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L'éducation par le sport - USEP Loire-Atlantique

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Supplément à NANTES PASSION, magazine de l’information municipa<strong>le</strong> - SEPTEMBRE 2008 - N°187<br />

Nantes<br />

www.nantes.fr<br />

AU<br />

QUOTIDIEN<br />

L’éducation<br />

<strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

QUARTIERS L’actualité sur votre lieu de vie P 10<br />

HISTOIRE La fête foraine au temps des bate<strong>le</strong>urs, des ménageries P 26


[ce mois-ci]<br />

L’éco<strong>le</strong> est sans doute l’un des seuls lieux où la<br />

pratique d’activités physiques et <strong>sport</strong>ives s’ouvre à tous<br />

comme un élément important d’épanouissement<br />

personnel et d’éducation. Plus largement, ces activités<br />

contribuent éga<strong>le</strong>ment à la lutte contre l’échec scolaire et<br />

à la réduction des inégalités socia<strong>le</strong>s et culturel<strong>le</strong>s, ainsi<br />

qu’à la santé. Enquête.<br />

Aux Dervallières, chaque mercredi, rue Char<strong>le</strong>s-Perron,<br />

Kevin devient <strong>le</strong> jardinier du lopin de terre au pied de son<br />

immeub<strong>le</strong>. Tomates, thym, menthe, mais aussi lavande et<br />

bégonias… Ce jardinet est né d’une idée de son frère,<br />

entendue <strong>par</strong> l’association CLCV, locataire au rez-dechaussée.<br />

Sur l’î<strong>le</strong> de Nantes, la résidence Adoma et l’Orpan<br />

proposent un rendez-vous convivial autour de la<br />

découverte d’un pays, un jeudi après-midi tous <strong>le</strong>s deux<br />

mois depuis <strong>le</strong> début de l’année. Son nom La Tasse à<br />

voyage. Le principe Une personne de la résidence<br />

Beaulieu, une personne âgée ou encore un habitant du<br />

quartier, est invité à venir témoigner des sensations et<br />

émotions qu’il a rencontrées à l’étranger.<br />

Á Saint-Félix, depuis <strong>le</strong> 1 er mai, on vient déjeuner,<br />

faire ses courses ou cuisiner au Local. Entre <strong>le</strong>s<br />

cageots de courgettes, laitues et autres légumes de<br />

saison, on s’assoit autour de la grande tab<strong>le</strong>, on<br />

épluche, on coupe, on discute. C’est aussi <strong>le</strong> coin cuisine<br />

où <strong>le</strong>s langues se délient et <strong>le</strong>s idées fusent.<br />

Ce ne sont que des exemp<strong>le</strong>s de l’actualité que vous<br />

retrouverez sur quinze pages dans ce numéro de<br />

Nantes au quotidien.<br />

Enfin, dans <strong>le</strong>s histoires de quartiers, Nantes au quotidien<br />

vous invite à découvrir l’histoire de la fête foraine<br />

de Nantes et cel<strong>le</strong> de la Fanf’Archi, qui a soufflé cette<br />

année ses cinquante bougies.<br />

Bonne <strong>le</strong>cture.<br />

Nantes au quotidien<br />

Nantes au quotidien, supplément à Nantes Passion<br />

Directeur de la publication : Jean-Marc Ayrault.<br />

Codirecteur de la publication : Mathieu Baradeau.<br />

Rédacteur en chef : Philippe Bouglé.<br />

Rédactrice en chef adjointe, responsab<strong>le</strong> Nantes au quotidien :<br />

Isabel<strong>le</strong> Robin.<br />

Photos : Stéphan Ménoret, Régis Routier.<br />

Ont collaboré à ce numéro : Loïc Abed-Denes<strong>le</strong>, Christophe<br />

Belser, Ophélie Lemarié, Anne Neyens,<br />

Armel<strong>le</strong> de Valon, Laurence Vilaine,<br />

Pasca<strong>le</strong> Wester.<br />

[l’enquête]<br />

4 L’éducation <strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

[11 quartiers]<br />

10<br />

12<br />

13<br />

14<br />

16<br />

17<br />

18<br />

20<br />

21<br />

22<br />

24<br />

26<br />

29<br />

[histoires]<br />

Se réaliser à travers <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

Participer à de grands<br />

rassemb<strong>le</strong>ments<br />

Découvrir de nouveaux<br />

<strong>sport</strong>s et acquérir<br />

des compétences<br />

DERVALLIÈRES / ZOLA<br />

Jardinage et compostage. C’est faci<strong>le</strong>…<br />

même en vil<strong>le</strong> !<br />

MALAKOFF / SAINT-DONATIEN<br />

Danse et vis !<br />

BOTTIÈRE / DOULON<br />

Au lycée La Colinière : la Maison des lycéens<br />

CENTRE-VILLE<br />

Consommer juste, bon et à côté de chez soi<br />

NANTES SUD<br />

Un sièc<strong>le</strong> à Nantes Sud raconté <strong>par</strong> ceux<br />

qui l’on vécu<br />

BREIL / BARBERIE<br />

La Mission loca<strong>le</strong> ouvre une nouvel<strong>le</strong><br />

permanence au Breil<br />

NANTES NORD<br />

Des compagnies artistiques installées<br />

dans <strong>le</strong> quartier<br />

HAUTS-PAVÉS / SAINT-FÉLIX<br />

“Aujourd’hui, restaurons demain” :<br />

réf<strong>le</strong>xion au Local<br />

NANTES ERDRE<br />

Port-Boyer : <strong>le</strong> point sur <strong>le</strong>s aménagements<br />

BELLEVUE / CHANTENAY<br />

Voix de femmes, chants de mères<br />

ÎLE DE NANTES<br />

La Tasse à voyage<br />

La fête foraine au temps des bate<strong>le</strong>urs, des<br />

ménageries exotiques et du cinématographe<br />

La Fanf’Archi : cinquante ans de rigolade au<br />

son des flonflons<br />

Nantes au quotidien - 3 - Septembre 2008


[l’enquête]<br />

L’éco<strong>le</strong> est sans<br />

doute l’un des<br />

seuls lieux où la<br />

pratique d’activités<br />

physiques<br />

et <strong>sport</strong>ives<br />

s’ouvre à tous<br />

comme un<br />

élément important<br />

d’épanouissement<br />

et<br />

d’éducation.<br />

Ces activités<br />

contribuent<br />

éga<strong>le</strong>ment à la<br />

lutte contre<br />

l’échec scolaire<br />

et à la réduction<br />

des inégalités.<br />

Pour offrir une<br />

large pa<strong>le</strong>tte<br />

d’activités, pour<br />

promouvoir la<br />

pratique<br />

physique.<br />

L’éco<strong>le</strong> primaire<br />

et secondaire<br />

fait souvent<br />

appel aux<br />

col<strong>le</strong>ctivités<br />

territoria<strong>le</strong>s,<br />

aux associations<br />

ou aux<br />

fédérations<br />

<strong>sport</strong>ives pour<br />

<strong>le</strong>s accompagner<br />

dans <strong>le</strong>ur<br />

action.<br />

Enquête<br />

Emmanuel<strong>le</strong> MORIN<br />

L’éducation<br />

<strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

Se réaliser à travers <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

Pour certains élèves, l’éducation physique et<br />

<strong>sport</strong>ive représente un facteur d’épanouissement<br />

et d’intégration, à la fois sur <strong>le</strong> terrain, à l’éco<strong>le</strong> et<br />

dans la société.<br />

Acquérir technique et savoir-vivre sur <strong>le</strong> terrain.<br />

Parmi <strong>le</strong>s nombreuses activités – théâtre,<br />

vidéo,… – proposées au collège Debussy, <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

figure désormais en bonne place. Depuis la rentrée<br />

2007-2008, <strong>le</strong> collège offre à ses élèves, garçons et<br />

fil<strong>le</strong>s, de pratiquer <strong>le</strong> football dans <strong>le</strong> cadre d’une<br />

Section Sportive Loca<strong>le</strong> (SSL). “Ce dispositif permet<br />

aux élèves volontaires de pratiquer une discipline<br />

<strong>sport</strong>ive dans <strong>le</strong> cadre du collège, en plus des heures<br />

d’éducation physique et <strong>sport</strong>ive”, explique Elisabeth<br />

Désobry, principa<strong>le</strong> du collège. “La création d’une<br />

SSL entrait tout à fait dans <strong>le</strong> cadre de notre projet<br />

d’établissement : rendre <strong>le</strong>s élèves acteurs au sein<br />

du collège et, au maximum, <strong>le</strong>ur permettre de sortir<br />

du quartier, de rencontrer d’autres univers.”<br />

Seize jeunes, de la 6 e à la 3 e , ont répondu présent et,<br />

pendant toute l’année, se sont entraînés au stade de<br />

la Durantière, encadrés <strong>par</strong> Rudolph Blanchard, salarié<br />

de la Mellinet et <strong>par</strong> Patrice Tahé, salarié du<br />

Métallo Sport Chantenaysien, tous deux représentants<br />

du District de foot. “Nous proposons aux<br />

jeunes de s’exprimer <strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>sport</strong>, de développer<br />

<strong>le</strong>urs qualités et de progresser”, explique Patrice<br />

Tahé. Deux heures <strong>par</strong> semaine, <strong>le</strong>s jeunes ont appris<br />

<strong>le</strong>s techniques de jeu, mais aussi <strong>le</strong> savoir-vivre sur <strong>le</strong><br />

terrain : “Pas de bagarre, pas de gros mots… Au<br />

début, c’était loin d’être évident”, reconnaît Patrice<br />

Tahé. “Pendant l’année, <strong>le</strong>s élèves ont bien progressé<br />

dans l’écoute, dans l’application des consignes,<br />

dans <strong>le</strong>ur comportement général au sein du<br />

groupe. Le <strong>sport</strong>, <strong>le</strong> football en <strong>par</strong>ticulier, <strong>le</strong>s a aidés<br />

à se structurer.” L’action, fruit d’une convention entre<br />

<strong>le</strong> District de football, la Vil<strong>le</strong> de Nantes, <strong>le</strong> collège et<br />

<strong>le</strong>s deux clubs <strong>sport</strong>ifs nantais, est reconduite à la<br />

prochaine rentrée : “C’est très positif et nous avons<br />

décidé de passer à deux entraînements <strong>par</strong><br />

semaine”, souligne Mme Désobry.<br />

Être reconnu pour ses compétences. Le <strong>sport</strong><br />

comme vecteur de responsabilisation, d’intégration<br />

et de respect des règ<strong>le</strong>s : des va<strong>le</strong>urs que <strong>le</strong> collège<br />

Nantes au quotidien - 4 - Septembre 2008


Rudolph Blanchard et Patrice Tahé<br />

“Pendant l’année,<br />

<strong>le</strong>s élèves ont<br />

bien progressé<br />

dans l’écoute,<br />

dans l’application<br />

des consignes,<br />

dans <strong>le</strong>ur<br />

comportement<br />

général au sein<br />

du groupe.<br />

Le <strong>sport</strong>,<br />

<strong>le</strong> football<br />

en <strong>par</strong>ticulier,<br />

<strong>le</strong>s a aidés<br />

à se structurer.”<br />

souhaite promouvoir plus encore. À la rentrée 2008-<br />

2009, il met en place un accompagnement éducatif<br />

autour de l’athlétisme. “Nous avons une section<br />

UNSS * en athlétisme qui marche très bien”, explique<br />

Ewa Denimay, professeur d’éducation physique.<br />

“Malgré <strong>le</strong>urs habitudes de zapping, <strong>le</strong>s élèves viennent<br />

régulièrement à l’entraînement, ils progressent<br />

vite et en plus, ils sont bons ! Certains sont régulièrement<br />

sur <strong>le</strong>s podiums dé<strong>par</strong>tementaux…” Se<br />

construit ainsi un sentiment positif de compétence<br />

chez <strong>le</strong>s jeunes qui rejaillit plus largement dans <strong>le</strong>ur<br />

quotidien, dans <strong>le</strong>urs relations, dans <strong>le</strong>ur intégration.<br />

“Au cours des rencontres <strong>sport</strong>ives extérieures,<br />

nous constatons que <strong>le</strong> collège est reconnu pour ses<br />

compétences, mais aussi pour son fair-play. On est<br />

loin des stéréotypes attachés au quartier !” Fort de<br />

ces résultats, <strong>le</strong> collège renforce ses objectifs avec<br />

un accompagnement éducatif. Deux heures <strong>par</strong><br />

semaine encadrées <strong>par</strong> <strong>le</strong> Métallo Sport<br />

Chantenaysien : “Chaque élève volontaire aura un<br />

projet personnel que je suivrai”, assure Ewa<br />

Denimay. “L’idée est aussi de <strong>le</strong>s amener, à moyen<br />

terme, vers une pratique autonome en club.”<br />

*UNSS : Union nationa<strong>le</strong> du <strong>sport</strong> scolaire, fédération<br />

multi<strong>sport</strong>s ouverte aux collégiens et lycéens.<br />

Ewa Denimay et Elisabeth Désobry<br />

“Malgré <strong>le</strong>urs habitudes de zapping, <strong>le</strong>s élèves viennent<br />

régulièrement à l’entraînement, ils progressent vite<br />

et en plus, ils sont bons ! Certains sont régulièrement<br />

sur <strong>le</strong>s podiums dé<strong>par</strong>tementaux…”<br />

Nantes au quotidien - 5 - Septembre 2008


[l’enquête]<br />

L’éducation <strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

François Daniel et<br />

Stéphane Zubiarrain<br />

“Le <strong>sport</strong> dépasse <strong>le</strong>s frontières :<br />

à travers lui, <strong>le</strong>s enfants se rencontrent,<br />

communiquent et découvrent<br />

de nouvel<strong>le</strong>s pratiques.”<br />

Participer à de<br />

Encadrer des ateliers lors de rencontres <strong>sport</strong>ives<br />

permet aux enfants d’acquérir autonomie et sens<br />

de la responsabilité.<br />

Devenir autonome et responsab<strong>le</strong>. Créée<br />

en 1939 <strong>par</strong> Jean Zay, l’Union <strong>sport</strong>ive de<br />

l’enseignement du Premier degré (<strong>USEP</strong>) est une<br />

fédération <strong>sport</strong>ive scolaire qui organise des rencontres<br />

<strong>sport</strong>ives, hors et sur <strong>le</strong> temps scolaire. “Nous<br />

intervenons à la demande des enseignants, dans <strong>le</strong><br />

cadre de <strong>le</strong>ur programme. Le <strong>sport</strong> et l’éducation<br />

physique sont de magnifiques vecteurs qui permettent<br />

de développer la responsabilisation et l’autonomie<br />

de l’enfant, notre objectif étant, à terme, de<br />

former des citoyens <strong>sport</strong>ifs”, explique Philippe<br />

Leterme, président de l’<strong>USEP</strong>44. La manifestation<br />

Nant’Athlé s’inscrit dans ce cadre. Lancers, courses,<br />

sauts et relais : pour sa 2 e édition, el<strong>le</strong> a rassemblé 13<br />

éco<strong>le</strong>s, 21 classes et 600 enfants de CM1-CM2 au<br />

stade Michel-Lecontre <strong>le</strong> 1 er juin dernier. “Nant’Athlé<br />

accompagne <strong>le</strong> meeting Nant’haies Atlantic qui se<br />

dérou<strong>le</strong> la même semaine… Pendant cette journée,<br />

<strong>le</strong>s enfants prennent en charge l’encadrement des<br />

ateliers et <strong>le</strong> jugement des résultats”, fait remarquer<br />

Pierre Chevalier, délégué dé<strong>par</strong>temental. Cette initia-<br />

Nantes au quotidien - 6 - Septembre 2008


Pierre Chevalier<br />

grands rassemb<strong>le</strong>ments<br />

tive résulte d’une convention signée entre l’<strong>USEP</strong> 44,<br />

la Ligue et <strong>le</strong> comité dé<strong>par</strong>temental d’athlétisme et la<br />

Vil<strong>le</strong> de Nantes. En juin dernier toujours, au vélodrome<br />

du Petit-Breton, des classes <strong>USEP</strong> de CM1-<br />

CM2 des éco<strong>le</strong>s P<strong>le</strong>ssis-Cellier, Harrouys, Garennes,<br />

Fraternité, Dolto, Gustave-Roch, Réformes, Léon-<br />

Say… organisaient des rencontres athlé pour <strong>le</strong>s<br />

CE1-CE2 : “Organisation, encadrement, sécurité,<br />

chrono, prise de performances… Les enfants prennent<br />

tout en charge, encadrés <strong>par</strong> <strong>le</strong>s enseignants.<br />

Une manière de devenir autonomes et responsab<strong>le</strong>s.”<br />

L’<strong>USEP</strong> 44 compte 18 000 adhérents, dont<br />

2 500 à Nantes et organise chaque année l’équiva<strong>le</strong>nt<br />

de 55 000 rencontres-enfants.<br />

Ouvrir son horizon de citoyen. En mai dernier,<br />

des centaines de jeunes écoliers européens étaient<br />

reçus à Nantes <strong>par</strong> plusieurs éco<strong>le</strong>s nantaises dans <strong>le</strong><br />

cadre de la semaine Euro Éco<strong>le</strong>. “Ils arrivaient de<br />

Croatie, d’Al<strong>le</strong>magne, d’Italie, du Monténégro, de<br />

Finlande ou d’Autriche...”, explique François Daniel,<br />

conseil<strong>le</strong>r pédagogique de circonscription et membre<br />

de l’association Euro Éco<strong>le</strong>. “Au cœur de cette<br />

semaine de rencontre, <strong>le</strong>s Eurolympiades ont rassemblé<br />

750 enfants pendant deux jours autour de<br />

huit ateliers <strong>sport</strong>ifs : course d’orientation, cyclo,<br />

athlétisme, bou<strong>le</strong>s, pétéka, bal<strong>le</strong> ova<strong>le</strong>, vol<strong>le</strong>y et<br />

swingolf.” L’organisation en ateliers – différents<br />

chaque année – induit de nombreux échanges entre<br />

<strong>le</strong>s enfants, toutes nationalités confondues. “Le<br />

<strong>sport</strong> dépasse <strong>le</strong>s frontières : à travers lui, <strong>le</strong>s enfants<br />

se rencontrent, communiquent et découvrent de<br />

nouvel<strong>le</strong>s pratiques.” Stéphane Zubiarrain, responsab<strong>le</strong><br />

de l’animation <strong>sport</strong>ive municipa<strong>le</strong> du secteur Est,<br />

explique <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des éducateurs <strong>sport</strong>ifs dans <strong>le</strong><br />

projet : “Assez naturel<strong>le</strong>ment, l’association Euro<br />

Éco<strong>le</strong> s’est rapprochée de l’animation <strong>sport</strong>ive pour<br />

accompagner la manifestation. Les éducateurs <strong>sport</strong>ifs<br />

de la Vil<strong>le</strong> interviennent régulièrement dans <strong>le</strong>s<br />

éco<strong>le</strong>s de <strong>le</strong>ur quartier, à la demande des enseignants.”<br />

Les enfants de deux classes <strong>USEP</strong> * <strong>par</strong>ticipaient<br />

éga<strong>le</strong>ment à l’opération : “Ils encadraient <strong>le</strong>s<br />

ateliers athlétisme et jeux de bou<strong>le</strong>s, expliquaient <strong>le</strong>s<br />

règ<strong>le</strong>s, donnaient <strong>le</strong>s temps, sifflaient <strong>le</strong>s erreurs…<br />

ça a très bien fonctionné.” La pré<strong>par</strong>ation, indispensab<strong>le</strong><br />

en amont, permet de faire de cette journée un<br />

moment privilégié d’éducation à une citoyenneté<br />

européenne.<br />

*<strong>USEP</strong> : Union <strong>sport</strong>ive de l’enseignement du Premier degré.<br />

“Organisation,<br />

encadrement, sécurité,<br />

chrono, prise de<br />

performances…<br />

Les enfants prennent tout<br />

en charge, encadrés<br />

<strong>par</strong> <strong>le</strong>s enseignants.<br />

Une manière de devenir<br />

autonomes et<br />

responsab<strong>le</strong>s.”<br />

Nantes au quotidien - 7 - Septembre 2008


[l’enquête]<br />

L’éducation <strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>sport</strong><br />

Sylvie Mahé<br />

“L’idée était de proposer une découverte<br />

du hand à tous <strong>le</strong>s enfants de CE2, CM1 et CM2,<br />

notamment ceux qui n’ont jamais mis <strong>le</strong>s pieds<br />

dans un gymnase, ceux qui n’ont pas<br />

la culture du <strong>sport</strong> dans <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>.”<br />

Découvrir<br />

de nouveaux <strong>sport</strong>s et acquérir des c<br />

Associations et col<strong>le</strong>ctivités interviennent en<br />

soutien des projets scolaires en apportant <strong>le</strong>urs<br />

compétences ou en organisant <strong>le</strong>s conditions<br />

d’accueil des activités.<br />

Découvrir un <strong>sport</strong> col<strong>le</strong>ctif. Il y a quatre ans<br />

que Sylvie Mahé a pris la responsabilité de la section<br />

handball de l’Alpac * . “Quand je suis arrivée, <strong>le</strong> club<br />

était dans une mauvaise passe”, explique Sylvie<br />

Mahé. “Un vrai chal<strong>le</strong>nge ! Nous nous sommes inscrits<br />

dans <strong>le</strong> plan hand développé <strong>par</strong> la Vil<strong>le</strong> : <strong>par</strong>mi<br />

<strong>le</strong>s actions à développer figurait la découverte du<br />

<strong>sport</strong> <strong>par</strong> <strong>le</strong>s scolaires.”<br />

Sylvie Mahé rencontre <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s publiques du quartier<br />

– Linot, Louis-Pergaud et Maisonneuve – qui lui réservent<br />

un bon accueil : “L’idée était de proposer une<br />

découverte du hand à tous <strong>le</strong>s enfants de CE2, CM1 et<br />

CM2, notamment ceux qui n’ont jamais mis <strong>le</strong>s pieds<br />

dans un gymnase, ceux qui n’ont pas la culture du<br />

<strong>sport</strong> dans <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>.” Affaire conclue : chaque<br />

classe bénéficie désormais d’une à deux heures d’activité<br />

autour du hand, encadrées <strong>par</strong> un bénévo<strong>le</strong> du<br />

club. “Nous touchons environ 350 enfants <strong>par</strong> an…<br />

L’année se termine <strong>par</strong> un grand tournoi dans l’éco<strong>le</strong>,<br />

avec une coupe pour la classe victorieuse et une<br />

médail<strong>le</strong> pour chaque <strong>par</strong>ticipant. C’est très important<br />

à cet âge et, pour certains, <strong>le</strong> <strong>sport</strong> est une véritab<strong>le</strong><br />

découverte !” Séduits <strong>par</strong> <strong>le</strong> <strong>sport</strong> et la convivialité du<br />

club, plusieurs enfants du quartier rejoignent l’éco<strong>le</strong> de<br />

hand : “Parfois, <strong>le</strong>s <strong>par</strong>ents, grands frères, grandes<br />

sœurs s’y mettent éga<strong>le</strong>ment. Nous <strong>par</strong>venons à<br />

former des équipes soudées, à attirer de nouveaux<br />

bénévo<strong>le</strong>s. En quelques années, nous sommes passés<br />

de 74 à 185 adhérents et avons développé de vrais<br />

liens de proximité avec <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s du quartier. Notre<br />

prochain projet : toucher <strong>le</strong>s ados du collège<br />

Rutigliano !”<br />

*Alpac : Amica<strong>le</strong> laïque de Saint-Joseph-de-Porterie.<br />

Acquérir <strong>le</strong> nécessaire “savoir-nager”. Nager :<br />

un apprentissage fondamental à l’éco<strong>le</strong>, un élément<br />

essentiel de la sécurité des personnes, une façon de<br />

développer son autonomie pour pratiquer des activités<br />

nautiques. Si <strong>le</strong> choix de cette activité reste du<br />

ressort de l’équipe pédagogique, la Vil<strong>le</strong> doit mettre à<br />

disposition des éco<strong>le</strong>s du personnel formé, des équi-<br />

Nantes au quotidien - 8 - Septembre 2008


ompétences<br />

pements adaptés et des tran<strong>sport</strong>s en cas de besoin.<br />

“L’apprentissage de la natation est un axe prioritaire<br />

pour Nantes”, rappel<strong>le</strong> Mathieu Pérez, directeur du<br />

service des piscines. “Aujourd’hui, nous touchons<br />

presque toutes <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s, de la grande section au<br />

CM2, même s’il existe de nombreuses dis<strong>par</strong>ités<br />

entre <strong>le</strong>s établissements. Au final, <strong>le</strong>s enseignants du<br />

secondaire constatent des niveaux très différents<br />

entre <strong>le</strong>s enfants, avec une proportion non négligeab<strong>le</strong><br />

d’enfants non nageurs.” Ensemb<strong>le</strong>, l’Inspection<br />

académique et la Vil<strong>le</strong> de Nantes mettent en œuvre<br />

un véritab<strong>le</strong> projet de natation scolaire à <strong>par</strong>tir de la<br />

rentrée prochaine : “Avec trois semestres d’apprentissage,<br />

soit 45 séances, chaque enfant doit atteindre<br />

<strong>le</strong> savoir-nager avant l’entrée au collège. Ce dispositif<br />

vise <strong>le</strong>s CP-CE1 et CM1-CM2, avec une continuité<br />

d’activité pour ne pas perdre d’une année sur l’autre.”<br />

Avec l’ouverture de la piscine de la Petite-<br />

Amazonie et la réouverture de cel<strong>le</strong> du Petit-Port en<br />

2007, “406 créneaux sont désormais disponib<strong>le</strong>s<br />

pour 405 classes ciblées sur trois niveaux”, conclut<br />

Mathieu Pérez. Les conditions d’accueil sont réunies<br />

; après, tout est question de choix pédagogique.<br />

Mathieu Pérez<br />

“L’apprentissage de la natation<br />

est un axe prioritaire pour Nantes.<br />

Aujourd’hui, nous touchons presque toutes<br />

<strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s, de la grande section au CM2,<br />

même s’il existe de nombreuses dis<strong>par</strong>ités<br />

entre <strong>le</strong>s établissements.”<br />

Nantes au quotidien - 9 - Septembre 2008


[11 quartiers] DERVALLIÈRES / ZOLA<br />

Jardinage et compostage.<br />

C’est faci<strong>le</strong>… même en vil<strong>le</strong> !<br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE.<br />

Chaque mercredi, rue Char<strong>le</strong>s-<br />

Perron, Kevin devient <strong>le</strong> jardinier<br />

du lopin de terre au pied de<br />

son immeub<strong>le</strong>. Tomates, thym,<br />

menthe, mais aussi lavande et<br />

bégonias… Ce jardinet est né<br />

d’une idée de son frère, entendue<br />

<strong>par</strong> l’association CLCV, locataire au<br />

rez-de-chaussée. “Ce désir rejoignait<br />

la volonté de Nantes Habitat<br />

de développer <strong>le</strong> f<strong>le</strong>urissement du<br />

quartier, explique <strong>le</strong> président,<br />

Michel Nédé<strong>le</strong>c. En octobre 2007,<br />

on a planté. Qui veut un bouquet<br />

de persil est désormais invité à se<br />

servir, et <strong>le</strong> jardinet devient un prétexte<br />

à se rencontrer et échanger”.<br />

Pour encourager <strong>le</strong>s<br />

habitants à faire de même au<br />

pied de chez eux, la CLCV<br />

(Consommation logement et<br />

cadre de vie) offre ses conseils et<br />

prête des ouvrages sur <strong>le</strong> jardinage,<br />

sans pesticides, sans<br />

engrais. Et si <strong>le</strong>s capucines constituent<br />

un refuge pour <strong>le</strong>s pucerons,<br />

la mélisse attire <strong>le</strong>s coccinel<strong>le</strong>s :<br />

la diversité instal<strong>le</strong> l’équilibre<br />

naturel.<br />

Et pour jardiner Une bonne terre<br />

s’impose. Pour cela, il suffit de se<br />

saisir d’une nouvel<strong>le</strong>, mais ancestra<strong>le</strong>,<br />

habitude : cel<strong>le</strong> de fabriquer<br />

son compost. 450 seaux de crème<br />

fraîche récupérés dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s<br />

et décorés <strong>par</strong> l’association Bouge<br />

<strong>le</strong>z’arts, ont été distribués aux<br />

enfants, avec explications sur <strong>le</strong><br />

compostage en prime. Depuis <strong>le</strong><br />

printemps, chacun peut al<strong>le</strong>r<br />

déverser ses épluchures dans <strong>le</strong><br />

containeur, derrière <strong>le</strong> Séchoir en<br />

face de la crèche Chlorophyl<strong>le</strong>.<br />

“Une fois <strong>par</strong> semaine, nous<br />

“Fête <strong>le</strong> mur” fait aimer <strong>le</strong> tennis aux<br />

DÉCOUVERTE. Fondée et présidée<br />

<strong>par</strong> Yannick Noah, l’association<br />

“Fête <strong>le</strong> mur” a inauguré son vingtième<br />

site à Nantes, l’année de<br />

son 10 e anniversaire, en septembre<br />

2006. “Suite aux Dervallières, nous<br />

avons prolongé notre action sur <strong>le</strong>s<br />

quartiers nord et Bel<strong>le</strong>vue depuis<br />

septembre 2007, précise Olivier<br />

Rossignol, <strong>le</strong> président de Fête <strong>le</strong><br />

mur Nantes. L’opération a déjà<br />

touché près de deux cents jeunes<br />

de 6 à 15 ans dont une centaine qui<br />

a opté pour une licence à l’année.”<br />

“L’idée est de faire découvrir <strong>le</strong><br />

tennis à un maximum de jeunes et<br />

de <strong>le</strong>ur proposer une activité qui<br />

puisse <strong>le</strong>ur servir de support d’épanouissement,<br />

souligne Ahmed<br />

Bensaïd, <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> pédagogique<br />

du site nantais. Cela peut en<br />

outre passer <strong>par</strong> la compétition,<br />

mais aussi <strong>par</strong> la formation à l’arbitrage<br />

ou à l’enseignement pour <strong>le</strong>s<br />

plus mordus.”<br />

Si l’association favorise la pratique<br />

du tennis à travers entraînements,<br />

stages de perfectionnement et tournois<br />

intersites, el<strong>le</strong> propose aussi<br />

diverses sorties pour divertir <strong>le</strong>s<br />

jeunes. Cette année une vingtaine<br />

d’enfants s’est rendue à la Fol<strong>le</strong><br />

Nantes au quotidien - 10 - Septembre 2008


Kevin, sa petite sœur<br />

et Michel Nédé<strong>le</strong>c,<br />

président CLCV.<br />

col<strong>le</strong>ctons <strong>le</strong>s déchets organiques<br />

des cantines et ceux du marché”,<br />

explique Daniel Tansaout, animateur<br />

social. Une fois mûr, <strong>le</strong> compost<br />

pourra servir aux plantations<br />

des jardins et des balcons du quartier.<br />

Pour encourager cette pratique,<br />

des seaux seront bientôt<br />

distribués aux commerçants, à la<br />

mairie annexe, aux associations ou<br />

encore au pô<strong>le</strong> social du conseil<br />

général. La réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong> “comment<br />

être acteur dans la protection<br />

de l’environnement” ne<br />

s’arrête pas là : cel<strong>le</strong> de créer une<br />

Amap* est en cours, afin de favoriser<br />

la vente directe en faisant<br />

appel à des petits producteurs.<br />

Tout s’étudie pour limiter la surpopulation<br />

sur <strong>le</strong>s <strong>par</strong>kings de<br />

supermarchés et encourager la<br />

convivialité.<br />

*Association pour <strong>le</strong> maintien d’une<br />

agriculture paysanne.<br />

Contact : CLCV, 18 bis, rue<br />

Char<strong>le</strong>s-Perron, 44100 Nantes.<br />

Tél. 02 40 43 42 84.<br />

jeunes<br />

La toute jeune association du quartier Danton<br />

Journée et une quarantaine à<br />

Roland-Garros <strong>par</strong> exemp<strong>le</strong>. Le club<br />

a aussi <strong>par</strong>ticipé au championnat<br />

d’été de tennis de <strong>Loire</strong>-<strong>Atlantique</strong><br />

en juin, et terminé la saison en<br />

beauté. “Les fil<strong>le</strong>s, qui représentent<br />

la majorité de nos effectifs, sont super<br />

motivées et s’en sont très bien sorties,<br />

se réjouit Ahmed Bensaïd. El<strong>le</strong>s<br />

sont arrivées championnes de <strong>le</strong>ur<br />

catégorie !”<br />

Fête <strong>le</strong> mur Nantes, gymnase<br />

Jamet. Entraînements sur la<br />

plaine de jeu des Dervallières,<br />

<strong>le</strong> mercredi de 13 h 30 à 18 h<br />

et <strong>le</strong> samedi de 10 h à 12 h et de<br />

14 h à 17 h.<br />

Cotisation : 10 euros l’année.<br />

Plus d’infos : 06 69 10 10 20.<br />

club.fft.fr/fete.<strong>le</strong>.mur-nantes<br />

En janvier 2008, la création de l’association du<br />

quartier Danton officialise six ans de relations<br />

amica<strong>le</strong>s entre <strong>le</strong>s habitants. “Tous <strong>le</strong>s ans, nous<br />

nous retrouvons autour de repas informels et dans<br />

<strong>le</strong>s jardins familiaux de la Fournillière. On a<br />

souhaité al<strong>le</strong>r plus loin pour tisser des liens entre<br />

<strong>le</strong>s habitants, <strong>le</strong>s anciens et <strong>le</strong>s plus récemment<br />

arrivés”, explique Évelyne Audureau, présidente<br />

de la jeune association. Le printemps des voisins,<br />

<strong>le</strong> 20 mai dernier, fut l’occasion de se présenter à<br />

tous. “Notre souhait est aussi de défendre <strong>le</strong>s<br />

intérêts de tous, d’être l’interlocuteur, si besoin,<br />

auprès d’autorités compétentes, de proposer <strong>par</strong><br />

exemp<strong>le</strong> d’éventuels aménagements ou<br />

améliorations du quartier”.<br />

Des projets d’activités se mettent déjà en place,<br />

notamment en direction des personnes âgées,<br />

souvent isolées : Jeannine Cotten, secrétaire<br />

adjointe, envisage d’organiser des soirées de jeux<br />

col<strong>le</strong>ctifs, intergénérationnel<strong>le</strong>s. L’association<br />

rejoint éga<strong>le</strong>ment l’équipe de quartier des<br />

Dervallières sur <strong>le</strong> projet de publication d’un livret<br />

proposant des circuits de balades, ponctués de<br />

témoignages de gens du quartier : “Une dame<br />

âgée de près de 80 ans connaît bien l’histoire de la<br />

place Danton et nous recueillons ses souvenirs.<br />

Préserver la mémoire du quartier et l’ambiance<br />

village de la place fait <strong>par</strong>tie de nos souhaits.”<br />

Tisser des liens avec d’autres associations afin de<br />

“pourquoi pas, envisager des actions communes”,<br />

susciter <strong>le</strong>s ta<strong>le</strong>nts de chacun pour agrémenter <strong>le</strong>s<br />

rencontres <strong>par</strong> des performances musica<strong>le</strong>s ou<br />

théâtra<strong>le</strong>s : <strong>le</strong>s idées ne manquent pas, se ralliant<br />

toutes à un objectif, la convivialité.<br />

Contact : Évelyne Audureau, tél. 02 51 80 99 37 ou<br />

Catherine Stéphane, tél. 02 40 58 66 19.<br />

http://zolaweb.free.fr/Quartier_Danton/index.html<br />

Nantes au quotidien - 11 - Septembre 2008


[11 quartiers]<br />

MALAKOFF / SAINT-DONATIEN<br />

Danse et vis !<br />

ASSOCIATION. “La danse m’a permis de<br />

m’exprimer et m’a donné des bil<strong>le</strong>s pour<br />

avancer… Quand j’ai commencé à l’enseigner,<br />

je me suis revue enfant. À mon tour,<br />

je souhaite donner cette chance aux<br />

autres.” Formée et repérée <strong>par</strong> Yasmin<br />

Rahmani, danseuse dans la compagnie<br />

HB2, Karima El Khayer a créé l’association<br />

Danse et vis !, répondant ainsi à la forte<br />

demande de danse hip hop dans <strong>le</strong>s quartiers.<br />

“À Malakoff, des jeunes fil<strong>le</strong>s dansaient<br />

seu<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>ur coin. El<strong>le</strong>s étaient<br />

motivées, mais aucun encadrement ne <strong>le</strong>ur<br />

était offert”, explique Karima. Depuis 2007,<br />

el<strong>le</strong>s ont rejoint <strong>le</strong>s cours proposés et ont<br />

déjà <strong>par</strong>ticipé à des manifestations comme<br />

Tissé Métisse ou Ramdam.<br />

Des cours de hip hop, oui, mais pas seu<strong>le</strong>ment.<br />

Rien n’empêche une influence orienta<strong>le</strong><br />

ou africaine, des jeux de main, et même<br />

un pas de danse classique : “L’important<br />

est de faire des pas que l’on aime, des pas<br />

qu’el<strong>le</strong>s font chez el<strong>le</strong>s. Chacune a quelque<br />

chose à apporter. On profite des richesses<br />

des cultures qui se confrontent”. Pour se<br />

professionnaliser, Karima s’est aussi<br />

formée à l’enseignement technique du<br />

<strong>sport</strong> et propose des cours de remise en<br />

forme et des matinées “détente et bien<br />

être” aux jeunes femmes et aux mamans.<br />

“Certaines ont eu plusieurs enfants, ont<br />

toujours privilégié <strong>le</strong>ur rô<strong>le</strong> de mère au foyer<br />

sans jamais penser à el<strong>le</strong>s. El<strong>le</strong>s ont décidé<br />

de prendre soin de <strong>le</strong>ur corps, de ne plus<br />

accepter l’oisiveté”. Alors une confiance en<br />

soi s’instal<strong>le</strong>. On se regarde différemment,<br />

on occupe une nouvel<strong>le</strong> place ; <strong>par</strong>mi ses voisines,<br />

on se fait des amies. On danse<br />

ensemb<strong>le</strong>, et la vie prend une autre cou<strong>le</strong>ur.<br />

Contact : Karima El Khayer.<br />

Tél. 06 67 92 38 91. kari.danse@orange.fr<br />

Karima El Kha<br />

Eau potab<strong>le</strong> :<br />

l’Erdre au secours de la <strong>Loire</strong><br />

Les travaux pré<strong>par</strong>atoires à la construction du pont ont été l’occasion<br />

d’enterrer une conduite d’eau de secours sous <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>vard de Sarrebruck.<br />

TRAVAUX. Nantes Métropo<strong>le</strong> a profité de l’été pour<br />

faire passer sous <strong>le</strong> bou<strong>le</strong>vard de Sarrebruck une<br />

conduite d’eau de secours. Ce gros tuyau de un<br />

mètre dix de diamètre, reliant sur 1,8 km l’usine de<br />

traitement d’eau de la Roche au canal Saint-Félix, est<br />

<strong>le</strong> plan B de l’agglomération en cas de pollution grave<br />

de la <strong>Loire</strong>, <strong>par</strong> hydrocarbures <strong>par</strong> exemp<strong>le</strong>.<br />

“Actuel<strong>le</strong>ment, explique la direction de l’eau, l’approvisionnement<br />

en eau potab<strong>le</strong> de 600 000 habitants,<br />

la moitié du dé<strong>par</strong>tement, dépend en totalité de la<br />

<strong>Loire</strong>” où el<strong>le</strong> est puisée à hauteur de Mauves-sur-<br />

<strong>Loire</strong>. Même si <strong>le</strong> risque est “infinitésimal”, il fallait<br />

une solution de substitution pour “sécuriser et garantir<br />

l’alimentation en eau” en cas de crise. La qualité<br />

de la rivière s’améliorant sous l’effet des actions du<br />

programme Neptune3, <strong>le</strong> conseil supérieur d’hygiène<br />

publique de France a donné son feu vert à la création<br />

d’une seconde prise d’eau dans l’Erdre (*), “la seu<strong>le</strong><br />

ressource à proximité en mesure d’alimenter la popu-<br />

Nantes au quotidien - 12 - Septembre 2008


BOTTIÈRE / DOULON<br />

yer a créé une association de danse urbaine sur Malakoff.<br />

lation en quantité pendant un à quinze jours”. La station<br />

de pompage, capab<strong>le</strong> de puiser 170 000 m 3 <strong>par</strong><br />

jour dans la rivière, va être implantée près du canal<br />

Saint-Félix. Seul <strong>le</strong> local technique sera visib<strong>le</strong> au pied<br />

du pont de Tbilissi. Les travaux se dérou<strong>le</strong>ront entre<br />

octobre 2008 et <strong>le</strong> printemps 2009.<br />

D’ici là, un autre chantier aura démarré : celui du pont<br />

qui enjambera <strong>le</strong> bras de la Made<strong>le</strong>ine entre Malakoff<br />

et la place de la Gabarre sur l’î<strong>le</strong> de Nantes. Son lancement,<br />

prévu en juin, a été décalé de six mois, mais<br />

<strong>le</strong>s travaux pré<strong>par</strong>atoires ont commencé. Le bou<strong>le</strong>vard<br />

de Sarrebruck a été dévié et cinq cages d’escaliers<br />

de la fameuse “banane d’Ang<strong>le</strong>terre” sont<br />

<strong>par</strong>ées pour la démolition à l’automne. À <strong>le</strong>ur place,<br />

un bou<strong>le</strong>vard en arc de cerc<strong>le</strong> desservi <strong>par</strong> un grand<br />

giratoire prolongera en 2010 <strong>le</strong> nouveau pont à travers<br />

<strong>le</strong> quartier jusqu’au centre-vil<strong>le</strong>.<br />

(*) D’un coût de 7,1 millions d’euros, l’opération est cofinancée<br />

<strong>par</strong> <strong>le</strong> Conseil général et l’Agence de l’eau.<br />

Au lycée La Colinière :<br />

la Maison des lycéens<br />

ÉQUIPEMENT. Tapissée d’une structure en bois, el<strong>le</strong> s’intègre dans <strong>le</strong><br />

cadre naturel du <strong>par</strong>c. Des herbes fol<strong>le</strong>s poussent sur son toit terrasse paysager,<br />

et ses formes arrondies s’ap<strong>par</strong>entent aux feuil<strong>le</strong>s d’un trèf<strong>le</strong>.<br />

Inaugurée en novembre 2006, financée <strong>par</strong> <strong>le</strong> Conseil régional, la Maison<br />

des lycéens de La Colinière voit passer une soixantaine d’élèves chaque<br />

midi. “Ce lieu offre une vie en dehors des cours, explique Estel<strong>le</strong> Rouge,<br />

animatrice de la Maison. Il favorise <strong>le</strong>s initiatives, la création, la solidarité.”<br />

Dans la grande sal<strong>le</strong>, à une tab<strong>le</strong> ou au comptoir de la cafétéria, gérée <strong>par</strong><br />

<strong>le</strong>s lycéens, on vient se détendre, lire (dix quotidiens à disposition), discuter,<br />

inventer des projets et <strong>le</strong>s concrétiser. Les murs accueil<strong>le</strong>nt des expositions<br />

(créations d’élèves), reportages de voyages scolaires… Bref, la vie<br />

du lycée. Des semaines thématiques autour de la citoyenneté, du don du<br />

sang ou de la discrimination <strong>par</strong> exemp<strong>le</strong>, ont donné lieu à des festivals,<br />

invitant des associations, des mini-conférences, des concerts. “La Maison<br />

des lycéens est fédératrice, poursuit Estel<strong>le</strong>. La chora<strong>le</strong> du lycée vient y<br />

répéter, un professeur de français et <strong>le</strong> documentaliste du CDI y ont tenu<br />

<strong>le</strong>s Chroniques lycéennes du prix Char<strong>le</strong>s-Cros, <strong>le</strong>s infirmières du lycée ont<br />

rejoint <strong>le</strong>s actions de la journée de lutte contre <strong>le</strong> sida.” Ajouter à cela, un<br />

tournoi annuel d’échecs, la performance des Ladies Sunshine (élèves de<br />

1 re ), du chanteur Ours, sans oublier <strong>le</strong>s répétitions dans la sal<strong>le</strong> de musique,<br />

la “radio du lycée”, la rédaction du journal ou <strong>le</strong> développement de photos<br />

dans <strong>le</strong> labo. Deux sal<strong>le</strong>s permettent des ateliers tournants, sur propositions<br />

des lycéens. Embauchée à la création de la Maison des lycéens, dans<br />

<strong>le</strong> cadre du dispositif national des contrats aidés, <strong>le</strong> contrat d’Estel<strong>le</strong> se termine<br />

en novembre. “Malheureusement, ce poste n’existe pas dans <strong>le</strong>s gril<strong>le</strong>s<br />

de l’Éducation nationa<strong>le</strong>, déplore Thierry Ogée, proviseur du lycée. La<br />

mission d’animation sera sans doute <strong>par</strong>tagée entre <strong>le</strong>s assistantes d’éducation.”<br />

À ce jour, rien de définitif. On s’interroge sur la manière de faire<br />

perdurer <strong>le</strong> dynamisme insufflé.<br />

Rencontre autour des Chroniques lycéennes à la Maison des lycéens.<br />

Nantes au quotidien - 13 - Septembre 2008


[11 quartiers] CENTRE-VILLE<br />

Consommer juste,<br />

bon et à côté de chez soi<br />

COMMERCE ÉQUITABLE. Place<br />

de la Monnaie, à deux pas du<br />

Muséum, Globe Créateurs renoue<br />

avec la tradition des petits commerces<br />

de proximité : au sein de sa boutique<br />

d’objets de décoration issus du commerce<br />

équitab<strong>le</strong>, Claire et Serge viennent<br />

d’ouvrir <strong>le</strong> groupement d’achat<br />

du Globe (association loi 1901) ou,<br />

plus joliment, une “épicerie associative”.<br />

Thé, café, pâtes, chocolat, lait,<br />

sucre, jus de fruits, miel… On y<br />

trouve <strong>le</strong>s produits de base (sauf produits<br />

frais) essentiels à son gardemanger.<br />

Ils sont issus de l’agriculture<br />

biologique et/ou du commerce équitab<strong>le</strong>,<br />

et <strong>le</strong>urs prix ne sont augmentés<br />

d’aucune marge. Par exemp<strong>le</strong> : un<br />

paquet de café acheté 2,35 € au<br />

grossiste est revendu… 2,35 € à<br />

l’épicerie. Mais comment ça marche <br />

Il suffit d’être adhérent de l’association.<br />

“L’adhésion mensuel<strong>le</strong> donne<br />

accès aux produits de l’épicerie*. Sur<br />

un premier panier d’environ 40 €,<br />

la cotisation est déjà remboursée<br />

explique Serge. Ce sont <strong>le</strong>s cotisations<br />

des adhérents qui permettent<br />

d’assurer <strong>le</strong>s charges fixes de notre<br />

boutique. Notre premier objectif est<br />

de promouvoir <strong>le</strong>s produits du commerce<br />

équitab<strong>le</strong> et de diminuer <strong>le</strong>s<br />

intermédiaires”. Le Globe est adhérent<br />

de l’association Ingalan qui réunit<br />

<strong>le</strong>s acteurs du développement du<br />

commerce équitab<strong>le</strong> en Bretagne,<br />

défendant l’international, mais aussi<br />

<strong>le</strong> local. “Pourquoi importer quand on<br />

peut acheter juste à côté ”, d’où<br />

l’approvisionnement à sa porte. Et<br />

quand on n’a pas, on fait l’effort<br />

d’être juste et solidaire. Alternative à<br />

la grande distribution, <strong>le</strong> Globe propose<br />

des produits de qualité à moindre<br />

coût et créé du lien. Les<br />

adhérents sont acteurs et font des<br />

suggestions de produits. On achète<br />

ce dont on a besoin, et au lieu de<br />

Petits rendez-vous nocturnes aux Journées du<br />

Visite “flash” au 8, rue<br />

de l’Emery.<br />

ÉVÉNEMENT. Quinze minutes<br />

pour découvrir là une place du centre<br />

historique, ici <strong>le</strong>s vestiges d’une<br />

construction médiéva<strong>le</strong>… C’est un<br />

nouveau format de visite que propose<br />

la Vil<strong>le</strong> en <strong>par</strong>tenariat avec<br />

Nantes Renaissance dans <strong>le</strong> cadre<br />

des Journées du Patrimoine. “Le<br />

temps de la visite relativement court<br />

– entre 15 et 20 minutes – et <strong>le</strong> fait<br />

qu’il n’y ait pas d’inscription préalab<strong>le</strong><br />

devrait permettre de toucher un<br />

public qui ne <strong>par</strong>ticipe pas habituel<strong>le</strong>ment<br />

aux Journées du Patrimoine”,<br />

explique Irène Gillardot, animatrice<br />

du patrimoine à la Vil<strong>le</strong> de Nantes.<br />

Ces visites “flash” auront lieu en<br />

nocturne, <strong>le</strong> samedi 20 septembre,<br />

de 20 h 30 à 22 h. Sur treize sites*<br />

emblématiques de l’histoire nantaise<br />

- lieux prestigieux ou insolites - des<br />

guides, repérab<strong>le</strong>s <strong>par</strong> <strong>le</strong>ur cape<br />

noire et <strong>le</strong>ur lanterne, vous accueil<strong>le</strong>ront<br />

tout au long de la soirée. Tous<br />

sont étudiants en master “valorisation<br />

du patrimoine” et interviennent<br />

bénévo<strong>le</strong>ment sur ces animations”,<br />

explique Sophie Lévêque de Nantes<br />

Renaissance. Ils vous raconteront la<br />

grande et la petite histoire de chaque<br />

site, sous un ang<strong>le</strong> souvent insolite.<br />

Chacun pourra ainsi imaginer son<br />

programme au gré de ses envies, de<br />

sa curiosité pour déambu<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong><br />

centre historique. Quelques surprises<br />

aussi comme ces moments musicaux<br />

avec l’ensemb<strong>le</strong> de la Jaguère, qui<br />

accompagneront <strong>le</strong>s visites de l’î<strong>le</strong><br />

de Feydeau...<br />

* Place Graslin (n°3), son théâtre et son<br />

Nantes au quotidien - 14 - Septembre 2008


pousser son caddy en bougonnant,<br />

on fait un brin de causette à l’épicière.<br />

* Adhésion mensuel<strong>le</strong> de 10 à 15 €<br />

(individuel<strong>le</strong> ou familia<strong>le</strong>), réduction RMI.<br />

Globe Créateurs, 1, place de la Monnaie<br />

(près du Muséum), 44000 Nantes.<br />

Ouvert <strong>le</strong> lundi de 14 h à 19 h, du mardi<br />

au samedi de 10 h à 19 h.<br />

Tél. 02 51 82 68 99.<br />

<strong>le</strong>picerie.du.globe@gmail.com<br />

Claire Couëdic et Serge<br />

Kervazo dans <strong>le</strong>ur boutique<br />

Globe Créateurs.<br />

Patrimoine<br />

architecture, la Ciga<strong>le</strong>, une histoire insolite<br />

(rendez-vous devant l’agence de voyage,<br />

place Graslin), place de la Bourse au temps du<br />

commerce maritime, place Roya<strong>le</strong>, du Moyen-<br />

Âge à nos jours (à l’ang<strong>le</strong> de la rue de la<br />

Fosse), î<strong>le</strong> Feydeau, création et évolution (9<br />

bis, quai de Turenne), <strong>le</strong> Temp<strong>le</strong> du goût et sa<br />

cour interieure (30, rue de Kervégan), rue<br />

Bossuet et l’immeub<strong>le</strong> à pan de bois du XV e<br />

(n°5), rue de l’Emery et l’hôtel <strong>par</strong>ticulier du<br />

XV e (n°8), rue de la Juiverie et son passé<br />

médiéval (n°7), vie et mort sur la place du<br />

Bouffay, mur des Échevins, un témoignage<br />

de la construction au Moyen-Âge (à l’ang<strong>le</strong> de<br />

la place du Bouffay et de la rue des Échevins),<br />

la place du Pilori, architecture et anecdotes,<br />

église Sainte-Croix et son histoire.<br />

Tout <strong>le</strong> programme sur nantes.fr<br />

Midi-minuit poésie déborde au centre-vil<strong>le</strong><br />

Pour sa 8 e édition, <strong>le</strong> festival Midi-minuit poésie, organisé <strong>par</strong> la<br />

Maison de la poésie, promet quelques “débordements”, dans <strong>le</strong><br />

temps et dans l’espace. Jusqu’à présent installé sur un seul site<br />

(<strong>le</strong> Pannonica) et une seu<strong>le</strong> journée (de midi à minuit), <strong>le</strong> festival<br />

2008 se dérou<strong>le</strong> sur quatre jours et pas mal de lieux (en plus du<br />

Pannonica), dans un périmètre compris entre la rue de la Marne,<br />

la rue des Carmes et la rue de Briord. “L’idée est de faire rayonner<br />

la poésie dans <strong>le</strong>s rues passantes du centre-vil<strong>le</strong>, où est installée notre Maison. Al<strong>le</strong>r vers <strong>le</strong>s gens tout<br />

en maintenant une exigence artistique” explique Magali Brazil, l’une des organisatrices. De la poésie<br />

donc, “pas du spectac<strong>le</strong> de rue”, proposée aux passants pour un prix symbolique. Des <strong>le</strong>ctures à voix<br />

haute et scènes de jeunes auteurs dans <strong>le</strong>s cafés et restaurants du quartier mais aussi des<br />

performances artistiques associant <strong>le</strong>s habitants, avec Philippe Chevrinais, plasticien, qui met en place<br />

un atelier de rue pour créer une œuvre graphique et typographique sur la façade des Ga<strong>le</strong>ries Lafayette.<br />

Ou la compagnie Les Souff<strong>le</strong>urs, qui chuchote des poèmes aux oreil<strong>le</strong>s des passants ou propose des<br />

pluies de poèmes. Un café-librairie installé sous une Yabal (structure semi-sphérique) place Sainte-Croix,<br />

une expo et un studio de radio à la ga<strong>le</strong>rie de l’Erban…“Tout cela a demandé un vrai <strong>par</strong>tenariat avec <strong>le</strong>s<br />

acteurs du quartier et <strong>le</strong>s commerçants, qui ont dégagé du temps pour organiser l’évènement et sont<br />

ravis d’y <strong>par</strong>ticiper. C’est fina<strong>le</strong>ment un quartier très consumériste, on est à contre-courant !”<br />

Du jeudi 9 au dimanche 12 octobre. Programme en pages agenda de Nantes Passion.<br />

Plus d’info : www.maisondelapoesie-nantes.com<br />

Nantes au quotidien - 15 - Septembre 2008


[11 quartiers] NANTES SUD<br />

Hélène Gauvrit,<br />

Annie Hervouët<br />

et Marie Franchin.<br />

Un sièc<strong>le</strong> à Nantes Sud raconté<br />

<strong>par</strong> ceux qui l’ont vécu<br />

ÉDITION. C’est en répondant à un<br />

appel du comité consultatif de quartier<br />

qu’ils se sont réunis. Annie,<br />

Hélène, Lucette, Monique et Robert<br />

sont attelés depuis fin 2005 à la<br />

tâche qu’ils se sont fixé : non pas<br />

explorer des documents mais<br />

recueillir puis restituer la mémoire<br />

des plus anciens habitants de<br />

Nantes Sud pour raconter l’histoire<br />

de <strong>le</strong>ur quartier. En 2006-2007, ils<br />

ont interviewé une dizaine de personnes.<br />

Descendants de maraîchers<br />

ou commerçants ont évoqué <strong>le</strong>urs<br />

souvenirs, mais aussi ceux que <strong>le</strong>ur<br />

ont transmis <strong>par</strong>ents et grands<strong>par</strong>ents,<br />

couvrant ainsi la presque<br />

totalité du vingtième sièc<strong>le</strong> au fil<br />

d’anecdotes et d’images. “Fin 2007,<br />

raconte Annie, nous nous sommes<br />

retrouvés à la tête de beaucoup de<br />

matière... Nous avons alors fait appel<br />

aux archives municipa<strong>le</strong>s. Avec l’aide<br />

de Marie Franchin, des Archives<br />

municipa<strong>le</strong>s, nous avons décidé de<br />

restituer notre récolte sous la forme<br />

d’un bul<strong>le</strong>tin, avec l’idée d’en publier<br />

trois ou quatre <strong>par</strong> an, en abordant<br />

différentes thématiques”. Un<br />

comité de rédaction est constitué,<br />

qui se réunit chaque mardi soir. Tout<br />

<strong>le</strong> monde met la main à la pâte pour<br />

rédiger, relire, corriger... Le résultat<br />

de ce travail assidu, maquetté <strong>par</strong> <strong>le</strong>s<br />

Archives municipa<strong>le</strong>s et tiré à 2 000<br />

exemplaires, <strong>par</strong>aît <strong>le</strong> 28 septembre,<br />

pour <strong>le</strong> forum des associations de<br />

Nantes Sud. Une vingtaine de pages<br />

retracent <strong>le</strong>s grandes lignes de l’histoire<br />

du quartier, puis évoquent la<br />

Deuxième Guerre mondia<strong>le</strong>, <strong>le</strong> portrait<br />

d’un commerçant, la cité Saint-<br />

Jacques... <strong>par</strong> <strong>le</strong> biais de citations ou<br />

questions-réponses, <strong>le</strong> tout agrémenté<br />

de nombreuses illustrations.<br />

Prochain numéro au premier trimestre<br />

2009.<br />

Contact : équipe de quartier,<br />

tél. 02 40 28 00 60, archives<br />

municipa<strong>le</strong>s, tél. 02 40 41 93 90.<br />

Nantes au quotidien - 16 - Septembre 2008


BREIL / BARBERIE<br />

La Mission loca<strong>le</strong> ouvre une<br />

nouvel<strong>le</strong> permanence au Breil<br />

Les jeunes<br />

s’impliquent dans<br />

la vie du quartier<br />

CITOYENNETÉ. Carnets de bord en main, vingtquatre<br />

garçons et fil<strong>le</strong>s, de 13 à 17 ans, réalisent au<br />

Clos-Toreau, des travaux d’utilité col<strong>le</strong>ctive, chaque<br />

mercredi et samedi après-midi, dans <strong>le</strong> cadre de<br />

Pass’Ados, une action lancée <strong>par</strong> <strong>le</strong> centre socioculturel<br />

pour impliquer <strong>le</strong>s jeunes dans la gestion quotidienne<br />

de la cité en lien avec la rénovation urbaine du<br />

quartier. “L’idée est de <strong>le</strong>ur proposer une action<br />

citoyenne active valorisante et de <strong>le</strong>s amener à un<br />

rapport positif au travail,” explique Philippe<br />

Formentel, <strong>le</strong> directeur du centre socioculturel.<br />

À l’agenda depuis mars : une formation avec Nantes<br />

Habitat autour des règ<strong>le</strong>s qui régissent <strong>le</strong>s travaux du<br />

quartier, la réalisation de diagnostics en marchant<br />

avec <strong>le</strong>s chefs de chantiers pour connaître l’avancée<br />

des travaux et <strong>le</strong>s éventuel<strong>le</strong>s difficultés rencontrées,<br />

une sensibilisation à la sécurité, mais aussi à la propreté,<br />

au recyclage… “L’objectif est qu’ils acquièrent<br />

de nouvel<strong>le</strong>s connaissances, et qu’ils <strong>le</strong>s retransmettent<br />

en devenant agents de prévention et de formation<br />

auprès des plus jeunes.”<br />

En échange du service rendu, <strong>le</strong> dispositif prévoit<br />

l’autofinancement d’activités et de séjours pour <strong>le</strong>s<br />

jeunes. Durant quinze jours au mois de juil<strong>le</strong>t, <strong>le</strong>s<br />

vingt-quatre ados sont ainsi <strong>par</strong>tis en vacances. Avec<br />

<strong>le</strong> centre socioculturel de Malakoff, ils se sont offert<br />

un premier camp, dans <strong>le</strong>s Pyrénées !<br />

Dispositif Pass’Ados, centre socioculturel<br />

du Clos-Toreau, 10, rue d’Hendaye, Nantes.<br />

Tél. 02 40 34 19 27.<br />

JEUNES. Depuis <strong>le</strong> mois de juin, la Mission loca<strong>le</strong> dispose d’un bureau à<br />

la maison de quartier du Breil pour accueillir <strong>le</strong>s jeunes sans rendez-vous<br />

chaque mardi après-midi. “Notre présence sur <strong>le</strong> quartier vise à capter un<br />

public isolé qui ne connaît pas encore nos services et à renforcer <strong>le</strong> travail<br />

de <strong>par</strong>tenariat avec l’ensemb<strong>le</strong> des acteurs du territoire, aussi bien <strong>le</strong>s<br />

assistants sociaux, que <strong>le</strong>s animateurs de la maison de quartier, <strong>le</strong>s médiateurs<br />

de nuit ou encore <strong>le</strong>s conseil<strong>le</strong>rs de la Caf,” explique Stéphanie<br />

Suteau, conseillère accompagnement à l’antenne nord-ouest de la Mission<br />

loca<strong>le</strong>, qui tient la permanence.<br />

Orientation, formation, emploi, logement, santé… la Mission loca<strong>le</strong> offre<br />

un accompagnement global et se place comme l’interlocuteur privilégié<br />

pour <strong>le</strong>s jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire. “Certains sont<br />

autonomes et d’autres ont besoin d’un soutien plus important, commente<br />

Stéphanie Suteau. Je suis à <strong>le</strong>ur disposition pour <strong>le</strong>ur donner des conseils<br />

individualisés et <strong>le</strong>s aider à baliser <strong>le</strong>ur <strong>par</strong>cours, en fonction de <strong>le</strong>ur<br />

demande.”<br />

Avec cette permanence, <strong>le</strong>s jeunes du Breil bénéficient en outre d’un<br />

accès direct aux informations <strong>le</strong>s plus récentes. La mise à jour régulière<br />

des actions proposées <strong>par</strong> la Mission loca<strong>le</strong> de Nantes Métropo<strong>le</strong> et ses<br />

<strong>par</strong>tenaires – comme <strong>le</strong>s journées découverte de métiers, <strong>le</strong>s forums de<br />

l’emploi ou <strong>le</strong>s visites d’entreprises – peuvent notamment <strong>le</strong>s intéresser<br />

dans <strong>le</strong>urs démarches.<br />

Permanence de la Mission loca<strong>le</strong> chaque mardi<br />

de 15 h 30 à 17 h 30, maison de quartier du Breil, 52, rue du Breil, Nantes.<br />

Tél. 02 28 07 32 07 ou 02 40 63 55 49.<br />

Une permanence animée <strong>par</strong> Stéphanie Suteau de la Mission loca<strong>le</strong>.<br />

Nantes au quotidien - 17 - Septembre 2008


[11 quartiers]<br />

NANTES NORD<br />

Des compagnies artistiques<br />

installées dans <strong>le</strong> quartier<br />

CULTURE. Au rez-de-chaussée,<br />

une cuisine, une sal<strong>le</strong> de détente,<br />

pour la convivialité. Quelques centaines<br />

de mètres carrés de hangars,<br />

pour <strong>le</strong> stockage du<br />

matériel. Et, à l’étage, des<br />

bureaux. Installés là depuis plus<br />

d’un an, avenue du Bout-des-<br />

Landes, <strong>le</strong>s occupants des lieux<br />

sont plutôt contents. Loué <strong>par</strong> la<br />

Vil<strong>le</strong>, <strong>le</strong> site est mis à disposition<br />

de compagnies artistiques.<br />

Jocelyn Verbracken, directeur<br />

artistique de Cirkatomik, explique :<br />

“On a quatre spectac<strong>le</strong>s qui tournent.<br />

C’est du spectac<strong>le</strong> de rue,<br />

on construit tout nous-mêmes et<br />

on fait beaucoup de récup. On a<br />

besoin de place…” Une caravane<br />

transformée en boutique pour<br />

“la Quincail<strong>le</strong>rie Parpassanton”,<br />

un “photoflamme des établissements<br />

Chaufroid”, une machine à<br />

jong<strong>le</strong>r avec 27 quil<strong>le</strong>s, des bou<strong>le</strong>s<br />

de pétanques et des fers à<br />

repasser pour la dernière production,<br />

“de l’orange… au jonglador”,<br />

bienvenue dans <strong>le</strong> théâtre d’objets,<br />

<strong>le</strong> bric-à-brac poétique de<br />

Cirkatomic, qui est aussi une<br />

entreprise de spectac<strong>le</strong>. “Ça<br />

tourne bien, trente dates cette<br />

saison, on va au Canada, en<br />

Écosse…” Dans <strong>le</strong> bureau voisin,<br />

la compagnie Non Nova, dirigée<br />

<strong>par</strong> Philippe Ménard. Pour Claire<br />

Massonet, l’administratrice, “notre<br />

installation ici, c’est un changement<br />

radical dans <strong>le</strong> quotidien”.<br />

Pour sa dernière création, “P.P.P.”,<br />

l’artiste a engagé un gros travail<br />

d’expérimentation, pour jong<strong>le</strong>r<br />

avec de la glace. “On a neuf congélateurs<br />

installés en bas. On peut<br />

al<strong>le</strong>r vraiment au bout de la démarche,<br />

en rassemblant <strong>le</strong>s bureaux et<br />

l’atelier. Et puis on se rend des services<br />

avec <strong>le</strong>s autres occupants, ça<br />

génère des échanges…” Des<br />

échanges, <strong>le</strong>s artistes sont tenus<br />

d’en construire aussi avec <strong>le</strong> quartier<br />

Nantes Nord. Pour mettre en<br />

place des répétitions publiques ou<br />

des créations <strong>par</strong>tagées avec <strong>le</strong>s<br />

habitants, <strong>par</strong> exemp<strong>le</strong>.<br />

www.cienonnova.com<br />

www.cirkatomik.com<br />

Les artistes installés<br />

dans <strong>le</strong> vaste<br />

bâtiment, peuvent<br />

travail<strong>le</strong>r de manière<br />

plus sereine.<br />

Nantes au quotidien - 18 - Septembre 2008


Le collège Stendhal fait peau neuve<br />

AMÉNAGEMENT. Le collège Stendhal a<br />

entamé une mue profonde. Trois des sept<br />

bâtiments dispersés sur son site de deux<br />

hectares, au ras de la ligne 2 de tramway, ont<br />

été démolis il y a quelques mois. En attendant<br />

la construction d’un collège tout neuf<br />

sur <strong>le</strong>s 11 000 m 2 ainsi libérés, <strong>le</strong>s 300<br />

élèves ont provisoirement déménagé dans<br />

<strong>le</strong>s locaux techniques restants, réaménagés<br />

en sal<strong>le</strong>s d’enseignement. Coût de l’opération<br />

: 1 million d’euros. Le Conseil général en<br />

investira onze fois plus pour édifier <strong>le</strong> nouveau<br />

collège, conçu pour accueillir 450<br />

élèves. Les travaux pourront débuter dès que<br />

<strong>le</strong>s entreprises auront été choisies, en fin<br />

d’année. Ils sont très attendus. Masqué derrière<br />

ses gril<strong>le</strong>s, Stendhal souffre d’une mauvaise<br />

image et de locaux vétustes, éloignés<br />

de la rue et distants <strong>le</strong>s uns des autres.<br />

Problèmes d’isolation phonique, de chauffage,<br />

d’infiltrations… Boudée <strong>par</strong> <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s,<br />

la structure métallique des années 70 qui a<br />

accueilli jusqu’à 1 100 élèves était devenue<br />

largement obsolète. Sa reconstruction vise à<br />

“revaloriser sa fonction au sein du quartier, <strong>le</strong><br />

rendre attractif”, explique-t-on au Conseil<br />

général.<br />

Outre <strong>le</strong> confort d’un établissement moderne<br />

(avec self-service, sal<strong>le</strong>s multimédia, tab<strong>le</strong>aux<br />

noirs interactifs…), équipé de panneaux photovoltaïques<br />

et de toitures végétalisées, <strong>le</strong><br />

projet dessiné <strong>par</strong> Architectes Ingénieurs<br />

Associés fait la <strong>par</strong>t bel<strong>le</strong> à l’ouverture sur <strong>le</strong><br />

quartier. L’accès se fera à l’avenir côté rue<br />

des Renards, <strong>par</strong> un cheminement piéton<br />

distinct des voies de circulation donnant sur<br />

un grand <strong>par</strong>vis “convivial” prolongeant <strong>le</strong><br />

hall à l’extérieur et mettant à distance <strong>le</strong> tram<br />

pour plus de sécurité. Regroupés au sud, <strong>le</strong>s<br />

bâtiments s’articu<strong>le</strong>ront en forme de U<br />

autour de deux cours et d’un forum en gradins,<br />

lieu de rencontres et de discussions.<br />

Les collégiens trouveront dans cet établissement<br />

classé “Ambition réussite” un lieu propice<br />

à la connaissance, mais éga<strong>le</strong>ment<br />

“des espaces pour pratiquer d’autres activités<br />

renforçant la citoyenneté”. Livraison programmée<br />

pour 2010, avant la démolition des<br />

vestiges de l’ancien collège où seront reconstruits<br />

<strong>le</strong>s logements de fonction. La métamorphose<br />

de Stendhal sera alors tota<strong>le</strong>.<br />

Une nouvel<strong>le</strong> crèche pour Ti Canailloux<br />

Au printemps 2009, trente<br />

bambins prendront<br />

possession du nouveau<br />

multi-accueil Ti Canailloux.<br />

Avec <strong>le</strong> soutien de la Vil<strong>le</strong>,<br />

de la CAF et du Conseil<br />

général, l’association<br />

abandonne l’ancienne<br />

maison de la rue du Pouldu<br />

dans laquel<strong>le</strong> el<strong>le</strong> s’est<br />

installée en 1990 et qui ne<br />

répond plus aux normes<br />

d’accueil du jeune enfant,<br />

pour s’instal<strong>le</strong>r quelques<br />

mètres plus loin, sur une<br />

<strong>par</strong>cel<strong>le</strong> de 700 m 2 en face<br />

du château d’eau de<br />

Nantes Nord. Un projet de<br />

logements est à l’étude sur<br />

<strong>le</strong> terrain qui sera ainsi<br />

libéré.<br />

En attendant, la nouvel<strong>le</strong><br />

structure, dont la<br />

construction a commencé<br />

au mois d’avril à l’ang<strong>le</strong> du<br />

bou<strong>le</strong>vard René-Cassin et<br />

de la rue du Bout-des-<br />

Landes, y gagnera en<br />

espace et en places (de 25<br />

à 30), avec un étage dédié<br />

au personnel. Soucieux des<br />

conditions d’accueil des<br />

enfants comme des<br />

<strong>par</strong>ents, l’architecte Jean-<br />

François Mauras a conçu <strong>le</strong><br />

bâtiment comme “une<br />

grande maison” respectant<br />

<strong>le</strong>s critères de haute qualité<br />

environnementa<strong>le</strong>.<br />

Entièrement en bois, avec<br />

des toits en pente et un<br />

pignon en p<strong>le</strong>xiglas éclairé<br />

de cou<strong>le</strong>ur rose pour la<br />

touche ludique, <strong>le</strong> nouveau<br />

multi-accueil sera tourné<br />

vers un jardin donnant sur<br />

un espace arboré. Coût de<br />

l’investissement : 820 000 €.<br />

Le nouveau multi-accueil<br />

sera entièrement en bois à<br />

l’ang<strong>le</strong> du bou<strong>le</strong>vard<br />

René-Cassin et la rue du<br />

Bout- des-Landes.<br />

Nantes au quotidien - 19 - Septembre 2008


[11 quartiers] HAUTS-PAVÉS / SAINT-FÉLIX<br />

“Aujourd’hui, restaurons demain” : réf<strong>le</strong><br />

DÉVELOPPEMENT DURABLE. Au Local, depuis <strong>le</strong><br />

1 er mai, on vient déjeuner, faire ses courses ou cuisiner.<br />

Entre <strong>le</strong>s cageots de courgettes, laitues et autres légumes<br />

de saison, on s’assoit autour de la grande tab<strong>le</strong>, on<br />

épluche, on coupe, on discute. C’est aussi <strong>le</strong> coin cuisine<br />

où <strong>le</strong>s langues se délient et <strong>le</strong>s idées fusent.<br />

Facteur social, l’alimentation Nos grands-mères ne<br />

diraient pas <strong>le</strong> contraire, et l’ADDA s’em<strong>par</strong>e de la<br />

recette : dans <strong>le</strong> Local de l’Association pour <strong>le</strong> développement<br />

durab<strong>le</strong> <strong>par</strong> l’alimentation, on réfléchit tout haut à<br />

ce qu’on mange, on s’interroge sur ses habitudes de<br />

consommation. Que faire aujourd’hui pour améliorer<br />

demain C’est autour de cette question que s’organise <strong>le</strong><br />

projet, à l’initiative de Claire Turlot : “L’économie durab<strong>le</strong><br />

passe <strong>par</strong> l’échange et <strong>le</strong> don. L’essentiel est d’agir<br />

ensemb<strong>le</strong>, la porte est ouverte à tous”.<br />

Pour commencer, l’épicerie associative. Deux fois<br />

<strong>par</strong> semaine, et sur commande pour éviter la perte,<br />

est organisée la vente de paniers bio : pour 10 €, 4<br />

à 5 kilos de fruits et légumes issus de l'agriculture<br />

biologique. “Nous achetons <strong>le</strong>s produits au MIN, et<br />

<strong>le</strong>s marges très réduites permettent de rendre l’alimentation<br />

biologique accessib<strong>le</strong> à tous.” La collabo-<br />

Une visite du quartier pour <strong>le</strong>s 100 ans de<br />

ANNIVERSAIRE. Après l’édition d’un livre retraçant<br />

l’histoire du quartier, diverses manifestations ont déjà<br />

ponctué l’année pour célébrer <strong>le</strong> centenaire de Saint-<br />

Pasquier, dont un vide-grenier en mai qui a accueilli<br />

une quarantaine d’exposants. L’association Objectif<br />

Centenaire a profité de cette journée pour remettre <strong>le</strong>s<br />

prix du concours de dessins, lancé auprès des éco<strong>le</strong>s<br />

primaires de la rue Noire, Jean-XXIII et Léon-Say. “Les<br />

enfants étaient invités à représenter <strong>le</strong> quartier, explique<br />

Isabel<strong>le</strong> Auger, responsab<strong>le</strong> du concours. Parmi<br />

<strong>le</strong>s 320 dessins recueillis, quatre ont été primés <strong>par</strong><br />

des cartes posta<strong>le</strong>s éditées à 500 exemplaires chacune.”<br />

Avant <strong>le</strong> repas qui clôturera <strong>le</strong>s animations <strong>le</strong><br />

27 septembre, l’association Objectif Centenaire propose<br />

une visite du quartier, <strong>le</strong> 14 septembre, en <strong>par</strong>tenariat<br />

avec l’association du quartier Saint-Pasquier. “Le<br />

cinéma Bretagne, <strong>le</strong> <strong>par</strong>c des Capucins et sa chapel<strong>le</strong>,<br />

<strong>le</strong>s bains douches, <strong>le</strong> dispensaire, <strong>le</strong>s Hauts-Pavés, <strong>le</strong><br />

repos de chasse d’Anne de Bretagne, <strong>le</strong>s pépinières,<br />

l’ancienne éco<strong>le</strong> communa<strong>le</strong> de fil<strong>le</strong>s… Nous allons<br />

faire une bouc<strong>le</strong> en passant <strong>par</strong> tous <strong>le</strong>s lieux de<br />

mémoire du quartier avant de revenir à l’église, à l’origine<br />

de ce centenaire,” annonce Jean-Yves Bellayer,<br />

l’animateur de cette visite, féru d’histoire et organisateur<br />

de nombreuses visites de quartiers nantais.<br />

Visite <strong>le</strong> 14 septembre, de 14 h 30 à 17 h. Rendezvous<br />

place de l’Église. Gratuit et sans inscription.<br />

Objectif Centenaire, 27, rue Vil<strong>le</strong>bois-Mareuil,<br />

Nantes. Tél. 06 13 12 84 16.<br />

Nantes au quotidien - 20 - Septembre 2008


NANTES ERDRE<br />

xion au Local<br />

ration avec <strong>le</strong>s petits producteurs locaux n’est pas<br />

mise de côté pour autant : “Nous souhaitons <strong>le</strong>s inviter<br />

à venir ponctuel<strong>le</strong>ment au Local, pour établir un<br />

lien entre <strong>le</strong> producteur et <strong>le</strong> consommateur”.<br />

Objectif Comprendre ce qui se passe depuis <strong>le</strong> lieu<br />

de production jusqu’à notre assiette (et même nos<br />

déchets) et, pourquoi pas, organiser des visites sur<br />

<strong>le</strong>s sites de production. Dialoguer et échanger sur du<br />

long terme permet ainsi de prendre conscience des<br />

besoins de chacun. Le dialogue s’établit aussi en cuisine,<br />

où s’organisent des ateliers pour échanger <strong>le</strong>s<br />

pratiques, mettre la main à la pâte. “En bref, l’idée<br />

est de passer du consommateur au consomm’acteur”,<br />

sourit Mireil<strong>le</strong>, bénévo<strong>le</strong> à l’association. Agir<br />

pour soi-même et <strong>le</strong>s autres, tenter de répondre à<br />

ses contradictions, raisonner ses choix. Tels sont <strong>le</strong>s<br />

objectifs de l’ADDA. Sur une étagère, des confitures<br />

maison, et à l’entrée du Local, des produits gratuits.<br />

Sous prétexte que ces pommes ne reluisaient pas<br />

assez, el<strong>le</strong>s ont été mises au rebut. Et si on <strong>le</strong>s redistribuait<br />

<br />

Le Local, 1 bis rue Basse-Creuse, 44000 Nantes.<br />

Tél. 09 51 46 62 31. www.adda.asso.fr<br />

Saint-Pasquier<br />

Jean-Yves<br />

Bellayer<br />

qui<br />

animera<br />

la balade,<br />

Isabel<strong>le</strong><br />

Auger,<br />

Frédéric<br />

Aubry<br />

et Anne<br />

Moreau.<br />

Port-Boyer : <strong>le</strong> point<br />

sur <strong>le</strong>s aménagements<br />

TRAVAUX. Depuis <strong>le</strong> printemps plusieurs chantiers ont été lancés sur <strong>le</strong><br />

quartier de Port-Boyer : requalification de l’accès aux établissements scolaires<br />

via de la rue l’Éraudière, création d’une aire de jeux, aménagement<br />

d’une liaison douce. Ces chantiers s’achèveront en septembre.<br />

Le site de l’ancien centre commercial sera transformé en un espace public<br />

convivial. Une grande aire de jeux entièrement clôturée, des murets bardés<br />

de bois et organisés en gradin pour s’assoir, se rencontrer, discuter… “Nous<br />

avons cherché à faire un espace agréab<strong>le</strong>, propice aux échanges en accord<br />

avec <strong>le</strong>s souhaits des habitants”, explique Magali Carzunel, chargée du dossier<br />

à Nantes Métropo<strong>le</strong>. L’aire de jeux sera <strong>par</strong>tagée en deux plates formes<br />

agencées sur deux niveaux. L’une dédiée aux petits, l’autre aux plus grands<br />

avec notamment un toboggan installé sur <strong>le</strong> talus. L’ancien <strong>par</strong>king du<br />

centre commercial aussi sera dans la foulée réaménagé et agrandi.<br />

Par ail<strong>le</strong>urs, entre la rue de Port-Boyer et la sortie du passage souterrain, une<br />

liaison douce, interdite aux véhicu<strong>le</strong>s, sera aménagée pour désenclaver<br />

cette <strong>par</strong>tie du quartier. Cet axe, déjà très emprunté <strong>par</strong> <strong>le</strong>s élèves du collège<br />

et de l’éco<strong>le</strong> primaire, offrira un accès lisib<strong>le</strong> et sécurisé à la nouvel<strong>le</strong><br />

aire de jeux, aux établissements scolaires, à la halte garderie… À l’ang<strong>le</strong> de<br />

la rue de Port-Boyer et du chemin de l’Éraudière, un plateau suré<strong>le</strong>vé sera<br />

éga<strong>le</strong>ment mis en place pour sécuriser l’intersection.<br />

Enfin, la rue de l’Éraudière, dans sa <strong>par</strong>tie en impasse, à <strong>par</strong>tir de la rue de<br />

Préaulx, bénéficiera el<strong>le</strong> aussi d’un réaménagement. Objectif : sécuriser <strong>le</strong>s<br />

accès aux établissements scolaires avec notamment la mise en place d’une<br />

zone 30 pour réduire la vitesse, tout en requalifiant <strong>le</strong>s espaces et en remédiant<br />

aux stationnements illicites <strong>le</strong> long de la voie. Interdite aux voitures sauf<br />

pour <strong>le</strong>s riverains et <strong>le</strong>s personnels des éco<strong>le</strong>s et du collège, la voie privilégie<br />

<strong>le</strong>s circulations douces (piétons et vélos) avec de larges circulations piétonnes<br />

de deux à trois mètres qui ont été intégrées dans l’aménagement.<br />

Nantes au quotidien - 21 - Septembre 2008


[11 quartiers]<br />

BELLEVUE / CHANTENAY<br />

Voix de femmes, chants de mères<br />

CHANTIER ARTISTIQUE. “Les chanteuses<br />

sont des passeuses, <strong>le</strong>urs voix franchissent<br />

<strong>le</strong>s ponts et abolissent <strong>le</strong>s frontières,<br />

<strong>le</strong>urs chants de vie traversent la terre”, écrit<br />

Valérie Joly. Ces chanteuses, des femmes,<br />

des mères, habitantes du quartier de<br />

Bel<strong>le</strong>vue, Valérie <strong>le</strong>s rencontre depuis 2005, a<br />

noué des liens, a <strong>par</strong>tagé des moments d’intimité,<br />

autour d’un thé fumant, d’un repas, chez<br />

el<strong>le</strong>s. Au cœur de cette complicité, <strong>le</strong> chant<br />

s’est installé, et la mémoire a mis au grand<br />

jour des berceuses d’enfance, des mots chantant<br />

l’amour, <strong>le</strong> deuil ou la guerre, des mélodies,<br />

des odeurs et des saveurs de Somalie,<br />

de Madagascar ou de Tunisie. Enregistrées,<br />

ces voix de femmes sont aujourd’hui réunies<br />

sur un CD, véritab<strong>le</strong> objet artistique, fort et<br />

vivant. “Cette démarche s’inscrit dans <strong>le</strong><br />

cadre des Scènes nomades du théâtre<br />

Athénor, explique sa directrice, Brigitte Lallier-<br />

Maisonneuve. Cela consiste à proposer des<br />

projets artistiques sur des territoires, sans lieu<br />

<strong>par</strong>ticulier.<br />

À l’artiste invité, on ne demande pas de faire<br />

pour <strong>le</strong>s gens, mais d’être là, à l’écoute de ce<br />

qui va se passer.” Seu<strong>le</strong> une cou<strong>le</strong>ur artistique<br />

a été posée : “Bel<strong>le</strong>vue, village du monde”,<br />

et <strong>le</strong> processus s’est ensuite inscrit dans <strong>le</strong><br />

temps. En <strong>par</strong>allè<strong>le</strong> des col<strong>le</strong>ctages de chants<br />

<strong>par</strong> Valérie Joly, el<strong>le</strong>-même chanteuse et<br />

compositrice, passionnée <strong>par</strong> la voix, des ateliers<br />

chant se sont peu à peu mis en place au<br />

centre socioculturel, dans <strong>le</strong>s éco<strong>le</strong>s, à l’Épicerie<br />

communautaire, aux Salons de Bel<strong>le</strong>vue<br />

avec la Maison des Habitants. Puis, s’imposant<br />

comme une évidence, un chœur de<br />

femmes est né, qui s’est produit au musée<br />

des Beaux-Arts et au château des ducs à l’occasion<br />

de “Résonances” en juin dernier. “Il<br />

ne s’agit pas d’une chora<strong>le</strong> de plus, explique<br />

Brigitte, mais du fruit d’un projet… qui en fait<br />

naître d’autres.” Après <strong>le</strong> CD et la mise en<br />

place de ce chœur, Valérie pense à une création<br />

qui donnerait aussi place à la danse. Le<br />

chantier artistique est en cours, la forme en<br />

devenir, modelés <strong>par</strong> la rencontre, entre l’artiste<br />

et <strong>le</strong>s habitants.<br />

www.athenor.com<br />

Le chœur, animé <strong>par</strong><br />

Valérie Joly, dans la cours<br />

du château des ducs, lors<br />

du festival “Résonances”.<br />

Nantes au quotidien - 22 - Septembre 2008


La rénovation de l’Hermitage, emblématique du patrimoine nantais,<br />

préservera <strong>le</strong> charme de l’ancienne cité.<br />

La cité de l’Hermitage<br />

se refait une jeunesse<br />

RÉHABILITATION. “Regardez comme<br />

el<strong>le</strong> a bel<strong>le</strong> allure”. Enfant des Garennes,<br />

Daniè<strong>le</strong> Jarnet habite l’Hermitage depuis<br />

près de trente ans. De sa fenêtre au 1 er<br />

étage du 3, square Comodore-Guiné, la<br />

Nantaise profite “de biais” d’une vue<br />

imprenab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> f<strong>le</strong>uve… “Ail<strong>le</strong>urs, la<br />

<strong>Loire</strong> me manquerait. Et entre voisins, ici<br />

on s’entend bien, on s’entraide”.<br />

Avec ses logements exigus, ses fenêtres<br />

et <strong>par</strong>fois ses lavabos d’époque, ce<br />

symbo<strong>le</strong> des habitations à bon marché<br />

des années trente n’a pourtant rien du<br />

grand luxe. Accrochés au rocher de<br />

Sainte-Anne depuis 70 ans, <strong>le</strong>s six<br />

grands bâtiments de béton avec <strong>le</strong>urs<br />

ap<strong>par</strong>tements “ordinaires” dans la longueur<br />

ou “améliorés” en proue, méritent<br />

un profond lifting. “Il y a déjà eu<br />

deux campagnes de rénovation en 1978<br />

et 1988, mais jamais une restructuration<br />

lourde, pour tout <strong>le</strong> monde”, explique<br />

Christè<strong>le</strong> Martin à Nantes Habitat. Le<br />

bail<strong>le</strong>ur social engage ce mois-ci <strong>le</strong> chantier<br />

de réhabilitation de la cité. Coût : 5,8<br />

millions d’euros.<br />

La totalité des 200 logements va bénéficier<br />

de transformations, 33 seront tota<strong>le</strong>ment<br />

remaniés. Fenêtres, chauffage,<br />

é<strong>le</strong>ctricité, sanitaires… Tout va être<br />

changé, la façade en béton restaurée.<br />

En revanche, l’Hermitage gardera ce qui<br />

fait son charme ancien : <strong>le</strong>s <strong>par</strong>quets en<br />

bois, <strong>le</strong>s hauts plafonds… “On n’a pas<br />

envie de dénaturer, on a consulté l’architecte<br />

des bâtiments de France”. La<br />

vieil<strong>le</strong> cité a beau ne pas être classée,<br />

el<strong>le</strong> est emblématique du patrimoine<br />

nantais.<br />

Les ouvriers entreront dans <strong>le</strong>s premiers<br />

logements en novembre. À raison de<br />

six semaines chacun en moyenne, <strong>le</strong><br />

chantier de l’Hermitage s’éta<strong>le</strong>ra<br />

jusqu’en décembre 2010. Daniè<strong>le</strong><br />

appréhende un peu <strong>le</strong> bruit, la poussière,<br />

l’intrusion dans son univers… Un<br />

“veil<strong>le</strong>ur de chantier” sera là pour<br />

accompagner <strong>le</strong>s locataires. “On dispose<br />

d’un logement à la journée pour<br />

<strong>le</strong>s assistantes maternel<strong>le</strong>s ou <strong>le</strong>s gens<br />

qui travail<strong>le</strong>nt de nuit. Au cas <strong>par</strong> cas, on<br />

fait aussi appel à une entreprise d’insertion,<br />

<strong>par</strong> exemp<strong>le</strong> pour aider à faire des<br />

cartons”.<br />

La 8 e balade<br />

des ateliers<br />

de Chantenay<br />

Peinture, ébénisterie, création de bijoux, graphisme,<br />

stylisme… la balade des ateliers du quartier<br />

Chantenay-Sainte-Anne propose, pour la 8 e année<br />

consécutive, tout un week-end de flâneries,<br />

découvertes, rencontres sur <strong>le</strong> thème de la création<br />

en tous genres. Une vingtaine de lieux s’ouvre au<br />

public. Le planétarium, <strong>le</strong> collège, mais aussi des<br />

ga<strong>le</strong>ries, commerces, entreprises, ateliers, qui, tous,<br />

accueil<strong>le</strong>nt des créateurs. Pour varier <strong>le</strong>s plaisirs<br />

d’une année sur l’autre, <strong>le</strong>s artistes déjà exposés<br />

investissent de nouveaux lieux avec de nouvel<strong>le</strong>s<br />

œuvres. De nouveaux <strong>par</strong>ticipants s’associent à<br />

l’opération. Outre <strong>le</strong>s visites, on pourra suivre <strong>le</strong>s<br />

“provocations publiques pictura<strong>le</strong>s en p<strong>le</strong>in air” de<br />

Roger Dimanche, un concert au manoir de la<br />

Hautière… l’idée étant de montrer l’effervescence<br />

artistique du quartier à un public large et, côté<br />

exposants, d’établir des contacts, se créer un réseau,<br />

se faire connaître de potentiels acheteurs.<br />

À l’occasion de cette balade, un plan-répertoire est<br />

édité, sur <strong>le</strong>quel on peut repérer l’ensemb<strong>le</strong> des sites<br />

à visiter. Au cours du week-end, un jeu permettra aux<br />

“baladeurs” de gagner une œuvre d’art.<br />

Vendredi 26, samedi 27 et dimanche<br />

28 septembre de 15 h à 20 h.<br />

Contact : a<strong>le</strong>aupastels@club-internet.fr<br />

Les organisateurs de la balade.<br />

Nantes au quotidien - 23 - Septembre 2008


[11 quartiers] ÎLE DE NANTES<br />

La Tasse à voyage<br />

Rencontre autour du voyage, proposée <strong>par</strong> la résidence Adoma et l’Orpan, sur l’î<strong>le</strong> de Nantes.<br />

RENCONTRE. La résidence Adoma et<br />

l’Orpan proposent un rendez-vous convivial<br />

autour de la découverte d’un pays, un jeudi<br />

après-midi tous <strong>le</strong>s deux mois depuis <strong>le</strong><br />

début de l’année. Son nom La Tasse à<br />

voyage. Le principe Une personne de la<br />

résidence Beaulieu, une personne âgée ou<br />

encore un habitant du quartier, est invité à<br />

venir témoigner des sensations et émotions<br />

qu’il a rencontrées à l’étranger.<br />

“On a tous des expériences à <strong>par</strong>tager, que<br />

ce soit à <strong>par</strong>tir d’un voyage ou d’un vécu plus<br />

prolongé, notamment pour une grande <strong>par</strong>t<br />

du public de la résidence, qui compte près<br />

de 29 nationalités, commente Maryse Jouy,<br />

intervenante socia<strong>le</strong> à la résidence Adoma.<br />

Ce moment d’échange se veut donc une<br />

ouverture sur la pluralité culturel<strong>le</strong> et un exercice<br />

direct de la tolérance qu’on espère voir<br />

se transposer ensuite dans la rue.”<br />

Récit, découverte des lieux, des us et coutumes,<br />

à travers des photos et la réalisation<br />

d’un diaporama, l’exposition d’objets, de<br />

livres, la pré<strong>par</strong>ation de plats typiques, la<br />

dégustation de fruits… La Tasse à voyage a<br />

déjà permis d’explorer <strong>le</strong>s richesses du<br />

Vietnam, du Pérou et du Venezuela.<br />

“Chaque rencontre suscite une véritab<strong>le</strong><br />

curiosité et <strong>le</strong>s personnes qui font la présentation<br />

bénéficient d’une reconnaissance<br />

cha<strong>le</strong>ureuse du public en retour,” se réjouit<br />

Maryse Jouy.<br />

Si <strong>le</strong> prochain rendez-vous est fixé <strong>le</strong> 16<br />

septembre à la résidence Beaulieu pour<br />

évoquer l’Éthiopie, la formu<strong>le</strong> va aussi s’exporter<br />

en d’autres lieux. “Le projet a séduit<br />

<strong>le</strong>s résidences de la Made<strong>le</strong>ine et de la<br />

Cerisaie tout comme l’association Vivre à<br />

Beaulieu, commente Marine Vinet, référente<br />

de l’Orpan pour <strong>le</strong> quartier. La Tasse a<br />

l’air <strong>par</strong>tie pour de longs voyages !”<br />

La Tasse à voyage, prochain rendez-vous,<br />

<strong>le</strong> 16 septembre à 14 h 30 à la résidence<br />

Beaulieu, 9, bou<strong>le</strong>vard des Martyrs<br />

nantais, Nantes. Tél. 02 40 99 26 07.<br />

Le premier des futurs ponts en construction<br />

La construction du nouveau pont entre Saint-<br />

Sébastien-sur-<strong>Loire</strong> et l’est du quartier<br />

Beaulieu est lancée. Retardé de six mois, <strong>le</strong><br />

chantier de son alter-ego sur <strong>le</strong> bras de la<br />

Made<strong>le</strong>ine lui emboîtera <strong>le</strong> pas à l’automne<br />

pour relier la place de la Gabarre à Malakoff.<br />

Au pied du quai Dumont-d’Urvil<strong>le</strong>, l’estacade<br />

servant à amener <strong>le</strong>s engins sur la <strong>Loire</strong> est<br />

déjà en place, de même que <strong>le</strong> batardeau côté<br />

bou<strong>le</strong>vard des Pas-Enchantés. Ces structures<br />

provisoires vont permettre de cou<strong>le</strong>r la culée<br />

et <strong>le</strong>s cinq pi<strong>le</strong>s de ce pont de 300 mètres de<br />

long. Dans ses 17,5 mètres de largeur,<br />

passeront deux voies automobi<strong>le</strong>s, deux pistes<br />

cyclab<strong>le</strong>s et de larges trottoirs. Pour intégrer<br />

au mieux l’ouvrage dans <strong>le</strong> paysage ligérien,<br />

ces derniers seront en bois et l’angélique des<br />

estuaires, espèce protégée qui poussait là, a<br />

été transplantée plus en amont. Le nouvel axe<br />

doit ouvrir mi 2010. D’ici là, une promenade<br />

piétonne va être aménagée sous <strong>le</strong> pont dans<br />

la continuité du bou<strong>le</strong>vard des Pas-Enchantés.<br />

Sur l’autre rive, la Samoa continuera de<br />

valoriser <strong>le</strong>s berges dans l’esprit du bou<strong>le</strong>vard<br />

Blancho.<br />

“Nous ne sommes plus dans la logique des<br />

pénétrantes des années 60”, rassure Patrick<br />

Rimbert, vice-président de Nantes Métropo<strong>le</strong>.<br />

“Il ne s’agit pas d’une nouvel<strong>le</strong> ligne de ponts,<br />

mais de deux nouvel<strong>le</strong>s rues permettant une<br />

meil<strong>le</strong>ure liaison interquartiers.” Objectif :<br />

améliorer la desserte d’un quartier dont <strong>le</strong> nombre<br />

d’habitants va doub<strong>le</strong>r dans <strong>le</strong>s vingt ans.<br />

Nantes au quotidien - 24 - Septembre 2008


[histoires]<br />

DE QUARTIER<br />

COLLECTION JEAN-CLAUDE ET ANNICK LEMOINE, “NANTES LA JOLIE” DE STÉPHANE PAJOT<br />

Centre-vil<strong>le</strong>. Fondées au<br />

19 e sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s grandes fêtes foraines<br />

ont émerveillé des générations de<br />

Nantais. Synonymes d’évasion, de<br />

rêves et de frissons, ces manifestations<br />

étaient <strong>le</strong> rendez-vous d’invraisemblab<strong>le</strong>s<br />

artistes, de bate<strong>le</strong>urs et<br />

de phénomènes de foires inimaginab<strong>le</strong>s<br />

à notre époque. El<strong>le</strong>s ont éga<strong>le</strong>ment<br />

permis au public de découvrir<br />

<strong>le</strong> cinéma avant de devenir<br />

aujourd’hui de véritab<strong>le</strong>s <strong>par</strong>cs<br />

d’attraction.<br />

La foire s’instal<strong>le</strong><br />

définitivement cours<br />

Saint-Pierre et cours<br />

Saint-André à <strong>par</strong>tir de<br />

1904. Peu à peu, <strong>le</strong>s<br />

monstres de foire – ici,<br />

la femme à barbe –<br />

dis<strong>par</strong>aissent au profit<br />

de manèges de plus en<br />

plus élaborés.<br />

Au début du 19 e sièc<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s saltimbanques prennent<br />

l’habitude de se rassemb<strong>le</strong>r près du port, et sur la<br />

place Roya<strong>le</strong> lors de la période des fêtes de Noël et<br />

du jour de l’An. Cette présence n’est pas sans poser<br />

de problèmes. Au bruit et à la sa<strong>le</strong>té s’ajoute l’encombrement<br />

des rues et des quais à un tel point que <strong>le</strong>s<br />

autorités décident de regrouper <strong>le</strong>s bate<strong>le</strong>urs sur des<br />

sites précis : la place de la Bourse, la place Viarme, la<br />

petite-Hollande et, à compter de 1819, la place<br />

Bretagne, cadre de trois marchés hebdomadaires (friperie,<br />

bovins et moutons). Les forains peuvent y aménager<br />

<strong>le</strong>urs banques (<strong>le</strong>s stands de l’époque) dans<br />

des cases en bois durant une période imposée. La<br />

mairie souhaite encadrer une activité très populaire<br />

qui fait notamment concurrence au théâtre officiel.<br />

Progressivement, <strong>le</strong>s forains font étape à Nantes<br />

chaque année entre <strong>le</strong> 15 décembre et <strong>le</strong> 15 février,<br />

La fête fora<br />

des bate<strong>le</strong>u<br />

Nantes au quotidien - 26 - Septembre 2008


Un théâtre<br />

des rêves<br />

grâce à<br />

l’ingéniosité<br />

des forains.<br />

donnant ainsi naissance à la foire d’hiver et suscitant<br />

aussitôt la colère des riverains. En 1847, l’un d’eux<br />

stigmatise la mairie qui “fait annuel<strong>le</strong>ment de la place<br />

Bretagne l’égout de tous <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s des saltimbanques<br />

qui séjournent dans la vil<strong>le</strong>”.<br />

La rég<strong>le</strong>mentation se durcit et <strong>le</strong> 6 janvier 1854, un<br />

arrêté du préfet soumet <strong>le</strong>s “bate<strong>le</strong>ur, escamoteur,<br />

joueur d’orgues, musicien ambulant ou chanteur” à<br />

une rég<strong>le</strong>mentation très stricte. Pour s’instal<strong>le</strong>r, <strong>le</strong>s<br />

forains doivent en avoir fait la demande à la municipalité.<br />

Le maire <strong>le</strong>ur délivre alors des “cartes de sûreté<br />

et de permission” visées <strong>par</strong> <strong>le</strong> commissaire spécial<br />

de police. L’architecte-voyer de la Vil<strong>le</strong> est chargé de<br />

récolter <strong>le</strong>s redevances (droit de place, droit des pauvres,<br />

taxe reversée au bureau de bienfaisance pour<br />

<strong>le</strong>s plus démunis de la vil<strong>le</strong>, taxe de police, de pompier<br />

ou encore d’affichage), de délimiter <strong>le</strong>s emplacements<br />

et de définir la tail<strong>le</strong> des cases. Ces dernières<br />

sont occupées <strong>par</strong> une ribambel<strong>le</strong> de banques aussi<br />

diverses que modestes : jeux de massacre, d’anneaux,<br />

de quil<strong>le</strong>s (<strong>par</strong>fois à l’effigie d’hommes politiques),<br />

loteries, vendeurs de porcelaine, de tabac.<br />

Certaines d’entre el<strong>le</strong>s cachent des activités illéga<strong>le</strong>s<br />

: jeux d’argent ou prostitution. Le cirque constitue<br />

la plus importante attraction, en volume, en personnel<br />

mais éga<strong>le</strong>ment en public. La foire d’hiver<br />

accueil<strong>le</strong> presque chaque année <strong>le</strong> cirque Plège,<br />

fondé en 1858, et qui occupe l’essentiel de l’espace<br />

réservé à la fête.<br />

Du cirque au phénomène de foire. Peu à peu,<br />

la foire s’émancipe de la prégnance du cirque grâce à<br />

la multiplication des spectac<strong>le</strong>s offerts au public. Des<br />

ménageries proposent des animaux exotiques (singes,<br />

perroquets), des fauves mais éga<strong>le</strong>ment des animaux<br />

mystérieux (pieuvres, vampires) ou étranges<br />

(chiens ou moutons à deux ou cinq pattes, etc.). On<br />

entre là dans <strong>le</strong> “phénomène de foires”, très prisé <strong>par</strong><br />

<strong>le</strong> public : homme des bois, femme à barbe, géant,<br />

lilliputien, obèse, femme repti<strong>le</strong> (et ses déclinaisons,<br />

serpent, crocodi<strong>le</strong>, sirène), homme protée, pouvant<br />

changer de forme à l’envi, etc. Ces banques portent<br />

<strong>le</strong> surnom “d’entre-sort”, <strong>le</strong> client entrant dans la<br />

case pour en sortir aussitôt après avoir rapidement<br />

observé <strong>le</strong> “monstre”. Pour assurer <strong>le</strong> succès de sa<br />

banque, <strong>le</strong> forain, tel un crieur de rue, attire <strong>le</strong> chaland<br />

<strong>par</strong> son sens du boniment et de la comédie. Son discours<br />

coloré cache <strong>par</strong>fois une attraction minab<strong>le</strong>, élaborée<br />

de bric et de broc. La fête reste néanmoins <strong>le</strong><br />

théâtre des rêves grâce à l’ingéniosité des forains.<br />

Les jong<strong>le</strong>urs, acrobates, athlètes (<strong>le</strong>s lutteurs du<br />

théâtre des <strong>sport</strong>s), artistes de music hall, prestidigitateurs<br />

et autres magiciens comme <strong>le</strong> spirite Noskoff<br />

émerveil<strong>le</strong>nt petits et grands tout comme <strong>le</strong>s trucages<br />

étonnants de l’aérogyne (un femme vo<strong>le</strong> grâce à<br />

un système de cordages et de poulies). La fou<strong>le</strong> se<br />

presse pour assister aux pièces écrites <strong>par</strong> <strong>le</strong>s forains<br />

eux-mêmes. L’aventure et <strong>le</strong> mystère sont au cœur<br />

d’œuvres au titre évocateur : Les catacombes de<br />

Paris, Robert, chef des brigands. Les premiers panoramas<br />

et cinématographes (Verbassier en 1896 ou<br />

Ketorza) sont installés à l’occasion des fêtes foraines<br />

qui popularisent éga<strong>le</strong>ment des découvertes scientifiques<br />

et techniques (démonstrations de rayons X, de<br />

▼ ▼<br />

ARCHIVES MUNICIPALES<br />

ine au temps<br />

rs, des ménageries<br />

Nantes au quotidien - 27 - Septembre 2008


▼ ▼<br />

kinétoscopes). Des musées anthropologiques et anatomiques<br />

présentent des statues de cire détaillant<br />

l’organisme humain ou différents spécimens ethniques.<br />

On exhibe éga<strong>le</strong>ment des représentations<br />

d’hommes politiques ou de criminels célèbres<br />

comme <strong>le</strong> tueur en série Joseph Vacher. En définitive,<br />

<strong>le</strong>s forains véhicu<strong>le</strong>nt et diffusent tout à la fois<br />

de l’information (<strong>par</strong> <strong>le</strong> biais des actualités du cinématographe)<br />

et du savoir, jouant ainsi un rô<strong>le</strong> culturel et<br />

pédagogique non négligeab<strong>le</strong>.<br />

La foire quitte la place Bretagne pour <strong>le</strong>s<br />

cours. Le succès de la foire d’hiver provoque<br />

son engorgement. En 1888, une pétition<br />

de 1 500 Nantais propose la création<br />

d‘une nouvel<strong>le</strong> foire d’été qui résoudrait<br />

ce problème tout en<br />

augmentant <strong>le</strong>s retombées<br />

économiques. La nouvel<strong>le</strong><br />

manifestation se dérou<strong>le</strong><br />

pour la première fois en<br />

1891 entre <strong>le</strong> 15 juin et <strong>le</strong><br />

15 juil<strong>le</strong>t. Après quelques<br />

atermoiements, la foire<br />

d’été est définitivement<br />

organisée au mois de septembre<br />

à <strong>par</strong>tir de 1902.<br />

Cependant, la fête se retrouve<br />

à l’étroit place de Bretagne.<br />

El<strong>le</strong> est donc transférée<br />

vers <strong>le</strong>s cours Saint-Pierre et<br />

Saint-André en 1904. La foire d’été<br />

s’épanouit désormais sur un espace<br />

beaucoup plus vaste et adapté à l’accueil<br />

d’un plus grand nombre de banques mais<br />

éga<strong>le</strong>ment d’attractions plus spectaculaires. Les<br />

premiers manèges, carrousels, grands huit, grande<br />

roue en bois arrivent dans la vil<strong>le</strong> et remplacent progressivement<br />

<strong>le</strong>s stands traditionnels. Les simp<strong>le</strong>s manèges<br />

de chevaux de bois prennent ensuite la forme<br />

d’un véritab<strong>le</strong> bestiaire (vaches, cochons, lapins, chèvres,<br />

etc.) avant de se convertir au modernisme technologique<br />

(motos, automobi<strong>le</strong>s, vélocipèdes, aéroplanes,<br />

ballons). En 1906, une grande roue de onze<br />

mètres de haut rend hommage à Ju<strong>le</strong>s Verne en emportant<br />

ses passagers vers la Lune ! La foire d’hiver<br />

connaît quant à el<strong>le</strong> un <strong>le</strong>nt déclin. Les deux manifestations<br />

sont trop rapprochées et <strong>le</strong>s forains rechignent à<br />

venir à deux reprises. Surtout, la fête hiverna<strong>le</strong> est restée<br />

place Bretagne au cœur du Marchix, un quartier insalubre,<br />

malfamé et défavorisé.<br />

Durant l’Entre-deux guerres, pour pallier l’insuccès de<br />

la foire d’hiver, une troisième fête voit <strong>le</strong> jour sur <strong>le</strong>s<br />

cours au printemps. Organisée au mois d’avril, el<strong>le</strong><br />

débute dans <strong>le</strong> cadre du carnaval de la Mi-Carême qui<br />

trouve là un prolongement populaire exceptionnel. La<br />

manifestation hiverna<strong>le</strong> dis<strong>par</strong>aît bientôt. Dans <strong>le</strong>s<br />

années 1930, <strong>le</strong>s fêtes s’appuient en moyenne sur<br />

La fête foraine en 1890,<br />

place Bretagne.<br />

COLLECTION JEAN-CLAUDE ET ANNICK<br />

LEMOINE, “NANTES LA JOLIE”<br />

DE STÉPHANE PAJOT<br />

Bibliographie :<br />

● L’artiste nomade dans<br />

la cité : contrô<strong>le</strong><br />

politique et policier à<br />

Nantes au XIX e sièc<strong>le</strong>.<br />

Johanne Binet,<br />

mémoire d’histoire<br />

culturel<strong>le</strong>, Master 1,<br />

Université de Lil<strong>le</strong>. 2006<br />

(consultab<strong>le</strong> aux<br />

archives municipa<strong>le</strong>s).<br />

● La bel<strong>le</strong> époque du<br />

cinéma et des fêtes<br />

foraines à Nantes (1896-<br />

1914). Frédric Monteil.<br />

Ouest Éditions. 1996.<br />

une cinquantaine de stands. Les attractions ont considérab<strong>le</strong>ment<br />

évolué. Si l’on remarque encore la<br />

colosse Thérésa, la femme sans tête, <strong>le</strong> géant<br />

savoyard, <strong>le</strong> serpent de mer ou des phoques savants,<br />

<strong>le</strong>s autodromes pour enfants, <strong>le</strong>s toboggans tapis roulant,<br />

<strong>le</strong> robot, <strong>le</strong> grand huit aérien ou l’auto circuit <strong>le</strong>s<br />

ont supplantés auprès du public. En 1939, malgré la<br />

mobilisation et <strong>le</strong> déc<strong>le</strong>nchement de la guerre, celui-ci<br />

est au rendez-vous de la fête d’été. Durant <strong>le</strong>s années<br />

noires, <strong>le</strong>s foires agissent comme des dérivatifs, des<br />

moyens pour la population d’oublier un temps<br />

l’Occupation. Lors de l’édition de l’été 1942, <strong>le</strong><br />

Phare de la <strong>Loire</strong> explique que “la foire des<br />

vaches maigres” trouve <strong>le</strong> “moyen de<br />

sourire, de chanter et de plaire” !<br />

Des installations sont de<br />

plus en plus spectaculaires.<br />

La première fête foraine<br />

de la Libération se dérou<strong>le</strong> à<br />

<strong>par</strong>tir du 25 août 1945 sur<br />

l’espace restreint de la<br />

place Neptune, <strong>le</strong>s cours<br />

étant occupés <strong>par</strong> <strong>le</strong>s baraquements<br />

utilisés pour<br />

reloger <strong>le</strong>s sinistrés des<br />

bombardements. Malgré<br />

un déploiement plus modeste,<br />

<strong>le</strong>s Nantais retrouvent<br />

avec joie <strong>le</strong>s <strong>par</strong>fums sucrés,<br />

la cacophonie des manèges, <strong>le</strong>s<br />

cliquetis des loteries, <strong>le</strong>s tirs des<br />

carabines et autres pétarades avec<br />

un réel enthousiasme. L’heure est à la<br />

technologie. L’é<strong>le</strong>ctricité se généralise dans<br />

<strong>le</strong> fonctionnement des machines à un tel point<br />

qu’EDF, en 1955, ne peut fournir que 300 kilowatts<br />

aux forains alors qu’ils en réclament 500 ! Les installations<br />

sont de plus en plus spectaculaires comme <strong>le</strong><br />

montre en 1960 l’imposant grand huit métallique – <strong>le</strong><br />

plus grand installé à Nantes depuis trente ans – présenté<br />

au public sous <strong>le</strong>s yeux de la Reine Esméralda,<br />

souveraine des forains.<br />

Ce déploiement déplaît à certains riverains qui<br />

demandent inlassab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> dé<strong>par</strong>t de la manifestation<br />

des cours Saint-Pierre et Saint-André. Une<br />

requête qui est rejetée <strong>par</strong> la mairie à plusieurs reprises,<br />

notamment lors du récent chantier du cours<br />

Saint-André. De fait, ce sont bien <strong>le</strong>s travaux qui s’interrompent<br />

durant un mois lors de la foire d’été 2007 !<br />

Il est vrai que l’attrait populaire reste toujours très<br />

important. Ce sont 300 000 personnes qui fréquentent<br />

désormais <strong>le</strong>s quelque cinquante stands de la<br />

foire de printemps (80 en été). La bel<strong>le</strong> époque des<br />

banques est bien terminée même si certaines traditions<br />

demeurent. En 2006, <strong>le</strong>s forains ont ainsi procédé<br />

à l’é<strong>le</strong>ction de la reine de la fête, une première<br />

depuis une trentaine d’années. Christophe Belser<br />

Nantes au quotidien - 28 - Septembre 2008


[histoires]<br />

DE QUARTIER<br />

Centre-vil<strong>le</strong>. Née en<br />

1958, la Fanf’Archi de Nantes<br />

vient de fêter son jubilé.<br />

Cinquante années de franche<br />

rigolade célébrées... en fanfare,<br />

naturel<strong>le</strong>ment.<br />

La fanfare est créée<br />

en 1958, à l’occasion<br />

de l’enterrement<br />

du tramway.<br />

COLLECTION AURÈLE SALMON<br />

La Fanf’Archi :<br />

cinquante ans de rigolade<br />

au son des flonflons<br />

En mai dernier, <strong>le</strong>s passants ont eu la surprise<br />

de découvrir <strong>le</strong>s statues du passage<br />

Pommeraye vêtues de marinières rayées et<br />

coiffées de chapeaux melons. L’explication<br />

figurait dessous, sous forme de kakémonos : la<br />

fanfare d’archi célébrait ses cinquante ans.<br />

Pour cette formation vouée depuis l’origine à<br />

la fiesta en toute occasion, cel<strong>le</strong>-là était trop<br />

bel<strong>le</strong> pour la rater. Il s’agissait de ponctuer<br />

dignement un demi-sièc<strong>le</strong> de camaraderie<br />

musica<strong>le</strong>. Aurè<strong>le</strong> était <strong>par</strong>ticulièrement impliquée<br />

dans l’organisation de la manifestation.<br />

Il faut dire que la fanfare d’archi, el<strong>le</strong> est vraiment<br />

tombée dedans quand el<strong>le</strong> était petite.<br />

La chanteuse est en effet fil<strong>le</strong> de Jean-<br />

François Salmon, du duo Hélène et Jean-<br />

François. Ce dernier, quand il ne descend<br />

pas la <strong>Loire</strong> en jouant de l’accordéon, est<br />

éga<strong>le</strong>ment architecte. C’est tout naturel<strong>le</strong>ment<br />

lorsqu’il était étudiant qu’il est entré<br />

dans la fanfare de l’éco<strong>le</strong>, deux ans après sa<br />

création en 1958 à l’occasion de l’enterrement<br />

du tramway : Michel Cantal-Du<strong>par</strong>t et<br />

Jean-Luc Pel<strong>le</strong>rin avaient organisé des obsèques<br />

musica<strong>le</strong>s, lançant une aventure qui<br />

dure toujours. Jean-François Salmon y a <strong>par</strong>ticipé,<br />

plus ou moins en pointillé, tout au long<br />

des quarante-huit dernières années :<br />

“Pendant toute mon enfance, raconte<br />

Aurè<strong>le</strong>, j’ai été trimballée <strong>par</strong> mes <strong>par</strong>ents<br />

dans un tas de trucs, dont la fanfare. Plus<br />

tard, en 90, j’étais étudiante aux Beaux-Arts<br />

et on a monté un col<strong>le</strong>ctif, “Moove the<br />

derche”, pour créer un catalogue, un<br />

défilé… Les potes de la fanfare voient ce<br />

truc-là, ça <strong>le</strong>ur plaît. Justement, ils organisaient<br />

un concours de fanfares place du<br />

Commerce, ils nous ont demandé de faire la<br />

déco et <strong>le</strong>s intermèdes. On a obtenu <strong>le</strong> pre-<br />

▼ ▼<br />

Nantes au quotidien - 29 - Septembre 2008


▼ ▼<br />

mier prix de mise en<br />

scène. Faut dire que <strong>le</strong><br />

résultat avait dépassé nos<br />

espérances, puisque la<br />

place a été entièrement<br />

recouverte de mousse !<br />

Ceux qui étaient là s’en<br />

souviennent… Dans ce<br />

même concours, <strong>le</strong>s<br />

musiciens de la première<br />

fanfare à concourir ont<br />

joué… à poil ! Là encore,<br />

ça a marqué <strong>le</strong>s esprits !”<br />

Aurè<strong>le</strong> a alors tenté de<br />

renouer avec la tradition<br />

originel<strong>le</strong> de la fanfare d’archi<br />

en battant <strong>le</strong> rappel des<br />

étudiants. En effet, au<br />

moment de sa création et<br />

jusqu’en 1965-1966, la formation<br />

des architectes à<br />

Nantes se faisait dans un<br />

atelier de l’éco<strong>le</strong> des<br />

Beaux-Arts : “Il y avait une<br />

soixantaine d’élèves. Faire<br />

<strong>par</strong>tie de la fanfare, c’était<br />

quasi obligatoire, se souvient<br />

Marc Ginisty, architecte<br />

et “fanfaron”. On vous<br />

collait un instrument dans<br />

<strong>le</strong>s mains et fallait qu’on se<br />

démerde ! On était <strong>par</strong>tie<br />

prenante de toutes <strong>le</strong>s<br />

fêtes”.<br />

Le prix du mauvais<br />

goût d’Hara-Kiri. Dans<br />

<strong>le</strong>s années 60, des internes<br />

de l’hôpital Laënnec<br />

font <strong>par</strong>tie de la bande, réputée<br />

dans tout l’ouest<br />

pour son aptitude à faire la<br />

fête. On l’appel<strong>le</strong> pour animer<br />

la mi-carême jusqu’à Granvil<strong>le</strong>, Cho<strong>le</strong>t… Les prestations<br />

rapportent quelques deniers qui permettent de<br />

financer des voyages d’études à Barcelone ou à Lausanne.<br />

Car, accessoirement, pendant ce temps, <strong>le</strong>s<br />

fanfarons sont toujours étudiants... Les répétitions se<br />

dérou<strong>le</strong>nt dans une cave rue Fénelon, <strong>le</strong>s prestations,<br />

un peu <strong>par</strong>tout : “On se produisait dans <strong>le</strong>s mariages<br />

des uns et des autres, on nous appelait pour des inaugurations,<br />

des événements <strong>sport</strong>ifs, raconte Marc<br />

Ginisty. On <strong>par</strong>ticipait aux rassemb<strong>le</strong>ments de fanfares,<br />

aux grandes fêtes de l’éco<strong>le</strong> des Beaux-Arts de Paris…<br />

COLLECTION AURÈLE SALMON<br />

La fanfare<br />

LéBozarsArchitèques,<br />

<strong>le</strong>s pieds dans l’eau<br />

de la fontaine place<br />

Roya<strong>le</strong>.<br />

Pour la mi-carême, on jouait après <strong>le</strong>s défilés du jeudi<br />

et du dimanche, sur <strong>le</strong>s marches dans <strong>le</strong> hall de l’hôtel<br />

de France. Tout <strong>le</strong> monde entrait nous voir, c’était fabu<strong>le</strong>ux.<br />

On a aussi <strong>par</strong>ticipé à quelques-uns des concours<br />

de fanfares qui se dérou<strong>le</strong>nt tous <strong>le</strong>s deux ans à Paris.<br />

Dans <strong>le</strong>s années 80, je me souviens d’un concours organisé<br />

à Maison-Alfort <strong>par</strong> <strong>le</strong>s vétos. On avait récupéré<br />

pour se déguiser des abats à l’abattoir, ce qui nous a<br />

valu <strong>le</strong> prix du mauvais goût d’Hara-Kiri ! On a fichu une<br />

bel<strong>le</strong> pagail<strong>le</strong> ! À la même époque, chaque année un<br />

archi de la Rochel<strong>le</strong> affrétait des bateaux et on faisait<br />

Nantes au quotidien - 30 - Septembre 2008


une virée dans <strong>le</strong>s î<strong>le</strong>s d’Oléron, Ré, Aix… Moi, je joue<br />

du tuba. Je n’ai jamais vraiment abandonné… mais je<br />

ne suis toujours pas musicien !”<br />

Sans jamais dis<strong>par</strong>aître, la fanfare d’archi a connu<br />

des périodes plus ou moins intenses. En 1990, la<br />

tentative de recrutement d’étudiants menée <strong>par</strong><br />

Aurè<strong>le</strong> n’a pas pris : “J’ai fait un flop ! reconnaît-el<strong>le</strong>.<br />

Mais moi, j’ai pris mon flûtiau et je me suis embarquée.<br />

J’étais <strong>le</strong> p’tit pioupiou. Puis j’ai essayé <strong>le</strong><br />

tuba. Un jour – instant so<strong>le</strong>nnel –, on m’a mis <strong>le</strong> mailloche<br />

en main en me disant : “C’est à toi”. C’était en<br />

Aurè<strong>le</strong> Salmon en tête<br />

de la fanfare.<br />

2000.” Depuis, Aurè<strong>le</strong> mène vaillamment la troupe<br />

en frappant la grosse caisse…<br />

La grande tradition des morceaux dits<br />

“saucisson”. Aujourd’hui pourtant et depuis deux<br />

ans, rebaptisée “Fanf’Archi”, la fanfare d’architecture<br />

a repris du poil de la bête, bénéficiant du renouveau du<br />

genre. Aux ancêtres de la bande se sont joints des nouveaux.<br />

Être étudiant en archi ou aux Beaux-Arts n’est<br />

pas obligatoire. Suffit d’être motivé. Ils sont actuel<strong>le</strong>ment<br />

une vingtaine d’assidus à répéter – presque – sérieusement<br />

et – presque – régulièrement. “Le sty<strong>le</strong> de<br />

notre répertoire est <strong>le</strong> même depuis l’origine, souligne<br />

Aurè<strong>le</strong>. On maintient ce caractère rétro, voire intemporel,<br />

dans la grande tradition des morceaux dits “saucisson<br />

” – c’est-à-dire pur porc ! – transmis ora<strong>le</strong>ment de<br />

fanfare en fanfare aux Beaux-Arts et en archi. De<br />

grands traditionnels comme Étoi<strong>le</strong> des neiges qui<br />

datent du début du sièc<strong>le</strong>… On traîne volontairement<br />

ce passé… Certains nous trouvent trop vieillots, ou<br />

trop illuminés ! Moi, je suis émue, tran<strong>sport</strong>ée <strong>par</strong> ces<br />

morceaux. C’est la musique du cirque, c’est l’émotion<br />

du clown blanc, c’est p<strong>le</strong>in de poésie. Même si on se<br />

déguise souvent, on a<br />

conservé éga<strong>le</strong>ment notre<br />

tenue de base ancestra<strong>le</strong><br />

: maillot rayé, queue<br />

de pie et chapeau melon.<br />

On est drô<strong>le</strong>ment beaux à<br />

regarder !”<br />

Certains membres fondateurs<br />

sont encore dans la<br />

fanfare qui se targue d’être<br />

composée de “vieux cons,<br />

de jeunes loups et de fil<strong>le</strong>s<br />

époustouflantes”. Pour<br />

l’anniversaire, <strong>le</strong>s anciens<br />

sont venus reformer la<br />

“fanfare des vieux” :<br />

LéBozArchitèques de 58 a<br />

repris du service <strong>le</strong> temps<br />

d’une fête qui a duré trois<br />

jours et réuni quinze fanfares<br />

venues de toute la France. On a même déterré<br />

pour l’occasion <strong>le</strong> tramway jaune qui avait initié l’aventure.<br />

Tout <strong>le</strong> monde a beaucoup rigolé, quelques-uns<br />

ont aussi versé des larmes d’émotion. Marc Ginisty<br />

résume l’affaire : “En un demi-sièc<strong>le</strong>, on peut dire<br />

qu’on ne s’est pas ennuyés. Et on continue !”<br />

Pasca<strong>le</strong> Wester<br />

Pour voir l’album photo et écouter quelques<br />

morceaux de la Fanf’Archi :<br />

http://www.myspace.com/lafanfarchi<br />

COLLECTION AURÈLE SALMON<br />

Nantes au quotidien - 31 - Septembre 2008

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