />
suivi les débats qui ont<br />
entouré l'adoption, en juin 1983, du projet<br />
de loi 109 proposé par le ministère<br />
québécois des Affaires culturelles. Quelles<br />
circonstances ont amené la promulgation<br />
de cette loi? Après plus d'un an<br />
de nouveau régime, et de silence relatif<br />
des parties en cause, comment se porte<br />
l'industrie du doublage au Québec?<br />
Quels ont été les progrès accomplis et<br />
quelles tendances manifeste le marché?<br />
Circuit a posé ces questions, et plusieurs<br />
autres, à Mme Hélène Lauzon, qui a bien<br />
voulu nous faire part de ses opinions sur<br />
le sujet. Mme Lauzon dirige depuis plusieurs<br />
années le doublage chez Sonolab,<br />
entreprise de doublage fondée en<br />
1968 qui compte aujourd'hui parmi les<br />
plus importantes de Montréal. À titre de<br />
présidente de l'Association québécoise<br />
des industries techniques du cinéma et<br />
de la télévision, Mme Lauzon a coordonné<br />
la rédaction d'un mémoire, présenté au<br />
nom de l'Association à la Commission<br />
permanente des affaires culturelles, sur<br />
l'industrie du doublage et le projet de loi<br />
109.<br />
Mais avant d'entrer de plain-pied dans<br />
l'économique du doublage, rendez-vous<br />
en studio... et en coulisse!<br />
Prise 1 :<br />
Cent fois sur le métier...<br />
Le début de l'automne est la période de<br />
l'année la plus fébrile pour les studios<br />
de doublage. On prépare activement la<br />
nouvelle saison de télévision et, faut-il le<br />
préciser, les décisions d'achat d'émissions<br />
se prennent toujours au dernier<br />
moment. Il faut donc travailler vite et bien.<br />
10 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong><br />
C'est l'état d'urgence (familier aux traducteurs),<br />
et le moment que nous avons<br />
choisi pour aller en reconnaissance.<br />
Lorsqu'une entreprise de doublage reçoit<br />
un mandat, elle est entièrement responsable<br />
du travail et des résultats qui s'ensuivent.<br />
Le client intervient rarement en<br />
cours de réalisation. Cela, affirme Mme<br />
Lauzon, facilite grandement le travail,<br />
puisque les clients ne sont pas toujours<br />
conscients des exigences du doublage<br />
et que leur interposition risquerait de<br />
compromettre la qualité du produit fini.<br />
Comment se déroule l'action? La première<br />
étape de travail, la détection,<br />
consiste à repérer les mouvements de<br />
lèvres et à les représenter sur une bande,<br />
dont se sert l'adaptateur pour traduire les<br />
dialogues en synchronisme, en tenant<br />
compte du rythme et des labiales de la<br />
bande originale. Les émissions tournées<br />
en vidéo présentent une particularité:<br />
elles comportent beaucoup plus de dialogue;<br />
l'action se passe presque toujours<br />
dans le même décor et les plans varient<br />
peu, ce qui complique davantage le travail<br />
de l'adaptateur. C'est le cas, par<br />
exemple, de l'émission Chacun chez soi<br />
(Taa Clase far Camfart), diffusée sur le<br />
réseau TVA, dont Sonolab enregistrait les<br />
16 premiers épisodes au moment de<br />
notre visite. Une émission d'une demiheure<br />
peut compter environ 450 lignes<br />
de texte (50 frappes par ligne) et exiger<br />
à peu près 12 heures de détection et trois<br />
ou quatre jours d'adaptation.<br />
Une troisième étape suit l'adaptation: la<br />
calligraphie. Le dialogue est calligraphié<br />
à l'encre de Chine sur une bande transparente<br />
en synchronisme avec·la bande<br />
originale. On obtient ainsi la bande<br />
" rythmo ". C'est cette bande qu'utiliseront<br />
les comédiens pour doubler en parfaite<br />
simultanéité.<br />
Avant de procéder à l'enregistrement, on<br />
aura préparé une grille qui divise le texte<br />
en " boucles" (découpage psychologique<br />
équivalant aux scènes). L'intervention<br />
de chaque comédien est ainsi établie<br />
dans les moindres détails. On dresse<br />
ensuite les plans des enregistrements en<br />
fonction des échéances prévues, des<br />
calendriers des comédiens, de la disponibilité<br />
des studios et de celle des directeurs<br />
de plateau. Le directeur de plateau<br />
est habituellement laissé entièrement<br />
libre du choix des comédiens. En<br />
général, il procède à des auditions pour<br />
les rôles principaux seulement.<br />
On enregistre généralement trois ou quatre<br />
épisodes en même temps, de façon<br />
à profiter au maximum de la présence<br />
des comédiens. Il n'est pas nécessaire<br />
que les voix de tous les personnages<br />
soient enregistrées suivant le déroulement<br />
de l'action; on peut enregistrer toutes<br />
les répliques d'un personnage en une<br />
séance, pour passer ensuite à un autre.<br />
Un texte de 250 lignes peut demander<br />
de 4 à 12 heures de travail en studio, un<br />
travail qui exige des comédiens une<br />
grande concentration et du directeur de<br />
plateau une vigilance à toute épreu<br />
Mais ce qu'il faut surtout, c'est une bo<br />
dose de patience, car on répète souvent<br />
une même réplique cinq ou six fois et<br />
même plus avant d'obtenir le ton juste et<br />
la concordance parfaite. Affaire de<br />
patience! Après ces acrobaties verbales,<br />
l'étape finale consiste à remixer les enregistrements<br />
sonores avec la bande<br />
originale.<br />
Quels sont les tarifs? cc Dans le domaine<br />
du doublage, il n'y a pas de vedettes ",<br />
nous dit Mme Lauzon. En vertu des règles<br />
de l'Union des artistes, les comédiens<br />
reçoivent tous 2,39 $ la ligne, une ligne<br />
comportant au moins trois mots, ou<br />
encore 61 $ de l'heure pour les deux premières<br />
heures de travail et 40 $ pour chacune<br />
des heures suivantes, selon le plus<br />
élevé des deux tarifs. Le cachet des comédiens<br />
représente en général de 25 à<br />
30 % du budget, et la détection, l'adaptation,<br />
la calligraphie et la direction artistique,<br />
25 à 30 % également. Les adaptateurs<br />
sont payés à forfait en fonction,<br />
bien sûr, du volume de travail, mais<br />
également selon la difficulté que présentent<br />
les textes et la rapidité avec laquelle<br />
le travail doit être exécuté. On peut compter<br />
au minimum 400 $ pour une demiheure<br />
d'émission.<br />
Soyez cependant prévenus: pour se lancer<br />
dans l'aventure de l'adaptation, il faut<br />
connaître les aspects techniques du<br />
doublage et ses exigences particulières.
ise 2 : Le marché s'anémie<br />
Si les activités de doublage peuvent sembler<br />
« discrètes" à ses citoyens, Montréal<br />
n'en est pas moins le centre du doublage<br />
au Canada. On y compte sept ou huit<br />
laboratoires, les mieux outillés du pays<br />
pour ce genre de travail. En fait, pratiquement<br />
tous les films canadiens<br />
doublés en français le sont à Montréal,<br />
où se trouvent réunies toutes les ressources<br />
matérielles et techniques essentielles,<br />
y compris les voix! Mais « tous les<br />
films canadiens ", c'est encore bien<br />
mince, compte tenu de la disette qui<br />
.sévit.<br />
Depuis cinq ou six ans, le volume d'affaires<br />
des entreprises de doublage a considérablement<br />
diminué. Les mises à pied<br />
se multiplient et les pigistes en particur<br />
(détecteurs, adaptateurs, calligraes),<br />
à qui l'on faisait régulièrement<br />
appel, voient leurs contrats s'espacer.<br />
Comment expliquer ce dépérissement?<br />
D'abord, l'achat de séries américaines<br />
télévisées diminue de beaucoup avec<br />
l'essor des productions authentiquement<br />
canadiennes qu'encourage le CRTC. Ce<br />
renversement rogne une part importante<br />
du marché du doublage. Finis les Autopatrouille,<br />
Centre médical et Patrouille<br />
du cosmos dont on pouvait produire<br />
jusqu'à 200 épisodes en français au<br />
début des années 70, lorsque les affaires<br />
étaient encore florissantes. Les<br />
temps, les goûts et... les politiques<br />
changent.<br />
Sur le plan des productions télé, les<br />
États-Unis considèrent le Canada,<br />
Québec compris, comme faisant partie<br />
de leur domestic market. Or, le cachet<br />
de tous les comédiens américains qui<br />
tournent une série télévisée pour le<br />
marché intérieur vaut pour deux passages<br />
télé seulement. Une fois la série<br />
américaine diffusée et aux États-Unis et<br />
au Canada anglais, la diffusion de la version<br />
française constituerait un troisième<br />
assage télé. Il faudrait donc payer un<br />
Jpplément aux comédiens américains,<br />
de qu'e ne peuvent se permettre les<br />
réseaux français, étant donné la taille<br />
du marché francophone.<br />
La France, par contre, est un marché indépendant.<br />
Elle peut sans difficulté s'offrir<br />
les séries américaines, les doubler et<br />
les diffuser. La taille du marché justifie<br />
d'ailleurs amplement l'investissement<br />
nécessaire. Au total, il arrive très<br />
souvent que les Français voient quatre<br />
ou cinq ans avant nous les séries américaines,<br />
dont ils nous vendent les versions<br />
doublées.<br />
On espérait beaucoup de la « télé<br />
payante ", mais les revers qu'elle a subis<br />
jusqu'à maintenant ont peu à peu désillusionné<br />
les entreprises de doublage.<br />
Premier choix, devenue Super-écran,<br />
maintenant seule à diffuser en français,<br />
a été rachetée, après maints déboires,<br />
par Bellevue Pathé (Qué.) Ltée, une<br />
entreprise de doublage qui pour l'instant<br />
suffit largement aux activités de doublage<br />
que réclame sa nouvelle acquisition.<br />
Les longs métrages seraient donc pour<br />
l'avenir la seule issue envisageable? Or,<br />
il se trouve que les films américains sont<br />
pour la grande majorité doublés en<br />
France. Forte de la suprématie que lui<br />
confèrent les traditions dans ce domaine,<br />
la France refuse pour sa part de présenter<br />
dans ses salles les doublages québécois,<br />
par mesure protectionniste. On ne<br />
peut donc espérer d'un film doublé ici<br />
qu'il fasse ses frais sur le marché français.<br />
De quoi décourager les mieux intentionnés<br />
!<br />
Non seulement les circonstances jouentelles<br />
contre les entreprises de doublage<br />
québécoises, mais les producteurs s'en<br />
mêlent à l'occasion. Ainsi, qui peut savoir<br />
pourquoi Bonheur d'occasion a<br />
été, en partie, post-synchronisé à New<br />
York ou comment il se fait que Les bons<br />
débarras ait été doublé en anglais à Paris?<br />
Seul un aspect du travail de doublage<br />
semble ne pas fluctuer: il s'agit du doublage<br />
de documentaires et de films industriels,<br />
médicaux ou destinés à la formation,<br />
réalisés pour les entreprises. Ces<br />
contrats ne représentent toutefois<br />
qu'environ 5 % du volume d'affaires<br />
global.<br />
Qu'en est-il alors des autres secteurs<br />
d'activité de l'industrie? Selon Mme Lauzon,<br />
le sous-titrage ne constitue qu'une<br />
très faible part de ces activités. Une seule<br />
entreprise montréalaise s'y prête, et en<br />
amateur. Il s'en fait davantage à New<br />
York, mais la véritable capitale du soustitrage,<br />
c'est Amsterdam. Quant à la postsynchro<br />
(enregistrement en studio de la<br />
bande sonore originale), on évalue qu'elle<br />
représente moins de 5 % du volume de<br />
travail des maisons de doublage.<br />
Prise 3 : L'industrie réagit ;<br />
le gouvernement intervient<br />
Devant ces sombres perspectives, il n'est<br />
pas étonnant que les maisons de doublage<br />
aient décidé de mettre fin à leurs<br />
actions erratiques et se soient regroupées<br />
et unies à l'Association des producteurs<br />
de films du Québec et aux entreprises<br />
qui desservent le cinéma et la<br />
télévision, afin de défendre leurs intérêts<br />
et de faire front commun pour réclamer<br />
du gouvernement une intervention qui<br />
protégerait le marché québécois.<br />
La Loi sur le cinéma a-t-elle répondu à<br />
leurs attentes? Beaucoup trop timidement,<br />
au dire de Mme Lauzon.<br />
L'article 83, qui porte sur le doublage,<br />
stipule que la Régie du cinéma (organisme<br />
judiciaire institué par la loi) appose<br />
son visa aux films en « version autre<br />
qu'en français" s'ils sont présentés avec<br />
une copie sous-titrée ou doublée en français.<br />
Mais elle accorde aussi son visa<br />
aux films autres qu'en français, moyennant<br />
l'assurance (sur présentation d'un<br />
contrat) qu'ils seront présentés en version<br />
française dans un délai « raisonnable<br />
". Mieux encore, la Régie accorde un<br />
visa« temporaire" aux films autres qu'en<br />
français pour une période de 60 jours à<br />
compter de la date de la première présentation.<br />
Or, la majorité des films en anglais,<br />
si l'on en juge par l'expérience, prennent<br />
l'affiche dans les cinémas québécois<br />
pour moins de 60 jours; la loi n'a par<br />
conséquent aucun effet dans la plupart<br />
des cas. En outre, les films qui reçoivent<br />
un visa temporaire peuvent obtenir un<br />
visa permanent après avoir fait relâche<br />
pendant 180 jours à compter de la date<br />
d'expiration du premier visa. En somme,<br />
on ne constate, depuis un an, aucune<br />
augmentation du nombre de films<br />
doublés au Québec.<br />
L'organisme chargé de veiller à l'application<br />
de la loi (la Régie du cinéma, équivalent<br />
de l'ancien Bureau de surveillance)<br />
n'en est toujours qu'à l'état de<br />
projet.<br />
Pour l'instant, aucune intervention nouvelle<br />
n'est prévue de la part de l'Assocfation<br />
québécoise des industries techniques<br />
du cinéma et de la télévision,<br />
qui demeure cependant attentive à l'évolution<br />
du dossier. Doit-on espérer que<br />
le temps arrangera les choses? ~<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>· 11
3 BELGIQUE L'adaptation<br />
cinéDlato!J!:aRhigue<br />
'\<br />
De Bruxelles, Bernard Fraylich explique comment il conçoit le métier d'adaptateur.<br />
Avec ses 38 ans d'expérience, il sous-titre 80 films par an.<br />
par MarÎano Garcia-Landa<br />
N<br />
on, je ne suis pas un sous-<br />
« titreur. Le sous-titreur est le<br />
technicien du labo qui imprime<br />
les sous-titres sur la pellicule. Je<br />
suis un traducteur, bien sûr, mais je<br />
préfère m'appeler un adaptateur. Voyezvous,<br />
le traducteur doit conserver l'ordre<br />
des phrases, le déroulement précis des<br />
idées. L'adaptateur agit plus librement,<br />
fréquemment il procède à de larges remaniements<br />
du dialogue original. "<br />
C'est Bernard Fraylich qui parle, le doyen<br />
des adaptateurs cinématographiques beIges.<br />
Il commença sa carrière en 1946. Il<br />
traduit aisément deux films par semaine<br />
et environ 80 par an. Chaque film comporte<br />
en moyenne 1 400 sous-titres.<br />
« D'autre part, c'est un travail de condensation.<br />
" Et pour cause! En Belgique, il<br />
y a deux sous-titres: l'un en français,<br />
l'autre en néerlandais. Heureusement<br />
qu'on ne met pas la troisième langue officielle:<br />
l'allemand.<br />
Bernard a seulement une ligne à sa disposition,<br />
et non pas deux comme les<br />
adaptateurs de Paris, plus bavards de ce<br />
fait. Une seule ligne de 35 frappes pour<br />
les films de 35 mm, de 27 pour les 16 mm<br />
à la télé.<br />
« L'adaptateur schématise, simplifie<br />
le dialogue, il en modifie même parfois<br />
l'un ou l'autre aspect, tout en conservant<br />
aussi exactement que possible<br />
l'esprit de l'oeuvre originale. Tenez, dans<br />
un film américain, j'ai remplacé le titre<br />
de la revue Cosmopolitan par celui de<br />
l'hebdomadaire belge Femmes d'aujourd'hui...<br />
pour rattacher le spectateur belge<br />
à des valeurs qui lui sont mieux connues...<br />
"<br />
Depuis des années, moi, traducteur<br />
obsédé, j'admirais les sous-titres de Bernard<br />
Fraylich, ses trouvailles géniales<br />
anglais-français. Combien de fois j'ai<br />
regretté, dans l'obscurité de la salle, de<br />
ne pas avoir un carnet et un crayon. Lorsque<br />
je voyais au générique du film<br />
« Sous-titres français: Bernard Fraylich ",<br />
je me réjouissais à l'avance.<br />
12 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong><br />
Je rêvais de le rencontrer pour le féliciter<br />
et lui demander les originaux et ses<br />
traductions, car j'avais l'intention de le<br />
citer dans ma thèse de 3 e cycle à l'Université<br />
de Paris pour montrer ce que c'est<br />
que traduire. Je pensais être le premier<br />
à citer le travail d'un adaptateur cinématographique<br />
dans un ouvrage théorique.<br />
En faisant sa connaissance, j'ai appris<br />
du même coup que trois thèses avaient<br />
été déjà écrites sur son travail. ..<br />
Bernard Fraylich m'a montré comment<br />
on sous-titre à Bruxelles. Tout d'abord, il<br />
yale repérage qui consiste à noter avec<br />
la plus grande précision sur le compteur<br />
le début et la fin d'une réplique. J'ai vu<br />
Bernard au travail au laboratoire de<br />
TITRA, la plus importante entreprise de<br />
titrage de Belgique, pour laquelle il travaille<br />
en tant que traducteur indépendant.<br />
Le cigare à la bouche, il est assis devant<br />
une visionneuse et un compteur. Il<br />
déroule lui-même la bobine, en avant, en<br />
arrière, de nouveau en avant. Il regarde<br />
le compteur et note les numéros sur le<br />
« texte original ", un script plus ou moins<br />
bien présenté. J'ai vu défiler devant son<br />
cigare Emmanuelle IV, la nouvelle reine<br />
du porno élégant. « Comment? " Il<br />
revient en arrière et nous réécoutons la<br />
voix anglaise déformée par la lenteur du<br />
déroulement. « Écoute-moi ça, ce n'est<br />
pas dans le texte ». Cela arrive assez<br />
souvent.<br />
Une fois le texte repéré, Bernard rentre<br />
chez lui pour le traduire. Pardon, l'adapter.<br />
Il a les images en tête. « Il faut voir le<br />
film, autrement on perd les subtilités, les<br />
allusions, les nuances. Un mot peut signifier<br />
un tas de choses selon l'action ". Il<br />
lui arrive de corriger l'original. Il faut placer<br />
chaque mot, chaque morceau de<br />
phrase, au moment dramatique exact. Ils<br />
ne le font pas toujours, ces gens. « Ces<br />
gens ", ce sont les régisseurs. « C'est<br />
une question de rythme dramatique ".<br />
Quand il a fini, il passe son texte au traducteur<br />
néerlandais qui n'a qu'à placer<br />
son titre en-dessous du sous-titre français.<br />
Voici le résultat. .. sur papier bien<br />
sûr:<br />
L.T. FILM<br />
Start:<br />
Sudden Impact<br />
[ 1" image 1<br />
576 579 et s'est écrasé contre un mur.<br />
en knalde tegen een muur.<br />
581 583 à présent, vous êtes là...<br />
Nu ben je hier...<br />
585 587 ..et il l'ignore.<br />
... en hij weet 't niet.<br />
591 593 C'est ma faute.<br />
Het is mijn schuld.<br />
Bob: 5<br />
1"' Chgt.<br />
scène:<br />
Bernard n'est pas le seul adaptateur. Il a<br />
trois collègues pour le français et quatre<br />
en tout pour le néerlandais. Tous travaillent<br />
pour TITRA qui sous-titre presque<br />
tous les films étrangers, avec l'aide de<br />
traducteurs d'appoint pour les langues<br />
exotiques: arabe, hongrois, japonais.<br />
Bernard vient de faire Gwendoline, un<br />
machin porno-fiction; je n'avais pas l'·<br />
tention d'aller voir ce film, mais j'irai to<br />
de même pour lire les traductions de Bernard<br />
Fraylich... C'est passionnant. C'est<br />
de l'oral. .. mis par écrit. Et quel oral!<br />
Tous les argots du monde. ~
Découpez-lII.oi<br />
cette baie (sauvage?)<br />
La version doublée ou sous-titrée: une expérience troublante lorsque<br />
l'adaptateur traite avec désinvolture les réalités de la langue et du pays d'origine.<br />
par Pierre Marchand<br />
vous allez voir un film canadien<br />
tourné en anglais et doublé en<br />
français. L'action, apprenezvous<br />
par la voix de Geneviève Bujold<br />
(doublée en Europe par quelqu'un d'autre),<br />
se passe dans « la baie du Gaspe ».<br />
C'est bien cela: Gaspe, comme s'il<br />
s'agissait de « gasp »,vous savez ce mot<br />
anglais qui sert à marquer un étonnement<br />
à vous couper le souffle.<br />
(<br />
Vous ignorez où ça se trouve? Avant de<br />
laisser votre surmoi linguistique vous<br />
pointer d'un doigt accusateur, dites-vous<br />
que la baie du Gaspe n'existe pas. Mais<br />
la baie de Gaspé, par contre, vous ne<br />
trouvez pas que ça vous a un petit air<br />
familier?<br />
Voilà ce qui arrive à l'occasion quand on<br />
saie de doubler en francais des réalités<br />
guistico-culturelles étrangères au pays<br />
de l'adaptateur-traducteur. Ce « Bay of<br />
Gaspe », si insidieusement dépourvu de<br />
son accent aigu dans le script anglais du<br />
film Isabel, réalisé par Paul Almond en<br />
1968, a vraisemblablement échappé à la<br />
vigilance de notre collègue qui a fait le<br />
travail en Europe. L'erreur était pourtant<br />
de taille: toute l'action du film se passait<br />
en Gaspésie et les personnages faisaient<br />
abondamment allusion à cette baie<br />
du Gaspe qu'aucun atlas français n'a<br />
jamais recensée.<br />
Les films doublés ne vous intéressent<br />
guère? Vous préférez les sous-titres?<br />
Allons voir ensemble un film qui s'appelle<br />
Duel et qu'un jeune cinéaste (é;llors)<br />
inconnu - il s'agit de Steven Spielberg<br />
Geneviève Bujold: lorsqu'elle est doublée par une autre actrice, il n'y a pas que le son de<br />
la voix qui change...<br />
- a réalisé au début des années<br />
soixante-dix. À un moment crucial du<br />
déroulement de l'intrigue, le héros du<br />
film, contenant fort mal sa rage et sa<br />
grande nervosité, lance un « Cut that<br />
out! » plus ou moins assuré à un inconnu<br />
qui, croyait-il, le pourchassait depuis des<br />
heures en camion, sur un~ route déserte.<br />
Au même moment, on voit apparaître au<br />
bas de l'écran, un paisible, un tranquilll;!,<br />
un fort raisonnable « Expliquons-nous! »,<br />
fruit de l'imagination débordante du soustitreur<br />
(le travail a été fait en Europe) qui<br />
a probablement déduit que si « cut out»<br />
veut dire « découper », « cut that out » doit<br />
être une image employée par les Étatsuniens<br />
pour suggérer une volonté de<br />
découper la réalité afin de mieux la comprendre.<br />
En réalité il s'agit d'un comman-<br />
dement dicté par l'impatience, quelque<br />
chose dans le style « ça suffit! ».<br />
Ah ! les joies d'être francophone en<br />
Amérique et de voir, par culture interposée,<br />
à quel point les réalités qui nous<br />
sont familières peuvent être travesties.<br />
Mais une inquiétude ne manque pas de<br />
surgir: s'il nous est facile de rétablir la<br />
bévue géographique mise dans la bouche<br />
de Geneviève Bujold, qu'en est-il des<br />
« baies du Gaspe » africaines, italiennes,<br />
sud-américaines, soviétiques, de toutes<br />
ces réalités mystérieuses qui arrivent sur<br />
la table d'un adaptateur (pressé? mal<br />
payé? trahi par les comédiens ?) pour<br />
en repartir parées des atours les plus délirants<br />
? Il vaut peut-être mieux ne pas trop<br />
y penser... ~<br />
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<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>· 13
par Solange Lapierre<br />
~<br />
CODlDlent peut-on<br />
être aDlérindien ?<br />
*<br />
Et comment peut-on rendre au cmema le discours montagnais ?<br />
Arthur Lamothe nous propose une solution originale.<br />
nique, par surcroît les sous-titres cadrent<br />
mal dans l'écran de télévision, destination<br />
fréquente des documentaires. Fidèle<br />
à l'original puisqu'il lui laisse toute la<br />
place, le sous-titrage amène par contre<br />
une déconcentration du spectateur. Il fallait<br />
autre chose.<br />
Le double truchement<br />
Comment s'y prend-on? Au départ, à<br />
l'écoute de la bande-son, un locuteur<br />
montagnais délimite chaque phrase, qui<br />
est alors numérotée sur la bande ellemême.<br />
Ensuite, il interprète en français<br />
" parlé" les phrases, l'une après l'autre,<br />
qu'un locuteur francophone - qui sert<br />
de traducteur - enregistre au dictaphone<br />
sur-le-champ, dans une version littérale<br />
mais correcte au plan syntaxique. Le<br />
texte enregistré est transcrit, et commence<br />
la seconde étape de traduction:<br />
on réécoute la bande-son pour s'assurer<br />
que le texte français respecte l'esprit<br />
et la lettre du montagnais. En situation<br />
habituelle, le traducteur travaille seul. Ici,<br />
il faut l'intervention d'un locuteur montagnais<br />
pour traduire et expliqüer, tandis<br />
que le locuteur francophone l'interroge,<br />
demande des précisions et propose une<br />
formulation.<br />
Long processus car on bute à chaque<br />
objet inconnu de la culture occidentale,<br />
à chaque concept propre à la culture<br />
amérindienne. Bref, un travail de<br />
bénédictins! L'idéal bien sûr serait de<br />
former des traducteurs, tant montagnais<br />
que francophones, mais pour l'instant ni<br />
les uns ni les autres ne possèdent suffisamment<br />
la deuxième langue pour se<br />
IVERSION 0<br />
débrouiller seuls. Il faut deux truchements.<br />
Qui dit traduction, dit dictionnaires. Mais<br />
le montagnais est une langue parlée, que<br />
peu écrivent. Les dictionnaires établis par<br />
les religieux, linguistes et ethnologues<br />
sont utiles certes, mais fort incomplets.<br />
Autre difficulté, la langue n'étant pas<br />
fixée par un usage écrit - et les variantes,<br />
familiales, régionales ou autres existant<br />
comme ailleurs -, ces ouvrages sont<br />
de consultation ardue, Ni Vaugelas ni<br />
d'Académie ici: tous n'ont pas nos privilèges<br />
(!).<br />
Et l'intraduisible? On le sait, les langues,<br />
complètes en elles-mêmes, répondent à<br />
tous les besoins de leurs locuteurs puisqu'elles<br />
sont le véhicule de leur culture.<br />
Ainsi l'inuktitut possède une quarantaine<br />
de termes pour la neige - et pas des<br />
substantifs flanqués d'adjectifs descriptifs<br />
genre neige perlée, gros sel ou<br />
tassée, mais bien des termes distincts -,<br />
reflet d'un climat et d'un mode de vie.<br />
L'intraduisible, ça peut être un terme<br />
aussi simple que train: shicuteutaban,<br />
signifie littéralement voiture de feu. Sans<br />
vouloir faire parler les Amérindiens en<br />
,,' petit nègre" - comme le font les bandes<br />
dessinées - car bien sûr eux-mêmes<br />
disent train en français, l'emploi de<br />
voiture de feu permet de voir comment<br />
le montagnais intègre une notion étrangère.<br />
Autre cas, celui du Manitou dont<br />
le dictionnaire souligne l'origine algonquine<br />
- ainsi que le caractère plaisant!<br />
Dans ce genre de cas, A. Lamothe intervient<br />
directement à l'écran en compagnie<br />
d'une traductrice montagnaise pour<br />
metnie/shekan : c'est ce qui fait l'homme,<br />
l'énergie fondamentale, le destin, ce<br />
dont tout découle.<br />
Et l'expression du temps? À la place<br />
d'une désinence verbale, le montagnais<br />
a recours à une mise en contexte,<br />
laquelle peut donner des détails éclairants<br />
sur une autre vision du monde. Il y<br />
a aussi la terminologie propre au montagnais,<br />
à la chasse par exemple: anatomie,<br />
âge des animaux, positions de tir,<br />
dépeçage, cuisine, etc.<br />
Après quinze années de ce travail environ,<br />
A. Lamothe demeure persuadé que<br />
sa technique est la plus appropriée pour<br />
faire parler cette culture à la fois si proche<br />
et si éloignée. Et le résultat est très<br />
convaincant, allez-y voir, vous verrez bien<br />
si vous comprenez. ~<br />
• d'après Montesquieu, Lettres<br />
persanes, 1721.<br />
i p<br />
--::::====::::-1 --~
Sll f~ Je IIif'..C_h.ro.n.i.q.u.e.d.i.n.og.é.e.p.a.r.N_a.d.a.K.e.r.p .allf'n~<br />
<strong>CI</strong>r-----------------------------:2<br />
Congrès, r,;!~nions et annlver:h2Üres .eHenr ent l'attention 0<br />
mois-ci. Les ê.cnanges auxqueJ~ ont donné lhn: ées activités<br />
suggèxent réfcxions "'.,t soulèvent de. nombreuses<br />
questions que nous sO'JrneUeni nos reponers itinérams.<br />
Autriche<br />
Le Congrès de Vienne<br />
par Jean-François Joly<br />
L<br />
e Congrès de Vienne, eh oui j'y<br />
étais. Pas le Congrès de Vienne<br />
où l'on refit l'Europe après la tempête<br />
napoléonienne, mais le Xe Congrès mondial<br />
de la Fédération Internationale des<br />
Traducteurs (FIT). Les impressions que<br />
j'en ramène ne sont pas encore décantées<br />
et j'attends avec impatience les<br />
actes pour avoir une idée plus complète<br />
de ce que nous nous sommes dit, traducteurs,<br />
interprètes et terminologues du<br />
monde entier, lors de cette rencontre<br />
triennale. Voici tout de même, dans le<br />
désordre, quelques impressions et commentaires<br />
bien partiels tirés des ateliers<br />
auxquels j'ai pu assister.<br />
Traducteur, quel est<br />
. ton pays?<br />
J'ai été frappé au congrès, surtout lors<br />
du congrès statutaire, par le caractère<br />
transnational de notre profession, caractère<br />
qui nous échappe parfois dans notre<br />
environnement de bilinguisme institutionnel.<br />
Nous savons que, par définition, le<br />
traducteur est celui qui conduit d'une<br />
culture à l'autre et qui permet aux individus<br />
et aux peuples de communiquer.<br />
Mais lorsque l'on est assis à une table<br />
autour de laquelle quelque 50 pays sont<br />
représentés et que tout ce monde se<br />
comprend sans trop de peine, on se<br />
prend à penser que les traducteurs ont<br />
vraiment le don de diplomatie et font d'excellents<br />
ambassadeurs des cultures et<br />
des mentalités.<br />
Cette transnationalité peut aboutir à des<br />
situations qui font sourire. Ainsi, les membres<br />
de la délégation canadienne se sont<br />
aperçu que presque tous étaient nés hors<br />
du Canada et qu'aucun n'était originaire<br />
de la province qui l'avait désigné.<br />
Malaise! Étions-nous représentatifs?<br />
Mais ne voilà-t-il pas que le premier<br />
délégué que nous rencontrons représente<br />
la Suisse et nous dit être originaire<br />
de Toronto. Le Belge était originaire<br />
de France, le Britannique était né à Prague,<br />
l'Américain à Vienne, le Mexicain<br />
était de langue allemande et tutti quanti.<br />
La traduction par<br />
ordinateur : mission<br />
quasi impossible<br />
Selon Mario Wandruszka (Autriche),<br />
les langues humaines sont faites<br />
d'abondances et d'insuffisances, la<br />
polysémie et l'ambiguïté y sont<br />
omniprésentes; elles expriment une<br />
pensée humaine analogique plutôt<br />
que logique et, en fin de compte, c'est<br />
le contexte qui nous éclaire à chaque<br />
pas. Dans ces conditions, la traduction<br />
par ordinateur s'avère extrêmement<br />
difficile dès l'étape du décodage<br />
du texte de départ. Au stade de la<br />
rédaction du texte d'arrivée, les différences<br />
des systèmes idiomatiques<br />
et métaphoriques des langues (et le<br />
fait, par exemple, que l'ordinateur ne<br />
peut faire le choix entre un équivalent<br />
précis et un équivalent moins précis<br />
mais plus commode) posent égaIement<br />
des obstacles qui semblent<br />
difficilement surmontables. Les langues<br />
techniques, qui sont imbriquées<br />
dans les langues naturelles, n'y<br />
échappent pas.<br />
J.-F. J.<br />
Le mystère de la<br />
compréhension s'épaissit<br />
Et au niveau des idées, que peut-on<br />
remarquer? Beaucoup d'humilité (réelle<br />
ou feinte) et de prudence. Dans les ateliers<br />
auxquels j'ai assisté, plusieurs<br />
conférenciers ont insisté, par exemple,<br />
sur le caractère global et proprement<br />
humain de l'acte de compréhension, suivant<br />
en cela la voie tracée par Mario Wandruszka<br />
dans l'allocution d'ouverture. Il<br />
semble que plus on étudie la faculté que<br />
nous avons de comprendre la parole ou<br />
l'écrit, plus on prend conscience du<br />
caractère lacunaire et allusif de la langue<br />
et plus l'intelligence.humaine paraît<br />
différente de l'intelligence artificielle. Pas<br />
étonnant alors que l'on ait assisté à l'expression<br />
d'un grand scepticisme quant<br />
à l'avenir de la traduction automatique<br />
et que l'on ait vu les fournisseurs de systèmes<br />
faire preuve d'une prudence et<br />
d'une retenue inhabituelles dans la<br />
présentation de leurs réalisations.<br />
Qu'allons-nous mettre dans<br />
la boîte à outils du<br />
traducteur?<br />
Sur la question de la théorie de la traduction,<br />
on est aussi très prudent. Certes on<br />
s'entend sur le fait qu'il est indispensable<br />
de s'appuyer sur des notions théoriques<br />
pour diverses raisons: l'analyse<br />
théorique, note Vilen Komissarov<br />
(URSS), fournit au professeur et à l'étudiant<br />
en traduction le langage commun<br />
qui permet au premier d'expliquer au<br />
deuxième les raisons de ses déficiences.<br />
Roda Roberts (Canada) insiste sur le fait<br />
que l'étude de la théorie de la traduction<br />
donne au traducteur la satisfaction de<br />
mieux comprendre ce qu'il fait et d'accéder<br />
ainsi à un niveau de professionnalisme<br />
supérieur.<br />
Mais il n'existe pas de théorie générale<br />
de la traduction, tout au plus des théories<br />
partielles et parfois contradictoires.<br />
Alors, que faire? Selon R. Van Den<br />
Broeck (Belgique), les théories à base linguistique<br />
dont nous disposons sont peu<br />
utiles en pratique parce que la traduc-<br />
L'écrit et le parlé<br />
Ghelly V. Chernov (URSS) définit l'interprétation<br />
comme étant" la faculté<br />
purement humaine d'extraire le sens<br />
d'un message ". Pour lui, l'interprète<br />
de conférence dispose de quatre<br />
atouts pour faire son travail: ses capacités<br />
linguistiques, ses connaissances<br />
générales, sa connaissance du<br />
contexte de la communication et sa<br />
connaissance de l'orateur et du public.<br />
Pour le traducteur, les deux premiers<br />
éléments seraient suffisants, note<br />
Chernov. Voilà qui a de quoi surprendre,<br />
en tout cas pour ce qui est du<br />
genre de travail qui constitue l'ordinaire<br />
de la majorité des traducteurs<br />
de chez nous. Le traducteur administratif<br />
et technique qui assure une fonction<br />
de communication pour le bénéfice<br />
immédiat de ses contemporains<br />
ne devra1t-il pas disposer d'amples<br />
connaissances sur la fonction du texte<br />
et la nature du public visé? D'autant<br />
plus que, comme le note Eugene Nida<br />
(USA), l'écrit manque de bien desr,<br />
éléments (le ton, l'expression corpo- ''<br />
relie) qui facilitent la compréhension<br />
de la parole.<br />
J.-F. J.<br />
16 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
1<br />
tion est surtout une activité sociale. Peutêtre<br />
faudrait-il faire des études sur les<br />
normes observées en pratique par des<br />
traducteurs établis et orienter en<br />
conséquence les programmes de formation.<br />
Et puisque l'on naît traducteur autant<br />
qu'on le devient, il faudrait placer le plaisir<br />
de traduire haut sur la liste des conditions<br />
d'entrée dans ces programmes.<br />
Quant à Jean-René Ladmiral (France), il<br />
qualifie de bricolage les échafaudages<br />
théoriques existants qui ne sont pas<br />
étayés par des expériences de vérification<br />
et, constant dans sa métaphore, il<br />
propose au praticien (qui voudra bien<br />
acheter son récent livre) une « boîte à<br />
outils » : un ensemble de théorèmes, pas<br />
nécessairement cohérents, permettant<br />
au traducteur de conceptualiser les difficultés<br />
auxquelles il se heurte pour pouvoir<br />
les résoudre plus facilement.<br />
Plaidoyer pour la<br />
terminologie<br />
Selon Robert Dubuc (Canada), la traduction<br />
dans l'entreprise multilingue<br />
ne peut plus s'exercer efficacement<br />
sans le soutien logistique de la<br />
terminologie:<br />
• du fait de la technicité et du volume<br />
considérable de textes à traduire,<br />
• à cause de la valeur plus que documentaire<br />
de ces textes, qui ont la<br />
même utilisation que les originaux,<br />
• pour réduire la marge d'intraduisibilité,<br />
• pour assurer un rendement quantitatif<br />
et qualitatif satisfaisant.<br />
En ce qui concerne la rédaction, le<br />
soutien du terminologue est tout aussi<br />
utile si la documentation originale est<br />
en langue étrangère et si le rédacteur<br />
connaît mal la terminologie des<br />
spécialités.<br />
Or, la communication efficace, basée<br />
sur la simplicité et la clarté des<br />
énoncés et sur la rigueur de la terminologie,<br />
n'est-elle pas une donnée<br />
essentielle d'une saine gestion?<br />
J.-F. J.<br />
Toutes les professions recherchent leur<br />
point d'équilibre entre le jugement professionnel<br />
purement individuel et la<br />
constitution d'une théorie, ou plus proprement<br />
d'une doctrine, susceptible d'encadrer<br />
utilement le jugement du praticien.<br />
À défaut d'illuminations soudaines, les<br />
chercheurs semblent nous orienter vers<br />
la constitution d'une doctrine utilitaire<br />
fondée sur l'expérience et le consensus<br />
des membres de la profession. Sauronsnous<br />
ou voudrons-nous relever le défi de<br />
participer à cette entreprise? Réponse<br />
dans trois ans ( ? ) au prochain congrès<br />
de la FIT. ~<br />
"Translators and Their<br />
Position in Society "<br />
Prole.eional Statue<br />
~<br />
1<br />
T<br />
he on-going concern of the Société<br />
des traducteurs du Québec for<br />
professional recognition is obviously<br />
shared by most of the world's translators<br />
and their organizations. Justifiably so, as<br />
it appears from the 19<strong>84</strong> FIT Survey of<br />
the Present State of the Legal and Soèial<br />
Status of the Translator, one of the<br />
conference documents, whose conclusions<br />
reads as follows:<br />
"The result of the survey makes it<br />
obvious that in countries in which legal<br />
rules and regulations exist concerning<br />
professional practice of tli, the overall<br />
status and image of both the free-lance<br />
and the staff translator/interpreter has<br />
decidedly improved in comparison to<br />
countries where such legal instruments<br />
do not exist.<br />
"The endeavours of the professional<br />
associations to improve the situation of<br />
t/i should therefore concentrate on having<br />
rules and regulations enacted to this end.<br />
"A comparison with the reports on the<br />
legal and social status of the translator<br />
presented at the 1977-8th FIT World<br />
Congress in Montreal/Canada and at the<br />
1981-9th FIT World Congress in Warsaw/<br />
Poland shows that little or no essential<br />
change in the status of tli has been<br />
achieved worldwide. For this reason the<br />
Committee recommends that the national<br />
professional associations of translators<br />
and interpreters intensify their efforts<br />
considerably to obtain legislative action,<br />
by concentrating primarily on the legal<br />
regulation of admission to professional<br />
practice and improvement of the translators'/interpreters'<br />
social and material<br />
status. "<br />
Sound familiar? The recommendation,<br />
drafted earlier at committee meetings,<br />
was presented in almost identical terms<br />
at the closing session of the conference.<br />
The issue has c1early not been resolved<br />
and is unlikely to be in the immediatc<br />
future, even though progress is noted<br />
in some quarters. Comparison of our own<br />
Working Conditions Survey with the FIT<br />
document and brochures put out by other<br />
national associations suggests that in<br />
many respects the Québec or Canadian<br />
translator's position is rather enviable,<br />
despite the lack of legal recognition.<br />
Literary and Non-Literary<br />
Translation<br />
Of considerable interest to many delegates<br />
was a session dealing with the<br />
relationship between Iiterary and nonliterary<br />
translation. Although the two<br />
activities are often contrasted, it was<br />
contended that they are in fact more<br />
closely allied than is uSCJally recognized,<br />
forming, as one speaker put it, the two<br />
poles of a continuous spectrum. The<br />
dualist view, that literary and technical<br />
translation are entirely disparate activities,<br />
would doom many translators who<br />
practise both to a kind of schizophrenia.<br />
Strategies may differ, and erfOrs committed<br />
in legal or scientific/technical<br />
translation have a greater import, but the<br />
translation process of decoding and<br />
encoding remains substantially the same.<br />
It was pointed out for instance that there<br />
can be different approaches to the translation<br />
of poetry, depending on the destination<br />
of the work. If designed for the<br />
general reading public of poetry lovers,<br />
the aim is to recreate the elusive soul of<br />
the poetry and the poetic sense will be<br />
stressed; if intended for historical or<br />
scholarly purposes, the philological<br />
aspect will be adopted in varying degrees.<br />
Not a particularly practical distinction for<br />
the work-a-day world but a fascinating<br />
discussion nonetheless. Literary translators<br />
attending the conference called for<br />
more time at future gatherings for<br />
discussion of their problems and for<br />
greater encouragement and promotion of<br />
training programs for literary translators.<br />
The scientific and technical translators<br />
announced the establishment of the FIT<br />
Sci-Tech Translators Consultation Network<br />
(S<strong>CI</strong>TRANSNET).<br />
One resolution was very much in keeping<br />
with the conference theme, "Translators<br />
and Their Position in Society": that FIT<br />
look into the training of interpreters for<br />
the handicapped and the training of<br />
handicapped persons in interpreting.<br />
Once again, a field that would merit study .<br />
by our associations.<br />
Mary Plaice<br />
STQ representative on<br />
the CTIC delegation<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>. 17
Luxembourg<br />
Les enjeux politiques de la terDlinologie<br />
par Robert Dubuc<br />
L<br />
uxembourg, août 19<strong>84</strong> : premier<br />
colloque international de Termia,<br />
association internationale de terminologie.<br />
Thème: « Terminologie et coopération<br />
internationale, la terminologie, outil<br />
indispensable au transfert des technologies<br />
".<br />
Ces assises auront d'abord permis de<br />
constater l'effervescence terminologique<br />
qui règne dans le monde, non<br />
pas au niveau des grandes puissances<br />
- les États-Unis, l'URSS et la France<br />
n'y ont eu qu'une présence symbolique<br />
- mais partout où le contact des langues<br />
met en péril l'intégrité d'un système linguistique<br />
dominé par rapport au système<br />
dominant. Il n'est donc pas étonnant que<br />
les « dominés" aient été plus nombreux<br />
et plus actifs à Termia que les « dominants<br />
". Pas étonnant non plus que sur<br />
le plan international, la terminologie<br />
ol)cille entre l'internationalisation et la<br />
naturalisation. Pour les pays fournisseurs<br />
de technologie, l'avantage de l'il)ternationalisation<br />
paraît évident. Des termes<br />
transparents dans toutes les langues!<br />
Finis les besoins de traduction. Mais pour<br />
les pays du Tiers-Monde, cette internationalisation<br />
n'est pas nécessairement un<br />
cadeau. Les termes d'origine gréco-latine<br />
n'ont pour eux que des motivations arbitraires.<br />
La multiplication des emprunts à<br />
l'anglais finit par tyranniser les langues<br />
d'accueil au point de les marginaliser,<br />
d'en faire des outils déficients d'expression.<br />
Les langues comme l'arabe, l'espagnol,<br />
le portugais et les langues nationales<br />
africaines: swahili, kinyarwanda,<br />
ouolof, entre autres, ne veulent pas être<br />
de simples démarquages des langues à<br />
grande diffusion. Le rôle de la terminologie<br />
dans la défense de l'intégrité des langues<br />
réceptrices de technologie apparaît<br />
bien tracé.<br />
Termia a été à cet égard le lieu de la<br />
confrontation de deux démarches contraires<br />
: la démarche a priori et systémique<br />
des écoles germanique et slave, qui<br />
établit une nomenclature à laquelle doit<br />
se conformer l'usage, et l'approche<br />
empirique et a posteriori de l'école canadienne,<br />
qui fait correspondre aux contenus<br />
notionnels des équivalents dans la<br />
langue d'arrivée; la première tend vers<br />
l'internationalisation, la seconde vers la<br />
natu ralisation.<br />
Une troisième démarche tente de se faire<br />
jour: celle de la traduction des termes à<br />
partir d'une langue véhiculaire. C'est en<br />
somme la systématisation du calque (la<br />
transposition en arabe de termes français<br />
par exemple). Les risques de cette<br />
démarche pour l'intégrité des langues ne<br />
sont pas moins grands que ceux de l'emprunt<br />
direct. Le calque reste une forme<br />
d'emprunt. Il véhicule un découpage de<br />
la réalité qui appartient à la langue véhiculaire.<br />
Son intégration au système<br />
emprunteur peut dénaturer ce dernier.<br />
Tout comme peut le faire une trop grande<br />
moisson d'emprunts. La langue alors<br />
peut devenir un instrument d'aliénation<br />
plus qu'un outil de développement.<br />
L'effort de production terminologique des<br />
pays du Tiers-Monde doit se situer dans<br />
une perspective globale d'aménagement<br />
linguistique où, sans exclure les ressources<br />
de l'emprunt et du calque, chaque<br />
système linguistique doit évoluer selon<br />
les lignes de force qui lui sont propres.<br />
Hors de l'informatique,<br />
point de salut?<br />
Dans tout ce brassage de conceptions<br />
et de pratiques divergentes, l'informatique<br />
a fait constamment surface; certains<br />
l'invoquent comme une solution « messianique<br />
", susceptible de tout résoudre<br />
et hors de laquelle il ne peut y avoir de<br />
salut terminologique.<br />
Les banques de terminologie étaient de<br />
nouveau à l'ordre du jour avec l'arsenal<br />
de leur quincaillerie faisant miroiter la<br />
conjuration du mythe de Babel. Mais il y<br />
a visiblement encore une certaine distance<br />
de la coupe des banques de terminologie<br />
aux lèvres des utilisateurs. Parce<br />
que tout est théoriquement possible, on<br />
évite de peser les contraintes énormes<br />
qui grèvent encore l'universalisation des<br />
banques comme outils de terminologie.<br />
Les banques ne résolvent ni les problèmes<br />
de la qualité des données à l'entrée,<br />
ni le coût des recherches à faire.<br />
Les solutions économiques à la manipulation<br />
des gigamasses de données ne<br />
sont pas trouvées non plus, ni les solutions<br />
« élégantes » à leur gestion. De fait,<br />
les banques ne sont qu'au seuil de leur<br />
fonctionnement opérationnel. C'est un<br />
peu leurrer le public que de lui faire croire<br />
le contraire.<br />
Il reste évident et incontestable que la<br />
terminologie de demain ne se fera pas<br />
sans le recours à l'informatique. Mais le<br />
gigantisme des superbanques offre-t-il<br />
bien la bonne solution? Les ressources<br />
de la microinformatique apparaissent de<br />
plus en plus séduisantes, tant du point<br />
de vue du coût que de celui des ressources.<br />
Les miniordinateurs sont d'ores et<br />
déjà capables de gérer un fonds terminologique<br />
important, répondant à des<br />
besoins bien identifiés, à l'intérieur d'une<br />
fourchette de coûts abordables. Il restera<br />
à développer des logiciels d'interface<br />
pour mettre ces minibanques en interconnexion.<br />
Tout cela est de l'ordre du<br />
possible et du faisable, sans risquer de<br />
tomber dans le tonneau des Danaïdes<br />
des superbanques.<br />
Le miroir d'un État social<br />
D'autres problèmes ont été soulevés relatifs<br />
aux rapports de force entre pays<br />
avancés et pays en développement, au<br />
coût de la terminologie, à la modicité des<br />
moyens dont on dispose face à l'ampleur<br />
des besoins et à la résistance des spécialistes<br />
à la naturalisation du vocabulaire<br />
dans chaque langue.<br />
L'avenir dira si la terminologie pourra<br />
relever tous ces défis. Les langues véhiculaires<br />
des technologies que sont l'anglais<br />
et le russe devront faire un effort<br />
pour respecter les langues de faible diffusion<br />
qu'elles desservent plutôt que de<br />
tenter de les étouffer. Quant aux langues<br />
de diffusion moyenne comme le français,<br />
l'allemand, l'espagnol et le japonais, elles<br />
devront se définir en face des deux<br />
géants, tout en comprenant les besoins<br />
des langues qui sont dans leur orbite.<br />
Dans ce contexte, il est difficile de soutenir<br />
que la terminologie n'a pas de dimension<br />
politique.<br />
Termia <strong>84</strong> a permis de toucher du doigt<br />
les besoins de la terminologie, les avenues<br />
qui s'offrent à elle et les difficultés<br />
qui jonchent le parcours. Les langues<br />
sont le miroir d'un État social. En terminologie,<br />
les « douleurs de croissance"<br />
ne sont pas moindres qu'en économie<br />
ou en politique. Raison de plus pour travailler<br />
ferme. ~<br />
18 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
Canada<br />
ACLA'<strong>84</strong><br />
U<br />
pon arriving at the 15th Annual<br />
Symposium of the Canadian Association<br />
of Applied Linguistics (usually<br />
known as ACLA - Association canadienne<br />
de linguistique appliquée), held at the<br />
University of Ottawa May 24-26, 1<br />
wondered for a minute whether 1hadn't<br />
strayed to the wrong meeting. Indeed, the<br />
program might have been suitable for an<br />
association of language teachers: of the<br />
28 papers, workshops and round-tables,<br />
there were 23 on language teaching, 1<br />
on multiculturalism, and 4 on translation<br />
(of these, 1 noted wryly, 2 were scheduled<br />
at the same time !). Rather meagre pickings<br />
for my $ 50 participation fee. To my<br />
surprise, the talk by H.H. Stern, entitled<br />
"Applied linguistics - A Discipline in<br />
Search of its Identity," was Iike a personal<br />
welcome. Dr. Stern very penetratingly<br />
discussed the scope of applied linguistics<br />
in Canada, proposing that the discipline<br />
be seen to include ail areas in which<br />
insights into language are used to solve<br />
practical language problems. AClA, he<br />
felt, must make an effort to reach beyond<br />
its language-teaching dominance and<br />
- music to my ears ! - give specific<br />
attention to translation, interpretation,<br />
terminology and lexicography.<br />
Les professeurs de français se<br />
penchent sur la traduction<br />
par J.-P. Bé/and<br />
L<br />
a traduction peut-elle être vue<br />
comme un facteur important de rapprochement<br />
et d'expansion des cultures<br />
? À quelles conditions? N'y a-t-il pas<br />
risque d'aliénation culturelle si elle<br />
s'exerce dans un pays bilingue? Quels<br />
sont alors les enjeux sociaux et culturels<br />
de l'enseignement du français? Telles<br />
ont été quelques-unes des questions<br />
débattues à l'occasion du 6 e congrès de<br />
la Fédération internationale des profes-<br />
seurs de français, tenu à Québec en juillet.<br />
les interrogations soulevées par ces discussions<br />
sur la formation et l'enseignement<br />
du français ont permis aux<br />
congressistes d'observer la diversité des<br />
approches institutionnelles, gouvernementales<br />
et privées, dans ce domaine,<br />
et de constater les besoins de collaboration<br />
d'un pays à l'autre. Des exemples<br />
ont d'ailleurs été donnés concernant la<br />
coopération déjà établie entre des institutions<br />
argentines et québécoises. ~<br />
L'ONU<br />
s'intéresse à notre expérience<br />
tertninologique<br />
It was a pleasant surprise to see that ail<br />
translation sessions were weil attended<br />
by language teachers as weil as translators.<br />
Reciprocally, many papers on<br />
language teaching (especially those on<br />
advanced second-language learning and<br />
language testing) were of interest to<br />
translation teachers. If AClA could<br />
broaden in scope, as was the hope<br />
expressed in the keynote address, it<br />
cou Id be a feast indeed. Why not a truly<br />
multi-disciplinary menu including<br />
interpretation, lexicography, stylistics,<br />
language planning and minority languages<br />
? Ali of these fields are of great<br />
interest to many translators - as weil as<br />
language teachers.<br />
At the AClA '<strong>84</strong> conference, translators,<br />
interpreters and terminologists have been<br />
invited to help nurture the Association's<br />
growth into new directions. 1 hope that<br />
many will accept the invitation by<br />
participating in the 1985 symposium at<br />
Concordia University next spring.<br />
Information may be obtained by writing<br />
to : Secrétariat de l'AClA, Université de<br />
Montréal, C.P. 6128, succursale A,<br />
Montréal H3C 3J7.<br />
Ingrid Meyer<br />
University of Ottawa<br />
par Marielle Hébert<br />
L<br />
e 1 er septembre dernier, des membres<br />
des services linguistiques de<br />
différents organismes des Nations unies<br />
se réunissaient à Montréal pour discuter<br />
du rôle du terminologue dans la fonction<br />
linguistique. Ces participants espéraient<br />
que l'expérience du Canada en matière<br />
de terminologie leur soit utile. Parmi<br />
ceux-ci, il y avait des chefs de services,<br />
des traducteurs et des terminologues de<br />
la FAO, de l'OA<strong>CI</strong>, du GATT et de la Banque<br />
mondiale.<br />
la question du lien entre les fonctions<br />
terminologie et traduction a suscité un<br />
vif intérêt et ce, en raison du rapport<br />
terminologue-traducteurs de 1 pour 40<br />
aux Nations unies. On a également tenté<br />
de décrire brièvement les tâches du terminologue<br />
dans un organisme international<br />
: élaboration de terminologies systématiques,<br />
uniformisation ou normalisation<br />
selon le cas et consignation de la<br />
terminologie maison.<br />
Francoise Cestac, de la Direction de la<br />
tradu'ction-interprétation à l'ONU, s'est<br />
dite très heureuse de constater que la<br />
rencontre avait permis de définir le rôle<br />
du terminologue dans un organisme international,<br />
de préciser ses fonctions et son<br />
statut et d'acquérir suffisamment de données<br />
pour poursuivre la discussion.<br />
entamée avec les universités il y a quelques<br />
années. les organisateurs canadoquébécois<br />
ont souhaité pour leur part que<br />
cette journée marque le début d'une véritable<br />
coopération internationale. ~<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>· 19
Venezuela<br />
La trad.uction<br />
au Venezuela:<br />
cOOlOle au<br />
Québec<br />
il y a 15 ans<br />
L<br />
es premiers diplômés en traduction<br />
de l'École des langues modernes de<br />
l'Université centrale du Venezuela à<br />
Caracas sont arrivés sur le marché du<br />
travail, il y a cinq ans à peine. Jusque-là,<br />
tous les traducteurs pratiquant au Venezuela<br />
étaient soit des autodidactes, soit<br />
des personnes qui avaient reçu leur formation<br />
professionnelle à l'étranger. Cette<br />
situation rappelle un peu celle qui existait<br />
au Québec avant la systématisation<br />
de la formation des traducteurs: grande<br />
diversité de compétence professionnelle<br />
chez les traducteurs en exercice, anarchie<br />
des tarifs pratiqués, conditions de<br />
travail souvent incompatibles avec un<br />
produit de qualité. Les diplômés de<br />
l'École ont constitué un embryon d'association<br />
professionnelle à laquelle ils tentent<br />
de rallier les traducteurs en exercice.<br />
Ceux-ci toutefois manifestent beaucoup<br />
de réticence, craignant la concurrenca<br />
des diplômés<br />
Une seconde caractéristique de la situation<br />
de la traduction au Venezuela, c'est<br />
la forte prédominance du secteur privé<br />
sur le secteur public comme employeur.<br />
L'État emploie peu de traducteurs et d'interprètes<br />
et ne recourt à leurs services<br />
que d'une façon sporadique. Enfin, le<br />
marché demande davantage de traducteurs<br />
vers les langues étrangères que<br />
vers l'espagnol.<br />
Tels sont les renseignements qui se sont<br />
notamment dégagés d'un colloque organisé<br />
en juillet dernier à l'occasion du 10 e<br />
anniversaire de la fondation de l'École<br />
de langues modernes. Le colloque a permis<br />
des échanges très fructueux sur les<br />
diverses disciplines qu'on pourrait qualifier<br />
de traductionnelles et a permis aussi,<br />
sur le plan humain, l'établissement de<br />
contacts qu'il serait intéressant de poursuivre.<br />
Il ne fait pas de doute que l'expérience<br />
du Québec et du Canada dans<br />
ces diverses disciplines peut être profitable<br />
à d'autres, mais nous pouvons aussi<br />
retirer grandement de ce qui se fait<br />
ailleurs. ~<br />
Robert Dubuc<br />
~"'Silvér<br />
Tongues"<br />
by Mary Coppin<br />
"'SilverTongUe"conjures up the<br />
image of an eloquent speaker who<br />
shapes language gracefully to his<br />
purpose. It is an apt image of the<br />
translator or interpreter. .. Silver is also<br />
the symbol of the 25th anniversary... "*<br />
and it was in a festive spirit that, last<br />
September, sorne 650 conferees came<br />
from ail over the United States, to New<br />
York where it ail began, to celebrate the<br />
American Translators Association's<br />
twenty-fifth birthday, and to enjoy the<br />
one annual opportunity they have to meet,<br />
to share experiences and to learn.<br />
A number of Canadian translators and<br />
interpreters travelled south to attend the<br />
conference. The Société des traducteurs<br />
du Québec (STQ) and the Association of<br />
Translators and Interpreters of Ontario<br />
(ATIO) were represented as was the<br />
Canadian Translators and Interpreters<br />
Council (CTIC). Anna 1I0va, President of<br />
the FIT, lent prestige to the conference<br />
by her presence.<br />
ATA's programme committee went ail out<br />
to provide variety for its gala conference<br />
with two morning and two afternoon<br />
periods, usually with five concurrent<br />
sessions. There was almost an embarrassment<br />
of riches. The conference<br />
programme describing the sessions was<br />
weil written and provocative, although,<br />
on occasion, the session did not live up<br />
to its description. Sessions were classified<br />
in a number of subject fields. There<br />
were translation applications dealing<br />
with, for example, quality and quantity in<br />
translation, and court interpretation.<br />
André Caron and Monique Larichellière<br />
of the Secretary of State's Translation<br />
Bureau lent their expertise to presentations<br />
on computer aided translation.<br />
Other sessions dealt with government<br />
issues, science and technology, translation<br />
theory, translator and interpreter<br />
training and ATA programmes.<br />
Many of ATA's sorne 2 000 members are<br />
foreign language translators (including a<br />
few French translators!) and as a<br />
consequence the language-specific<br />
topics featured workshops in Arabic<br />
English, Japanese-English, in Italian,<br />
Russian, German, French and Spanish<br />
translation. One paper was given in<br />
Spanish. Literary sessions also dealt<br />
with Spanish and German writers and<br />
sorne workshops in other subject fields<br />
reflected the multilingual aspect of<br />
ATA's membership.<br />
Many presentations were of a "how to,"<br />
"step by step" or in-class lecture type,<br />
at times very detailed and very specific,<br />
but others were of a more general and<br />
theoretical nature.<br />
One informative presentation was given<br />
by Robert Serré, a member of ATIO, who<br />
described his basic principles in establishing<br />
entries for his vocabulary on erosion<br />
(even if someone asked why anyone<br />
wou Id want to know that much about<br />
erosion !). Mr. Serré spoke simply and<br />
clearly and his enthusiasm showed<br />
through in a thoroughly engaging<br />
presentation. He was followed by a<br />
Spanish gentleman, Javier Collazo, who<br />
produced the English-Spanish Dictionary<br />
of Technology published by McGraw<br />
Hill. In response to a query (shades of<br />
Gordon Sinclair) on how much he had<br />
made in royalties since his dictionary was<br />
published in 1980, he said, "$220,000. "<br />
Of course his dictionary was years in<br />
the making.<br />
If you cou Id judge by the comments of<br />
conferees ATA was doing an excellent<br />
job of meeting their needs. For example,<br />
a session on the in-house translator may<br />
have offered little that was new or<br />
challenging, but the conferees loved il.<br />
They asked countless questions and<br />
aired their problems. It could have gone<br />
on for hours.<br />
For the first time this year, ATA presented<br />
the Proceedings of the conference, in<br />
book form, to each registrant. The<br />
Proceedings, of 478 pages, include a<br />
synopsis of the papers in each subject<br />
field, an abstract of each paper, and the<br />
papers themselves. A little curious,<br />
perhaps, to publish the Proceedings<br />
before the conference, but an achievement<br />
nevertheless, and a practical<br />
solution to an expensive distribution<br />
problem. The book retails for $50 US.<br />
A number of conferees 1 talked to make<br />
the ATA conference an annual event, pay<br />
their own way and use part of their<br />
vacation to attend. What better commendation<br />
can you have than that? ~<br />
* Proceedings af the 25th Annual Canference<br />
af the American Translatars Assaciatian,<br />
Medford, N.J., Learned Information Inc., 19<strong>84</strong>.<br />
Preface, page xii.<br />
20 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
--<br />
o<br />
Une publication attendue<br />
Cinq entreprises, trois ans de travail:<br />
uneiD1~ressionnanteconaboration<br />
QUÉBEC, OLF, Lexique du transport<br />
routier, Québec, Éditeur officiel, 19<strong>84</strong>,<br />
209 p. (document provisoire)<br />
Voilà certes un titre qui manquait à<br />
la liste déjà longue des publications<br />
de l'Office de la langue française.<br />
Le Lexique du transport routier<br />
est le résultat des efforts conjugués de<br />
cinq entreprises de camionnage parmi les<br />
plus importantes du Québec: Transport<br />
Brazeau lnc., Les Transports Provost<br />
Inc., Transport Glengarry (Québec) Ltée,<br />
Day & Ross Ltd. et Transport Kingsway<br />
Ltée.<br />
Conscientes de la nécessité d'un vocabulaire<br />
français spécialisé et désireuses<br />
de promouvoir l'implantation du français<br />
au sein de leur personnel, ces entreprises<br />
ont formé le Comité interentreprises<br />
du transport routier, sous la direction de<br />
Suzanne Bougie-Lauzon.<br />
L'ouvrage signé par cette impressionnante<br />
équipe a donc l'avantage d'offrir<br />
une terminologie uniformisée qui a déjà<br />
reçu, même dans son édition provisoire,<br />
l'approbation de l'Association du camionnage<br />
du Québec et du Bureau des tarifs<br />
du Québec. (Ces deux organismes comp-<br />
Chronique dirigée par Michel Roy<br />
tent adopter cette terminologie dans leurs<br />
documents officiels.) Il s'agit d'un outil<br />
de francisation fortement recommandé<br />
aux entreprises du même secteur. C'est<br />
pourquoi, en dépit de son caractère officiel,<br />
l'ouvrage est soumis à «l'enquête<br />
publique et plus particulièrement aux<br />
spécialistes de la profession ".<br />
Ce lexique, avec ses 1 380 entrées, est<br />
le fruit de trois ans de travail, de deux<br />
missions terminologiques en France ainsi<br />
que de nombreux échanges entre le<br />
Comité et plusieurs organismes publics<br />
et parapublics.<br />
Puisqu'il s'agit de l'édition provisoire, il<br />
est permis de souhaiter que certaines faiblesses<br />
seront corrigées dans la version<br />
finale, notamment la présentation des<br />
synonymes, anglais et français, qui manque<br />
de rigueur, et la question des variantes<br />
orthographiques.<br />
Néanmoins, le Lexique du transport<br />
routier demeure sans contredit un excellent<br />
outil de travail, une source fiable<br />
pour l'usager.<br />
France Chartrand<br />
Joanne Saint-Denis<br />
Section de terminologie de<br />
Canadien Pacifique Limitée<br />
.....<br />
L'infographie analysée<br />
en profondeur<br />
Un excellent ouvrage qui possède de grandes qualités didactiques<br />
Introduction to Interactive Computer<br />
Graphies est un ouvrage à but informatif<br />
qui offre une excellente initiation au<br />
domaine de l'infographie interactive. Destiné<br />
à d'éventuels utilisateurs ou aux<br />
cadres qui doivent mettre sur pied des<br />
installations infographiques, c'est une<br />
étude rigoureuse qui, sans entrer dans<br />
des détails mathématiques, présente une<br />
analyse complète et bien structurée de<br />
l'infographie, tant sur le plan théorique<br />
que pratique. Les termes techniques qui<br />
sont utilisés pour la première fois dans<br />
le texte sont définis. De plus, les nombreuses<br />
illustrations et photographies<br />
aident à la compréhension des activités<br />
fort complexes de ce domaine. Un index<br />
permet de repérer rapidement les sujets,<br />
et des références bibliographiques complètent<br />
le tout.<br />
L'ouvrage est divisé en trois grandes parties<br />
: le matériel, le logiciel et les questions<br />
administratives. La partie matériel<br />
fait état des unités d'entrée-sortie utilisées<br />
en infographie interactive: photostyle,<br />
numériseur, manche à balai, etc.<br />
Les chapitres qui portent sur le logiciel<br />
traitent des fonctions d'entrée et de sortie,<br />
de modélisation, de la visualisation<br />
en trois dimensions et de programmes<br />
d'application. La troisième partie<br />
s'adresse aux gestionnaires appelés à<br />
effectuer des études de faisabilité.<br />
Introduction to Interactive Computer<br />
Graphies est un excellent ouvrage qui<br />
possède de grandes qualités didactiques.<br />
En outre, la terminologie qu'on y trouve<br />
est fiable. Il s'agit sans aucun doute<br />
d'une très bonne introduction au domaine<br />
de l'informatique graphique.<br />
Lise Genest<br />
Terminologue<br />
IBM Canada Ltée<br />
SCOTT, Joan E., Introduction to<br />
Interactive Computer Graphies, New<br />
York, John Wiley & Sons, 1982, 255 p.<br />
[40 $)<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 21
Sondagéclair<br />
Nouveautés<br />
Ouvrage: Office de 1
expressions portant sur le baseball.<br />
(Entreprises Radio-Canada, C.P. 6000,<br />
Montréal (QC) H3C 3A8)<br />
Suggestions pour les Fêtes<br />
TRADUCTION ET<br />
LINGUISTIQUE<br />
BERMAN, Antoine, L'épreuve de<br />
l'étranger. Culture et traduction dans<br />
J'Allemagne romantIque, Paris,<br />
Gallimard, 19<strong>84</strong>, 311 p. [25 $)<br />
Cet essai propose une définition de la<br />
traduction et tente de déterminer la<br />
place qu'occupe cette activité dans une<br />
culture. Traduire, c'est passer par<br />
l'" épreuve de l'étranger ".<br />
BARBAUD, Philippe, Le choc des patois<br />
en NouveJ/e-France, Québec, Presses<br />
de l'Université du Québec, 19<strong>84</strong>, 224 p.<br />
[22,95 $)<br />
Essai sur l'histoire de la francisation au<br />
Canada dans lequel l'auteur tente de<br />
démystifier la langue française. (Presses<br />
de l'Université du Québec, C.P. 250,<br />
Sillery (QC) GH 2R1)<br />
~/.<br />
'\ - .---- .--"""\ .<br />
"\ ...- \-..:.::~<br />
. . _.,.~ ~<br />
Pour ceux qUi sont souvent a court ~.~<br />
d'idées lorsque arrive la période des " -.:-:::<br />
Fêtes, voici une liste d'ouvrages qui feront<br />
sûrement le bonheur de quelqu'un<br />
à Noël.<br />
Le grand cours pratique de dessin<br />
(De Vecchi) 45 $<br />
Le grand livre de la photo (Du Fanal) 50 $<br />
L'histoire du costume (Flammarion) 76 $<br />
Le grand atlas d'architecture<br />
mondiale(Universalis) 100 $<br />
ÉCONOMIE<br />
Encyclopédie économique<br />
(Économica) 90 $<br />
Business Dictionary (Harrap's) 50 $<br />
Le dictionnaire de la comptabilité<br />
et des disciplines connexes<br />
(ICCA) 25 $<br />
ÉLECTRONIQUE<br />
La grande épopée de l'électronique<br />
(Hologramme) 64 $<br />
Dictionnaire des termes relatifs à<br />
l'électronique<br />
(Eyrolles) 41 $<br />
À SURVEILLER<br />
HI~TOIRE<br />
Le monde de Jacques Cartier<br />
(Libre expression) 48 $<br />
Dictionnaire de l'histoire<br />
universelle (Bordas) 45 $<br />
Québec: UN SIÈCLE<br />
D'ÉLECTRI<strong>CI</strong>TÉ (Libre expression) 65 $<br />
Parution imminente d'une version en un<br />
seul volume de la 7 e éd. A-F et de la 3 e<br />
éd. F-A du Dictionnaire d'informatique<br />
de Michel Ginguay (exclusivité nordaméricaine<br />
à environ 13 $ seulement !).<br />
Édition provisoire du Vocabulaire du<br />
traitement de textes - Fascicule J,<br />
préparée par un comité interentreprises<br />
du Québec, dont le lancement est prévu<br />
pour le début de 1985. Elle comportera<br />
547 entrées avec définitions françaises.<br />
Terminologie du trafic marchandis~s,<br />
ouvrage que publiera sous peu le<br />
Centre de traduction du Canadien<br />
Pacifique. Il comptera environ 1 200<br />
termes avec définitions anglaises et<br />
françaises.<br />
INFOR~AnQU<br />
Dictionnaire d'informatique<br />
(Masson)<br />
Dictionnaire de J'informatique<br />
(Larousse)<br />
Vocabulaire des supports<br />
d'information magnétiques (IBM)<br />
LANGLE<br />
Encyclopédie du bon français<br />
(Trévisse) (3 vol.)<br />
Le bon usage (Duculot)<br />
Lexis, Dictionnaire de la langue<br />
française (Larousse)<br />
Le Petit Robert (Le Robert)<br />
Le Robert et Collins, Dictionnaire<br />
A-F/F-A (Collins)<br />
35 $<br />
13 $<br />
16 $<br />
70 $<br />
40 $<br />
45 $<br />
40 $<br />
24 $<br />
L:4BC du style publicitaire<br />
(Linguatech) 16 $<br />
Une publicité en quête de qualité<br />
(PPL) 23 $<br />
Dictionnaire de la publicité et du<br />
marketing (Sélect) 10 $<br />
irECHNIQUE<br />
Dictionnaire technique général<br />
(Beauchemin-Dunod) 50 $<br />
Rédaction technique (Laganière) 20 $<br />
Dictionnaire technique<br />
(Gauthier-Villars) 41 $<br />
(Prix en vigueur à la Librairie Champigny,<br />
4474, rue Saint-Denis, Montréal)<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 23
par Paul Horguelin avec<br />
la collaboration de Marie Proulx<br />
oici un nouveau venu: le<br />
Bulletin du Conse!l d~ la lan.gue<br />
V française. Son obJectif: " faire<br />
état des réflexions, des conclusions et<br />
des publications du Conseil et<br />
permettre aux lecteurs de transmettre<br />
à celui-ci leurs remarques ou leurs<br />
suggestions sur toute question relative<br />
à la situation de la langue au<br />
Québec ». Un coupon-commentaire est<br />
inséré à cet effet. Dans le premier<br />
numéro (été 19<strong>84</strong>), on trouve des<br />
comptes rendus d'ouvrages traitant<br />
des sujets suivants: l'avenir du<br />
français au Québec, la langue de la<br />
publicité des chaînes d'alimentation,<br />
l'orthographe des élèves québécois, le<br />
droit des langues en Suisse et la<br />
Louisiane créole. La rubrique" Ils ont<br />
dit» présente de brefs extraits de<br />
communications, et d'autres rubriques<br />
relatent les activités du Conseil. (CLF,<br />
800, place d'Vouville (13 e étage),<br />
Québec G1 R 3P4)<br />
•<br />
The Translators Association de Londres<br />
publie un petit bulletin sim lement<br />
baptisé Translators News. Dans le<br />
numéro 4, on peut lire une étude sur<br />
le calcul de la marge de rentabilité du<br />
traducteur indépe dant, le compte<br />
rendu d'un sémina!Jie organisé par le<br />
Collège européen des traducteurs à<br />
Straelen (RFA), deux articles de<br />
traductrices sur le sexisme et la<br />
traduction, l'opinion légèrement<br />
désabusée d'un traducteur sur les<br />
aspects peu attrayants de la profession,<br />
enfin, diverses nouvelles de<br />
l'Association. (<strong>84</strong> Drayton Gardens,<br />
London SW10 9SD)<br />
•<br />
Le Conseil international de la langue<br />
française diffuse, depuis janvier 1977,<br />
un bulletin d'information, Langues et<br />
Terminologies. C'est un document de<br />
quelques pages seulement qui tente<br />
de donner, dans un délai aussi court<br />
que possible, des renseignements sur<br />
ce qui se publie et se fait tant dans le<br />
domaine de la langue que dans celui<br />
de la terminologie. Dans la livraison de<br />
janvier 19<strong>84</strong>, on trouve entre autres<br />
une brève présentation de l'Institut<br />
national de formation professionnelle<br />
de traducteurs de Maastricht (Pays<br />
Bas), un compte rendu de la xe<br />
Biennale de la langue française<br />
(Lisbonne, novembre 1983) et, en<br />
encart, le rapport d'activités pour<br />
l'année 1983. (<strong>CI</strong>LF, 103, rue de Lille,<br />
750<strong>07</strong> Paris)<br />
•<br />
Dans le numéro 26 d'Informations<br />
terminologiques, signalons notamment<br />
des lexiques multilingues portant sur<br />
les termes" légal », " chômage» et<br />
engineer. En annexe, une Bibliographie<br />
de dictionnaires juridiques et une Liste<br />
des publications du Bureau de<br />
terminologie. (Parlement européen,<br />
Bureau de terminologie, B.P. 1601,<br />
L-2920 Luxembourg)<br />
•<br />
.,ou-.~c<br />
C:t~Juion=~~::~i~~<br />
"-<br />
.... "<br />
-~<br />
Le Service des communications de la<br />
société Pratt & Whitney Canada<br />
diffuse, avec son bulletin Liaison, des<br />
petits lexiques illustrés qui" visent à<br />
aider les personnes désireuses<br />
d'améliorer leur langue ». La<br />
terminologie de l'aéronautique y<br />
occupe évidemment une grande place,<br />
sans exclure toutefois d'autres<br />
domaines: matériel et accessoires de<br />
bureau, outillage, moyens de<br />
paiement... Une douzaine de numéros<br />
sont déjà parus.<br />
•<br />
Dans les récents numéros de The ATA<br />
ChronicJe (XIII, 5, 6 et 7), on peut lire<br />
des articles sur la gestion des travaux<br />
urgents, la transmission informatisée<br />
des données dans un cabinet de<br />
traduction, la traduction automatique et<br />
la traduction humaine (exemples<br />
comparatifs en espagnol), ainsi que<br />
des informations sur le congrès annuel<br />
de l'ATA, en septembre.<br />
•<br />
La francisation en marche (4,6)<br />
propose des articles sur la Banque de<br />
terminologie du Québec, la terminologie<br />
en publicité, l'informatique en français<br />
dans les manuels d'enseignement et<br />
les expériences de francisation de<br />
deux entreprises.<br />
•<br />
Sous le titre « Les nouvelles approches<br />
de l'OLF en matière de francisation »,<br />
Intercom (IX, 3) publie le compte rendu<br />
d'un colloque organisé par le Centre de<br />
linguistique de l'entreprise (avril 19<strong>84</strong>).<br />
•<br />
Dans The Technical Writing Teacher<br />
(XI, 2), on peut lire une douzaine<br />
d'articles sur la rédaction<br />
professionnelle: enseignement et<br />
pratique. Notons en particulier un petit<br />
glossaire du « trade jargon of proposai<br />
writing ".<br />
•<br />
« Sait-on encore parler le français? »<br />
est la question thème du n° 1728 de<br />
J'Express (24 août 19<strong>84</strong>). Huit articles<br />
constituent ce dossier qui reprend le<br />
« vieux débat entre les tenants d'une<br />
expression corsetée dans ses règles et<br />
les partisans de l'évolution du<br />
langage ». Bref, une « vision pluriel .. !<br />
•<br />
Quelques articles relevés dans Le<br />
français dans le monde: « Vos mots<br />
m'intéressent. Préliminaires à une<br />
banque française de terminologie » (il<br />
existe actuellement dans le monde<br />
sept banques incluant le français; à<br />
défaut de création d'une banque en<br />
France, l'auteur préconise une<br />
collaboration avec les banques<br />
canadiennes) (nO 180) ; " Le discours<br />
propagandiste .. (publicité commerciale<br />
et politique) (nO 182) ; " Anglicisme et<br />
emprunt terminologique .. (nO 183).<br />
•<br />
C'est-à-dire... (XV, 3) poursuit l'étude<br />
" Du rythme, de l'intonation et du<br />
découpage de la phrase parlée »,<br />
commencée dans le numéro précédent,<br />
et y ajoute deux brefs articles sur<br />
" L'accord de sens en français<br />
moderne» et " L'emprunt à l'anglais et<br />
le jargon professionnel ». Des comptes<br />
24 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
endus d'ouvrages et des réflexions<br />
complètent ce bulletin.<br />
•<br />
Au sommaire de La banque des mots<br />
(27) : « Quelques observations Sur<br />
l'innovation lexicale spontanée et sur<br />
l'innovation lexicale planifiée ,texte<br />
intégral d'une présentation de Jean<br />
Claude Boulanger (Office de la langue<br />
française) au 10 e Colloque de la<br />
Société internationale de linguistique<br />
fonctionnelle (SILF) ; « [es groupes<br />
lexicaux complexes dans le vocabulaire<br />
de l'électronique et de l'électrotechnique<br />
", étude exhaustive et<br />
intéressante qui s'attarde surtout aux<br />
differents tYRes d unités lexicales et<br />
aux procédés de réduction des unités<br />
complexes (sigles, par exemple) ; les<br />
« Néologismes relevés en 1983 ", où<br />
l'on p~ésente les derniers-nés dans les<br />
domaines techniques de pointe et la<br />
fin de.-la « Terminologie du mobilier" ;<br />
bibliographie.<br />
•<br />
The Incorporated Linguist (23, 2) traite<br />
notamment des sujets suivants:<br />
« Languages in India ", « Translation<br />
equivalence in English and Italian<br />
proverbs " et « Documentation and the<br />
free-lance interpreter ". À la rubrique<br />
« Books ", relevons Equivalences (900<br />
exemples illustrant différents passages<br />
de l'anglais au français et vice-versa)<br />
et Dictionary of the Language of<br />
Financial Reports (espagnol-anglais,<br />
anglais-espagnol). La revue des revues<br />
est plus riche qu'à l'accoutumée<br />
(Circuit et l'Antenne y figurent).<br />
•<br />
Informatio (XIII, 2-3) est un numéro<br />
double, publié en collaboration avec le<br />
bulletin Le mot (Centre de traduction et<br />
de terminologie juridiques de<br />
l'Université de Moncton). On peut donc<br />
y lire plusieurs articles traitant de<br />
documentation et de traduction<br />
juridiques, y compris une bibliographie.<br />
Autres articles à signaler: « La<br />
responsabilité du traducteur: quel est<br />
son objet? " et « Preppies, Yuppies,<br />
Wallies and Naffs " Uargons et mots<br />
dans le vent en anglo-américain).<br />
L'Éditorial et le Courrier des lecteurs<br />
font état du profond malaise qui<br />
semble régner à l'Association des<br />
traducteurs et interprètes de l'Ontario.<br />
•<br />
Le Bulletin de J'Asti (2/19<strong>84</strong>) publie un<br />
long procès-verbal de l'assemblée<br />
générale des traducteurs suisses. Il<br />
s'agissait d'approuver de nouveaux<br />
statuts... en dépit de la « procédurite "<br />
et d'arguties. Suivent le bref compte<br />
rendu d'un colloque sur les contrats de<br />
traduction et un résumé de la<br />
« stratégie du bilinguisme fonctionnel"<br />
au Québec. L'Association compte 290<br />
membres.<br />
.-'120<br />
•<br />
Au Sommaire de Meta (29, 2) : « The<br />
dynamics of context in translation ",<br />
« Textual cohesion and translation ",<br />
« Traduction et création ", « Le rôle des<br />
annotations de textes dans<br />
l'enseignement de la traduction ",<br />
1<br />
« Points for inquiry into total<br />
translation ". La rubrique « Études<br />
terminologiques et linguistiques"<br />
propose notamment une présentation<br />
du DEC -<br />
Dictionnaire explicatif et<br />
combinatoire du français contemporain<br />
- en cours d'élaboration à l'Université<br />
de Montréal, un exposé sur la notion<br />
de norme en traduction technique, la<br />
suite de la terminologie des scies<br />
manuelles et une étude (suivie d'un<br />
lexique français-anglais) sur les<br />
télécommunications modernes dans<br />
l'entreprise. Plusieurs comptes rendus<br />
et des informations diverses complètent<br />
ce numéro très dense.<br />
•<br />
Infoterm Newsletter (33) fait état de<br />
réunions passées et à venir, donne<br />
une liste de lexiques publiés Clans des<br />
revues spécialisées et mentionne deux<br />
bibliographies récente (construction et<br />
computer assisted ter,minology). On y<br />
annonce aussi la parution d'un<br />
nouveau bulletin: Termium Newsletter<br />
(Bureau des traductions, Ottawa).<br />
BiblioTèrm (8) recense des articles<br />
parus au Japon s r la terminologie et<br />
son traitement informatisé; dans le<br />
numéro 9 sont passés en revue 35<br />
dictionnaires et ouvrages de référence<br />
relativement récents (1977-1983).<br />
Nouvelle adresse: Infoterm, Postfach<br />
130, A-1021 Wien, Autriche.<br />
•<br />
Le pot aux mots (VI, 2) contient un<br />
article sur « Le traducteur: un<br />
interprète" (bonne réflexion nourrie<br />
par la pratique), quelques conseils<br />
pour éliminer les stéréotypes sexistes<br />
du langage (en anglais) et un lexique<br />
de la musculation.<br />
•<br />
À propos... (7,1) présente un minilexique<br />
consacré à la terminologie<br />
informatique de deux systèmes<br />
Honeywell d'exploitation des bâtiments.<br />
•<br />
Dans Télé-CLE.F. (nO 2), on peut lire<br />
différents textes concernant les droits<br />
linguistiques au Canada (Nouveau<br />
Brunswick, Ontario, Manitoba,<br />
Territoires du Nord-Ouest), un compte<br />
rendu de Rédaction des lois, une liste<br />
des nouvelles lois ontariennes en<br />
français et des publications du<br />
ministère du Procureur général de<br />
l'Ontario.<br />
•<br />
•<br />
Au sommaire de Babel (XXX, 2) : une<br />
présentation (en allemand) de quelques<br />
aspects de la traduction et de<br />
l'interprétation en Autriche, un article<br />
sur « La traduction: pratique réflexive,<br />
réflexion pratique" (critique de<br />
Darbelnet et de Lederer, dans le style<br />
des nouveaux « translatologues ,,) et<br />
une description du plus grand centre<br />
de traduction en URSS: « Scientific<br />
and Technical Translation and the<br />
Ali-Union Translation Centre" (ce<br />
centre dirige un réseau de plusieurs<br />
milliers de traducteurs pigistes et<br />
poursuit des expériences en traduction<br />
automatique). Sous la nouvelle rubrique<br />
« Terminologie ", on peut lire une<br />
« Analyse de quelques énoncés types<br />
relevés dans les ouvrages de référence<br />
anglais et français ".<br />
•<br />
Dans Traduire (120), quelques courts<br />
articles traitent notamment des<br />
traductions d'oeuvres arabes en<br />
langues occidentales, de<br />
l'enseignement de la traduction, des<br />
unités de traduction et d'un code<br />
guidant les relations entre éditeurs et<br />
traducteurs littéraires. Parmi les<br />
ouvrages recensés: Glossaire de<br />
l'énergie nucléaire (OCDE) et Do you<br />
speak chemistry ? (Gauthier-Villars).<br />
•<br />
Dans La Revue du traducteur (29), les<br />
chroniques habituelles: « Pour une<br />
politique langagière ", suite du nO 28<br />
sur les termes des techniques<br />
spatiales; « Tribune libre: la néologie<br />
savante dans les vocabulaires<br />
scientifiques et techniques français ",<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>· 25
1<br />
où l'on présente les affixes et radicaux<br />
savants les plus courants et les règles<br />
traditionnelles de composition savante<br />
adoptées par divers organismes<br />
français de terminologie; « Dossier:<br />
les écoles de traduction » (Pays-Bas,<br />
Autriche, Danemark, Royaume-Uni,<br />
Espagne, Canada, États-Unis et<br />
Mexique) dans lequel quelques écoles<br />
(celle de l'Université de Montréal, pour<br />
ne citer qu'elle !) brillent par leur<br />
absence; les mises à jour des<br />
« Dictionnaires de La Revue du<br />
traducteur .. (anglais, russe, allemand,<br />
espagnol, néerlandais) pour lesquels<br />
on nous promet (enfin !) un index<br />
récapitulatif; des néologismes français<br />
de langue générale; des termes<br />
techniques français, en majorité de<br />
l'industrie du pétrole; et des comptes<br />
rendus d'ouvrages parus récemment.<br />
Soulignons, pour terminer, une étude<br />
succincte de Robert Dubuc portant sur<br />
les composés de job (job analysis, job<br />
rating, etc.), dans le domaine de la<br />
gestion des salaires.<br />
•<br />
Dans les dernières livraisons de<br />
J'Actualité terminologique (17, 2, 3 et<br />
4), signalons: deux articles sur les<br />
nouveaux noms français des oiseaux<br />
du Canada (pour enrichir et mettre à<br />
jour votre vocabulaire ornithologique)<br />
et sur « Le français, première langue<br />
aéronautique .. (chronologiquement) ;<br />
des études terminologiques (pesticides,<br />
poissons plats, radiographie<br />
industrielle, reportage d'actualités,<br />
électronique, robotique) ; des comptes<br />
rendus (Écrire et traduire, La langue<br />
française de la science et de la<br />
technique) ; enfin, des observations sur<br />
la traduction de eventually, sur l'emploi<br />
de « tel que .. suivi d'un participe<br />
passé et sur la correction de<br />
l'expression « tous et chacun ".<br />
•<br />
•<br />
« Le centre de documentation:<br />
supprimer ou maintenir? .. C'est à<br />
cette question que répond un article<br />
de la Revue Commerce (nO 8, août<br />
19<strong>84</strong>).<br />
•<br />
Dans ses deux premiers numéros de<br />
l'année, Multilingua propose les<br />
articles suivants: « La traduction du<br />
style ", « Artificial languages and<br />
international communication ", « The<br />
International Association of Conference<br />
Interpreters .. (3-1) ; « Hermeneutics<br />
and the translator ", « Les noms<br />
propres en interprétation simultanée ",<br />
« The engineering of a standard<br />
language ", « Tracking and translating<br />
" unfindable " words and phrases: A<br />
first essay .. (3-2).<br />
•<br />
« Computer software .. est le thème de<br />
Scientific American de septembre. Un<br />
article porte sur le traitement des<br />
données linguistiques. Résumé:<br />
« Programs can manipulate linguistic<br />
symbols with great facility, as in<br />
word-processing software, but attempts<br />
to have computers deal with meaning<br />
are vexed by ambiguity in human<br />
languages...<br />
•<br />
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26 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
par Julie Desgagné<br />
~~-...,..----------------------------------<br />
Tel Tel Tel<br />
LEXIQUE DES TRANSFERTS ÉLECTRONIQUES DE FONDS<br />
Anglais-français<br />
•(suite)<br />
Julie Desgagné nous livrait, en septembre dernier, la première tranche d'un lexique inédit des transferts électroniques<br />
de fonds. La seconde tranche, que voici, complétera ce recensement des termes propres au TEF.<br />
floor Iimit, n. V authorized credit (cartes)<br />
Plafond de garantie, n.m. V marge de crédit<br />
foreign card, n. (cartes) Carte d'origine<br />
étrangère, n.f.<br />
foreign transaction, n. (cartes) Utilisation<br />
internationale, n.f.<br />
fraudulent use, n. (cartes) Utilisation frauduleuse,<br />
n.f. SYN usage frauduleux<br />
funds transfer, n. (gén. ou spéc.) ABSOLT<br />
(étranger) Transfer. SYN (caisse) Credit<br />
transfer 1. (écon. monét.) Mouvement de<br />
fonds, n.m. SYN mouvement monétaire<br />
transfert de fonds. 2. (caisse) Virement de<br />
fonds,<br />
n.m. ABSOLT virement. 3. (étrangers)<br />
Transfert, n.m.<br />
H.<br />
history file, n. Fichier historique, n.m. V<br />
(cartes)<br />
hot card, n.<br />
SYN restricted card<br />
1.<br />
identification card, n. (cartes) Carte<br />
d'identification, n.f.<br />
identification number, n. (cartes) Numéro<br />
d'identification, n.m.<br />
in-bank funds transfer, n. (caisse)<br />
Virement direct, n.m.<br />
in-house card, n. SYN private label card<br />
interbank funds transfer, n. (caisse)<br />
Virement indirect, n.m.<br />
interchange, n. (cartes) Compensation des<br />
données de factures, n.f. ABSOLT compensation<br />
de factures<br />
international card, n. (cartes) Carte internationale,<br />
n.f. ABREV <strong>CI</strong><br />
L.<br />
line of credit, n. SYN credit Iimit (cartes)<br />
Ligne de crédit, n.f. SYN limite de crédit<br />
M.<br />
magnetic card, n. (cartes) Carte à piste<br />
magnétique, n.f. ABSOLT carte magnétique<br />
magnetic stripe, n. (cartes) Piste magnétique,<br />
n.f.<br />
magnetic tape, n. Bande magnétique, n.f.<br />
member, n. SYS agent bank (compensation)<br />
Membre direct, n.m. SYN adhérent<br />
merchandise transaction, n. SYN sales<br />
transaction<br />
merchant file, n. (cartes) Fichier des<br />
commerçants, n.m.<br />
merchant summary slip, n. SYN sales<br />
summary slip (cartes) Bordereau de remise,<br />
n.m.<br />
message switching, n. Commutation de<br />
messages, n.f.<br />
message switching centre, n. ABSOLT<br />
switching centre. Centre de commutation de<br />
messages, n.m.<br />
message switching computer, n. Ordinateur<br />
de commutation de messages, n.m.<br />
message switching network, n. Réseau de<br />
commutation de messages, n.m.<br />
monetary change, n. SYN monetary transaction<br />
monetary transaction, n. SYN monetary<br />
change (compta bancaire) Mouvement<br />
comptable, n.m.<br />
monthly account card, n. (cartes) Carte de<br />
paiement, n.f. SYN carte accréditive<br />
N.<br />
negative file, n. (cartes) Fichier des oppositions,<br />
n.m.<br />
non-bank client, n. SYN nonmember (compensation)<br />
Sous-participant, n.m.<br />
non-monetary change, n. SYN nonmonetary<br />
transaction<br />
non-monetary transaction, n. SYN nonmonetary<br />
change (compta bancaire) Mouvement<br />
non comptable, n.m.<br />
nonmember, n. SYN non-bank client<br />
o.<br />
onward clearing, n. (compensation) Remise<br />
en compensation, n.f. SYN compensationaller<br />
P.<br />
paper, n. SYN transaction<br />
paper truncation, n. (compensation) Noncirculation<br />
des documents papier, n.f. SYN<br />
non-échange des documents papier<br />
paperless credit, n. SYN direct deposit<br />
paperless debit, n. SYN direct debit<br />
paperless deposit, n. SYN direct deposit<br />
pay cheque, n. (caisse) Chèque de salaire,<br />
n.m.<br />
payment authorization, n. (caisse - avis de<br />
prélèv.) Autorisation de prélèvements, n.f.<br />
payment system, n. (écon. monét.) Système<br />
de paiement, n.m.<br />
payroll item, n. 1. (caisse - virement) Virement<br />
de salaire, n.m. (amont) 2. (caisse <br />
virement) Ordre de paiement de salaires,<br />
n.m. (aval)<br />
pension cheque, n. (caisse) Chèque de pension,<br />
n.m.<br />
personal identification number, n. ABREV<br />
PIN. SYN personal identity number (cartes)<br />
Code personnel, n.m. SYN code confidentiel,<br />
code secret<br />
personal identity number, n. ABREV PIN.<br />
SYN personal identification number<br />
PIN, n. ABREV personal identification number,<br />
personal identity number<br />
plastic, n. SYN Spécialt. credit card 1. (cartes)<br />
Carte plastique, n.f. 2. (cartes) V carte<br />
de crédit<br />
point-of-sale network, n. ABREV pas network.<br />
Réseau de terminaux de point de<br />
vente, n.m.<br />
point-of-sale system, n. ABREV pas system.<br />
Système de terminaux de point de vente,<br />
n.f.<br />
point-of-sale terminal, n. ABREV pas terminaI.<br />
Terminal de point de vente, n.m.<br />
PDS network, n. ABREV point-of-sale<br />
network<br />
PDS system, n. ABREV point-of-sale system<br />
PDS terminal, n. ABREV point-of-sale<br />
terminal<br />
preauthorized debit, n. SYN direct debit<br />
preauthorized payment, n. SYN direct debit<br />
1. (caisse) Avis de prélèvement, n.m.<br />
(moyen) SYN prélèvement automatique 2.<br />
(caisse) Paiement par avis de prélèvement,<br />
n.m. (opération)<br />
prestige card, n. SYN Spéc. courtesy card,<br />
Spéc. debit card<br />
private label card, n. SYN in-house card,<br />
retail card, single-purpose card, specialized<br />
credit card (cartes) Carte de clientèle, n.f.<br />
SYN carte de commerçant<br />
processing centre, n. V bank card processing<br />
centre (inform. bancaire) Centre de<br />
traitement, n.m.<br />
R.<br />
remaining credit, n. SYN authorized credit<br />
restricted card, n. SYN hot card (cartes)<br />
Carte en opposition, n.f.<br />
restricted condition, n. (cartes) Opposition,<br />
n.f.<br />
retail card, n. SYN private label card<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 27
1<br />
i<br />
reversai of payment, n. SYN authorization<br />
reversai<br />
runaway, n. V excessive purchases runaway<br />
card 1. (cartes) Porteur abusif, n.m. 2.<br />
(cartes) Utilisation abusive, n.f. V dépassement<br />
3. (cartes) V carte abusive<br />
runaway card, n. ABSOLT runaway (cartes)<br />
Carte abusive, n.f.<br />
s.<br />
sales draft, n. SYN credit card, charge slip,<br />
sales slip (cartes) Facture, n.f.<br />
sales summary slip, n. SYN merchant summary<br />
slip<br />
sales transaction, n. SYN customer transaction,<br />
merchandise transaction (cartes) Utilisation<br />
chez les commerçants, n.f.<br />
show activity, v.tr. (compta bancaire) Mouvementer,<br />
v.intr.<br />
signature panel, n. (cartes) Plage de signature,<br />
n.f.<br />
single-purpose card, n. SYN private label<br />
card<br />
Society for Worldwide Interbank Financial<br />
Telecommunications, n. ABREV SWIFT<br />
specialized credit card, n. SYN private label<br />
card<br />
station-plate, n. (cartes) Plaque-machine,<br />
n.f.<br />
SWIFT, n. ABREV Society for Worldwide<br />
Interbank Financial Telecommunications.<br />
SWIFT, n.m. (mot anglais)<br />
switching centre, n. V message switching<br />
centre<br />
T.<br />
T & E card, n. ABREV travel & entertainment<br />
card<br />
teller operation, n. (caisse) Opération de<br />
caisse, n.f.<br />
transaction, n. SYN (cartes) paper, (compta<br />
bancaire) activity event. V credit card transaction<br />
1. (cartes) Pièce comptable, n.f. 2.<br />
(cartes) Utilisation, n.f. 3. (commerce et<br />
finance) Opération, n.f. SYN transaction. 4.<br />
(compta bancaire) Mouvement, n.m.<br />
transaction card, n. (cartes) Carte de service,<br />
n.f. SYN carte de débit<br />
transfer, n. V funds transfer<br />
travel & entertainment card, n. ABREV<br />
T & E card (cartes) Carte touristique, n.f.<br />
w.<br />
withdrawal, n. (caisse) Retrait, n.m.<br />
worldwide card authorization network, n.<br />
(cartes) Réseau mondial de cartes, n.m.<br />
A.<br />
adhérent, n.m. SYN (cartes) porteur de cartes,<br />
(compensation) participant direct 1. (cartes)<br />
V cardholder 2. (compensation) Agent<br />
bank, n. SYN member<br />
annulation d'une autorisation, n.f. (cartes)<br />
Authorization reversai, n. SYN reversai of<br />
payment<br />
autorisation, c.f. (cartes) Authorization, n.<br />
autorisation de prélèvements, n.f. (caisse<br />
- avis de prélèv.) Payment authorization, n.<br />
avance en espèces, n.f. (Canada, impropre)<br />
SYN "cash advance" (France, mot<br />
anglais)<br />
avis de prélèvement, n.m. SYN prélèvement<br />
automatique (caisse - avis de prélèv.)<br />
Preauthorized payment, n. SYN direct debit<br />
B.<br />
bande magnétique, n.f. Magnetic tape, n.<br />
bordereau de remise, n.m. (cartes) Merchant<br />
it summary slip, n. SYN sales summary<br />
slip<br />
c.<br />
carte à piste magnétique, n.f. ABSOLT<br />
carte magnétique (cartes) Magnetic card, n.<br />
carte abusive, n.f. runaway card, n.<br />
ABSOLT runaway<br />
carte accréditive, n.f. SYN Spécialt. carte<br />
de paiement 1. (cartes) Courtesy card, n.<br />
SYN prestige card 2. (cartes) V monthly<br />
account card<br />
carte bancaire, n.f. (cartes) Bank card, n.<br />
carte Contact", n.f. SYN carte de retrait<br />
DAB<br />
carte d'identification, n.f. (cartes) Identification<br />
card, n.<br />
carte d'origine étrangère, n.f. (cartes)<br />
Foreign card, n.<br />
carte de certification de chèques, n.f. SYN<br />
carte de garantie de chèques (cartes) Cheque<br />
cashing card, n. SYN cheque guarantee<br />
card<br />
LEXIQUE DES TRANSFERTS ÉLECTRONIQUES DE fONDS<br />
Français-anglais<br />
carte de clientèle, n.f. SYN carte de commerçant<br />
(cartes) Private label card, n. SYN<br />
in-house card, retail card, single-purpose<br />
card, specialized card<br />
carte de commerçant, n.f. SYN carte de<br />
clientèle<br />
carte de crédit, n.f. V carte de crédit bancaire<br />
1. (cartes) Credit card, n. SYN charge<br />
cardo 2. (cartes) V bank credit card<br />
carte de crédit bancaire, n.f. ABSOLT carte<br />
de crédit (cartes) Bank credit card, n.<br />
ABSOLT credit cardo SYN bank charge card<br />
carte de débit, n.f. SYN carte de service<br />
(cartes) Debit card, n. SYN bank card, bank<br />
payment card, prestige card, transaction card<br />
carte de garantie de chèques, n.f. SYN<br />
carte de certification de chèques (cartes)<br />
Cheque guarantee card, n. SYN cheque<br />
cashing card<br />
carte de paiement, n.f. SYN carte accréditive<br />
(cartes) Monthly account card, n.<br />
carte de retrait DAB, n.f. SYN carte<br />
Contact" (cartes) Access card, n.<br />
carte de service, n.f. SYN carte de débit<br />
(cartes) Transaction card, n. SYN debit card<br />
carte en opposition, n.f. (cartes) Restricted<br />
card, n. SYN hot card<br />
carte internationale, n.f. ABREV <strong>CI</strong> (cartes)<br />
International card, n.<br />
carte magnétique, n.f. V carte à piste<br />
magnétique<br />
carte nationale, n.f. ABREV CN (cartes)<br />
Domestic card, n.<br />
carte plastique, n.f. (cartes) Plastic, n. SYN<br />
Spécialt. credit card<br />
carte professionnelle, n.f. (cartes) Expense<br />
account card, n. SYN company card<br />
carte touristique, n.f. (cartes) Travel & entertainment<br />
card, n. ABREV T & E card<br />
"cash advance"", n.m. SYN avance en<br />
espèces (Canada, impropre) (France, mot<br />
anglais) (cartes) Cash advance, n.<br />
centre d'appel, n.m. SYN centre d'autorisation<br />
(cartes) Authorization centre, n.<br />
centre d'autorisation, n.m. SYN centre<br />
d'appel<br />
centre de commutation de messages, n.m.<br />
Message switching centre, n. ABSOLT switching<br />
centre<br />
centre de traitement, n.m. 1. (inform. bancaire)<br />
Processing centre, n. 2 (cartes) V bank<br />
card processing centre<br />
Chambre de compensation, n.f. (compensation)<br />
Clearing house, n.<br />
chèque de pension, n.m. (caisse) Pension<br />
cheque, n.<br />
chèque de salaire, n.m. (caisse) Pay<br />
cheque, n.<br />
chèque-dividende, n.m. (caisse) Dividend<br />
cheque, n.<br />
<strong>CI</strong>, n.f. ABREV carte internationale<br />
CN, n.f. ABREV carte nationale<br />
code confidentiel, n.m. SYN code personnel<br />
code d'autorisation, n.m. SYN numéro<br />
d'autorisation (cartes) Authorization code, n.<br />
SYN authorization number<br />
code personnel, n.m. SYN code confidentiel,<br />
code secret (cartes) Personal identification<br />
number, n. ABREV PIN. SYN personal<br />
identity number<br />
code secret, n.m. SYN code personnel<br />
commutation de messages, n.f. Message<br />
switching, n.<br />
compensation, n.f. (compensation) Clearing,<br />
n.<br />
compensation-aller, n.f. SYN remise en<br />
compensation<br />
compensation de factures, n.f. V compensation<br />
des données de factures<br />
compensation des données de factures,<br />
n.f. ABSOLT compensation de factures (cartes)<br />
Interchange, n.<br />
compte-carte, n.m. V compte du porteur de<br />
carte (cartes) Credit card account, n. SYN<br />
cardholder's account<br />
compte du porteur de carte, n.m. ABSOLT<br />
compte-carte (cartes) Cardholder's account,<br />
n. SYN credit card account<br />
D.<br />
DAB n.m. ABREV distributeur automatique<br />
28 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
"<br />
de billets (caisse) CD, n. ABREV cash membre direct, n.m. SYN adhérent (com- ordre de paiement de salaires, n.m. (aval)<br />
dispenser pensation) Member, n. SYN agent bank (caisse - virement) Payroll item, n.<br />
dépassement, n.m. V utilisation abusive mouvement, n.m. (compta bancaire) Tran- ordre de virement. n.m. (amont) (caisse -<br />
(cartes) Excessive purchases, n.pl. V saction, n. SYN activity event virement) Credit item, n.<br />
,.- runaway mouvement comptable, n.m. (compta ban- ordre de virement de salaires, n.m. (amont)<br />
dêpôt, n.m. V versement (résultat) (caisse) caire) Monetary transaction, n. 'SYN mone- (caisse - virement) Payroll item, n.<br />
Deposit, n.<br />
tary change<br />
q<br />
"<br />
distributeur automatique de billets, n.m. mouvement créditeur, n.m. 1. (écon.<br />
ABREV DAB (caisse) Cash dispenser, n. monét.) Credit funds transfer, n. ABSOLT P.<br />
ABREV CD. SYN cash dispenser credit transfer 2. (compta bancaire) Credit paiement par avis de prélèvement, n.m.<br />
entry) SYN credit transaction<br />
(opération) (caisse) Preauthorized pay-<br />
mouvement de compte, n.m. Account activ- ment, n.<br />
F.<br />
ity, n.<br />
paiement par carte, n.m. SYN règlement<br />
facture, n.f. (cartes) Sales slip, n. SYN cre- mouvement de fonds, n.m. SYN mouve- par carte (cartes) Credit card payment, n.<br />
dit card, charge slip, sales draft ment monétaire, transfert de fonds (gén.) paiement par chèque, n.m. SYN règlement<br />
FCC, n.m. ABREV fichier central clients<br />
(écon. monét.) Funds transfer, n. par chèque (caisse) Cheque payment, n.<br />
fichier central clients, n.m. ABREV FCC<br />
mouvement débiteur, n.m. 1. (écon. monét.) participant direct, n.m. SYN adhérent<br />
Debit funds transfer, n. ABSOLT debit transpièce<br />
comptable, n.f. (cartes) Transaction,<br />
(caisse) Customer master file, n.<br />
fer 2. (compta bancaire) Debit entry, n. SYN<br />
fichier des cartes, n.m. SYN fichier des<br />
n. SYN paper<br />
debit transaction<br />
porteurs<br />
piste magnétique, n.f. (cartes) Magnetic<br />
mouvement monétaire, n.m. SYN mouve-<br />
fichier des commerçants, n.m. (cartes) Merment<br />
de fonds<br />
stripe, n.<br />
chant file, n.<br />
plafond de crédit, n.m. SYN limite de crédit<br />
mouvement non comptable, n.m. (compta<br />
fichier des oppositions, n.m. (cartes) Nega- bancaire) Non-monetary transaction, n. SYN plafond de garantie, n.m. V marge de crédit<br />
tive file, n. non-monetary change (cartes) Floor limit, n. V authorized credit<br />
fichier des porteurs, n.m. ABSOLT fichier mouvementer, v. intr. (compta bancaire) plage de signature, n.f. (cartes) Signature<br />
porteurs. SYN fichier des cartes. V fichier Show activity, v.tr. panel, n.<br />
permanent des porteurs (cartes) Cardholder<br />
plaque-machine, n.f. (cartes) Station plate,<br />
file, n. ABREV CH file. V cardholder master<br />
mouvementer un compter, V.tr. (compta<br />
bancaire) Activate an account, v.tr. n.<br />
file<br />
porteur, n.m. V porteur de carte<br />
fichier historique, n.m. V fichier réduit (carporteur<br />
abusif, n.m. (cartes) Runaway, n.<br />
tes) History file, n. V cardholder history file<br />
N. porteur de carte, n.m. ABSOLT porteur.<br />
fichier permanent, n.m. Master file, n.<br />
non-circulation des chèques, n.f. SYN non- SYN adhérent üuridique), titulaire de carte<br />
fichier permanent des porteurs, n.m. échange des chèques (compensation) Che- (rare) (cartes) Cardholder, n.<br />
ABSOLT fichier des porteurs (cartes) Card- que truncation, n. possibilité actuelle de crédit, n.f. SYN<br />
holder master file, n. ABSOLT cardholder<br />
non-circulation des documents papier, n.f. marge de crédit (cartes) Available credit, n.<br />
file<br />
SYN non-échange des documents papier SYN authorized credit<br />
fichier porteurs, n.m. V fichier des porteurs (compensation) Paper truncation, n. prélèvement automatique, n.m. SYN avis<br />
fichier réduit, n.m. V fichier historique (car- non-échange des chèques, n.m. SYN non- de prélèvement, prélèvement automatisé<br />
tes) Cardholder history file, n. V history file circulation des chèques (cartes) Direct debit, n. SYN paperless debit,<br />
non-échange des documents papier, n.m. preauthorized debit, preauthorized payment<br />
SYN non-circulation des documents papier prélèvement automatisé, n.m. SYN<br />
G.<br />
numéro d'autorisation, n.m. SYN code prélèvement automatique<br />
guichet automatique, n.m. (caisse) Auto- d'autorisation, numéro de référence de la<br />
mated teller machine, n. ABREV ATM. garantie (cartes) Authorization number, n.<br />
R.<br />
ABSOLT automated teller. SYN automatic SYN authorization code<br />
teller numéro d'identification, n.m. (cartes) règlement par carte, n.m. SYN paiement<br />
Identification number, n.<br />
par carte<br />
numéro de la carte, n.m. (cartes) Card num- règlement par chèque, n.m. SYN paiement<br />
ber, n. par chèque<br />
J.<br />
numéro de référence de la garantie, n.m. relevé des dépenses, n.m. SYN relevé des<br />
justificatif guichet automatique, n.m. SYN numéro d'autorisation factures (cartes) Cardholder statement, n.<br />
(caisse) Automated teller machine statement,<br />
ABREV CH statement<br />
n. ABREV ATM statement<br />
relevé des factures, n.m. SYN relevé des<br />
o. dépenses<br />
OOC, n.f. ABREV ordinateur de compensa- remise, n.f. SYN versement<br />
L.<br />
tion (compensation) ACH, n. ABREV auto- remise en compensation, n.f. SYN comligne<br />
de crédit, n.f. SYN limite de crédit (car- mated clearing house pensation-aller (compensation) Onward<br />
tes) Line of credit, n. SYN credit Iimit opération, n.f. SYN transaction (commerce clearing, n.<br />
limite de crédit, n.f. SYN ligne de crédit, et finance) Transaction, n. réseau d'ordinateurs, n.m. Computer netplafond<br />
de crédit. V marge de crédit (cartes) opération de caisse, n.f. (caisse) Teller op- work, n.<br />
Credit limit, n. SYN line of credit. V author- eration, n. réseau de commutation de messages,<br />
ized credit opposition, n.f. (cartes) Restricted condition, n.m. Message switching network, n.<br />
n. réseau de terminaux de point de vente,<br />
M.<br />
ordinateur de commutation de messages, n.m. Point-of-sale network, n. ABREV POS<br />
n.m. Message switching computer, n.<br />
network<br />
marge de crédit, n.f. SYN possibilité actuelle ordinateur de compensation, n.m. ABREV réseau mondial de cartes, n.m. (cartes)<br />
de crédit. V limite de crédit, plafond de la ODC (compensation) Automated clearing Worldwide card authorization network, n.<br />
garantie (cartes) Authorized credit, n. SYN house, n. ABREV ACH réseau téléinformatique, n.m. Computer<br />
available credit, remaining credit. V credit ordre de paiement, n.m. (aval) (caisse - vire- communication network, n.<br />
limit, floor limit ment) Credit item, n. retrait, n.m. (caisse) Withdrawal, n.<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong> • 29<br />
~
etrait d'espèces, n.m. (caisse) Cash withdrawal,<br />
n.<br />
s.<br />
service de caisse, n.m. (banque) Customer<br />
services, n.pl.<br />
société sans espèces, n.f. Cashless society,<br />
n.<br />
sous-participant, n.m. (compensation) Nonbank<br />
client, n. SYN nonmember<br />
SWIFT, n.m. (mot anglais) SWIFT, n. ABREV<br />
Society for Worldwide Interbank Financial<br />
Telecommunications<br />
système de cartes, n.m. (cartes) Card system,<br />
n.<br />
système de paiement, n.m. (écon. monét.)<br />
Payment system, n.<br />
système de terminaux de point de vente,<br />
n.m. Point-of-sale system, n. ABREV POS<br />
system<br />
système de transfert électronique de<br />
fonds, n.m. ABREV système TEF (écon.<br />
monét.) Electronic funds transfer system, n.<br />
ABREV EFTS<br />
système TEF, n.m. ABREV système de<br />
transfert électronique de fonds (écon.<br />
monét.) EFTS, n. ABREV electronic funds<br />
transfer system<br />
T.<br />
TEF, n.m. ABREV transfert électronique de<br />
fonds (écon. monét.) EFT, n. ABREV electronic<br />
funds transfer<br />
terminal bancaire, n.m. SYN terminal de<br />
banque<br />
terminal de banque, n.m. SYN terminal bancaire.<br />
Bank terminal, n.<br />
terminal de point de vente, n.m. Point-ofsale<br />
terminal, n. ABREV POS terminal<br />
titre universel de paiement, n.m. ABREV<br />
TUP (caisse) Bill-cheque, n. SYN bill payment<br />
service (Mastercard)<br />
transaction, n.f. SYN opération<br />
transfert, n.m. (étranger) Funds transfer, n.<br />
ABSOLT transfer<br />
transfert de fonds, n.m. SYN mouvement<br />
de fonds<br />
transfert électronique de fonds, n.m.<br />
ABREV TEF (écon. monét.) Electronic funds<br />
transfer, n. ABREV EFT<br />
TUP, n.m. ABREV titre universel de<br />
paiement<br />
u.<br />
usage abusif, n.m. SYN utilisation abusive<br />
usage frauduleux, n.m. SYN utilisation<br />
frauduleuse<br />
utilisation, n.f. V utilisation de la carte (cartes).<br />
Transaction, n. V credit card transaction<br />
utilisation abusive, n.f. SYN usage abusif.<br />
V dépassement (cartes) Runaway, n. V<br />
excessive purchases<br />
utilisation chez les commerçants, n.f. (cartes)Salestransaction,<br />
n. SYN customer transaction,<br />
merchandise transaction<br />
utilisation chez les commerçants, n.f. (cartes)<br />
Sales transaction, n. SYN customer<br />
transaction, merchandise transaction<br />
utilisation frauduleuse, n.f. SYN usage frauduleux<br />
(cartes) Fraudulent use, n.<br />
utilisation internationale, n.f. (cartes)<br />
Foreign transaction, n.<br />
utilisation nationale, n.f. (cartes) Domestic<br />
transaction, n.<br />
v.<br />
versement, n.m. SYN remise. V dépôt<br />
(opération) (caisse) Deposit, n.<br />
virement, n.m. V virement de fonds<br />
virement automatique, n.m. SYN virement<br />
automatisé, virement de masse (caisse)<br />
Direct deposit, n. SYN direct funds transfer<br />
(gén.), paperless credit, paperless deposit,<br />
preauthorized credit<br />
virement autorisé, n.m. SYN virement<br />
automatique<br />
virement de dividendes, n.m. (caisse) Direct<br />
dividend deposit, n.<br />
virement'de fonds, n.m. ABSOLT virement<br />
(caisse) Funds transfer, n. SYN credit<br />
transfer<br />
virement de masse, n.m. V virement<br />
automatique<br />
virement de pensions, n.m. (caisse) Direct<br />
pension deposit, n.<br />
virement de salaires, n.m. (caisse) Direct<br />
payroll deposit, n. SYN direct funds transfer<br />
(spéc.)<br />
virement direct, n.m. (caisse) In-bank funds<br />
transfer, n.<br />
virement indirect, n.m. (caisse) Interbank<br />
funds transfer, n.<br />
* Cf. Anglais-français supra<br />
(rudll€rbiaQ€<br />
AIT<br />
par Josée Duellet Simard<br />
À l'horizontale<br />
1. Grecque ininterrompue de gauche à<br />
droite et de droite à gauche.<br />
2. Écrivain allemand, auteur de Guerre<br />
(1928) et Après-guerre (1939) ; vase<br />
constitué d'une conque marine sur un<br />
À la verticale<br />
pied d'orfèvrerie. 1. Désordres extrêmes.<br />
3. Organisation qui s'opposa à la politique 2. Née en 1948, à la 9" conférence panaalgérienne<br />
du général de Gaulle; méri- méricaine ; ancien chef du gouvernement<br />
dional qui attire l'attention; tramés.<br />
d'Alger; égalitaire.<br />
4. Bardé et ficelé; père des dieux dans les 3. S'opposent aux autres; maison de<br />
poèmes ougaritiques.<br />
sondage.<br />
5. Conceptuel; d'extraction; père de la lit- 4. En chimie, 50 ; désert rocheux; papier<br />
térature polonaise (1505-1569).<br />
filtre en chimie.<br />
6. Dynastie vietnamienne; français de 5. Internationale; dynastie chinoise<br />
Bretagne; lieu des forges de Vulcain.<br />
précédant la dynastie des T'ang.<br />
7. Blanc pur; de science ou d'ignorance; 6. Suffixe diminutif; compris; veille sur le<br />
puissances éternelles émanées de l'Être Québec.<br />
suprême. 7. Les gens; 576 mètres; distingué.<br />
8. Exprimé par pression; employé au 8. Se marmonne; tu m'as voulue.<br />
bridge; point collatéral. 9. Légume; jeté, il n'en est que plus fort.<br />
9. Cinquième degré de l'échelle fondamen- 10. Sujet de controverse chez les ingénieurs;<br />
tale; d'accord; fait briller le sottisier.<br />
~ézayer.<br />
10. Osiris la regarde; divinité chthonienne; 11. Eloquente; âge.<br />
flétri. 12. Un taureau passe; patriarche antédilu-<br />
11. Sanglantes pour Saura; dieu du soleil; vien; punaise.<br />
ville et palindrome. 13. Issus; construction vicieuse de la phrase<br />
12. Petit ouvrage; les Habits rouges. donnant lieu à des amphibologies<br />
13. Vers composé de trois trochées, deux ridicules.<br />
iambes et une syllabe; l'or et l'ouest. Solution à la page 5<br />
30 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
Des teeIlni~U_e_$<br />
C_hr_On_iq_U~_e~~_;~_é;_:e_a~_<br />
A little help froID our friends<br />
W<br />
hile no profession has been<br />
spared the impact of the technological<br />
revolution, it seems to<br />
have burst upon translators with peculiar<br />
virulence. We seem to have gone direct<br />
Iy from the horse-and-buggy days of the<br />
fountain pen and manual typewriter to<br />
spaceship-ready computers, intelligent<br />
terminais and modems.<br />
Ten of fifteen years ago, translators seemed<br />
to view encroaching technology with<br />
horror: some considered electric typewriters<br />
alienating. Certainly it was fashionable<br />
to claim the least possible mechanical<br />
"interference" with the translation<br />
process. Now the trend toward electronic<br />
assistance is unstoppable - and once<br />
they have actually experienced its benefits,<br />
most translators would give up their<br />
dictionaries long before they would allow<br />
anyone to take away their ward processors.<br />
What the effects of this revolution will be<br />
on future generations of translators is<br />
hard to predict. The impact on those of<br />
us lucky enough to experience the transition<br />
is more evident. Translators have<br />
gone from people whose eyes would<br />
glaze over at even the slightest mention<br />
of computers to people anxious to find<br />
the best communications package for<br />
their PC, exchanging details of laser<br />
printers and split screen programs with<br />
on-line glossaries, and l, for one, have<br />
found this emergence into the main<br />
stream of modern technology exhilarating.<br />
Instead of feeling disadvantaged at a<br />
career day presentation, when a Webster's<br />
3 rd International could hardly compete<br />
with the RCMP's display of crooks<br />
and the technology used to catch them,<br />
today's translator can show up with portable<br />
terminais, cali data bases in California<br />
and transmit text over thousands<br />
of miles. Translators no longer have that<br />
musty air of introverts lost in library<br />
stacks: if the electronic cottage industries<br />
can be said to have inventors, sure<br />
Iy translators have a claim on the<br />
title! We are part of the future instead of<br />
relics of the past, and what a heady feeling<br />
it is!<br />
If there has been any drawback to the<br />
transition, it has been that we've had to<br />
do it ail ourselves, individually. Translation<br />
programs had hardly prepared us to<br />
make the choices we ail now must make,<br />
while the computer industry has failed to<br />
see us as a market worth courting. The<br />
result is that each of us has had to try to<br />
answer the questions that a brand-new<br />
technology poses on our own - perhaps<br />
with a little help from our friends.<br />
Weil, the time has come to get a little<br />
help from our friends' friends. There is<br />
enough expertise among members of the<br />
STa (and readers of Circuit) to answer<br />
many questions. The problem is getting<br />
the people who know together with those<br />
trying to find out. A logical beginning is<br />
to inventory our strengths. A questionnaire<br />
will be sent to STa members (and<br />
others are invited to contribute the information)<br />
asking for details of what equipment<br />
you use, are familiar with, have<br />
found useful or wanting. On the basis of<br />
what we learn, informai user groups <br />
APPLE users, IBM PCers, MICOM or<br />
AES proponents, KAY-PRO believers,<br />
etc. - can be arranged, so that relevant<br />
experience can be exchanged and deadends<br />
avoided. Where solutions are still<br />
being sought, a larger group has more<br />
clout with a manufacturer or service company<br />
than a confused single customer.<br />
Electronic bulletin boards for translators:<br />
why not? When enough STa members<br />
are on-Iine, what better way to distribute<br />
information or send out urgent<br />
inquiries? The image is usually of computers<br />
isolating and alienating users.<br />
Whatever the case in other fields, my suspicion<br />
is that by simplifying communication,<br />
technology will ultimately bring us<br />
closer together. In the meantime, be prepared<br />
to contribute to the First Technological<br />
Survey. The modem you save may<br />
be your own... ~<br />
B. H.<br />
Technology<br />
inVienna<br />
by Mary Plaice<br />
W<br />
ith<br />
justifiable pride, the Congress<br />
organizers pointed out<br />
that the very latest in interpreting<br />
equipment was being used: portable<br />
booths (courtesy Messrs. SVOENT, Austria),<br />
and a two-way infra-red transmission<br />
system (SIEMENS AG Osterreich).<br />
The portable booths were an innovation<br />
that premièred at the Congress. Conforming<br />
to ISO Standard 4043, along with the<br />
new transmission system, they are<br />
designed to simplify the interpreters' and<br />
conference organizers' lives. Two-way<br />
infra-red transmission (first used for the<br />
UNISPACE Conference in 1982) offers a<br />
number of advantages:<br />
• translation possible for up to<br />
12 languages,<br />
• no wiring of microphones or receivers,<br />
• greater mobility for both delegates<br />
and technicians,<br />
• no interference in adjoining rooms.<br />
The Iightweight, comfortable headsets<br />
were a boon to delegates, not only when<br />
thE1Y depended on the interpreters to follow<br />
one of the official languages they did<br />
not know, but also when they wished to<br />
concentrate on a speaker's address,<br />
somewhat distorted by imperfect pronunciation<br />
of his third or fourth working language<br />
or muffled by excessive environmental<br />
noise.<br />
Despite considerable reticence on the<br />
part of some speakers, particularly with<br />
regard to machine translation per se, it<br />
was obvious that FIT recognized the<br />
growing importance of new technology.<br />
Pursuant to one of the workshop r8'30Iutions,<br />
the Council announced that a special<br />
committee had been set up to deal<br />
with the matter, headed by none other<br />
than Canada's Brian Harris.<br />
A lootnote ta Betty Howell's description (in<br />
the last issue 01 <strong>CI</strong>RCUIT) of the use 01 microcomputers<br />
by conference interpreters: Brian<br />
Harris clearly demonstrated the versatility and<br />
efficiency 01 such tools lor conference delega-'<br />
tes. Preparing and last-minute editing of a<br />
report, and keeping notes on proceedings, the<br />
comp~ct unit was a distinct improvement over<br />
more traditional means and the resulting mass<br />
01 illegible notes ta be silted throught.<br />
<strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>· 31
(our~t- cir~cuit<br />
----.....------------------~~~<br />
1<br />
TheUpsand DourosofLanguage<br />
by Geoffrey Vitale<br />
1have for some time now been mulling<br />
over what seem to me some<br />
curious terminological contradictions<br />
involving direction signais. For a number<br />
of good reasons, including a permanent<br />
Iy charged timetable, 1doubt 1shall have<br />
occasion to investigate the phenomenon<br />
more thoroughly, but 1 feel it would be<br />
churlish to hoard my accumulated gleanings.<br />
Hopefully, the very tentative hypotheses<br />
that follow will lead to an animated<br />
correspondence in the columns of Circuit<br />
and, who knows, some earnest young<br />
translator in search of geographical glory<br />
might make it the starting-off point for an<br />
MA report.<br />
The first point 1 should like to make<br />
touches on the East-West phenomenon. In<br />
London, Paris and Montreal, to take but<br />
three examples, the "east end" has invariably<br />
designated the poor area of town.<br />
There is Iittle mystery here. Medieval<br />
towns and, as is the case of Montreal and<br />
many North-American cities, towns fou nded<br />
in the medieval tradition were often<br />
built on the sea or at the mouth of a tidal<br />
river. These towns were very frequently<br />
destined to grow into large cities. Starting<br />
in the east, i.e. seaward, they gradually<br />
expanded westwards and the rich<br />
merchants and bankers living in St.<br />
Paul's St., St. John's, St. Matthew's and<br />
St. Luke's moved out to Primrose Gardens,<br />
King Edward's Drive, Blenheim<br />
Row or whatever, leaving their saints to<br />
drift through genteel shabbiness to<br />
outright decay. The phenomenon was of<br />
course reversed when one reached the<br />
west coast: the wealthy suburbs stretched<br />
to the east, away from the sea.<br />
Given the linear demography of Canada,<br />
it is not surprising that this East-West syndrome<br />
still prevails; though in inland<br />
cities, East-West river lines are more<br />
likely to generate a wealthy North-end or<br />
South Shore. However, ports and river<br />
mouths do not entirely explain attitudes<br />
to direction signais, particularly those<br />
associated with up and dawn. It may be<br />
logical for someone living as far west as<br />
Winnipeg, to say "down East", since<br />
Canadians tend to designate directions<br />
according to the flow of their rivers. But<br />
why should a resident of Vancouver use<br />
the same expression? ln 19 th century<br />
America the pioneers "out West" used<br />
"down East" almost with nostalgia to<br />
denote a society of wealth, luxury and<br />
culture. This gradually changed and, certainly<br />
in Canada, overtones of distrust<br />
rather than of envy crept into the term.<br />
Twenty years ago there were still suggestions<br />
of deep immorality when using<br />
"down East" to stigmatise the follies of<br />
Toronto and Montreal. The answer to the<br />
persistence of the epithet is certainly not<br />
river-associated.<br />
The fluvial influence is very strong in<br />
Québec. The Beauceron, whose river is<br />
La Chaudière, will "monter en Floride"<br />
and, thence, "descendre à Québec".<br />
However, points of the compass do<br />
supersede and he will "descendre dans<br />
le sud" and "monter au nord." Notice,<br />
though, that the francophone citizen of<br />
Maine "descend en (sic) Canada." Not<br />
only is the river important for the<br />
Quebecer, but changes of river influence<br />
his language. From Québec "on monte<br />
à Montréal" and "on descend à Chicoutimi."<br />
But from Chicoutimi the Saguenay<br />
river takes over and "on monte à Chibougamau."<br />
Using the same impeccable<br />
logic, the citizen of Chicoutimi "monte<br />
à Sherbrooke."<br />
The direction of the current does not<br />
affect the European in quite the same<br />
fashion - perhaps heavily industrialised<br />
countries are that much further from<br />
nature. In France, the provincial, whether<br />
he live on the Belgian frontier or at Carcassonne,<br />
"monte à Paris." The Parisian,<br />
for his part only leaves the capital to "descendre".<br />
In ail fairness - it is sa difficult to<br />
be objective about Parisians! - things<br />
are changing and one does hear about<br />
the occasional Parisian who "monte à<br />
Lille."<br />
ln Great Britain, the use of up is a trifle<br />
more complicated and, when not<br />
compass-associated, often carries a c1ear<br />
suggestion of travelling away from one's<br />
"locus in quo" towards uncivilised parts.<br />
Thus, though both Londoners and Scotsmen<br />
will travel "up North" and "down<br />
South", the former will travel "up to Edinborough"<br />
and the latter, when he cannot<br />
avoid doing so, will travel "up to London".<br />
Going to work, i.e. away from the<br />
hub of his personal universe, the suburban<br />
Londoner will go "up to town". However,<br />
if shopping locally he will go "down<br />
town" (and not "down to town").<br />
"Down" is often associated with pleasure<br />
activities, for example going "down to the<br />
country" for the weekend. We may note,<br />
however that the expression "down<br />
home" is used much less frequently than<br />
in the U.S.A., and the term "up home'<br />
is rarely employed.<br />
ln Britain there are, as in Canada, other<br />
influences which complicate the use of<br />
up/down. Thus, ''l'm yoing up to see my<br />
brother" suggests a northern direction.<br />
Dawn, in this context, while not necessarily<br />
indicating the south, does normally<br />
preclude the north. In London one also<br />
finds a rather pretentious variant: "to go<br />
up to the West End" (for theatre,<br />
shopping, etc.) and to "go up to the City"<br />
(to work). This particular usage is definitely<br />
class-conscious and is used both by<br />
the upper middle c1ass and by those who<br />
wish to underline their white-collar status.<br />
These are but a few examples of what<br />
looks to be a rich lodestone of research,<br />
particularly in a country Iike Canada,<br />
where so many ethnie influences are at<br />
work. Just to get his hand in, our hypothetical<br />
MA student might wish to ask<br />
some of the following questions: Does<br />
everyone go "up the street" and "down<br />
the street" because of the house numbers,<br />
or because they live on a hill, or<br />
because "down the street" means in the<br />
direction of the shops? Are there communities<br />
where "up" and "down" have<br />
positive or negative moral connota<br />
tions? Why does "to go west" mean to<br />
show a pioneer spirit in the USA, and<br />
to be ready for the scrap heap in Great<br />
Britain? Il y a de quoi perdre le nord! ~<br />
32 • <strong>CI</strong>RCUIT - DÉCEMBRE 19<strong>84</strong>
---<br />
-<br />
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rédaction,<br />
de révision,<br />
de francisation,<br />
et de conseils professionnels.<br />
La langagerie<br />
respecte des impératifs rigoureux<br />
DE OUALiTÉ:<br />
exactitude et correction,<br />
transparence<br />
L. pour que le lecteur ou l'auditeur<br />
ne puisse pas soupçonner<br />
gue le texte a justement été «traduit»),<br />
et créativité<br />
L. pour mieux adapter<br />
le texte au destinataire).<br />
Pour de plus amples renseignements,<br />
écrivez ou téléphonez à<br />
M. Gilles Tremblay<br />
Président<br />
La langagerie Inc.<br />
Centre Capitol<br />
1200, avenue du Collège McGill<br />
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